Note de la fic :
Publié le 15/01/2014 à 11:10:20 par Sheyne
Une bourrasque d'air chaud balayait le parc. Neuf heures assommait déjà sous le soleil, écrasant, étouffant presque. Les cris de joie fusaient de toute part. Les enfants riaient à l'ombre des arbres, leurs parents veillants tout près. Un journal à la main pour certain, un sourire bienveillant quoi qu'il en soit.
Mais, lui, au sein de cette démonstration de vie, ne se sentait plus à sa place. Un étranger parmi ses semblables. Une orange moisissante dans une coupelle de fruits frais. Déjà, il voyait ses forces décliner, s'enfuir de jour en jour, à peine la cinquantaine atteinte. Où qu'il se mette à les chercher elles n'y étaient plus, et cette douleur qui lui laminait la poitrine. Une aiguille chauffée à blanc dansait dans ses poumons...
Alors, assis sur ce banc il dévisageait les passants, tentant de leur voler un peu de cette vie qui lui manquait tant. Un peu de ce bonheur qui masquait leurs visages. Son rendez-vous était à 11h précis... Est-ce qu'il angoissait ? Sans doute un peu... Mais au moins, il serait sur. Et on pourrait enfin le soigner.
Assis sur son banc, Walter soupira en se passant la main dans les cheveux. Tout ce rayonnement lui donnait mal à la tête.
C'est au moment où il se mit à regretter sa venue que deux hommes attirèrent son attention. Il sourit pour la première fois depuis bien longtemps. Ils étaient comme lui avec ce parc... totalement opposés l'un à l'autre, mais pourtant si semblables. Alors que l'un d'entre eux possédait un physique herculéen, d'énormes bras tatoués et un crâne rasé, le second quant à lui, était bien plus svelte. Et bien que le premier lui inspirait une angoissante crainte au vu de sa chemise explosée par une musculature saillante, seul le deuxieme lui inculquait le respect, une peur admirative...
« La brute et l'intellect...»
Walter se prit à lâcher un léger ricanement. En ce moment, il se retrouvait plus chez eux que chez tous ces gens, qui semblaient vivre de manière si insouciante. Alors, amusé, il se pencha en avant pour mieux les regarder passer, se demandant ce qui pouvait bien susciter chez lui de pareils sentiments.
Le plus svelte des deux lui semblait sans conteste le plus intéressant. Peut être par ce qu'il était différent, tout comme lui ne ressemblait plus à rien, rien ne semblait égal à cet homme. Il n'aurait su dire si c'était son costume noir, ses cheveux mi-longs coiffés d'un obscur chapeau ou sa barbe taillée qui lui donnait cet air de gentleman, mais ses yeux perçants d'une sournoise intelligence contrastaient nettement avec cette impression courtisane.
Se sentant observé, celui-ci tourna la tête, lentement. C'est alors que leur regards se croisèrent. Une vision d'un autre monde, une puissance glaciale, immuable et sans fin... Il frissona, transi.
Soudain, un terrifiant vrombissement lui vrilla les oreilles. Tout explosa, aspirant les sons. Plus aucun bruit... Walter se plia en deux, crachant ses poumons. Vomissant ses entrailles dans un horrifiant silence. Les larmes aux yeux, tremblant, tentant vainement de rattraper tout cet air qui s'en allait, il se sentait partir. Eructant, il toussait, encore et encore, jouant aux portes de la mort.
En quelques secondes, tout fut fini. Une légère brise apportait enfin un peu d'air frais. Machinalement, il s'essuya le coin de la bouche en déglutissant... Ses yeux s'étaient fermés trop tard. Il avait eu le temps de la voir. De voir la tache de sang qui reposait à ses pieds, luisant au soleil, déjà aspirée par le sable terni. La peur s'empara de son corps... Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait vraiment froid...
Au loin, les deux hommes poursuivaient leur route.
Au loin, les tatouages assoiffés roulaient sur l'écarlate.
Mais, lui, au sein de cette démonstration de vie, ne se sentait plus à sa place. Un étranger parmi ses semblables. Une orange moisissante dans une coupelle de fruits frais. Déjà, il voyait ses forces décliner, s'enfuir de jour en jour, à peine la cinquantaine atteinte. Où qu'il se mette à les chercher elles n'y étaient plus, et cette douleur qui lui laminait la poitrine. Une aiguille chauffée à blanc dansait dans ses poumons...
Alors, assis sur ce banc il dévisageait les passants, tentant de leur voler un peu de cette vie qui lui manquait tant. Un peu de ce bonheur qui masquait leurs visages. Son rendez-vous était à 11h précis... Est-ce qu'il angoissait ? Sans doute un peu... Mais au moins, il serait sur. Et on pourrait enfin le soigner.
Assis sur son banc, Walter soupira en se passant la main dans les cheveux. Tout ce rayonnement lui donnait mal à la tête.
C'est au moment où il se mit à regretter sa venue que deux hommes attirèrent son attention. Il sourit pour la première fois depuis bien longtemps. Ils étaient comme lui avec ce parc... totalement opposés l'un à l'autre, mais pourtant si semblables. Alors que l'un d'entre eux possédait un physique herculéen, d'énormes bras tatoués et un crâne rasé, le second quant à lui, était bien plus svelte. Et bien que le premier lui inspirait une angoissante crainte au vu de sa chemise explosée par une musculature saillante, seul le deuxieme lui inculquait le respect, une peur admirative...
« La brute et l'intellect...»
Walter se prit à lâcher un léger ricanement. En ce moment, il se retrouvait plus chez eux que chez tous ces gens, qui semblaient vivre de manière si insouciante. Alors, amusé, il se pencha en avant pour mieux les regarder passer, se demandant ce qui pouvait bien susciter chez lui de pareils sentiments.
Le plus svelte des deux lui semblait sans conteste le plus intéressant. Peut être par ce qu'il était différent, tout comme lui ne ressemblait plus à rien, rien ne semblait égal à cet homme. Il n'aurait su dire si c'était son costume noir, ses cheveux mi-longs coiffés d'un obscur chapeau ou sa barbe taillée qui lui donnait cet air de gentleman, mais ses yeux perçants d'une sournoise intelligence contrastaient nettement avec cette impression courtisane.
Se sentant observé, celui-ci tourna la tête, lentement. C'est alors que leur regards se croisèrent. Une vision d'un autre monde, une puissance glaciale, immuable et sans fin... Il frissona, transi.
Soudain, un terrifiant vrombissement lui vrilla les oreilles. Tout explosa, aspirant les sons. Plus aucun bruit... Walter se plia en deux, crachant ses poumons. Vomissant ses entrailles dans un horrifiant silence. Les larmes aux yeux, tremblant, tentant vainement de rattraper tout cet air qui s'en allait, il se sentait partir. Eructant, il toussait, encore et encore, jouant aux portes de la mort.
En quelques secondes, tout fut fini. Une légère brise apportait enfin un peu d'air frais. Machinalement, il s'essuya le coin de la bouche en déglutissant... Ses yeux s'étaient fermés trop tard. Il avait eu le temps de la voir. De voir la tache de sang qui reposait à ses pieds, luisant au soleil, déjà aspirée par le sable terni. La peur s'empara de son corps... Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait vraiment froid...
Au loin, les deux hommes poursuivaient leur route.
Au loin, les tatouages assoiffés roulaient sur l'écarlate.