Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

-~ The Return of Evil ~-


Par : Misaki-Senpai
Genre : Action, Fantastique
Statut : Terminée



Chapitre 45 : Fin d'un entraînement


Publié le 27/10/2013 à 19:42:44 par Misaki-Senpai

* La carrure longue et sèche, l'ennemi me faisait face. Ses doigts crochus ne cessaient leurs affreux et sordides mouvements... Un rituel transcendait le calme de l'air ambiant par ses paroles psalmodiées, et vides de caractère. Une fumée de couleur rougeoyante s'échappa alors de la bouche distordue et hideuse dudit ennemi d'en face, et ses yeux s'exorbitaient de manière maximale. Jamais je n'avais vu une telle horreur : ses yeux devinrent tout de blanc colorés, et l'ouverture de sa bouche évolua d'environ cinq centimètres de chaque côté, laissant apparaître toutes ses dents, ainsi que de long filets de sang sur ses deux joues, maintenant découpées. Mais soudain, la musculature non développée de l'inconnu se métamorphosa, d'une seconde à l'autre. La silhouette était gigantesque et inhumaine... Jamais je n'eus une telle peur... Son poing se déclencha et percuta ma figure, avec quoi je m'écrasai au sol, ce qui eut pour effet de compresser mon corps sur la surface dallée, jusqu'à l'explosion... *

Je me réveillai vivement en poussant un léger cri, une sueur froide coulant dans mon dos de manière lente et imprévisible. Un horrible cauchemar, je venais de faire un horrible cauchemar. Voilà tout. Après avoir repris mon souffle pendant une demi-minute, je me levai et regardai par la petite fenêtre, laissant passer les clairs rayons de lune, ainsi je repensai aux épreuves que j'avais endurées. Le temps ne m'était bien égal, maintenant : je devais réussir ce que j'avais commencé, c'est tout. Ayant décidé de ne plus me rendormir, j'attrapai mon pantalon de toile et mon t-shirt grisonnant puis les enfilai rapidement. Mon foulard désormais de couleur carmin vint se positionner autour de mon cou et j'attachai, à l'aide d'un élastique, les cheveux se trouvant derrière mon crâne : j'étais prêt à recevoir l'entraînement d'aujourd'hui, même s'il était tôt. Combien de temps déjà ? Depuis le commencement de mon entraînement ? Deux mois, pas une seule journée de plus, ni de moins.

Je passai devant un miroir et m'observai. Mes yeux d'antan gardaient toujours la même couleur : le vert émeraude, d'une lueur sans égale. Mon visage s'était endurci et paraissait plus fin depuis ce duo de mois, mon corps semblait plus musclé, et mes cheveux avaient bien poussés. Je me détournai de la surface poli et ouvrai la porte. En sortant de la petite pièce, je n'oubliais en aucun cas de prendre mon épée – mon bouclier ne m'étant d'aucune utilité en ces jours. Je descendis les marches et rangeai ma lame dans son emplacement. Une fois arrivé en bas, je vis alors Nabooru assise à table, éclairée par la faible lumière que produisaient les candélabres positionnés sur des piédestaux de rocs gravés. Elle me demanda si je voulais manger quelque chose, ce que j'acquiesçai sans la moindre hésitation. Le met proposé fut loin d'être le plus raffiné et copieux de tous, mais il avait le mérite de me rassasier. Le morceau de viande composant le repas fut rapidement dévoré, ainsi que le pain contenu dans un autre ustensile.

« T'es prêt, Misaki ? L'aube fait surface, et on doit aller s'entraîner. Normalement, tu devrais t'en sortir aujourd'hui : la métamorphose complète, parfaite. »

Je ne pus qu'acquiescer positivement. La guerrière Gerudo me guida dans les innombrables couloirs qu'étaient la forteresse, puis sortit en compagnie de ma personne de l'enceinte formé d'un matériau inébranlable. La lumière éclatante de l'aurore nous frappa de manière douce, ainsi nous avançâmes et partîmes derrière le lieu dans lequel nous nous trouvions. Normalement, c'était ici que se trouvait l'entraînement d'archerie montée, d'après les dires de Nabooru. Nous marchâmes vers cet endroit désertique depuis peu et nous stoppâmes vers ce qui paraissait être le centre, dans le but d'avoir suffisamment d'espace pour pouvoir lancer la préparation physique. Les grains de sable mordorés lévitaient dans les airs grâce à la puissance du vent, grâce à sa capacité élémentaire. D'ailleurs, mes pieds s'enfonçaient dans le minéral fin, réduisant considérablement la vitesse de mes déplacements.

«– Bien, comme à l'habitude, nous allons commencer par... (Elle fut interrompue.)
– Par un petit combat à l'épée pour que tu me montre si t'as pas perdu le rythme, je me trompe ? dis-je, le sourire aux lèvres.
– Oui, c'est ça, mais tu sais, je peux finir mes phrases sans ton aide, renchérit-elle d'un rictus.
– Encore heureux.
– En garde, Misaki !
– ... »

C'était là le moment, l'instant décisif. Cette fois, je me devais de maîtriser cette forme à son paroxysme. Savoir qu'un Link du passé n'a jamais été capable de le faire, et que moi, je devais le maîtriser... C'était vraiment impensable, mais je me devais de réussir. Un violent coup vertical venait de par les airs, ainsi je plaçai mon épée à cet endroit précis et repoussai mon assaillante. Je me mis à courir à toutes jambes dans le but d'être rapide, puis assénai un violent coup transversal à la guerrière... Ce qu'elle évita sans réel problème. Tout en esquivant, elle reprit l'équilibre et lança une de ses dagues. Je positionnai ma main devant celle-ci et l'attrapai en prenant garde de pas déclencher mon pouvoir, pas pour le moment. Sans me blesser, elle fut au cœur de mon poing fermé. Nabooru parut surprise de mon acte et me fit que j'avais progressé dans l'esquive et la défense. Je la remerciai en me retournant pour unique but d'être face à elle. Le sable me gênait perpétuellement et je ne devais pas l'oublier.

Face à face, nous nous élançâmes à pleine vitesse, l'un vers l'autre, guerrier vers guerrier. En m'approchant, je contournai son rapide coup de cimeterre, grâce à quoi je pus m'appuyer sur les épaules de ma comparse et envoyer la partie postérieure de mon corps derrière celle-ci. Avant même d'atterrir, je la poussai violemment grâce à la paume de ma main gauche, sans quoi elle ne serait tombée sur le sol sablonneux. Une fois que mes pieds eurent touchés terre ferme, je posai, sur la gorge de mon amie, la pointe de mon épée légendaire Excalibur, luisante sous le soleil matinal. Le sage de l'Esprit me regarda affublée de grands yeux étonnés, alors je répliquai d'un petit sourire, sincère. Je tendis ma main pour l'aider à se relever, ce qu'elle ne refusa pas, puis une fois totalement à la verticale de l'étendue de sable, elle me félicita de la prouesse dont j'avais fait preuve, de la rapidité de mon action précédente.

«– Misaki, tu m'as réellement surprise. Tu as réussi à me mettre à terre en moins d'un quart d'heure. Soit douze minutes, pour être précise. Ces deux mois n'auront pas été de trop, hein ?
– Tu l'as dit, souris-je. Et merci pour ce compliment.
– Allez, passons à la suite. Range ton épée et libère ton pouvoir.
– Entendu. »

Une fois mon affirmation terminée, je glissai mon épée dans son fourreau et partis la poser sous l'abri, servant autrefois à accueillir une Gerudo qui s'occupait de l'archerie montée. Une fois mon action achevée, je revins près de mon entraîneuse et me préparai. Elle me demanda de faire déferler mon pouvoir doré, ce que je fis immédiatement. Maintenant, c'était un jeu d'enfant d'activer ma « Wolf form ». Sans dépasser la limite, j'augmentais la transformation jusqu'à obtenir les crocs, la queue de consistance magique, ainsi que les oreilles allongées. Nabooru me dicta d'aller plus loin en ma métamorphose. Je l'écoutai et le fis. Je fermai mes paupières et les rouvraient, laissant mes yeux verts s'abandonner au jaune oranger. Mes pupilles se dilatèrent jusqu'à leur paroxysme, et ma puissance magique ne cessait d'augmenter : mon contrôle était bien plus intense qu'auparavant, qu'avant ces deux mois. Il me fallait contrôler au mieux cette forme, pour le bien de ce monde, son avenir.

«– Bien, maintenant, que tu es transformé au minimum, il va falloir que je t'épuises au plus haut point, comme les sept derniers jours.
– Oui, je vois, répondis-je.
– Allez, utilise ton potentiel magique à son maximum.
– O.K. ! »

J'appliquai ce que mon maître me dictait, ainsi je poussai mon aura magique de manière crescendo, pour m'épuiser d'avantage. Ma couverture de flammeroles jaunes s'intensifiait jusqu'atteindre le plus haut point. Pour terminer plus rapidement cet exercice, je formai deux orbes de consistance spirituelle dans mes paumes et les éclatai au sol désertique dans un bruit sourd : l'élément minéral s'éleva en tourbillonnant dans l'air après mon action, et la terre ferme se trouvant en dessous craqua vivement et violemment. J'en créai deux autres en plaçant mes bras à la perpendiculaire de mon corps, puis effectuai ma nouvelle performance : celle de lancer ces sphères dans les airs, ayant pour but d'atteindre une cible, même à distance. Je balançai donc ces boules d'énergie en relâchant la force de mes doigts, qui, elles, vinrent se loger dans la paroi rocheuse non loin d'ici, à cinq mètres de son lanceur, c'est-à-dire moi – cinq mètres étant l'ultime portée de ma technique, utilisable seulement quelques fois avec mon niveau actuel.

L'élément rocheux éclata sous la pression qu'occasionnaient ces orbes, ainsi de petits morceaux tombèrent de par le sol, et ce bruyamment. Une fois ceci fait, j'invoquai de nouveau deux éléments hautement magiques dans le creux de mes mains, puis les regroupai avec force en un seul, de grande taille. La fusion ne tenait pas suffisamment pour en avoir le contrôle, ainsi je renforçai le flux de pouvoir en mes bras, puis écrasai l'orbe et la façonnai en une seule : son énergie était gigantesque. Pour dépenser plus encore de pouvoir de ma « Wolf form », je jetai la balle explosive vers le sable, et, prévoyant son explosion, utilisai le plus rapidement possible ma permutation humaine. En effet, mon corps se faisait aspirer par la dorure, puis je fus envoyé dix mètres plus loin que la déflagration demi-circulaire. En touchant l'espace terrestre, mes membres postérieurs vacillèrent : j'étais vraisemblablement épuisé.

«– Je vois que tu es maintenant à bout de force, n'est-ce pas ? me questionna Nabooru, souriante.
– Ah... On dirait bien... Maintenant, tu veux que j'atteigne ma « Wolf form » au maximum, c'est ça ?
– Parfaitement. Tu commences à retenir la leçon, pas vrai ?
– Ouais, hé, hé... ah..., soufflai-je lentement.
– Allez, envoie-moi ton pouvoir du courage à son point culminant !
– J'y vais... Ah ! »

Ma position changeait, ainsi j'adoptais celle de l'animal noble. Nombre de mes hurlements trouvaient place dans l'atmosphère, malgré mes multiples essais de camouflage. Mes membres postérieurs s'écourtaient, et prenaient petit à petit la forme de celle d'un loup : de nombreux poils apparaissaient. En évoluant, je sentais mes os rétrécir, ma chair s'adapter... Mes orteils devenaient de puissants coussinets, une queue ressortait de ma peau en un bruit indescriptible, mon torse s'adaptait lui aussi, reproduisant le même schéma avec mes membres antérieurs. Et enfin mon visage se transformait. Un museau fit son apparition, et mes yeux se refermèrent. À chaque transformation, je me stoppai ici, ne pouvant aller plus loin à cause de la dernière étape, le métabolisme. Tout mon corps évoluait à partir de ce stade, et c'était donc très difficile de résister à la douleur. La dorure et les flammes de mon pouvoir réapparaissaient déjà, signe de bonne voie de ma métamorphose complète.

Dans cet instant-là, une apparition douloureuse se fit en premier lieu, et des milliers de picotements désagréables se lancèrent dans tout mon corps en second lieu. Ma gueule s'ouvrit quelque peu pour laisser s'échapper un cri de mécontentement qui se traduisit par un son animal : je perdais le don de la parole, comme m'avait indiqué mon amie Gerudo. Après ces infimes douleurs apparut la plus imposante de toutes : mon corps devait accepter tant bien que mal l'infiltration de ce corps étranger, coûte que coûte. Tous mes muscles se contractèrent en même temps, telles de multiples contusions musculaires. La douleur m'était indescriptible, vivace et bien plus importante que toutes celles que j'avais endurées dans ma vie, mais je devais tenir... La fin approchait, et la dernière étape était celle des yeux : ils me firent souffrir jusqu'au paroxysme, ainsi je les fermai fermement puis les rouvrirent ensuite douloureusement. De magnifiques yeux jaunes, d'après Nabooru. Je ne ressentais plus aucune douleur à présent, c'était fini.

«– Bien, tu as réussi ton épreuve avec brio, mon cher, sourit-elle.
– ...
– Maintenant, tu as une vue hors du commun et tes coups devraient être dévastateurs. Mais ce n'est pas ça le plus important : c'est de réussir ceci la prochaine fois sans la moindre gêne. Reste comme ça quelques minutes, et tu pourras retrouver ta forme d'antan en stoppant l'afflux de magie, car dans cette forme, tu en consommes même sans le vouloir. »

J'écoutai ce qu'elle me racontait avec une attention toute particulière, mais bien évidemment, je répondais en aucun cas puisque ma forme animale ne pouvait me le permettre. Je courus, chutai un nombre incalculable de fois, et me relevai bien que maladroitement, pour m'habituer au mieux avec ce nouveau corps puissant et rapide. Mais bien sûr, pour m'apercevoir de ces deux qualités, il faudrait que je sache maîtriser cette forme spéciale de mieux en mieux. C'est ce que je pensais. Le temps passait, et je me déplaçais. La marche rapide se fit, au bout d'un quart d'heure, beaucoup plus aisée, plus fluide et naturelle qu'auparavant. Maintenant que la maîtrise d'un tel corps ne me paraissait plus aussi ardue, je tentai de former une sphère d'énergie. Mais au lieu de sortir de mes membres, elle se créa selon ma mâchoire, entrouverte. Je me décidai à jeter ceci au sol, un peu plus loin. Comme je le pensais, elle fut plus destructrice encore que celles que je formai tout à l'heure. Une fois ceci fait et ce réceptacle animal dominé, j'allai voir mon maître.

« Tu peux maintenant reprendre forme humaine. »

« Tu peux retrouver ta forme d'antan en stoppant l'afflux de magie, car dans cette forme, tu en consomme, même sans le vouloir ». D'après les dires de Nabooru, tout à l'heure, je devrais pouvoir reprendre mon corps en atténuant la quantité de magie émise. Toutefois, c'était évidemment plus facile à dire qu'à faire... Cette forme dépensant trop de pouvoir, revenir en arrière était bien trop compliqué. La guerrière m'indiqua d'enfouir en moi toute trace de pouvoir doré à l'extérieur de mon corps, alors je tentai. Mes pattes antérieures tremblaient, cet exercice étant bien au-dessus des autres. J'essayais de garder en moi tout le flux parcourant ma peau, et cela commençait par mes mains : mes griffes se contractaient en direction du sol. Mes paumes apparaissaient comme humaines, ainsi que mes bras, mon thorax se renflouant de ses poils sans la moindre douleur. Et mon abdomen. Puis la queue rentra dans mon corps et ma mutation finit par mes jambes. Je me relevai et fit un léger sourire à Nabooru qui m'en fit un, plus merveilleux encore, en retour.

«– Bien, j'estime que maintenant, tu peux parler ?
– Bien sûr.
– Bon... J'ai quelque chose à te dire, et fais bien attention, c'est sûrement la seule fois que je le ferais. Durant ces deux petits mois, ton travail a été remarquable, voire même excellent, rigoureux et tout ce qui s'en suit. Donc pour te féliciter, je t'offrirai un super cadeau, une fois que ton périple sera fini, d'accord ?
– Pas besoin de cadeau, tu sais, c'est plus pour vous que j'ai fait ça.
– J'insiste !
– je te dis que ce n'est pas la... (Je fus interrompu.)
– Non négociable !
– Bon, O.K.... J'accepte ton cadeau.
– Bien, allons rejoindre la forteresse, tu as besoin de soins.
– Pas de souci. »

Je marchais lentement à côté de ma comparse, voire trop lentement. En effet, alors que j'étais en route pour l'édifice de pierre, mon corps chuta lourdement au sol tel un poids mort, n'ayant plus la force de tenir encore debout... Nabooru me hissa sur son épaule, me soutenant. Nous marchâmes dans le sable chaud et brillant de manière monotone jusqu'à une des nombreuses portes d'entrée. Mon amie sage me déposa contre un mur et revint d'une minute à l'autre, un flacon en main. Elle me le tendit et je bus son contenu d'une seule traite. Ses effets furent plutôt rapides, car mon corps mouvait sans aucune douleur. La guerrière m'expliqua que cette potion était très rare, car c'était un mélange de l'eau provenant de l'oasis du désert et de restes d'esprits. Je crachais et m'essuyais la bouche avec dégoût. Mon amie ria en voyant ma réaction, et reprit le flacon. Après la discussion, nous nous mîmes en route et dévalâmes les escaliers se trouvant en face de la forteresse. Mais soudain, à l'entrée de la forteresse, trois formes se dessinèrent dans le flot incessant de sable.

«– Ne me dis pas que c'est ?!...
– Si, répondit sans réfléchir ma comparse, fière.
– Hey, Saria, Link ! criai-je en secouant ma main en guise de salutation. »


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