Note de la fic :
Publié le 24/12/2012 à 01:48:48 par Conan
Onze heures du soir. J'ai réveillé toute une batterie d'indics de leur léthargie, épluché tous les vieux dossiers où je traînais des casseroles, appelé Greg pour le tenir au courant et le mettre sur ses gardes.
Si j'avais eu des mines antipersonnel, j'en aurait foutu dans mon appart'. D'ailleurs, j'y suis toujours pas retourné. J'ai peur de ce que je trouverai là-bas. Du genre bordel de partout et menaces de mort écrites à l'encre rouge sur mon miroir. Si c'est pas un mec enfouraillé qui m'attend au pied de l'immeuble.
Il fait pas chaud, bien au contraire. Je marche dans la nuit glaciale, en regardant les clodos et les marginaux qui traînent leurs guenilles dans la capitale.
Les mains dans les fouilles, le crâne luisant sous les enseignes et le clair de lune. Mes flingues à portée de main. Je sais pas où aller, qui chercher, que faire. Je sais juste que je suis un homme traqué. Et ça me plaît pas des masses. J'attends. Soit des nouvelles, soit qu'un type débarque et m'en colle une en pleine tête.
Apparemment, le mec qui a défouraillé sur Vinny est noir. Les bastos sorties de son corps viennent d'une arme de 9mm. Mon pote aurait vu un micro Uzi. Une bonne arme. Chère. Prisée par les mecs sûrs de ce qu'ils font, et qui savent le faire. Pas le truc du toxico de base.
Je reçois un appel. C'est Titi. Je décroche.
-Ouaip ?
-Red, j'viens de me faire tirer dessus.
-Merde ! Tu vas bien ?
-Ouais, t'en fais pas. Retrouve-moi chez le Bougnat dès que tu peux.
-J'suis là dans vingt minutes.
J'me précipite vers le métro pour aller dans notre repaire du 19ème. Vingt-cinq minutes plus tard, j'arrive devant le bar. Titi m'y attend, accoudé au comptoir, toujours impec dans son costard, avec ses airs de Samuel Lee Jackson.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Il remue le rhum au fond de son verre.
-J'sortais du journal, y'a pas une heure. Deux types sont passés devant moi en bagnole, deux fois. J'ai commencé à me méfier mais ça fait déjà quelques années que j'ai plus de calibre sur moi. A la troisième, le passager a sorti un brolic et s'est mis à défourailler comme un enculé. J'ai eu le réflexe de me jeter derrière une caisse garée juste à coté.
-Tu les as vus ? T'as vu son arme ?
-Le flingue, j'lai pas vu distinctement, mais par contre je l'ai bien entendu. C'était un automatique, il a vidé son chargeur, et ils s'sont barrés. En revanche, j'ai bien vu leurs gueules, leur bagnole, et je sais qui c'est.
Je n'dis rien. J'attends.
-Philippe Condé, et Jérôme Blanchet. Appelés aussi Noiraud et Blanchette. Deux Antillais. L'un Créole, l'autre Béké. J'les ai brièvement rencontrés lors d'un reportage sur le milieu de la came. Ils viennent de Fort-de-France. Installés dans le nord de Paris depuis trois ans, pour le business.
-Mais qu'est-ce qu'ils nous veulent, ces deux enculés ?
-J'en sais rien.
-Tu crois que c'est à cause de ton reportage ?
-Ça fait déjà deux ans. Et je bossais pas là-dessus.
-Putain mais y'a forcément un lien...
-On pourrait peut-être leur demander en personne.
Je le regarde.
-Tu sais que si on s'engage là-dedans, on y laissera des plumes. Va falloir te salir les couilles à nouveau, Titi.
-C'est pas un problème. Je sais où ils crèchent. Ils nous pensent hors-circuit, où du moins aux abois.
-Dans ce cas, va falloir agir vite, et taper dès ce soir.
-Laisse-moi juste le temps de repasser chez moi chercher mon flingue.
Si j'avais eu des mines antipersonnel, j'en aurait foutu dans mon appart'. D'ailleurs, j'y suis toujours pas retourné. J'ai peur de ce que je trouverai là-bas. Du genre bordel de partout et menaces de mort écrites à l'encre rouge sur mon miroir. Si c'est pas un mec enfouraillé qui m'attend au pied de l'immeuble.
Il fait pas chaud, bien au contraire. Je marche dans la nuit glaciale, en regardant les clodos et les marginaux qui traînent leurs guenilles dans la capitale.
Les mains dans les fouilles, le crâne luisant sous les enseignes et le clair de lune. Mes flingues à portée de main. Je sais pas où aller, qui chercher, que faire. Je sais juste que je suis un homme traqué. Et ça me plaît pas des masses. J'attends. Soit des nouvelles, soit qu'un type débarque et m'en colle une en pleine tête.
Apparemment, le mec qui a défouraillé sur Vinny est noir. Les bastos sorties de son corps viennent d'une arme de 9mm. Mon pote aurait vu un micro Uzi. Une bonne arme. Chère. Prisée par les mecs sûrs de ce qu'ils font, et qui savent le faire. Pas le truc du toxico de base.
Je reçois un appel. C'est Titi. Je décroche.
-Ouaip ?
-Red, j'viens de me faire tirer dessus.
-Merde ! Tu vas bien ?
-Ouais, t'en fais pas. Retrouve-moi chez le Bougnat dès que tu peux.
-J'suis là dans vingt minutes.
J'me précipite vers le métro pour aller dans notre repaire du 19ème. Vingt-cinq minutes plus tard, j'arrive devant le bar. Titi m'y attend, accoudé au comptoir, toujours impec dans son costard, avec ses airs de Samuel Lee Jackson.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Il remue le rhum au fond de son verre.
-J'sortais du journal, y'a pas une heure. Deux types sont passés devant moi en bagnole, deux fois. J'ai commencé à me méfier mais ça fait déjà quelques années que j'ai plus de calibre sur moi. A la troisième, le passager a sorti un brolic et s'est mis à défourailler comme un enculé. J'ai eu le réflexe de me jeter derrière une caisse garée juste à coté.
-Tu les as vus ? T'as vu son arme ?
-Le flingue, j'lai pas vu distinctement, mais par contre je l'ai bien entendu. C'était un automatique, il a vidé son chargeur, et ils s'sont barrés. En revanche, j'ai bien vu leurs gueules, leur bagnole, et je sais qui c'est.
Je n'dis rien. J'attends.
-Philippe Condé, et Jérôme Blanchet. Appelés aussi Noiraud et Blanchette. Deux Antillais. L'un Créole, l'autre Béké. J'les ai brièvement rencontrés lors d'un reportage sur le milieu de la came. Ils viennent de Fort-de-France. Installés dans le nord de Paris depuis trois ans, pour le business.
-Mais qu'est-ce qu'ils nous veulent, ces deux enculés ?
-J'en sais rien.
-Tu crois que c'est à cause de ton reportage ?
-Ça fait déjà deux ans. Et je bossais pas là-dessus.
-Putain mais y'a forcément un lien...
-On pourrait peut-être leur demander en personne.
Je le regarde.
-Tu sais que si on s'engage là-dedans, on y laissera des plumes. Va falloir te salir les couilles à nouveau, Titi.
-C'est pas un problème. Je sais où ils crèchent. Ils nous pensent hors-circuit, où du moins aux abois.
-Dans ce cas, va falloir agir vite, et taper dès ce soir.
-Laisse-moi juste le temps de repasser chez moi chercher mon flingue.
Commentaires
- Pronche
24/12/2012 à 10:37:38
Pas grand-chose à dire, à part que ça me plaît toujours autant et que ce chapitre m'a mit l'eau à la bouche, ça donne envie de savoir ce qui va se passer ensuite ^^