Note de la fic :
La mésaventure d'Aliz
Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué
Chapitre 12 : Que personne ne bouge
Publié le 25/02/2012 à 19:25:36 par PaulAllender
-... Pas vraiment... lui confessai-je
-Je redoutais cette réponse facile... dit-il en se frottant le front
-Ça paraissait pourtant évident non... ? dis-je sur le point d'éclater de rire
-Oh ta gueule... Écoute, pas d'soucis p'tit, tu vas voir, c'est ea-sy !
-Euh...
-Bon, on a du pain sur la planche, vous allez passer la nuit & la journée ici, le temps qu'on répète.
-Nice, une chorégraphie ! s'émerveilla Aliz
-Toi, tu la boucles cocotte, on t'a rien d'mandé. De toutes manières, tu vas rester ici avec moi, le temps que ton cher ami règle cette histoire.
-J'suis la caution quoi...
-Un vrai génie ! l'applaudissait-il
-Merci, merci.
-Bon maintenant tu fermes ta gueule, on te demandera de l'ouvrir tout à l'heure pour prévenir ta mère histoire qu'elle s'inquiète pas, tu lui inventeras une connerie pour pas qu'elle se pisse dessus, ok ?
-OKKkkkkk ! ria-t-elle
-Parfait Jacquouille !
-Et moi, dans tout ça ? demandai-je, partagé entre la peur et une quasi-irrépressible envie de rire
-Pour tes parents c'est ok toi, ya aucun soucis, ils vont pas se demander où t'es passé ou appeler les flics ?
-Oh, ya aucun risque... Mais j'aimerais plutôt qu'on apprenne cette choré moi !
-Ya PAS d'choré bordel !
-Comment ça pas d'choré ?! J'comprends plus rien moi...
-T'en fais pas va, j'vais t'expliquer...
La nuit fut longue, la répétition tortueuse, les menaces intolérable, mais la bouffe était vraiment bonne, 'fallait avouer... Ainsi, dès le lendemain, le 24 décembre, la veille de Noël, à 9 heures précise, nous étions tous parfaitement briefés, prêts pour ce plan bien huilé qui devait se dérouler sans la moindre anicroche ; ce connard était vraiment un fin stratège, tout était bien calculé pour que ça se passe parfaitement, sans la moindre perte de temps ou effusion de sang. Tout ce que j'avais à faire, c'était entrer dans une petite banque, discuter au guichet, attendre que Fomalhaut et ses sbires y rentrent, les laisser me prendre en otage en résistant un peu avant de me rendre, histoire de calmer les héros, et le tout devrait suivre naturellement ; pas de problème, donc. Malheureusement, rien ne s'est vraiment déroulé comme prévu.
À 9:13, un mec à moto - un des hommes de Fomalhaut sans doute - ne me déposa pas devant la petite banque prévue pour le braquage, mais devant un établissement bien plus prestigieux, ambitieux, rentable et surtout dangereux. Localisé au 29 Boulevard Haussman à Paris, c'était devant le siège de la Société Générale qu'il m'avait déposé. Je ne comprenais pas ce qui se passait, à peine avais-je réalisé que mon chauffeur m'avait glissé un papier dans la poche avant de redémarrer en trombe.
"On change rien au plan, fume une clope, rentre, et brûle ce papier quand tu as fini de le lire."
Sans rien comprendre, je m'exécutai cependant. Je fumai ma clope, stressé, brulai le papier et rentrai dans cette banque, immense. C'était vraiment joli à première vue, mais j'avais pas vraiment le temps de m'intéresser à la déco ni à l'architecture. Je m'avançai et commençai à faire la queue à un guichet, plutôt inquiet. J'essayai pourtant de ne rien laisser transparaitre, histoire de ne pas mettre la puce à l'oreille à qui que ce soit. En fait, j'étais surtout inquiet pour Aliz, j'espérais qu'il ne lui arriverait rien de grave pendant ce temps, qu'elle s'en sortirait sans la moindre séquelle ou blessure, même psychologique ! Mais par dessus tout, je me demandais surtout qu'elles étaient ces histoires entre elle et Fomalhaut pour que je me retrouve aujourd'hui dans une telle situation...
-Monsieur ?
C'est vrai, moi j'savais même pas c'que je foutais là, j'voulais juste porter mes couilles et pas perdre la face devant Aliz... Et j'allais bientôt me retrouver dans une entreprise qui dépassait mes pires craintes...
-Monsieur, vous m'écoutez ?
-Pardon ?
La nana du guichet m'avait tiré hors de mes songes dans lesquels je m'étais enchevêtrés, ne manquant pas de me filer par la même occasion une migraine vraiment affreuses en quelques secondes.
-Vous allez bien monsieur ?
-Ouais ça va ça va... Juste une migraine.
-Oh, cela me rassure. Y a-t-il quelque chose pour votre service monsieur ?
-A vrai dire...
-Mesdames & messieurs personne ne bouge, ceci est... Oh et puis, personne m'entend, nique sa mère...
D'un coup d'un seul, une rafale assourdissante digne d'un AK-47 se fit entendre dans la banque, tandis qu'un groupe de sept personnes, toutes habillées comme Fomalhaut - aujourd'hui en noir et blanc - et portant chacune une arme et un sac à dos, fit irruption à l'intérieur, prenant le contrôle de l'établissement. La panique se fit sentir, et, tandis que des gens s'enfuyaient vers la sortie, les sept braqueurs les repoussèrent vers le fond en abattant les trois agents de sécurité présents dans le hall d'entrée, profitant de l'effet de surprise.
-Que PERSONNE ne bouge, si un seul d'entre vous tente quelque chose, vous mourrez tous, ok ? Très bien, vous allez tous vous mettre face au mur, en y mettant vos mains et vos visages BIEN EN ÉVIDENCE, et pas de conneries hein !
Tout le monde s'exécuta, terrorisé et paralysé par la peur. J'comprenais pas ce qui se passait, ces connards étaient pas du tout censés faire ça ; quel enfoiré, cet enculé de Fomalhaut me l'avait mise bien profond. Mais ça, ça n'était que le début. Celui qui semblait être le chef de cette escouade me prit à partie et s'avança vers moi, l'air très menaçant.
-Qu'est ce qui ya p'tit con, pourquoi tu m'regardes, t'as un problème c'est ça ?
-Va t'faire voir enfoiré, j'crois que c'est toi qui a un problème !
-Tais toi p'tit branleur, tu vas tous nous faire flinguer ! hurla un de mes compagnons d'infortune
-Ouais il a raison, ferme ta gueule un peu ! poursuivit un second
-Oh mais bouclez la un peu ! Toi le beauf de service et toi l'afghan ou j'sais pas quoi, j'y peux rien si vous avez perdu vos couilles en chemin ! répliquai-je hors de moi
-Ils ont raison, ferme ta gueule !
Mon premier interlocuteur me calma d'un coup de crosse de sa mitrailleuse dans le ventre, avant de m'ecraser la tête au sol et de me tirer par le pied vers le centre de la pièce.
-Et vous aussi, fermez vos grande gueules, c'est compris ?! hurla-t-il ensuite.
Il posa ensuite son sac au sol alors que deux de ces complices sécurisaient la porte, deux autres géraient les otages, et les deux derniers s'étaient dirigés vers le fond de la banque. Il ouvrit son sac et en sorti un harnais très suspect, mais je ne le savais pas encore sur le moment.
-Enfile ça connard.
Voyant mon incapacité à bouger, il me l'enfila lui même sans me ménager.
-Tu vois ça, c'est un gilet bourré d'explosifs, alors tu vas faire exactement ce qu'on te dit, ou alors on t'fait sauter.
-Je...
-Quoi, tu m'prends pas au sérieux ? Et bah regarde !
Il se tourna sur sa gauche, mit trois balles dans le crâne du beauf et trois dans le torse de l'afghan qui m'avaient sommé de me taire quelques instants auparavant.
-On est d'accord ?
-...
-C'est bien ! Bon, casse toi, va devant la banque, sors les mains en l'air, les flics sont devant. Explique leur qu'on tient la banque et dis leur c'que t'as sur le dos. Dis leur aussi qu'on a tous le même, et qu'on hésitera pas à tous se faire sauter s'ils tentent quoique ce soit de stupide. Ok ?
-...
-OK ?!
-Ok putain, c'est bon...
-Aller, file leur ce téléphone et dégage !
Il me releva en me tirant par le col et me parla dans le creux de l'oreille.
-J'sais que ça devait pas se passer comme ça, mais tu la boucles, t'obéis, et ta poule sera libre.
Puis il me jeta devant la porte en me foutant un violent chassé dans l'dos. Ruisselant de sueur, la gorge nouée de terreur, je sorti de la banque en ravalant ma salive, les mains en l'air.
-Police, mettez les mains en évidence !
-Elles sont DÉJÀ en évidence putain ! Arrêtez d'me braquer aussi, j'vais m'pisser d'sus si vous continuez bordel ! Ya sept malades dans cette banque, armés jusqu'aux dents, avec des mitraillettes des flingues et des gilets d'explosifs, ils ont déjà buté cinq mecs, ils m'en ont même foutu un putain, regardez, regardez ! Alors pitié, faites pas de conneries, où ils vont tous nous faire sauter, et moi l'premier !
-Ok, j'crois qu'on a vraiment un problème là...
-Excusez moi, mais moi je rentre, ou ils vont m'buter, prenez ça !
Je leur déposai doucement le téléphone devant la porte et rentrai à l'intérieur, tandis qu'un mec en mode GIGN s'approchai pour le ramasser.
-Alors, c'est bon ?
-Ouais, c'est bon.
-Bieeen, tu vois quand tu veux p'tit con !
-....
-Aller, tire pas cette gueule, et va t'asseoir avec les autres.
Il me lia poignets et chevilles et me jeta une fois de plus au sol, au milieu des autres. Tout le monde s'écarta instantanément de moi comme si j'étais un pestiféré. Enfin, une bombe humaine, ça s'en rapprochai un peu quand on y réfléchit.
Alors que j'essayai de comprendre comment on en était arrivé là, les deux types partis au fond de la banque - duquel venait des cris abominables - revinrent dans le hall, leurs vêtements couverts de sang.
-C'est bon, on a liquidé tous les agents de sécurité.
-Parfait, les otages sont dociles, la police se tient tranquille... Où ça en est avec le directeur ?
-Oh, on l'a tellement torturé qu'il a accepté de faire le virement.
-J'ai entendu ça ouais... Vous lui avez fait quoi putain ?
-Crois moi, tu préfères pas savoir.... Taille-crayon, épluche légume, râpe à fromage, cutter, tenaille... Pas besoin de gros matos, je te laisse imaginer la suite.
-... Ouais, ça ira comme ça ? Le virement a été fait donc ?
-Ça devrait être bon d'ici... moins de deux minutes. dit-il en consultant sa montre.
-Nickel, le patron sera ravi.
-Ouais, il nous paye un million par tête quand même.
-Tu parles, on fait tout le boulot et on ramasse les miettes pendant qu'il se remplit les poches...
-J'avoue...
-Tu penses à ce que je pense ?
-Ça dépend à quoi tu penses...
-... Bref, va vérifier que le virement est ok, on va pouvoir lever le camp.
-J'arrive.
-Vas y, j'ai un truc à faire deux s'condes.
Il se dirigea vers son sac et en sortit deux harnais similaires à celui qu'il m'avait attaché, puis il choisit deux types au hasard parmi les otages, leur enfilant de la même manière qu'il l'avait fait sur moi.
-Les trois avec un gilet, sortez.
Nous sortîmes tous trois immédiatement de la banque, tandis qu'il restai juste derrière la porte. Il nous mit en ligne devant lui et s'adressa aux flics avec le téléphone.
-Pas de conneries ou je fais sauter tout le monde à l'intérieur ! J'exige la libération immédiate de Malek Ben Nahiledjab, ou je tue ces trois otages un par un.
-Vous bluffez, posez votre arme à terre, vous n'irez nulle part !
-Tu crois que j'bluff enculé ?!
Sans crier gare, il sortit rapidement, poussa l'un de mes deux camarades - un asiatique, environ la trentaine - vers les voitures de flic, retouna à l'intérieur, et appuya sur un détonateur qu'il tenait dans sa main, faisant exploser en lambeaux le pauvre homme qui éclata comme un ballon de baudruche. J'étais bouche bée, couvert de sang et de tripes de la tête aux pieds. J'avais envie de pleurer, de vomir, de courir et de hurler en même temps, mais je ne pouvais absolument rien faire.
-Alors, alors hein, je bluff toujours bande de putes ? Faites c'que j'dis, ou j'en fais sauter un autre dans une heure. Puis encore un autre, puis encore un autre.
Là, c'était vraiment un cas désespéré. Si dans deux heures les flics n'avaient pas libéré son pote, ces malades allaient me faire sauter, et ça, j'en avais pas très envie pour être honnête...
-Je redoutais cette réponse facile... dit-il en se frottant le front
-Ça paraissait pourtant évident non... ? dis-je sur le point d'éclater de rire
-Oh ta gueule... Écoute, pas d'soucis p'tit, tu vas voir, c'est ea-sy !
-Euh...
-Bon, on a du pain sur la planche, vous allez passer la nuit & la journée ici, le temps qu'on répète.
-Nice, une chorégraphie ! s'émerveilla Aliz
-Toi, tu la boucles cocotte, on t'a rien d'mandé. De toutes manières, tu vas rester ici avec moi, le temps que ton cher ami règle cette histoire.
-J'suis la caution quoi...
-Un vrai génie ! l'applaudissait-il
-Merci, merci.
-Bon maintenant tu fermes ta gueule, on te demandera de l'ouvrir tout à l'heure pour prévenir ta mère histoire qu'elle s'inquiète pas, tu lui inventeras une connerie pour pas qu'elle se pisse dessus, ok ?
-OKKkkkkk ! ria-t-elle
-Parfait Jacquouille !
-Et moi, dans tout ça ? demandai-je, partagé entre la peur et une quasi-irrépressible envie de rire
-Pour tes parents c'est ok toi, ya aucun soucis, ils vont pas se demander où t'es passé ou appeler les flics ?
-Oh, ya aucun risque... Mais j'aimerais plutôt qu'on apprenne cette choré moi !
-Ya PAS d'choré bordel !
-Comment ça pas d'choré ?! J'comprends plus rien moi...
-T'en fais pas va, j'vais t'expliquer...
La nuit fut longue, la répétition tortueuse, les menaces intolérable, mais la bouffe était vraiment bonne, 'fallait avouer... Ainsi, dès le lendemain, le 24 décembre, la veille de Noël, à 9 heures précise, nous étions tous parfaitement briefés, prêts pour ce plan bien huilé qui devait se dérouler sans la moindre anicroche ; ce connard était vraiment un fin stratège, tout était bien calculé pour que ça se passe parfaitement, sans la moindre perte de temps ou effusion de sang. Tout ce que j'avais à faire, c'était entrer dans une petite banque, discuter au guichet, attendre que Fomalhaut et ses sbires y rentrent, les laisser me prendre en otage en résistant un peu avant de me rendre, histoire de calmer les héros, et le tout devrait suivre naturellement ; pas de problème, donc. Malheureusement, rien ne s'est vraiment déroulé comme prévu.
À 9:13, un mec à moto - un des hommes de Fomalhaut sans doute - ne me déposa pas devant la petite banque prévue pour le braquage, mais devant un établissement bien plus prestigieux, ambitieux, rentable et surtout dangereux. Localisé au 29 Boulevard Haussman à Paris, c'était devant le siège de la Société Générale qu'il m'avait déposé. Je ne comprenais pas ce qui se passait, à peine avais-je réalisé que mon chauffeur m'avait glissé un papier dans la poche avant de redémarrer en trombe.
"On change rien au plan, fume une clope, rentre, et brûle ce papier quand tu as fini de le lire."
Sans rien comprendre, je m'exécutai cependant. Je fumai ma clope, stressé, brulai le papier et rentrai dans cette banque, immense. C'était vraiment joli à première vue, mais j'avais pas vraiment le temps de m'intéresser à la déco ni à l'architecture. Je m'avançai et commençai à faire la queue à un guichet, plutôt inquiet. J'essayai pourtant de ne rien laisser transparaitre, histoire de ne pas mettre la puce à l'oreille à qui que ce soit. En fait, j'étais surtout inquiet pour Aliz, j'espérais qu'il ne lui arriverait rien de grave pendant ce temps, qu'elle s'en sortirait sans la moindre séquelle ou blessure, même psychologique ! Mais par dessus tout, je me demandais surtout qu'elles étaient ces histoires entre elle et Fomalhaut pour que je me retrouve aujourd'hui dans une telle situation...
-Monsieur ?
C'est vrai, moi j'savais même pas c'que je foutais là, j'voulais juste porter mes couilles et pas perdre la face devant Aliz... Et j'allais bientôt me retrouver dans une entreprise qui dépassait mes pires craintes...
-Monsieur, vous m'écoutez ?
-Pardon ?
La nana du guichet m'avait tiré hors de mes songes dans lesquels je m'étais enchevêtrés, ne manquant pas de me filer par la même occasion une migraine vraiment affreuses en quelques secondes.
-Vous allez bien monsieur ?
-Ouais ça va ça va... Juste une migraine.
-Oh, cela me rassure. Y a-t-il quelque chose pour votre service monsieur ?
-A vrai dire...
-Mesdames & messieurs personne ne bouge, ceci est... Oh et puis, personne m'entend, nique sa mère...
D'un coup d'un seul, une rafale assourdissante digne d'un AK-47 se fit entendre dans la banque, tandis qu'un groupe de sept personnes, toutes habillées comme Fomalhaut - aujourd'hui en noir et blanc - et portant chacune une arme et un sac à dos, fit irruption à l'intérieur, prenant le contrôle de l'établissement. La panique se fit sentir, et, tandis que des gens s'enfuyaient vers la sortie, les sept braqueurs les repoussèrent vers le fond en abattant les trois agents de sécurité présents dans le hall d'entrée, profitant de l'effet de surprise.
-Que PERSONNE ne bouge, si un seul d'entre vous tente quelque chose, vous mourrez tous, ok ? Très bien, vous allez tous vous mettre face au mur, en y mettant vos mains et vos visages BIEN EN ÉVIDENCE, et pas de conneries hein !
Tout le monde s'exécuta, terrorisé et paralysé par la peur. J'comprenais pas ce qui se passait, ces connards étaient pas du tout censés faire ça ; quel enfoiré, cet enculé de Fomalhaut me l'avait mise bien profond. Mais ça, ça n'était que le début. Celui qui semblait être le chef de cette escouade me prit à partie et s'avança vers moi, l'air très menaçant.
-Qu'est ce qui ya p'tit con, pourquoi tu m'regardes, t'as un problème c'est ça ?
-Va t'faire voir enfoiré, j'crois que c'est toi qui a un problème !
-Tais toi p'tit branleur, tu vas tous nous faire flinguer ! hurla un de mes compagnons d'infortune
-Ouais il a raison, ferme ta gueule un peu ! poursuivit un second
-Oh mais bouclez la un peu ! Toi le beauf de service et toi l'afghan ou j'sais pas quoi, j'y peux rien si vous avez perdu vos couilles en chemin ! répliquai-je hors de moi
-Ils ont raison, ferme ta gueule !
Mon premier interlocuteur me calma d'un coup de crosse de sa mitrailleuse dans le ventre, avant de m'ecraser la tête au sol et de me tirer par le pied vers le centre de la pièce.
-Et vous aussi, fermez vos grande gueules, c'est compris ?! hurla-t-il ensuite.
Il posa ensuite son sac au sol alors que deux de ces complices sécurisaient la porte, deux autres géraient les otages, et les deux derniers s'étaient dirigés vers le fond de la banque. Il ouvrit son sac et en sorti un harnais très suspect, mais je ne le savais pas encore sur le moment.
-Enfile ça connard.
Voyant mon incapacité à bouger, il me l'enfila lui même sans me ménager.
-Tu vois ça, c'est un gilet bourré d'explosifs, alors tu vas faire exactement ce qu'on te dit, ou alors on t'fait sauter.
-Je...
-Quoi, tu m'prends pas au sérieux ? Et bah regarde !
Il se tourna sur sa gauche, mit trois balles dans le crâne du beauf et trois dans le torse de l'afghan qui m'avaient sommé de me taire quelques instants auparavant.
-On est d'accord ?
-...
-C'est bien ! Bon, casse toi, va devant la banque, sors les mains en l'air, les flics sont devant. Explique leur qu'on tient la banque et dis leur c'que t'as sur le dos. Dis leur aussi qu'on a tous le même, et qu'on hésitera pas à tous se faire sauter s'ils tentent quoique ce soit de stupide. Ok ?
-...
-OK ?!
-Ok putain, c'est bon...
-Aller, file leur ce téléphone et dégage !
Il me releva en me tirant par le col et me parla dans le creux de l'oreille.
-J'sais que ça devait pas se passer comme ça, mais tu la boucles, t'obéis, et ta poule sera libre.
Puis il me jeta devant la porte en me foutant un violent chassé dans l'dos. Ruisselant de sueur, la gorge nouée de terreur, je sorti de la banque en ravalant ma salive, les mains en l'air.
-Police, mettez les mains en évidence !
-Elles sont DÉJÀ en évidence putain ! Arrêtez d'me braquer aussi, j'vais m'pisser d'sus si vous continuez bordel ! Ya sept malades dans cette banque, armés jusqu'aux dents, avec des mitraillettes des flingues et des gilets d'explosifs, ils ont déjà buté cinq mecs, ils m'en ont même foutu un putain, regardez, regardez ! Alors pitié, faites pas de conneries, où ils vont tous nous faire sauter, et moi l'premier !
-Ok, j'crois qu'on a vraiment un problème là...
-Excusez moi, mais moi je rentre, ou ils vont m'buter, prenez ça !
Je leur déposai doucement le téléphone devant la porte et rentrai à l'intérieur, tandis qu'un mec en mode GIGN s'approchai pour le ramasser.
-Alors, c'est bon ?
-Ouais, c'est bon.
-Bieeen, tu vois quand tu veux p'tit con !
-....
-Aller, tire pas cette gueule, et va t'asseoir avec les autres.
Il me lia poignets et chevilles et me jeta une fois de plus au sol, au milieu des autres. Tout le monde s'écarta instantanément de moi comme si j'étais un pestiféré. Enfin, une bombe humaine, ça s'en rapprochai un peu quand on y réfléchit.
Alors que j'essayai de comprendre comment on en était arrivé là, les deux types partis au fond de la banque - duquel venait des cris abominables - revinrent dans le hall, leurs vêtements couverts de sang.
-C'est bon, on a liquidé tous les agents de sécurité.
-Parfait, les otages sont dociles, la police se tient tranquille... Où ça en est avec le directeur ?
-Oh, on l'a tellement torturé qu'il a accepté de faire le virement.
-J'ai entendu ça ouais... Vous lui avez fait quoi putain ?
-Crois moi, tu préfères pas savoir.... Taille-crayon, épluche légume, râpe à fromage, cutter, tenaille... Pas besoin de gros matos, je te laisse imaginer la suite.
-... Ouais, ça ira comme ça ? Le virement a été fait donc ?
-Ça devrait être bon d'ici... moins de deux minutes. dit-il en consultant sa montre.
-Nickel, le patron sera ravi.
-Ouais, il nous paye un million par tête quand même.
-Tu parles, on fait tout le boulot et on ramasse les miettes pendant qu'il se remplit les poches...
-J'avoue...
-Tu penses à ce que je pense ?
-Ça dépend à quoi tu penses...
-... Bref, va vérifier que le virement est ok, on va pouvoir lever le camp.
-J'arrive.
-Vas y, j'ai un truc à faire deux s'condes.
Il se dirigea vers son sac et en sortit deux harnais similaires à celui qu'il m'avait attaché, puis il choisit deux types au hasard parmi les otages, leur enfilant de la même manière qu'il l'avait fait sur moi.
-Les trois avec un gilet, sortez.
Nous sortîmes tous trois immédiatement de la banque, tandis qu'il restai juste derrière la porte. Il nous mit en ligne devant lui et s'adressa aux flics avec le téléphone.
-Pas de conneries ou je fais sauter tout le monde à l'intérieur ! J'exige la libération immédiate de Malek Ben Nahiledjab, ou je tue ces trois otages un par un.
-Vous bluffez, posez votre arme à terre, vous n'irez nulle part !
-Tu crois que j'bluff enculé ?!
Sans crier gare, il sortit rapidement, poussa l'un de mes deux camarades - un asiatique, environ la trentaine - vers les voitures de flic, retouna à l'intérieur, et appuya sur un détonateur qu'il tenait dans sa main, faisant exploser en lambeaux le pauvre homme qui éclata comme un ballon de baudruche. J'étais bouche bée, couvert de sang et de tripes de la tête aux pieds. J'avais envie de pleurer, de vomir, de courir et de hurler en même temps, mais je ne pouvais absolument rien faire.
-Alors, alors hein, je bluff toujours bande de putes ? Faites c'que j'dis, ou j'en fais sauter un autre dans une heure. Puis encore un autre, puis encore un autre.
Là, c'était vraiment un cas désespéré. Si dans deux heures les flics n'avaient pas libéré son pote, ces malades allaient me faire sauter, et ça, j'en avais pas très envie pour être honnête...
Commentaires
- Droran
15/03/2012 à 12:57:34
Chapitre génial
- Pseudo supprimé
27/02/2012 à 17:28:52
Les barbares, c'est barbant.