Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La mésaventure d'Aliz


Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 14 : Scarlet Sheafs


Publié le 28/02/2012 à 10:11:38 par PaulAllender

Elle l'avait eu, sa revanche, enfin, je l'avais eu pour elle, mais ça rev'nait au même, ce malade avait pris cher, et c'était tout c'qui comptait. Je pris l'argent dans son portefeuille, histoire qu'on croit à une banale attaque pour de l'argent, 450€ quand même, et déguerpis rapidement, rejoignant Aliz à l'endroit convenu. Nous brulâmes l'écharpe, la cagoule et la combinaison que nous avions utilisé ce soir, faire disparaitre les preuves n'était jamais de trop... Après ça, nous retournâmes chez Aliz, sa mère travaillait toute la nuit, ainsi, ni elle ni moi n'avions personne, aucune famille avec qui passer Noël cette année. À part l'un et l'autre.

-Dis Ace, je peux te poser une question ?
-Tu viens déjà d'le faire...
-Alors, une troisième ?
-Vas y.
-Tu n'as pas de famille... ?
-... Je vis seul, mon oncle passe de temps en temps pour me voir, me filer des thunes, on s'fait un resto tous les 36 du mois, mais sinon, je suis alone la plupart de l'année.
-T'as pas de frères et sœurs ?
-Mon grand frère est en Angleterre, dans un internat d'excellence pour devenir réalisateur. J'l'ai pas vu depuis un moment déjà, au moins c't'été. 
-Et tes parents ?
-... Ils vivent en Algérie. Après que j'aie emménagé ici cet été, ils sont partis y vivre.
-Oh... C'est triste.
-Nan, pas trop, pour être honnête, j'me suis toujours senti un peu seul, même quand je vivais avec ma famille, alors, ça me change pas trop... Au moins, personne me dit c'que j'ai à faire, j'suis libre, parce que ça devenait insupportable...
-A ce point... ?
-Tu sais, je déteste qu'on me dise c'que j'ai à faire, je supporte vraiment pas qu'on me donne le moindre ordre, ou qu'on décide pour moi... Et ma famille avait le chic pour ça, tout le monde voulait décider de ma vie à ma place, et ça me rendait malade... Peut-être que c'moi qui ai un problème avec l'autorité ou j'sais pas quoi, mais là, je suis vraiment libre, et même si c'est pas toujours évident de vivre seul, de n'avoir personne à ses côtés la nuit, personne avec qui rire la journée, personne avec qui regarder un film, personne à qui raconter sa journée à table, personne à retrouver quand on sort des cours, personne avec qui jouer à la play, j'ai fini par comprendre que la vraie liberté avait pour prix la solitude...
-... Ace... Tu vas m'faire chialer s'tu continues... 
-Évite.. !
-Moi, moi j'suis là pour toi Ace. Sache le.
-... Et toi alors, ton père ?
-Mon père... Mon père... Conan Bright, un américain, riche et puissant, je crois. Mes parents se sont rencontrés au Brésil ya 18 ans, ils se sont kiffés le temps d'une soirée, et je suis née 9 mois plus tard... Il nous envoie de l'argent tous les mois, mais ma mère le bloque pour me payer mes études... C'est tout c'que j'sais. Et ce collier est tout ce que j'ai de lui.
-Et bah... On est gâtés putain...
-Pire...
-Hey, joyeux Noël, Aliz.
-Joyeux Noël, Ace.
-Putain, c'que j'aime pas Noël...
-Moi non plus...
-... mais j'aime bien les cadeaux !
-C'est bête, j'ai rien à t'offrir...
-Oh, mais moi non plus, tu penses bien... Juste les 450€ de Marco...
-Pochette de purple ?
-Pochette de purple !

C'était Noël sans la neige, sans la dinde, sans le grand repas, sans le sapin, sans la famille, et sans les cadeaux. Vous me direz "c'est pas Noël alors", mais putain, si, pour nous, ça l'était. Nous étions si heureux d'être ensemble pour cette soirée, Noël ou pas, le principal était que nous soyons l'un avec l'autre ce soir là. 

Ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'entre temps, Aliz, Lina - sa meilleure amie - et moi avions monté un groupe de Hard Rock / Rock Alternatif. Lina à la batterie et aux chœurs, Aliz au chant et à la basse, et moi, à la guitare et aux chœurs. On avait appelé ça Scarlet Sheafs (gerbes écarlates) en hommage à un joint qu'on avait fumé en soirée, si balèze que quand on tirait dessus, des boulettes de beuh incandescentes s'envolaient de partout, et, dans le noir, on aurait dit des gerbes de lumières écarlates. Pas grandiose comme histoire hein ? Mais bon, on s'en fout, le principal était qu'on cartonnait pas mal, on avait joué dans quelques bars à Paris, et - sans faire le thug hein - on envoyait un putain de rythme, quand même ! On avait pas écrit beaucoup de chansons, mais toujours est-il que le 31 décembre, le soir du nouvel an, on participait à la finale d'un tremplin musique Île-de-France  à la Cigale ! Vous vous rendez compte ? A seulement 17 ans, on avait fait ça pour déconner à la base, mais ça avait pris une putain d'ampleur quand même...  
Nous étions encore 7 groupes en lice, à 22:13 (nous étions les avant-derniers à passer) c'était notre tour de faire chauffer la salle. Encore en coulisse tous les trois, nous discutions, répétant ce que nous allions faire, après avoir fumer nos joints dans une ruelle environnante.

-Bon, vous êtes prêtes ?
-Ya vraiment besoin de poser la question... ? répondit-Aliz
-Et bah go ! conclu Lina

-Mesdames & messieurs, je vous demande un tonnerre d'applaudissement pour nos prochains candidats, le groupe Scarlet Sheafs !

Nous nous avançâmes donc sur la scène sous les applaudissements, Aliz prit le micro et commença à parler pour chauffer le public.

-Bonsoir la Cigaaaaale, est ce que vous êtes là ?!
-OUAAAIS ! hurla la foule
-On vous entend pas putain !
-OUAAAAAAAAAIIIIIIIS !!!
-Ah, c'tait pas mal là, hein ? reprit-elle
-Ouais ouais c'était mieux là. continuai-je
-Alors ce soir, on va vous interpréter une de nos chansons, qu'on a nous même écrit et composé, ça s'appelle 55 rue du faubourg Saint-Honoré.

Lina commença doucement à la batterie, la basse d'Aliz s'y mêla petit à petit, et mes légères arpèges achevèrent de poser l'intro qui fut rapidement brisée par des riffs puissant, une basse grésillante, le jeu de batterie puissant de Lina et la voix envoûtante d'Aliz.

Putain moi j'en peux plus de tout ça, de toute cette merde ;
De ces problèmes qui t'tombent dessus
De ces emmerdes qui, quoiqu'tu fasses, te pisteront
De ces destins, de tout'ces vies qui tournent en rond
De ces conneries qu'en finissent plus,
De toutes ces choses qui font que, de tout'façons, les gens se perdent...

Les rues dégoulinent de souffrances,
De tristesses, de mal-être,
Elles sont noyées dans les larmes.
Ya bien longtemps qu'les êtres
Desquels elles coulent, factices,
Ont raccroché les armes.
Dans ce monde sans justice,
Dans ce monde d'inertie.
Notre place, n'est pas ici ;
Pas dans ce qu'est devenue la France...

De pluies acides on est trempés,
De brumes caustiques on est cernés
Dans ce pays qui peu à peu s'asphyxie
Tu t'dis aller j'saute, ma vie s'achève ici
Pour ça ya qu'à s'pendre en haut d'une poutre,
Ou bien être broyé en traversant l'autoroute,
Eclaté dans une artère, une transumance, tout juste banale,
Ce couloir de goudron où transitent le sang et le bétail,
Tous ces types, qui bossent pour se faire d'la maille,
Mais qui au fond d'eux rêvent tous de s'faire la malle...

Quand on y réfléchit, c'est pas une vie,
Tous les matins d'aller trimer comme un âne,
Dans le bus ou dans l'métro,
Pour aller dans ces cachots,
Dans ces usines où on te boure le crâne,
Avec des idéaux, des connaissances
Tout plein d'conneries sans importance.
Toi tu rêves d'évasion, de floraison,
Mais tout c'que tu cotoyes
C'est ces produits d'consommations
Assis à table à côté d'toi
Entrain d'gratter, sur du papier.
C'est pas qu'ils l'aient demander.
Mais on leur a juste imposé,
Toutes ces fourmis d'l'économie,
Qui foutront rien d'leur vies à eux.
Tous ces soldats du patronat,
A côte de qui tu vaux pas mieux.

55 rue du Faubourg-Saint-Honoré
Là où ton avenir est anihilé;
C'est pas le temple de la piété
C'est pas régi par Rhadamanthe,
C'est même une honte culminante.
C'est carrément pire que l'Enfer.
Juste une antre de la débauche,
Rien d'autre qu'une abime financière,
Pas la Justice ; juste une ébauche.
Tu les vois pas toutes ces barrières ?
Parix VIIIème, Paris XVIème
Paris IXème ou XVIIème
Comme une frontière, comme une muraille,
Un cri du coeur qui t'fend les entrailles.
T'aimerais bien passer au travers,
Mais tout c'que toi tu peux faire,
C'est rentrer d'dans et t'écraser, 
Puis être recouvert de peinture ;
Rien d'plus qu'une autre brique dans l'mur.

De pluies acides on est trempés,
De brumes caustiques on est cernés
Dans ce pays qui peu à peu s'asphyxie
Tu t'dis aller j'saute, ma vie s'achève ici
Pour ça ya qu'à s'pendre en haut d'une poutre,
Ou bien être broyé en traversant l'autoroute,
Eclaté dans une artère, une transumance, tout juste banale,
Ce couloir de goudron où transitent le sang et le bétail,
Tous ces types, qui bossent pour se faire d'la maille,
Mais qui au fond d'eux rêvent tous de s'faire la malle...

On est formaté pour n'plus rêver,
C'est pas qu'on l'ai d'mandé,
Pas même qu'on l'ait voulu,
L'imagination, dev'nue stérile, est révolue,
Se rebeller, c'est perilleux,
Aussi futile qu'un ado flingué en banlieue.
Aujourd'hui ces vérités là, on en veut pas,
On veut juste voir les bleus marquer.
Se démarquer faut surtout pas,
On dirait qu'c'est devenu insensé,
Pour tous ces ministres avares, 
Tous ces costards voraces ;
Tous ces connards qui rongent l'espoir.
Pour eux exprimer tes idées,
C'est qu'un désagrément acerbe,
Rien que d'la mauvais herbe,
Qu'à la racine il faut couper.

De pluies acides on est trempés,
De brumes caustiques on est cernés
Dans ce pays qui peu à peu s'asphyxie
Tu t'dis aller j'saute, ma vie s'achève ici
Pour ça ya qu'à s'pendre en haut d'une poutre,
Ou bien être broyé en traversant l'autoroute,
Eclaté dans une artère, une transumance, tout juste banale,
Ce couloir de goudron où transitent le sang et le bétail,
Tous ces types, qui bossent pour se faire d'la maille,
Mais qui au fond d'eux rêvent tous de s'faire la malle...


La foule resta un temps figée, silencieuse, comme bloquée ; putain, on avait fait un bide colossal ou bien... ? Au bout de 15 longues secondes, personne dans la salle n'avait émis le moindre son, quand l'animatrice du concours arriva sur scène, prit le micro et trancha ce silence insoutenable.

-Wow, c'était Scarlet Sheafs, et je crois que... Pfiou, c'était tellement wow, que moi non plus je sais même pas quoi dire !

Soudain, on entendit une personne commencer à applaudir doucement, puis une seconde, puis une troisième, puis toute la salle nous offrit des applaudissements aussi magistraux qu'inespérés qui durèrent deux bonnes minutes, entières, si bien que l'animatrice eut du mal à annoncer le prochain groupe qui devait clore le concours. De retour en coulisse, nous étions tous les trois surexcités

-Putain, j'crois qu'ils ont vraiment kiffé ! s'émerveilla Lina
-Grave, au début j'ai trop badé, j'ai cru qu'on avait fait un putain d'bide genre, mais en fait trop pas ! continua Aliz
-Ouais, j'crois qu'les autres ont déjà l'seum de nous ! riais-je
-Tain avec ça on va gagner, c'est sûr !
-T'emballe pas trop cocotte, les derniers sont chauds aussi.... reprit Lina, pragmatique
-On les baise, tu vas voir ! les rassurai-je

Après que le dernier groupe soit passé - des espèces de pédales du XVIeme en mode BB Brunes - on nous invita tous les 7 groupes à monter sur scène. Les juges du concours choisirent les 5 derniers, mais le choix des deux premiers restait au public. Nous étions donc nous, Scarlet Sheafs, face à Golden Date, les deux derniers groupes à être passés, livrés au choix du public. L'animatrice prit son micro et dit.

-Pour Golden Date faîtes un maximum de bruit !
-OUAAAAAAIIISS !
-Pour Scarlet Sheafs maintenant faîtes un maximum de bruit !
-OUUAAAAAAIIIISSS !
-Pour Golden Date faîte encore du bruit !!!
-OUUAAAAAAIIIISSS !!
-Et pour Scarlet Sheafs encore une fois !!!!
-OOOUUUAAAAAAAIIIIIISSSSS !!!

Là, yavait pas à tergiverser, on les avait niqué à plate couture ces branleurs !

-Et bien mesdames et messieurs, j'ai l'honneur de vous annoncer que les vainqueurs de notre grand Tremplin Île-De-France saison 2012 sont.... Roulements de tambours s'il vous plait !

Boarf, tant de suspense inutile... Enfin, c'était marrant de laisser les autres penser qu'ils avaient un espoir... La foule fit le roulement de tambour demandé en tapant du pied au sol et la présentatrice reprit.

-Les vainqueurs sont donc.... SCARLET SHEAFS !

La foule hurla de plus belle, et lorsqu'on nous fit nous avancer sur scène pour nous remettre notre prix, la présentatrice me tendit le micro.

-Alors vous êtes les vainqueurs, Scarlet Sheafs, déjà, comment vous vous appelez tous les trois ?
-Et bien il y a Lina, notre batteuse, Aliz, notre chanteuse et bassiste - et accessoirement ma copine - DÉSOLÉ LES MECS, et moi, Ace, à la guitare.
-Quelle humilité, tu te présentes en dernier, guitariste, beau gosse & galant avec ça ! Alors, ça t'fait quoi d'avoir gagner ?
-Bah on pensait pas qu'on irait si loin dans l'aventure, c'est cool, géant, extraordinaire, hardcore, tout c'qu'on veut quoi ! Mais attention, ne te méprends pas, si j'me suis présenté en dernier, c'est juste pour le bon français !
-Alala, mais où est donc passé la galanterie ? ria-t-elle
-J'sais ap, t'as r'gardé dans ton cul ?
-Hahaha et marrant en plus ! Votre trio est assez atypique, une française, une hispano-américaine et un algérien, c'est bien ça ?
-Mais tu bosses pour le Mossad ma parole !
-T'inquiète ! On dira ce qu'on voudra, mais la diversité porte ces fruits ; mesdames et messieurs on applaudit bien fort une fois de plus nos grands gagnants, Scarlet Sheafs !

-SCARLET SHEAFS ! SCARLET SHEAFS ! SCARLET SHEAFS ! scandait la foule en délire 
-Ouais ouais, ça va, n'en faites pas trop non plus ! dit Aliz dans le micro

La foule se calma instantanément, ne comprenant pas pourquoi elle réagissait ainsi.

-J'déconne putain on vous kiff merci à tous, vous déchirez trop sa mère !!!
-UNE AUTRE, UNE AUTRE, UNE AUTRE !

Et ces glandus en redemandaient en plus ! Nous leur fîmes donc notre plus belle version d'Hallelujah version Jeff Scarlet, si vous voyez l'genre. Rarement nous ne nous étions sentis aussi vivants, aimés et adulés, c'était notre quart d'heure de gloire, aussi fugace que fervent, c'était juste magique. Après le rappel, nous sortîmes donc de la salle, le trophée dans les mains, et un contrat pour enregistrer un single avec une maison d'disque. C'était vraiment pas croyable, j'ai - d'ailleurs - toujours du mal à m'en remettre, j'trouvais ça ouf à l'époque, et maintenant, ça m'parait carrément risible... Mais ça n'est pas le plus important, car il était à venir. Alors que nous allions prendre le métro pour terminer la soirée chez moi tous les trois et savourer notre victoire bien méritée, à 23h, les membres de Golden Date, quatre bourges rockeur pseudo-rebelles nous interpelèrent.

-Hé beau gosse, alors comme ça c'vous qui avez gagné, et vous osez vous pavaner comme ça d'vant nous ?
-Bah... Ouais. T'as un problème peut-être ?
-Ouais connard, mon problème, c'est qu'un merdeux comme toi nous aie volé la vedette, on méritait de gagner cent, même mille fois plus que vous !
-Ferme un peu ton claque merde fils de pute, le public a choisi, si t'es pas content c'est la même, alors maintenant rentre chez toi avant que j'te pète en deux, tarlouze.
-Pffff, c'est bien les bougnoules ça !
-... Répète un peu pour voir ?
-C'est bon Ace, laisse tomber cette tarlouze. dit Aliz en m'attrapant le bras
-Ouais, t'as raison, barre toi avec tes pouffes, maghrébin de merde !

Là, ce bâtard avait vraiment dépassé les bornes, si bien qu'Aliz s'avança elle même pour lui foutre une baffe monumentale.

-C'est qui la pouffe enculé ? dit-elle en lui crachant au visage 
-Va t'faire voir connasse !

Il lui rendit carrément sa gifle, c'était vraiment de trop. J'avançai vers lui, le chopai au col et lui mit mon poing dans la gueule, tandis qu'Aliz avait aspergé ses trois potes avec sa gazeuse.

-Arrête de m'cogner putain ! dit-il en pleurant presque 
-Tu m'insultes de sale arabe - chose que je n'suis d'ailleurs pas -, tu traites ma copine et sa meilleure amie de pouffes, tu la giffles devant moi... Mais tu t'attendais à quoi p'tit fumier ? Tu sais quoi, prie mon pote, prie pour que je n'te recroise jamais, parc'que si j'te r'vois un jour, j'vais t'envoyer des mecs qui vont te foutre dans le coffre d'une voiture, te ramener en banlieue, t'enfermer dans une cave dans une cité, et te violer et te torturer jusqu'à ce que t'implores qu'on tue ta mère et ta grand-mère en échange si ça peut adoucir un tant sois peu ton calvaire, tu m'as bien compris espèce de p'tit fils de pute de merde ?!
-Ouais, c'est bon putain ! reprit-il, le nez en sang, et toujours en sanglotant
-C'est bien, maintenant casse toi et rentre chez toi, pédale de merde ! 

Je lui adressai une paires de claques et un crachat dans la gueule, avant de partir avec Aliz & Lina, sous les yeux de quelques passants, choqués par la scène.

-Tain ya vraiment des mecs paro ici... dit Lina
-Nan mais laisse tomber, là j'crois qu'on a vraiment touché l'fond... surenchéri Aliz 
-....
-Tu dis rien Ace ?
-Nan mais ça casse la couille, ya trop d'gens qui font les fouleks et qui assument pas derrière... J'commence à en avoir marre de toujours devoir frapper des gens, ça d'vient presque chiant...
-Baaah, au moins on en entendra pas parler de si tôt ! ria Lina
-Ça, c'est clair ! rajouta Aliz

Elles disaient ça, mais bordel, moi j'peux vous dire que j'en ai eu de ces nouvelles à ce connard... Bon, inutile de vous dire que notre soirée à trois fut un putain de délire, cent balles de weed et cinquante euros d'alcool pour trois... À part ça, j'me souviens pas d'grand chose.. Ah si, les pizzas... On avait vraiment faim, alors on avait empilé trois pizza dans mon micro onde, chacune séparées par une feuille d'alu.

-Putain ça donne trop envie ! insista Aliz en regardant de plus près 
-Dit, j'pense à un truc...
-Huh ?
-Normalement... On est pas justement censés ne PAS mettre d'aluminium au micro-ondes... ?
-Oh putaaaaain !!! 

Nous avions tous les trois hurlé d'une même voix, tandis qu'Aliz était sortie dans le couloir en courant et que Lina s'était cachée en sautant derrière mon clic-clac, je restai paniqué devant le micro-onde

-Oh putain, oh putain

Soudain, retrouvant ma conscience pendant quelques instants, j'ouvris le micro-onde et en sorti les feuilles d'alu & les deux pizzas en trop.

-Putain, j'crois vraiment qu'il faut qu'on arrête de méfu les gens...


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