Note de la fic :
Publié le 15/07/2011 à 01:24:15 par Conan
Timidement et lentement, le soleil reparait. Ses premiers rayons éclairent la rue et les dégâts qu'ont fait les combats de la nuit.
Paris se réveille dans un épais brouillard après une nuit agitée. Nous sommes surpris et trempés par l'humidité ambiante en ce mois de juin.
Les trois blessés que nous avons eus cette nuit sont conduits derrière la tranchée. Personne ne s'aventure au-delà du barrage, mais d'ici nous pouvons aisément voir les débris et les traces de sang qu'ont laissé la fusillade et les explosions. Tous les corps ont disparu et nous n'avons aucune idée du nombre de morts que nous avons fait.
Partout, la situation est maintenant très calme. Le secteur de Ritchie a été ratissé au peigne fin. Au final, il s'en tire avec sept morts et cinq blessés.
La matinée se déroule sans encombre, mais je suis rappelé à l'arrière. Un message des contrebandiers Belges m'a été transmis. J'arrive dans le petit bureau que je me suis aménagé dans l'abri antiaérien et lis le message qu'un technicien de communications a réceptionné :
"Transaction le 12. Stop. RDV 500 mètres nord-ouest de Ribeauvillé. Stop. Clairière avec maison abandonnée. Stop. Max discrétion requis. Terminé."
Je plie la feuille en deux et la glisse dans la poche de ma chemise puis rejoins Jack en courant :
-On part en Alsace ce soir.
-Les Belges?
-Affirmatif. Je veux Ritchie, Lézard, La Peste, Leg et quatre de tes meilleurs hommes prêts à décoller. Nous prendrons deux véhicules pas trop tape-à-l'oeil pour nous y rendre, prépare seulement deux armes automatique et pour le reste seulement du 12.
-A pompe?
-Non, chasse. Planque bien le matos dans les bagnoles.
-Mais t'es dingue, on pourra jamais se défendre avec ça.
-J'ai mon idée. Habillez-vous sobrement, style chasseur ou randonneur. Je ferais le briefing avant de partir. Nous voyagerons de nuit.
Je retourne à mon poste avancé et prends Blanquet à part.
-Alors Lieutenant.
-Chef. C'est pour quand?
-Dans trois jours. Je pars ce soir, c'est à toi que revient le commandement de l'escouade durant mon absence.
-Mais je...
-Tu t'en tireras bien. Ne t'en fais pas. Si j'ai le moindre souci, je te...
Pas le temps de finir ma phrase. Le bâtiment en face du barrage est frappé par plusieurs obus et s'effondre, recouvrant toute la zone de poussière de plâtre. Affolés, nous tirons tout ce que nous pouvons à l'aveuglette. C'est peine perdue. Le lourd mécanisme d'un véhicule blindé résonne dans la rue. Son ombre massive se dessine sur les ruines du bâtiments et avance vers nous menaçante, arrogante, puissante. Il se fige à une vingtaine de mètres. C'est pour mieux ajuster son canon.
Des obus de 25mm détruisent notre position. Ceux qui ne se baissent pas assez vite sont descendus par les lourds projectiles. Il en pleut sur nos têtes comme jamais.
-Antichar! Antichar! Hurle Leg qui s'efforce de tirer alors que toutes ses balles ricochent sur le blindage du M3.
Dimitri, l'unique membre du groupe équipé d'un lance-roquettes, se lève et met le blindé en joue avec son RPG. Hélas, des troupes sortent du véhicules et arrosent la barricade de plus belle. Dimitri est touché au ventre et, en se baissant, actionne la gâchette et saute avec toutes ses roquettes, blessant plusieurs de ses camarades autours. C'est le chaos.
Aucun renfort n'est disponible : l'attaque est générale. Il ne nous reste plus qu'une poignée d'explosifs capables de percer le blindage de la machine de guerre qui nous cloue au sol tandis que les fantassins avancent rapidement vers nous.
Blanquet relève la tête :
-La Peste! Balance tout ce que tu as!
-Comment? Vous êtes pas bien mon Lieutenant!
-C'est un ordre, fais ce que je te dis! Capone! Leg! Tir de couverture !
Les hommes reprennent du poil de la bête. Les mitrailleurs donnent tout ce qu'ils ont pour stopper l'avance des mercenaires tandis que la Peste lance plusieurs fils de fer auxquels pendet des grenades de tous types. Les explosions n'attaquent pas le blindage mais ralentissent le M3 qui maintient toujours un feu nourri vers nous.
-Il ne reste plus qu'une chose à faire. Murmure Blanquet.
Il se lève et attrape un pain de TNT juste devant moi. Je tente de le retenir mais il dégage ma main d'un coup sec. Quand je veux le rattraper c'est déjà trop tard. Il saute par dessus ce qu'il reste des barbelés et se rue vers le blindé. Il monte sur la tourelle alors que des dizaines d'ennemis progressent tout autours et allume la mèche avant de poser l'explosif sur la tourelle. Il va pour se retourner et redescendre. On y croit, on l'acclame. Mais il tombe en avant, raide. Une balle.
Quelques secondes plus tard, le pain d'explosif explose. La tourelle prend feu. Les types autours savent qu'il est déjà trop tard. La déflagration du véhicule à quelques mètres de nous est époustouflante. Toutes les fenêtres des bâtiments encore debout explosent, des débris de fer et des boules de feu foncent sur nous et criblent les murs. Le M3 n'est plus qu'une carcasse en flammes au milieu de la rue jonchée de corps les uns sur les autres. Plus aucune trace du jeune Blanquet. L'explosion semble avoir annihilé tout ce qui se trouvait dans un rayon de cinq mètres autours du blindé.
Les ennemis battent en retraite; on ne leur tire même plus dessus.
Je me lève péniblement et marche vers le blindé. Il ne reste rien de mon second. Effondré au milieu de la rue, de ces morts, de cette destruction. Mes hommes s'approchent de moi.
-Leg.
-Chef.
-Tu prends le commandement de la section à partir de ce soir, et ce jusqu'à mon retour. Je compte sur toi.
-Oui chef.
-Cette position va devenir intenable. Repliez-vous vers la tranchée et tenez coûte que coûte. Je vous fais confiance. La Peste.
-Oui?
-Tu me mines cette rue jusqu'à la gueule. Je ne veux pas qu'une souris puisse y mettre les pattes.
-On ne les laisse pas récupérer leurs corps, chef?
-Je les emmerde. Ils ont eu Blanquet. Ils ont eu Vlad. Ils ont eu Ivan. Demain, qui est-ce qu'ils auront? Ritchie? Ça a failli. Jack? Lezard? Leg? Peste? Moi? Il faut que ça cesse. Ils n'ont que trop martyrisé notre pays, défiguré notre capitale, traumatisé nos compatriotes. Ils n'ont que trop foutu leur nez dans les affaires des autres pays. Ils ont détruit trop de pays, massacré trop de peuples pour que cela puisse continuer. Après nous nous être entretués entre Français pour le compte de cet État qui depuis des décennies prend un malin plaisir à nous asservir toujours plus encore, prêt à toutes les bassesses pour nous priver de notre liberté, voilà qu'ils envoient des mercenaires venus de plusieurs milliers de kilomètres d'ici pour tenter de nous mater, de faire marcher les Français au pas? Qu'ils crèvent! Qu'ils aillent au diable le capitaliste, le mondialiste, le socialiste de pacotille! Qu'ils dégagent! Et ils dégageront, parce que quand je reviendrais, eux seront forcés de partir! Ce pays est trop précieux pour qu'ils le souillent encore plus longtemps de leurs sales pattes! C'en est fini! Maintenant, c'est eux ou nous!
Paris se réveille dans un épais brouillard après une nuit agitée. Nous sommes surpris et trempés par l'humidité ambiante en ce mois de juin.
Les trois blessés que nous avons eus cette nuit sont conduits derrière la tranchée. Personne ne s'aventure au-delà du barrage, mais d'ici nous pouvons aisément voir les débris et les traces de sang qu'ont laissé la fusillade et les explosions. Tous les corps ont disparu et nous n'avons aucune idée du nombre de morts que nous avons fait.
Partout, la situation est maintenant très calme. Le secteur de Ritchie a été ratissé au peigne fin. Au final, il s'en tire avec sept morts et cinq blessés.
La matinée se déroule sans encombre, mais je suis rappelé à l'arrière. Un message des contrebandiers Belges m'a été transmis. J'arrive dans le petit bureau que je me suis aménagé dans l'abri antiaérien et lis le message qu'un technicien de communications a réceptionné :
"Transaction le 12. Stop. RDV 500 mètres nord-ouest de Ribeauvillé. Stop. Clairière avec maison abandonnée. Stop. Max discrétion requis. Terminé."
Je plie la feuille en deux et la glisse dans la poche de ma chemise puis rejoins Jack en courant :
-On part en Alsace ce soir.
-Les Belges?
-Affirmatif. Je veux Ritchie, Lézard, La Peste, Leg et quatre de tes meilleurs hommes prêts à décoller. Nous prendrons deux véhicules pas trop tape-à-l'oeil pour nous y rendre, prépare seulement deux armes automatique et pour le reste seulement du 12.
-A pompe?
-Non, chasse. Planque bien le matos dans les bagnoles.
-Mais t'es dingue, on pourra jamais se défendre avec ça.
-J'ai mon idée. Habillez-vous sobrement, style chasseur ou randonneur. Je ferais le briefing avant de partir. Nous voyagerons de nuit.
Je retourne à mon poste avancé et prends Blanquet à part.
-Alors Lieutenant.
-Chef. C'est pour quand?
-Dans trois jours. Je pars ce soir, c'est à toi que revient le commandement de l'escouade durant mon absence.
-Mais je...
-Tu t'en tireras bien. Ne t'en fais pas. Si j'ai le moindre souci, je te...
Pas le temps de finir ma phrase. Le bâtiment en face du barrage est frappé par plusieurs obus et s'effondre, recouvrant toute la zone de poussière de plâtre. Affolés, nous tirons tout ce que nous pouvons à l'aveuglette. C'est peine perdue. Le lourd mécanisme d'un véhicule blindé résonne dans la rue. Son ombre massive se dessine sur les ruines du bâtiments et avance vers nous menaçante, arrogante, puissante. Il se fige à une vingtaine de mètres. C'est pour mieux ajuster son canon.
Des obus de 25mm détruisent notre position. Ceux qui ne se baissent pas assez vite sont descendus par les lourds projectiles. Il en pleut sur nos têtes comme jamais.
-Antichar! Antichar! Hurle Leg qui s'efforce de tirer alors que toutes ses balles ricochent sur le blindage du M3.
Dimitri, l'unique membre du groupe équipé d'un lance-roquettes, se lève et met le blindé en joue avec son RPG. Hélas, des troupes sortent du véhicules et arrosent la barricade de plus belle. Dimitri est touché au ventre et, en se baissant, actionne la gâchette et saute avec toutes ses roquettes, blessant plusieurs de ses camarades autours. C'est le chaos.
Aucun renfort n'est disponible : l'attaque est générale. Il ne nous reste plus qu'une poignée d'explosifs capables de percer le blindage de la machine de guerre qui nous cloue au sol tandis que les fantassins avancent rapidement vers nous.
Blanquet relève la tête :
-La Peste! Balance tout ce que tu as!
-Comment? Vous êtes pas bien mon Lieutenant!
-C'est un ordre, fais ce que je te dis! Capone! Leg! Tir de couverture !
Les hommes reprennent du poil de la bête. Les mitrailleurs donnent tout ce qu'ils ont pour stopper l'avance des mercenaires tandis que la Peste lance plusieurs fils de fer auxquels pendet des grenades de tous types. Les explosions n'attaquent pas le blindage mais ralentissent le M3 qui maintient toujours un feu nourri vers nous.
-Il ne reste plus qu'une chose à faire. Murmure Blanquet.
Il se lève et attrape un pain de TNT juste devant moi. Je tente de le retenir mais il dégage ma main d'un coup sec. Quand je veux le rattraper c'est déjà trop tard. Il saute par dessus ce qu'il reste des barbelés et se rue vers le blindé. Il monte sur la tourelle alors que des dizaines d'ennemis progressent tout autours et allume la mèche avant de poser l'explosif sur la tourelle. Il va pour se retourner et redescendre. On y croit, on l'acclame. Mais il tombe en avant, raide. Une balle.
Quelques secondes plus tard, le pain d'explosif explose. La tourelle prend feu. Les types autours savent qu'il est déjà trop tard. La déflagration du véhicule à quelques mètres de nous est époustouflante. Toutes les fenêtres des bâtiments encore debout explosent, des débris de fer et des boules de feu foncent sur nous et criblent les murs. Le M3 n'est plus qu'une carcasse en flammes au milieu de la rue jonchée de corps les uns sur les autres. Plus aucune trace du jeune Blanquet. L'explosion semble avoir annihilé tout ce qui se trouvait dans un rayon de cinq mètres autours du blindé.
Les ennemis battent en retraite; on ne leur tire même plus dessus.
Je me lève péniblement et marche vers le blindé. Il ne reste rien de mon second. Effondré au milieu de la rue, de ces morts, de cette destruction. Mes hommes s'approchent de moi.
-Leg.
-Chef.
-Tu prends le commandement de la section à partir de ce soir, et ce jusqu'à mon retour. Je compte sur toi.
-Oui chef.
-Cette position va devenir intenable. Repliez-vous vers la tranchée et tenez coûte que coûte. Je vous fais confiance. La Peste.
-Oui?
-Tu me mines cette rue jusqu'à la gueule. Je ne veux pas qu'une souris puisse y mettre les pattes.
-On ne les laisse pas récupérer leurs corps, chef?
-Je les emmerde. Ils ont eu Blanquet. Ils ont eu Vlad. Ils ont eu Ivan. Demain, qui est-ce qu'ils auront? Ritchie? Ça a failli. Jack? Lezard? Leg? Peste? Moi? Il faut que ça cesse. Ils n'ont que trop martyrisé notre pays, défiguré notre capitale, traumatisé nos compatriotes. Ils n'ont que trop foutu leur nez dans les affaires des autres pays. Ils ont détruit trop de pays, massacré trop de peuples pour que cela puisse continuer. Après nous nous être entretués entre Français pour le compte de cet État qui depuis des décennies prend un malin plaisir à nous asservir toujours plus encore, prêt à toutes les bassesses pour nous priver de notre liberté, voilà qu'ils envoient des mercenaires venus de plusieurs milliers de kilomètres d'ici pour tenter de nous mater, de faire marcher les Français au pas? Qu'ils crèvent! Qu'ils aillent au diable le capitaliste, le mondialiste, le socialiste de pacotille! Qu'ils dégagent! Et ils dégageront, parce que quand je reviendrais, eux seront forcés de partir! Ce pays est trop précieux pour qu'ils le souillent encore plus longtemps de leurs sales pattes! C'en est fini! Maintenant, c'est eux ou nous!
Commentaires
- Conan
31/07/2011 à 16:53:56
De retour! La suite arrive.
- Conan
18/07/2011 à 01:46:45
[Important] Je vais m'absenter pendant au moins une, voir deux semaines peut-être plus et je n'aurai pas la possibilité de continuer la fic pendant cette période. Je tenterais de poster la suite le plus tôt possible. Merci!