Note de la fic :
Publié le 11/07/2011 à 03:03:03 par Conan
-Quelle pluie de merde!
-Ferme ta gueule la Peste!
La Peste. Pas très grand, mince, le dos légèrement courbé, une petite voix rocailleuse dans un physique de crapaud. Son nez busqué porte encore des traces de piercing et, bien qu'ils ne sont plus teints en rouge ou en vert, ses cheveux sont coupés à l'Iroquoise.
La Peste est un des meilleurs voltigeurs du groupe. Des chapelets de grenades pendent à sa ceinture qu'il lance sur les groupes ennemis avant de les charger. La plupart du temps, il n'a besoin que d'un pistolet-mitrailleur miniature pour finir le boulot.
La contradiction réside dans le fait que ses deux meilleurs amis au sein du groupe auraient sans-doute été ses pires ennemis dans la vie de tous les jours sans cette révolution. Lézard, plus grand et plus massif que la Peste, était un meneur chez les Cranes de Fer, un groupe skinhead. Sa machette et son revolver sont ses outils de prédilection. La Peste et Lézard sont certainement ceux qui font le plus de crâne dans la section. Ils sont couverts par Leg. Il y a trois ans il était dans la Légion, au chômage depuis. Son expérience militaire longue de 10 ans fait de lui le meilleur tireur FM de tous les Fantômes. Grand, affuté comme un loup maigre, le corps lardé de cicatrices et de tatouages guerriers, il n'hésite pas à aller au corps-à-corps quand il le faut.
Je compte presque uniquement sur ce trio pour motiver les autres Fantômes. Ils deviendront un jour des légendes. Peut-être vivantes, certainement mortes.
Et bien entendu, il y a toujours à coté de moi mon fidèle Blanquet. Lieutenant en second, il est le grand manitou des Fantômes juste après moi. Qu'il semble loin le temps où il n'était encore qu'un gentil étudiant sans idées politiques bien définies, sans vraiment l'envie de bouger, qui consommait les conneries de dernière génération qu'on lui disait d'acheter et qui passait le reste de son temps devant la télé.
Blanquet est aujourd'hui combatif, déterminé. Peut-être même fanatique.
A la tombée de la nuit, les tours de garde commencent à s'organiser. Nous sommes une vingtaine à ce barrage. Une belle rue s'offre à nous et nos canons. Si l'on contourne l'immeuble qui se dresse à une trentaine de mètres devant le barrage, on tombe sur le Petit Pont. C'est dire si, en cas d'attaque ennemie, nous serons parmi les premiers avertis.
Leg et sa mitrailleuse lourde, une Browning M1917, est installé derrière un abris de tôle. A quelques mètres derrière lui sur la droite se tient Capone (il tire son surnom de son passé trouble avec le milieu Corse) et son Fass-57, protégé par un petit muret, et Blanquet, armé d'un FN FALO, version d'appui du FAL, est allongé sur le trottoir gauche. Ce sont les trois uniques hommes équipés d'armes automatiques de gros calibre, les autres étant armés de fusils semi-automatiques, voir à verrou, de carabines, et, comme dans mon cas, de pistolets-mitrailleurs. Si ce n'est Vladimir, qui possède un RPG-7 et plusieurs roquettes de rechange dans le dos.
La Peste a fini d'installer ses pièges explosifs et ses mines artisanales dans la rue que nous couvrons. En revenant il me dit que le premier qui y mettra les pattes passera un sale quart-d'heure. Je lui réponds que ce que je voudrais, c'est surtout que ce sont tous les mecs qui suivront qui passeront un sale quart-d'heure. Il rit.
Vers onze heures du soir, on distingue du mouvement dans la pénombre. Lezard allume un projecteur et dévoile dans la blancheur de la lumière un groupe de commandos traverser la rue sous notre nez. L'un d'entre eux tire et détruit le projo. Leg arrose copieusement la rue. Les balles traçantes semblent aller exploser contre le mur du bâtiment d'en face pour répandre des débris rouges tout autours.
-Allez, venez! Ramenez donc vos gueules! On vous attend! Hurle Leg aux fuyards qui disparaissent dans la nuit aussi vite qu'ils sont venus.
Ma radio s'excite instantanément :
-Ici Jack, j'ai entendu tirer, c'est chez toi?
-Ici Conan, affirmatif, tentative d'incursion ennemie dans notre zone. Projecteur HS. Pas de blessé chez nous. Ta situation?
-Calme pour l'instant. Terminé.
Quelques minutes plus tard, ça tire vers l'ouest, pas très loin de notre position.
-Apparemment ça chauffe pour Ritchie. Plaisante Blanquet.
Moi, je m'inquiète :
-Il n'est pas complètement remis de sa blessure. J'espère qu'il ne va pas trop mal.
Pour le moment, les détonations redoublent d'intensité.
***
-Magnez vous le cul, ils pénètrent dans les ruelles! Armement léger!
Ritchie, debout sur un balcon à l'étage d'un immeuble jouxtant son barrage, semble débordé. Si sa mitrailleuse a pu dissuader les contractors de passer son check-point, son secteur est une vraie passoire. Les mercenaires profitent de la nuit pour passer à travers les mailles du filet et se faufiler dans les petites rues du coté de Saint-Michel au nez et à la barbe des défenseurs
Il prend sa radio :
-Ici Resnil, mon secteur est un putain de gruyère, il me faut du renfort! Une quarantaine d'ennemis viennent de passer. Nous ne sommes que vingt pour protéger une zone de 500 mètres de large bourrée de petites rues. C'est un putain de labyrinthe!
-Ici Jack, je t'envoie ton détachement. Je garde une section de partisans en réserve?
-Affirmatif, merci vieux.
Là, tout autours de lui, c'est au corps-à-corps que se battent révolutionnaires et loyalistes. Ritchie est maintenant seul à son barrage, le reste de ses hommes étant partis faire la chasse aux infiltrés dans la pénombre lugubre. Un nouveau groupe d'ennemis avance dans la rue. Il tire quelques rafales qui les font se replier. Machinalement, il compte le nombre de coups qu'il lui reste :
-Une cinquantaine de cartouche. Si je recharge avec un seul bras valide, j'ai mille fois le temps de crever.
***
-Allez les gars, continuez de tirer! Ça arrive encore!
-Ça arrive toujours! Qu'est-ce qu'elles foutent tes putains de mines La Peste! Hurle Lézard.
-Faut attendre qu'un de ces connards se prennent les pattes dedans!
-Mon cul! T'es qu'un putain de bon à rien!
Finalement, Lézard avait tort. Une grosse explosion nous souffle. Puis s'ensuit une autre, et encore une autre. Des détonations en série fracassent la rue et font trembler le sol.
-Voilà! T'es content connard?
-J'entends pas, j'ai les oreilles bouchées!
-Continuez de tirer, on va les avoir!
Leg, lui, est toujours frénétique :
-Allez, venez bande d'enfoirés! Venez vous frotter à moi! Petits fils de chiennes! Je vous crève! Je vous crève! Je vous aurais tous! C'est ça votre armée?! Je vous pisse au cul!
-Il me semblait pourtant que le crédo de la Légion était de se battre "sans passion et sans haine". Demande-je une fois que les ennemis effectuèrent leur deuxième "repli stratégique".
-Que voulez-vous chef, tout se perd. Ironise Lézard.
***
-Monsieur! Monsieur O'Reilly!
-Pourquoi tu parles si bas? Y'a quelque chose en face?
-Je crois bien que ça a bougé juste devant.
-Allumez les projecteurs!
Aussitôt, une violente fusillade commence. Mais devant une telle ligne de défense, les mercenaires ne font pas le poids. Rattrapés et pris à revers par la section Resnil qui déboule de son secteur, les mercenaires se rendent sans plus de casse. C'est la dernière attaque de la nuit.
-Ferme ta gueule la Peste!
La Peste. Pas très grand, mince, le dos légèrement courbé, une petite voix rocailleuse dans un physique de crapaud. Son nez busqué porte encore des traces de piercing et, bien qu'ils ne sont plus teints en rouge ou en vert, ses cheveux sont coupés à l'Iroquoise.
La Peste est un des meilleurs voltigeurs du groupe. Des chapelets de grenades pendent à sa ceinture qu'il lance sur les groupes ennemis avant de les charger. La plupart du temps, il n'a besoin que d'un pistolet-mitrailleur miniature pour finir le boulot.
La contradiction réside dans le fait que ses deux meilleurs amis au sein du groupe auraient sans-doute été ses pires ennemis dans la vie de tous les jours sans cette révolution. Lézard, plus grand et plus massif que la Peste, était un meneur chez les Cranes de Fer, un groupe skinhead. Sa machette et son revolver sont ses outils de prédilection. La Peste et Lézard sont certainement ceux qui font le plus de crâne dans la section. Ils sont couverts par Leg. Il y a trois ans il était dans la Légion, au chômage depuis. Son expérience militaire longue de 10 ans fait de lui le meilleur tireur FM de tous les Fantômes. Grand, affuté comme un loup maigre, le corps lardé de cicatrices et de tatouages guerriers, il n'hésite pas à aller au corps-à-corps quand il le faut.
Je compte presque uniquement sur ce trio pour motiver les autres Fantômes. Ils deviendront un jour des légendes. Peut-être vivantes, certainement mortes.
Et bien entendu, il y a toujours à coté de moi mon fidèle Blanquet. Lieutenant en second, il est le grand manitou des Fantômes juste après moi. Qu'il semble loin le temps où il n'était encore qu'un gentil étudiant sans idées politiques bien définies, sans vraiment l'envie de bouger, qui consommait les conneries de dernière génération qu'on lui disait d'acheter et qui passait le reste de son temps devant la télé.
Blanquet est aujourd'hui combatif, déterminé. Peut-être même fanatique.
A la tombée de la nuit, les tours de garde commencent à s'organiser. Nous sommes une vingtaine à ce barrage. Une belle rue s'offre à nous et nos canons. Si l'on contourne l'immeuble qui se dresse à une trentaine de mètres devant le barrage, on tombe sur le Petit Pont. C'est dire si, en cas d'attaque ennemie, nous serons parmi les premiers avertis.
Leg et sa mitrailleuse lourde, une Browning M1917, est installé derrière un abris de tôle. A quelques mètres derrière lui sur la droite se tient Capone (il tire son surnom de son passé trouble avec le milieu Corse) et son Fass-57, protégé par un petit muret, et Blanquet, armé d'un FN FALO, version d'appui du FAL, est allongé sur le trottoir gauche. Ce sont les trois uniques hommes équipés d'armes automatiques de gros calibre, les autres étant armés de fusils semi-automatiques, voir à verrou, de carabines, et, comme dans mon cas, de pistolets-mitrailleurs. Si ce n'est Vladimir, qui possède un RPG-7 et plusieurs roquettes de rechange dans le dos.
La Peste a fini d'installer ses pièges explosifs et ses mines artisanales dans la rue que nous couvrons. En revenant il me dit que le premier qui y mettra les pattes passera un sale quart-d'heure. Je lui réponds que ce que je voudrais, c'est surtout que ce sont tous les mecs qui suivront qui passeront un sale quart-d'heure. Il rit.
Vers onze heures du soir, on distingue du mouvement dans la pénombre. Lezard allume un projecteur et dévoile dans la blancheur de la lumière un groupe de commandos traverser la rue sous notre nez. L'un d'entre eux tire et détruit le projo. Leg arrose copieusement la rue. Les balles traçantes semblent aller exploser contre le mur du bâtiment d'en face pour répandre des débris rouges tout autours.
-Allez, venez! Ramenez donc vos gueules! On vous attend! Hurle Leg aux fuyards qui disparaissent dans la nuit aussi vite qu'ils sont venus.
Ma radio s'excite instantanément :
-Ici Jack, j'ai entendu tirer, c'est chez toi?
-Ici Conan, affirmatif, tentative d'incursion ennemie dans notre zone. Projecteur HS. Pas de blessé chez nous. Ta situation?
-Calme pour l'instant. Terminé.
Quelques minutes plus tard, ça tire vers l'ouest, pas très loin de notre position.
-Apparemment ça chauffe pour Ritchie. Plaisante Blanquet.
Moi, je m'inquiète :
-Il n'est pas complètement remis de sa blessure. J'espère qu'il ne va pas trop mal.
Pour le moment, les détonations redoublent d'intensité.
***
-Magnez vous le cul, ils pénètrent dans les ruelles! Armement léger!
Ritchie, debout sur un balcon à l'étage d'un immeuble jouxtant son barrage, semble débordé. Si sa mitrailleuse a pu dissuader les contractors de passer son check-point, son secteur est une vraie passoire. Les mercenaires profitent de la nuit pour passer à travers les mailles du filet et se faufiler dans les petites rues du coté de Saint-Michel au nez et à la barbe des défenseurs
Il prend sa radio :
-Ici Resnil, mon secteur est un putain de gruyère, il me faut du renfort! Une quarantaine d'ennemis viennent de passer. Nous ne sommes que vingt pour protéger une zone de 500 mètres de large bourrée de petites rues. C'est un putain de labyrinthe!
-Ici Jack, je t'envoie ton détachement. Je garde une section de partisans en réserve?
-Affirmatif, merci vieux.
Là, tout autours de lui, c'est au corps-à-corps que se battent révolutionnaires et loyalistes. Ritchie est maintenant seul à son barrage, le reste de ses hommes étant partis faire la chasse aux infiltrés dans la pénombre lugubre. Un nouveau groupe d'ennemis avance dans la rue. Il tire quelques rafales qui les font se replier. Machinalement, il compte le nombre de coups qu'il lui reste :
-Une cinquantaine de cartouche. Si je recharge avec un seul bras valide, j'ai mille fois le temps de crever.
***
-Allez les gars, continuez de tirer! Ça arrive encore!
-Ça arrive toujours! Qu'est-ce qu'elles foutent tes putains de mines La Peste! Hurle Lézard.
-Faut attendre qu'un de ces connards se prennent les pattes dedans!
-Mon cul! T'es qu'un putain de bon à rien!
Finalement, Lézard avait tort. Une grosse explosion nous souffle. Puis s'ensuit une autre, et encore une autre. Des détonations en série fracassent la rue et font trembler le sol.
-Voilà! T'es content connard?
-J'entends pas, j'ai les oreilles bouchées!
-Continuez de tirer, on va les avoir!
Leg, lui, est toujours frénétique :
-Allez, venez bande d'enfoirés! Venez vous frotter à moi! Petits fils de chiennes! Je vous crève! Je vous crève! Je vous aurais tous! C'est ça votre armée?! Je vous pisse au cul!
-Il me semblait pourtant que le crédo de la Légion était de se battre "sans passion et sans haine". Demande-je une fois que les ennemis effectuèrent leur deuxième "repli stratégique".
-Que voulez-vous chef, tout se perd. Ironise Lézard.
***
-Monsieur! Monsieur O'Reilly!
-Pourquoi tu parles si bas? Y'a quelque chose en face?
-Je crois bien que ça a bougé juste devant.
-Allumez les projecteurs!
Aussitôt, une violente fusillade commence. Mais devant une telle ligne de défense, les mercenaires ne font pas le poids. Rattrapés et pris à revers par la section Resnil qui déboule de son secteur, les mercenaires se rendent sans plus de casse. C'est la dernière attaque de la nuit.