Note de la fic :
Publié le 16/06/2011 à 03:59:49 par Conan
Le ciel est si sombre et si rouge que l'on croirait le crépuscule venu, et pourtant il est seulement 18 heures. Assombri par la fumée, rougi par les flammes. Paris est en proie aux incendies et à la folie destructrice des armes et des hommes.
C'est au terme de deux heures de combat sans merci que nous avons pu endiguer l'assaut des troupes de l'État et couper leur retraite, non sans mal. Des colonnes de chars calcinés, de véhicules détruits, de carcasses d'hélicoptères et des centaines de cadavres jonchent le long Boulevard Saint-Michel, certainement l'axe qui a le plus souffert de la percée ennemie. Mais nous avons tenu bond, bien que la moitié des hommes qui m'ont accompagné dans cette attaque désespérée ont péri. Beaussant et son groupe ont salement morflé aussi. Attaqués de toutes parts et assaillis par les hélicoptères, ils n'ont obtenu leur salut que grâce à leur détermination et ont pu reprendre les ponts, mais à quel prix! C'est un miracle que Beaussant n'ait pas été grièvement blessé. Ritchie, lui, a frôlé la mort : une balle lui a explosé l'épaule gauche, mais il s'en tirera, c'est une bonne nature.
L'autre bonne nouvelle, c'est que Jack a été libéré des griffes du Système par un groupe formé par les survivants de sa section. Dans une attaque suicide aussi insensée qu'époustouflante, ces dix hommes ont profité du chaos qui régnait pour traverser les ponts sous les tirs ennemis, couru jusqu'à la place de la Bastille et on attaqué un groupe de militaires postés dans une brasserie avec Jack et c'est à coups de grenades qu'ils ont sorti leur chef de là. Nous avons retrouvé notre ami éprouvé mais heureux de s'en être tiré.
En revanche, nous n'avons aucune nouvelle de Georges. Il a été aperçu pour la dernière fois sur la place de la Bastille, au début de l'attaque ennemie. Depuis, silence radio.
Finalement, l'ARF a gardé la mainmise sur toute la rive gauche et le Système a beaucoup souffert de notre contre-attaque. Ce soir, les chefs et les troupes nomades vont se réunir à l'Église de Saint Germain des Prés, située non loin du lieu de la bataille.
Minuit. La majestueuse Église est remplie d'hommes et de femmes meurtris. Éclairé à la douce lueur des cierges, un chœur accompagné d'un orgue s'est réuni et ravit nos oreilles de chants Grégoriens.
Enfin un peu de paix. Enfin la tranquillité. Enfin le repos. Je suis assis entre mes deux camarades au milieu de cette foule. Tout est calme. Tout est beau. Je lève les yeux vers la haute nef. Voilà mille quatre-cent ans qui nous observent d'un œil bienveillant. Que pensent nos pères de nous? Que pensent nos Monarques, les bâtisseurs de ce pays, de cette révolution? Sommes nous dans la Vérité? Sommes-nous dans le Juste?
Je parcours l'assistance des yeux. Ces centaines de jeunes blessés, épuisés, pour la plupart tueurs à seulement 20 ans. Qu'est-ce qui les guide? A quoi pensent-ils en ce moment? Que faire si la victoire nous appartient? Quelle suite donner à ce mouvement? Toutes ces questions qui me torturent à chaque fois que j'ai le droit à un peu de quiétude...
Beaussant m'arrache à la contemplation de ces chants Latins en posant sa main sur mon épaule. "Viens dehors, c'est important."Je regarde Jack et Ritchie : les deux sont endormis. Ils ont beaucoup donné aujourd'hui, sans doute plus que moi. Je suis Beaussant en tentant de me faufiler. Je me signe avant de sortir sur le parvis de l'Église. Beaussant a l'air grave.
-Que se passe-t-il?
Il baisse la tête se frotte le menton :
-C'est Georges... On l'a retrouvé... Il... Il est mort.
Abasourdi, je demande :
-Comment?
-Son corps reposait juste devant ce qui était le pont d'Austerlitz. C'est certainement à cause d'un éclat d'obus.
Je baisse la tête à mon tour. Lentement, je retourne dans le sanctuaire en retrempant mes doigts dans l'eau bénite et me rassois agar, ce qui réveille Ritchie qui me demande d'une voix basse :
-Qu'est-ce qu'il y a?
Je le regarde mais ne parviens pas à trouver mes mots puis, finalement, je fonds en larmes. J'ai craqué.
Le jour n'est pas encore levé. Après avoir chanté toute la nuit, les prêtres et les sœurs épuisés tirent leur révérence. Je suis l'un des seuls au sein de l'Église à ne pas dormir.
Un brouhaha parcourt l'assemblée. Il semblerait que des troupes du Système tentent de franchir à nouveau le Pont Saint-Michel. Des commandos.
Quinze minutes plus tard, ma section composée quasi-exclusivement de nouveaux membres est en train de courir tête baissée vers les ennemis. Sans aucun tir de couverture, nous les chargeons alors que la moitié d'entre nous ne sont équipés en tout et pour tout que d'armes de mêlée. Ce ne sont plus des guérilleros que j'ai avec moi, mais des monstres. Hideux, immondes, tatoués, musclés, géants, barjos. Tous les rebuts de l'ancienne société prennent leur revanche à mes cotés en hurlant. La folie personnifiée s'abat sur nos ennemis et frappe à la machette, à la barre de fer et au hachoir. Masques, cagoules, torses nus tous muscles, peintures de guerres et tatouages dehors. La haine éclate, la colère explose, la violence partout autours. Stupéfaits devant tant de terreur, l'ennemi bat en retraite dans la confusion la plus totale. Je monte sur une voiture et hurle aux fuyards :
-Vous avez voulu nous avoir! Vous avez voulu nous éliminer! Vous avez voulu me mettre à genoux à l'aide de votre ferraille! C'est maintenant à mon tour de vous en faire baver comme jamais vous n'en avez bavé! C'est à moi d'envoyer la cavalerie lourde! Hier ils étaient les parias, aujourd'hui ils sont ceux qui vont vous chasser de Paris! Osez! Osez seulement nous attaquer, et votre douleur sera sans limite! Nous n'avons rien à perdre! Nous sommes les Fantômes! Nous sommes ceux que vous implorerez! Nous sommes ceux qui vous feront croire en Dieu et au Diable! Fuyez! Fuyez avant que ma Horde ne vous rattrape! Vous n'êtes rien face à la colère de toute une Nation! Nous sommes les Fantômes des héros d'antan! Craignez-nous! Si vous tirez, ne nous ratez pas, parce que je vous le jure, oh oui je vous le jure devant Dieu, nous, nous ne vous raterons pas! Vive la Révolution! Vivent les Fantômes!
A la barbarie de mes Fantômes succède le professionnalisme des Escadrons de la Mort de Jack qui viennent nettoyer les recoins. Ses commandos, mes guerriers mystiques. Unités sœurs à jamais victorieuses sur les abjectes desseins de notre oligarchie.
Je redescend de ma chaire. Tous les ennemis ont filé et l'adrénaline retombe. Jack m'appelle. Il est accroupi au dessus d'un cadavre ennemi. Il semble intrigué.
-C'est pas un soldat de l'armée régulière ça.
Je jette un œil au type. Il a une tenue para-militaire. Ses équipements sont neufs et de fabrication moderne. A coté de lui repose un M4.
-Tu penses que c'est un barbouze Américain? Demande-je à Jack dont je ne puis distinguer le visage à cause de son masque.
-Ou un contractor. Souviens-toi des stocks d'armes Américaines récupérés à Austerlitz.
Je me relève et me tourne vers mes guerriers grogneurs et haletants :
-Les gars j'ai une bonne nouvelle : nous sommes en guerre contre les USA.
C'est au terme de deux heures de combat sans merci que nous avons pu endiguer l'assaut des troupes de l'État et couper leur retraite, non sans mal. Des colonnes de chars calcinés, de véhicules détruits, de carcasses d'hélicoptères et des centaines de cadavres jonchent le long Boulevard Saint-Michel, certainement l'axe qui a le plus souffert de la percée ennemie. Mais nous avons tenu bond, bien que la moitié des hommes qui m'ont accompagné dans cette attaque désespérée ont péri. Beaussant et son groupe ont salement morflé aussi. Attaqués de toutes parts et assaillis par les hélicoptères, ils n'ont obtenu leur salut que grâce à leur détermination et ont pu reprendre les ponts, mais à quel prix! C'est un miracle que Beaussant n'ait pas été grièvement blessé. Ritchie, lui, a frôlé la mort : une balle lui a explosé l'épaule gauche, mais il s'en tirera, c'est une bonne nature.
L'autre bonne nouvelle, c'est que Jack a été libéré des griffes du Système par un groupe formé par les survivants de sa section. Dans une attaque suicide aussi insensée qu'époustouflante, ces dix hommes ont profité du chaos qui régnait pour traverser les ponts sous les tirs ennemis, couru jusqu'à la place de la Bastille et on attaqué un groupe de militaires postés dans une brasserie avec Jack et c'est à coups de grenades qu'ils ont sorti leur chef de là. Nous avons retrouvé notre ami éprouvé mais heureux de s'en être tiré.
En revanche, nous n'avons aucune nouvelle de Georges. Il a été aperçu pour la dernière fois sur la place de la Bastille, au début de l'attaque ennemie. Depuis, silence radio.
Finalement, l'ARF a gardé la mainmise sur toute la rive gauche et le Système a beaucoup souffert de notre contre-attaque. Ce soir, les chefs et les troupes nomades vont se réunir à l'Église de Saint Germain des Prés, située non loin du lieu de la bataille.
Minuit. La majestueuse Église est remplie d'hommes et de femmes meurtris. Éclairé à la douce lueur des cierges, un chœur accompagné d'un orgue s'est réuni et ravit nos oreilles de chants Grégoriens.
Enfin un peu de paix. Enfin la tranquillité. Enfin le repos. Je suis assis entre mes deux camarades au milieu de cette foule. Tout est calme. Tout est beau. Je lève les yeux vers la haute nef. Voilà mille quatre-cent ans qui nous observent d'un œil bienveillant. Que pensent nos pères de nous? Que pensent nos Monarques, les bâtisseurs de ce pays, de cette révolution? Sommes nous dans la Vérité? Sommes-nous dans le Juste?
Je parcours l'assistance des yeux. Ces centaines de jeunes blessés, épuisés, pour la plupart tueurs à seulement 20 ans. Qu'est-ce qui les guide? A quoi pensent-ils en ce moment? Que faire si la victoire nous appartient? Quelle suite donner à ce mouvement? Toutes ces questions qui me torturent à chaque fois que j'ai le droit à un peu de quiétude...
Beaussant m'arrache à la contemplation de ces chants Latins en posant sa main sur mon épaule. "Viens dehors, c'est important."Je regarde Jack et Ritchie : les deux sont endormis. Ils ont beaucoup donné aujourd'hui, sans doute plus que moi. Je suis Beaussant en tentant de me faufiler. Je me signe avant de sortir sur le parvis de l'Église. Beaussant a l'air grave.
-Que se passe-t-il?
Il baisse la tête se frotte le menton :
-C'est Georges... On l'a retrouvé... Il... Il est mort.
Abasourdi, je demande :
-Comment?
-Son corps reposait juste devant ce qui était le pont d'Austerlitz. C'est certainement à cause d'un éclat d'obus.
Je baisse la tête à mon tour. Lentement, je retourne dans le sanctuaire en retrempant mes doigts dans l'eau bénite et me rassois agar, ce qui réveille Ritchie qui me demande d'une voix basse :
-Qu'est-ce qu'il y a?
Je le regarde mais ne parviens pas à trouver mes mots puis, finalement, je fonds en larmes. J'ai craqué.
Le jour n'est pas encore levé. Après avoir chanté toute la nuit, les prêtres et les sœurs épuisés tirent leur révérence. Je suis l'un des seuls au sein de l'Église à ne pas dormir.
Un brouhaha parcourt l'assemblée. Il semblerait que des troupes du Système tentent de franchir à nouveau le Pont Saint-Michel. Des commandos.
Quinze minutes plus tard, ma section composée quasi-exclusivement de nouveaux membres est en train de courir tête baissée vers les ennemis. Sans aucun tir de couverture, nous les chargeons alors que la moitié d'entre nous ne sont équipés en tout et pour tout que d'armes de mêlée. Ce ne sont plus des guérilleros que j'ai avec moi, mais des monstres. Hideux, immondes, tatoués, musclés, géants, barjos. Tous les rebuts de l'ancienne société prennent leur revanche à mes cotés en hurlant. La folie personnifiée s'abat sur nos ennemis et frappe à la machette, à la barre de fer et au hachoir. Masques, cagoules, torses nus tous muscles, peintures de guerres et tatouages dehors. La haine éclate, la colère explose, la violence partout autours. Stupéfaits devant tant de terreur, l'ennemi bat en retraite dans la confusion la plus totale. Je monte sur une voiture et hurle aux fuyards :
-Vous avez voulu nous avoir! Vous avez voulu nous éliminer! Vous avez voulu me mettre à genoux à l'aide de votre ferraille! C'est maintenant à mon tour de vous en faire baver comme jamais vous n'en avez bavé! C'est à moi d'envoyer la cavalerie lourde! Hier ils étaient les parias, aujourd'hui ils sont ceux qui vont vous chasser de Paris! Osez! Osez seulement nous attaquer, et votre douleur sera sans limite! Nous n'avons rien à perdre! Nous sommes les Fantômes! Nous sommes ceux que vous implorerez! Nous sommes ceux qui vous feront croire en Dieu et au Diable! Fuyez! Fuyez avant que ma Horde ne vous rattrape! Vous n'êtes rien face à la colère de toute une Nation! Nous sommes les Fantômes des héros d'antan! Craignez-nous! Si vous tirez, ne nous ratez pas, parce que je vous le jure, oh oui je vous le jure devant Dieu, nous, nous ne vous raterons pas! Vive la Révolution! Vivent les Fantômes!
A la barbarie de mes Fantômes succède le professionnalisme des Escadrons de la Mort de Jack qui viennent nettoyer les recoins. Ses commandos, mes guerriers mystiques. Unités sœurs à jamais victorieuses sur les abjectes desseins de notre oligarchie.
Je redescend de ma chaire. Tous les ennemis ont filé et l'adrénaline retombe. Jack m'appelle. Il est accroupi au dessus d'un cadavre ennemi. Il semble intrigué.
-C'est pas un soldat de l'armée régulière ça.
Je jette un œil au type. Il a une tenue para-militaire. Ses équipements sont neufs et de fabrication moderne. A coté de lui repose un M4.
-Tu penses que c'est un barbouze Américain? Demande-je à Jack dont je ne puis distinguer le visage à cause de son masque.
-Ou un contractor. Souviens-toi des stocks d'armes Américaines récupérés à Austerlitz.
Je me relève et me tourne vers mes guerriers grogneurs et haletants :
-Les gars j'ai une bonne nouvelle : nous sommes en guerre contre les USA.
Commentaires
- C4MeL
21/06/2011 à 02:07:04
Toujours aussi génial !