Note de la fic :
Publié le 29/05/2011 à 01:46:49 par Conan
Bonjour à tous. Comme vous l'avez peut-être lu dans les commentaires des chapitres précédents ou remarqué depuis ces dernières semaines, les suites seront postées moins rapidement qu'au début de la fic car votre humble serviteur (moi pour les ignares ) est en période d'examens. Pas d'inquiétudes toutefois, je continuerais d'écrire et de poster cette fic jusqu'au chapitre final. Merci de votre compréhension et bonne lecture!
Samedi 22 mai 2015.
L'accord avec les vendeurs d'armes de contrebande a été conclu. L'ARF recevra quelques 2 500 fusils d'assaut, 500 mitrailleuses, dix kilos de C4 et une douzaine de caisses de grenades dans deux semaines, le temps pour les passeurs d'avoir tout le matos et d'organiser l'échange. De notre coté, nous vidons les coffres des banques sous notre contrôle. Ces dernières sont solidement gardées par des escouades des Escadrons de la Mort pour éviter toute tentative de braquage.
En attendant de recevoir la cargaison, nous faisons en sorte de ne pas relâcher la pression sur le terrain. Des groupes de révolutionnaires indirectement liés à l'ARF lancent des petites attaques sporadiques contre des postes avancés ou des barrages de l'armée. De temps à autres, une nuée de partisans fondent sur un poste de contrôle et sèment la terreur dans les rues avant de retourner dans les égouts ou les catacombes comme une seule et même ombre.
L'armée aussi de son coté maintient la tension. Des dizaines d'entre nous sont abattus tous les jours par les tireurs de précision du système, sans compter les prisonniers qui sont capturés chaque jour par des commandos ennemis infiltrés sur notre territoire et qui servent ensuite d'otages. D'ailleurs, les chefs de l'ARF, dont moi-même, nous voyons obligés d'être accompagnés en permanence par des gardes du corps et sommes forcés d'être plus en recul lors des combats. Moi qui aimait tant mener mes hommes dans des assauts aussi brutaux que grandioses, je me sens dorénavant inutile, enfermé dans mon État-Major à tourner en rond, à étudier cartes et plans et à nettoyer mon revolver encore et encore.
Cependant, en cette fin de matinée, tandis que le soleil est déjà haut dans le ciel, je sens que j'aurais à nouveau à utiliser mes armes.
Tout commence alors que je suis installé dans mon fauteuil en lisant le journal du jour.
La cendre qui se pend au bout de la cigarette accrochée au coin de ma bouche tombe toute seule sur mon épaule. Je nettoie rapidement ma chemise du revers de la main en grommelant et me penche vers ma tasse de café pour en boire une gorgée.
Le liquide noirâtre tremble et tourbillonne au fond de la tasse. De plus en plus vite.
Je plie mon journal, me lève et regarde par la fenêtre, intrigué. Un subordonné ouvre précipitamment la porte du bureau en haletant :
-Monsieur! Les... Les...
-"Les" quoi Nom de Dieu! Jure-je en serrant les dent sur le filtre de ma clope.
-Les chars!
J'enfile ma parka, insère mon revolver dans mon holster et prend mon fusil à la main avant de courir hors du bâtiment derrière mon guide. La panique semble régner dehors. Nous nous frayons un chemin au milieu de cette horde désordonnée.
Certains se dirigent vers la place de la Bastille en hurlant et en levant leurs fusils par de grands gestes rageurs, d'autres au contraire laissent tomber armes et munitions et partent en courant.
Mon subordonné et moi arrivons sur la place ou le désordre est aussi présent.
Au milieu de cette foule je me retrouve face à Jack.
-Bordel, va-t-on me dire ce qu'il se passe?! Hurle ce dernier.
-Je n'en ai aucune idée, il ne faut pas que les foules se dispersent!
Un type qui nous a entendus parler s'approche et hurle :
-Les chars! Les chars! Vous ne les entendez donc pas rouler vers nous? Nous sommes finis! Ils vont passer les pont!
Poussé à bout, Jack attrape rageusement un porte-voix et monte sur la statue siégeant au milieu de la place de la Bastille. De vive voix, il appelle tout le monde au calme et au sang froid. Mais cela a au final une utilité plus que limitée. La foule est complètement désordonnée et paniquée.
La terre se met à trembler. Des partisans affolés déboulent de toutes les rues autours de la place :
-Ils nous encerclent! On est foutus! Foutus!
Une violente explosion détonne. Un bâtiment s'écroule sur lui-même, recouvrant la zone d'une épaisse poussière blanchâtre.
Des bruits de grosse mécanique résonnent partout autours. Les blindés lourds pointent le bout de leurs canons.
Dès lors, c'est un orage de feu. Les barricades ainsi que les quelques courageux postés dessus sont réduits à néant. Les chars gagnent la place. Tout le monde se met à courir. Je suis pris dans la foule et ne sait que faire. Je vois Jack au dessus de tout qui continue de haranguer les combattants alors que tout autours c'est l'enfer.
Tout le monde se rue vers le pont d'Austerlitz dans l'espoir de rejoindre l'autre rive avant les troupes loyalistes. Des mitrailleuses crépitent. Le troupeau apeuré se fait canarder de tous cotés. Les coups de canon dévastateurs ne laissent aucune chance de survie aux malheureux fuyards.
Je dois sortir de la foule avant d'être taillé en pièces. Courant à contresens, bousculé de toutes parts, j'arrive à rejoindre un bâtiment à l'écrat épargné par le chaos. Il me faut trouver une planque.
Je m'approche d'une fenêtre et observe le foutoir dehors. L'ARF est en train de se prendre une sévère déculottée, et il n'y a plus rien à faire pour garder la place de la Bastille sous notre contrôle.
Jack est toujours perché dehors, hurlant à s'en casser la voix sur les fuyards en levant son AK vers les ennemis.
Les véhicules loyalistes atteignent maintenant le cœur de la place. C'est au tour de l'infanterie de débarquer et de prendre possession des lieux. Jack est toujours debout, son arme pointée vers les ennemis. Il vide son chargeur mais n'a pas le temps de recharger que trois hommes grimpent et l'attrapent. Ils l'ont reconnu. Tous les trainards, les blessés ou les quelques résistants sont froidement abattus.
Jack se démène comme un diable pour tenter d'échapper à ses assaillants. Il saisit son arme de poing mais est projeté au sol. Je ne puis me résigner à laisser mon ami dans pareille situation et épaule mon fusil, quitte à me faire repérer et massacrer.
J'ai la tête de l'un des commandos dans ma ligne de mire et commence à presser doucement la détente de mon Mauser. Alors que le coup est sur le point de partir, que le ressort de la culasse est tout frémissant d'aller percuter la balle de plein fouet, quelqu'un colle son arme contre mon dos :
-Tu tires, t'es mort. Te retourne pas.
Je lève les mains. Le soldat me somme de lâcher mon arme pour me fouiller. Je m'exécute et l'homme me pousse face contre un mur pour me faire les poches. Quand il eut fini, il m'agrippe le col et me retourne. Son air est hargneux et son visage s'illumine d'un sourire satisfait lorsqu'il me reconnaît.
-Tiens donc, mais c'est pas notre Che Guevarra en herbe?
Il est accompagné de deux autres soldats plus jeunes qui me braquent avec leurs Famas.
-Le grand manitou ne veut plus entendre parler de toi. Je pense que je vais me faire un joli pactole en lui rapportant ta tête sur un plateau. Reprend sournoisement l'autre en sortant lentement son pistolet de son étui.
Ses intentions sont claires, il va me buter. Je lui lance mon coude en pleine figure et lui prend son arme, le retourne puis passe mon bras gauche autours de son cou et lui colle son arme contre la tempe face aux deux autres soldats désemparés qui n'ont rien vu venir. Ils se mettent à hurler et à devenir de plus en plus menaçants. Je les braque avec le pistolet automatique de celui qui doit être leur caporal tant il leur donne des ordres. "Butez le!" "Obéissez moi, flinguez le!" "Tirez! C'est un ordre!".
C'en est trop, je crains que pris de panique ils ne commettent le crime de la peur et vident leurs chargeurs sur nous. En une seconde, je les abat l'un après l'autre d'une balle. A bout portant, ils n'ont aucune chance. Je plaque le bout du canon de mon arme contre les reins de mon otage et tire une troisième fois avant de laisser tomber son corps.
Pas le temps de me retourner pour voir dans quelle situation est Jack, des cris proviennent de derrière, je dois vite partir.
Poursuivi par des commandos qui m'ont reconnu, je sprinte jusqu'au quai et plonge dans le fleuve.. Mes poursuivants se mettent alors à tirer de longues rafales dans l'eau. Je me laisse couler et traverse à la nage cette horreur qu'est la Seine en espérant ne pas être touché.
Samedi 22 mai 2015.
L'accord avec les vendeurs d'armes de contrebande a été conclu. L'ARF recevra quelques 2 500 fusils d'assaut, 500 mitrailleuses, dix kilos de C4 et une douzaine de caisses de grenades dans deux semaines, le temps pour les passeurs d'avoir tout le matos et d'organiser l'échange. De notre coté, nous vidons les coffres des banques sous notre contrôle. Ces dernières sont solidement gardées par des escouades des Escadrons de la Mort pour éviter toute tentative de braquage.
En attendant de recevoir la cargaison, nous faisons en sorte de ne pas relâcher la pression sur le terrain. Des groupes de révolutionnaires indirectement liés à l'ARF lancent des petites attaques sporadiques contre des postes avancés ou des barrages de l'armée. De temps à autres, une nuée de partisans fondent sur un poste de contrôle et sèment la terreur dans les rues avant de retourner dans les égouts ou les catacombes comme une seule et même ombre.
L'armée aussi de son coté maintient la tension. Des dizaines d'entre nous sont abattus tous les jours par les tireurs de précision du système, sans compter les prisonniers qui sont capturés chaque jour par des commandos ennemis infiltrés sur notre territoire et qui servent ensuite d'otages. D'ailleurs, les chefs de l'ARF, dont moi-même, nous voyons obligés d'être accompagnés en permanence par des gardes du corps et sommes forcés d'être plus en recul lors des combats. Moi qui aimait tant mener mes hommes dans des assauts aussi brutaux que grandioses, je me sens dorénavant inutile, enfermé dans mon État-Major à tourner en rond, à étudier cartes et plans et à nettoyer mon revolver encore et encore.
Cependant, en cette fin de matinée, tandis que le soleil est déjà haut dans le ciel, je sens que j'aurais à nouveau à utiliser mes armes.
Tout commence alors que je suis installé dans mon fauteuil en lisant le journal du jour.
La cendre qui se pend au bout de la cigarette accrochée au coin de ma bouche tombe toute seule sur mon épaule. Je nettoie rapidement ma chemise du revers de la main en grommelant et me penche vers ma tasse de café pour en boire une gorgée.
Le liquide noirâtre tremble et tourbillonne au fond de la tasse. De plus en plus vite.
Je plie mon journal, me lève et regarde par la fenêtre, intrigué. Un subordonné ouvre précipitamment la porte du bureau en haletant :
-Monsieur! Les... Les...
-"Les" quoi Nom de Dieu! Jure-je en serrant les dent sur le filtre de ma clope.
-Les chars!
J'enfile ma parka, insère mon revolver dans mon holster et prend mon fusil à la main avant de courir hors du bâtiment derrière mon guide. La panique semble régner dehors. Nous nous frayons un chemin au milieu de cette horde désordonnée.
Certains se dirigent vers la place de la Bastille en hurlant et en levant leurs fusils par de grands gestes rageurs, d'autres au contraire laissent tomber armes et munitions et partent en courant.
Mon subordonné et moi arrivons sur la place ou le désordre est aussi présent.
Au milieu de cette foule je me retrouve face à Jack.
-Bordel, va-t-on me dire ce qu'il se passe?! Hurle ce dernier.
-Je n'en ai aucune idée, il ne faut pas que les foules se dispersent!
Un type qui nous a entendus parler s'approche et hurle :
-Les chars! Les chars! Vous ne les entendez donc pas rouler vers nous? Nous sommes finis! Ils vont passer les pont!
Poussé à bout, Jack attrape rageusement un porte-voix et monte sur la statue siégeant au milieu de la place de la Bastille. De vive voix, il appelle tout le monde au calme et au sang froid. Mais cela a au final une utilité plus que limitée. La foule est complètement désordonnée et paniquée.
La terre se met à trembler. Des partisans affolés déboulent de toutes les rues autours de la place :
-Ils nous encerclent! On est foutus! Foutus!
Une violente explosion détonne. Un bâtiment s'écroule sur lui-même, recouvrant la zone d'une épaisse poussière blanchâtre.
Des bruits de grosse mécanique résonnent partout autours. Les blindés lourds pointent le bout de leurs canons.
Dès lors, c'est un orage de feu. Les barricades ainsi que les quelques courageux postés dessus sont réduits à néant. Les chars gagnent la place. Tout le monde se met à courir. Je suis pris dans la foule et ne sait que faire. Je vois Jack au dessus de tout qui continue de haranguer les combattants alors que tout autours c'est l'enfer.
Tout le monde se rue vers le pont d'Austerlitz dans l'espoir de rejoindre l'autre rive avant les troupes loyalistes. Des mitrailleuses crépitent. Le troupeau apeuré se fait canarder de tous cotés. Les coups de canon dévastateurs ne laissent aucune chance de survie aux malheureux fuyards.
Je dois sortir de la foule avant d'être taillé en pièces. Courant à contresens, bousculé de toutes parts, j'arrive à rejoindre un bâtiment à l'écrat épargné par le chaos. Il me faut trouver une planque.
Je m'approche d'une fenêtre et observe le foutoir dehors. L'ARF est en train de se prendre une sévère déculottée, et il n'y a plus rien à faire pour garder la place de la Bastille sous notre contrôle.
Jack est toujours perché dehors, hurlant à s'en casser la voix sur les fuyards en levant son AK vers les ennemis.
Les véhicules loyalistes atteignent maintenant le cœur de la place. C'est au tour de l'infanterie de débarquer et de prendre possession des lieux. Jack est toujours debout, son arme pointée vers les ennemis. Il vide son chargeur mais n'a pas le temps de recharger que trois hommes grimpent et l'attrapent. Ils l'ont reconnu. Tous les trainards, les blessés ou les quelques résistants sont froidement abattus.
Jack se démène comme un diable pour tenter d'échapper à ses assaillants. Il saisit son arme de poing mais est projeté au sol. Je ne puis me résigner à laisser mon ami dans pareille situation et épaule mon fusil, quitte à me faire repérer et massacrer.
J'ai la tête de l'un des commandos dans ma ligne de mire et commence à presser doucement la détente de mon Mauser. Alors que le coup est sur le point de partir, que le ressort de la culasse est tout frémissant d'aller percuter la balle de plein fouet, quelqu'un colle son arme contre mon dos :
-Tu tires, t'es mort. Te retourne pas.
Je lève les mains. Le soldat me somme de lâcher mon arme pour me fouiller. Je m'exécute et l'homme me pousse face contre un mur pour me faire les poches. Quand il eut fini, il m'agrippe le col et me retourne. Son air est hargneux et son visage s'illumine d'un sourire satisfait lorsqu'il me reconnaît.
-Tiens donc, mais c'est pas notre Che Guevarra en herbe?
Il est accompagné de deux autres soldats plus jeunes qui me braquent avec leurs Famas.
-Le grand manitou ne veut plus entendre parler de toi. Je pense que je vais me faire un joli pactole en lui rapportant ta tête sur un plateau. Reprend sournoisement l'autre en sortant lentement son pistolet de son étui.
Ses intentions sont claires, il va me buter. Je lui lance mon coude en pleine figure et lui prend son arme, le retourne puis passe mon bras gauche autours de son cou et lui colle son arme contre la tempe face aux deux autres soldats désemparés qui n'ont rien vu venir. Ils se mettent à hurler et à devenir de plus en plus menaçants. Je les braque avec le pistolet automatique de celui qui doit être leur caporal tant il leur donne des ordres. "Butez le!" "Obéissez moi, flinguez le!" "Tirez! C'est un ordre!".
C'en est trop, je crains que pris de panique ils ne commettent le crime de la peur et vident leurs chargeurs sur nous. En une seconde, je les abat l'un après l'autre d'une balle. A bout portant, ils n'ont aucune chance. Je plaque le bout du canon de mon arme contre les reins de mon otage et tire une troisième fois avant de laisser tomber son corps.
Pas le temps de me retourner pour voir dans quelle situation est Jack, des cris proviennent de derrière, je dois vite partir.
Poursuivi par des commandos qui m'ont reconnu, je sprinte jusqu'au quai et plonge dans le fleuve.. Mes poursuivants se mettent alors à tirer de longues rafales dans l'eau. Je me laisse couler et traverse à la nage cette horreur qu'est la Seine en espérant ne pas être touché.