Note de la fic :
Publié le 24/05/2011 à 16:46:29 par Conan
Mercredi 18 mai 2015.
Voilà maintenant deux mois que la révolution a débuté et autant de temps que Paris est coupée en deux.
Après la prise de toute la rive gauche de la ville, nous nous sommes mis en très mauvaise posture en ne faisant que tenir fermement nos positions. Peu à peu, les attaques, les escarmouches et les harcèlements ont laissé la place à un système misant tout sur le défensif de nos territoires acquis, sans assaut d'envergure. Or, dans cette guerre d'usure, le Système est roi.
C'est donc une guerre de sécession qui s'est installée. Les seuls combattants vraiment actifs maintenant sont les tireurs d'élite. A longueur de journées et de nuits, ils passent leur temps à sauter d'un toit à l'autre, à s'installer dans chaque bâtiment pour traquer leurs proies, se planquent des journées entières dans les immeubles, engageant de féroces duels avec les snipers d'en face.
Parfois aussi, les sirènes donnent l'alerte : des frappes d'artilleries commencent. Elles peuvent durer une demi journée comme s'arrêter au bout de dix minutes. Parfois, c'est nous qui engageons la rive droite à coups d'obusiers ou de mortiers, d'autres fois, ce sont les puissantes pièces de 155mm de l'armée loyaliste qui nous bombardent. Cela semble n'en plus finir.
Nous n'avons pas eu le choix de nous engager dans cette interminable et dangereuse guerre de position. Nous manquions cruellement d'armes et n'avions plus les moyens de lancer des assauts aussi grandioses que ceux de la place d'Italie.
Heureusement, après plusieurs semaines de recherches que j'ai du jouer fines et très discrètes, j'ai enfin pu entrer en contact avec un réseau de résistance Belge.
En effet, l'armée Belge se modernise et compte changer de fusil d'assaut standard. Les dizaines de milliers de FN FNC qui servaient jusqu'ici ont été entreposés dans des dépôts de matériel et le gouvernement attend un gros contrat avec des pays étrangers pour refourguer tout cet attirail en excellent état.
En plus de ces fusils d'assaut de calibre 5.56, des dizaines de milliers de FN FAL, de mitrailleuses Mag-58 prennent la poussière sans que personne ne fasse d'inventaire. La chance est que plusieurs de ces dépôts soient gardés par des militaires à l'âme révolutionnaire qui profitent de leurs postes et de leur discrétion pour passer des armes en grand nombre aux insurgés Européens. J'ai ouï dire que des factions aux Pays-Bas et en Allemagne ont déjà eu recours à ces hommes pour avoir du matériel.
Ce matin, je dois rencontrer un de ces soldats qui fait office pour l'occasion de VRP. Il est accompagné d'un petit détachement des Escadrons qui l'ont fait passer à Paris via les égouts puis les catacombes qui sont totalement sous notre contrôle. Les loyalistes évitent en effet de descendre trop longtemps dans les sous-sol, pensant que nous avons des égorgeurs à chaque coin de couloir et des pièges à tire larigot alors qu'en réalité ils pourraient faire le ménage en quelques heures seulement.
L'homme est en tenue civile. Des cheveux châtains et courts, un polo, un jean et un fort accent Wallon.
Je le rencontre dans un des rares bistrots ayant encore de l'alcool, près de l'État-Major. Je nous sert un verre de vin et informe les commandos qu'ils peuvent disposer. Ils claquent les talons et sortent, nous laissant seuls dans le bar.
-Vous avez fait bon voyage? Lui demande-je, pour voir la manière dont il se comporte et son attitude.
L'air calme et serein, il porte le verre à ses lèvres avant de croiser ses mains sur son ventre et me répondre en souriant :
-Plutôt bien oui, si ce ne sont les éternels retards de train.
-Et la révolution ne fait rien pour arranger les choses. Réponde-je du tac-au-tac.
Nous rions, cela détend l'atmosphère. Il reprend son sérieux et me demande d'un air grave :
-Alors, révolution hein? Cette fois c'est la bonne?
Je lève les mains et les fait retomber sur mes cuisses :
-Ça y ressemble en tout cas. Vous vous doutez bien que ce n'est pas pour discuter vin et horaires de trains que j'ai voulu vous rencontrer. Cela fait deux mois que je cherche quelqu'un qui soit à même de ravitailler mes troupes en armes et en munitions, quelqu'un de fiable, qui vend du matériel solide et en grande quantité.
-Vous devez vous douter que pour des fusils d'assaut modernes en bon état, le prix sera largement supérieur à ce qu'on peut trouver habituellement sur le marché noir.
-Le prix n'est pas un problème. Je veux juste savoir ce que vous vendez précisément et en quelle quantité.
-Vous n'êtes pas sans savoir que les FN FLC que nous avions en dotation dans notre armée se reposent dans des hangars militaires depuis maintenant six mois.
-Dites m'en plus.
-Ce sont de bons amis à moi qui gardent deux de ces hangars. Ils fourmillent d'armes de guerres de toutes sortes. Aucun inventaire n'est effectué, le gouvernement ne sait même pas quoi faire de tout ce matériel. Les armes sont là, c'est tout. Alors, autant en profiter pour une cause que nous estimons juste.
-Combien couterait un fusil d'assaut?
-2500 euros à l'unité pour les FAL et les FNC. Bien entendu, si votre commande est conséquente nous vous ferons une réduction.
-Les mitrailleuses?
-Nous avons des MAG-58, très bonne arme, toujours en service dans de nombreuses armées.
-Oui je sais, les hélicos de notre armée en sont équipés, j'ai quelques gars qui en ont fait la douloureuse expérience.
-Nous les vendons à 4 000€ l'unité.
-Pour ce qui est des explosifs?
-Je peux vous avoir des grenades défensives et du C4.
-Admettons que je veuille armer 1 500 hommes de FN FNC, couverts par 1 000 soldats armés de FAL et 500 armés de mitrailleuses et que je veuilles dix kilos de C4 et six caisses de grenades pour ma sécurité, à combien estimez vous ma commande?
L'homme lève les yeux au ciel et marmonne quelques calculs puis me répond au bout de quelques secondes :
-Cela vous ferait aux alentours de 7 millions d'euros. Si mes associés sont d'accord, nous pourrions descendre à 6.
-Parfait.
Voilà maintenant deux mois que la révolution a débuté et autant de temps que Paris est coupée en deux.
Après la prise de toute la rive gauche de la ville, nous nous sommes mis en très mauvaise posture en ne faisant que tenir fermement nos positions. Peu à peu, les attaques, les escarmouches et les harcèlements ont laissé la place à un système misant tout sur le défensif de nos territoires acquis, sans assaut d'envergure. Or, dans cette guerre d'usure, le Système est roi.
C'est donc une guerre de sécession qui s'est installée. Les seuls combattants vraiment actifs maintenant sont les tireurs d'élite. A longueur de journées et de nuits, ils passent leur temps à sauter d'un toit à l'autre, à s'installer dans chaque bâtiment pour traquer leurs proies, se planquent des journées entières dans les immeubles, engageant de féroces duels avec les snipers d'en face.
Parfois aussi, les sirènes donnent l'alerte : des frappes d'artilleries commencent. Elles peuvent durer une demi journée comme s'arrêter au bout de dix minutes. Parfois, c'est nous qui engageons la rive droite à coups d'obusiers ou de mortiers, d'autres fois, ce sont les puissantes pièces de 155mm de l'armée loyaliste qui nous bombardent. Cela semble n'en plus finir.
Nous n'avons pas eu le choix de nous engager dans cette interminable et dangereuse guerre de position. Nous manquions cruellement d'armes et n'avions plus les moyens de lancer des assauts aussi grandioses que ceux de la place d'Italie.
Heureusement, après plusieurs semaines de recherches que j'ai du jouer fines et très discrètes, j'ai enfin pu entrer en contact avec un réseau de résistance Belge.
En effet, l'armée Belge se modernise et compte changer de fusil d'assaut standard. Les dizaines de milliers de FN FNC qui servaient jusqu'ici ont été entreposés dans des dépôts de matériel et le gouvernement attend un gros contrat avec des pays étrangers pour refourguer tout cet attirail en excellent état.
En plus de ces fusils d'assaut de calibre 5.56, des dizaines de milliers de FN FAL, de mitrailleuses Mag-58 prennent la poussière sans que personne ne fasse d'inventaire. La chance est que plusieurs de ces dépôts soient gardés par des militaires à l'âme révolutionnaire qui profitent de leurs postes et de leur discrétion pour passer des armes en grand nombre aux insurgés Européens. J'ai ouï dire que des factions aux Pays-Bas et en Allemagne ont déjà eu recours à ces hommes pour avoir du matériel.
Ce matin, je dois rencontrer un de ces soldats qui fait office pour l'occasion de VRP. Il est accompagné d'un petit détachement des Escadrons qui l'ont fait passer à Paris via les égouts puis les catacombes qui sont totalement sous notre contrôle. Les loyalistes évitent en effet de descendre trop longtemps dans les sous-sol, pensant que nous avons des égorgeurs à chaque coin de couloir et des pièges à tire larigot alors qu'en réalité ils pourraient faire le ménage en quelques heures seulement.
L'homme est en tenue civile. Des cheveux châtains et courts, un polo, un jean et un fort accent Wallon.
Je le rencontre dans un des rares bistrots ayant encore de l'alcool, près de l'État-Major. Je nous sert un verre de vin et informe les commandos qu'ils peuvent disposer. Ils claquent les talons et sortent, nous laissant seuls dans le bar.
-Vous avez fait bon voyage? Lui demande-je, pour voir la manière dont il se comporte et son attitude.
L'air calme et serein, il porte le verre à ses lèvres avant de croiser ses mains sur son ventre et me répondre en souriant :
-Plutôt bien oui, si ce ne sont les éternels retards de train.
-Et la révolution ne fait rien pour arranger les choses. Réponde-je du tac-au-tac.
Nous rions, cela détend l'atmosphère. Il reprend son sérieux et me demande d'un air grave :
-Alors, révolution hein? Cette fois c'est la bonne?
Je lève les mains et les fait retomber sur mes cuisses :
-Ça y ressemble en tout cas. Vous vous doutez bien que ce n'est pas pour discuter vin et horaires de trains que j'ai voulu vous rencontrer. Cela fait deux mois que je cherche quelqu'un qui soit à même de ravitailler mes troupes en armes et en munitions, quelqu'un de fiable, qui vend du matériel solide et en grande quantité.
-Vous devez vous douter que pour des fusils d'assaut modernes en bon état, le prix sera largement supérieur à ce qu'on peut trouver habituellement sur le marché noir.
-Le prix n'est pas un problème. Je veux juste savoir ce que vous vendez précisément et en quelle quantité.
-Vous n'êtes pas sans savoir que les FN FLC que nous avions en dotation dans notre armée se reposent dans des hangars militaires depuis maintenant six mois.
-Dites m'en plus.
-Ce sont de bons amis à moi qui gardent deux de ces hangars. Ils fourmillent d'armes de guerres de toutes sortes. Aucun inventaire n'est effectué, le gouvernement ne sait même pas quoi faire de tout ce matériel. Les armes sont là, c'est tout. Alors, autant en profiter pour une cause que nous estimons juste.
-Combien couterait un fusil d'assaut?
-2500 euros à l'unité pour les FAL et les FNC. Bien entendu, si votre commande est conséquente nous vous ferons une réduction.
-Les mitrailleuses?
-Nous avons des MAG-58, très bonne arme, toujours en service dans de nombreuses armées.
-Oui je sais, les hélicos de notre armée en sont équipés, j'ai quelques gars qui en ont fait la douloureuse expérience.
-Nous les vendons à 4 000€ l'unité.
-Pour ce qui est des explosifs?
-Je peux vous avoir des grenades défensives et du C4.
-Admettons que je veuille armer 1 500 hommes de FN FNC, couverts par 1 000 soldats armés de FAL et 500 armés de mitrailleuses et que je veuilles dix kilos de C4 et six caisses de grenades pour ma sécurité, à combien estimez vous ma commande?
L'homme lève les yeux au ciel et marmonne quelques calculs puis me répond au bout de quelques secondes :
-Cela vous ferait aux alentours de 7 millions d'euros. Si mes associés sont d'accord, nous pourrions descendre à 6.
-Parfait.
Commentaires
- ElBloobs
03/06/2011 à 15:13:07
Joli, pile quand la monotonie aurait pu commencer à s'installer tu nous mets un beau revirement de situation pour redonner du dynamisme à tout ça, on attend la suite