Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 61 : Rassemblement.


Publié le 13/04/2012 à 14:37:06 par Spyko

Le bourdonnement se transforma peu à peu, devenant un sifflement insupportable. Je me pris la tête dans les mains, m'écrasant les tempes comme si je voulais me broyer la boite crânienne, luttant désespérément contre ce bruit atroce. Mes dents se mirent à claquer, mon cœur s'accéléra, et le son s'intensifia. Je laissai échapper quelques gémissements entre mes dents serrées.
Puis tout diminua. Pendant encore une ou deux minutes, le bruit continua, mais en perdant en intensité. Lorsqu'il disparut totalement, il me laissa là, pantelant, contre le mur, la chair de poule me recouvrant les bras, encore saisi de tremblements incontrôlables. Je me relevai avec difficulté.
Gardant constamment une main appuyée sur le mur, je progressai vers l'élévateur. Aucune quarantaine n'avait bloqué le conduit, et tant mieux. Les deux nécromorphs encore en vie tentaient vainement de défoncer la porte, ce qui se traduisait par des chocs métalliques, et de légers enfoncements du panneau.
Je franchis les portes et tapotai la commande, encore dans le vague. La plate-forme émit un grincement, et commença à monter. Je restai appuyé à la console, attendant d'arriver en haut. S'agissant de l'un des principaux ascenseurs, il reliait à peu près tous les niveaux du vaisseau. Je pouvais donc atteindre les quartiers du capitaine, situés au même niveau que le pont où les rescapés devaient se réfugier, sans soucis.
L'élévateur s'arrêta finalement, et les portes du conduits s'ouvrirent. Je franchis la porte avec prudence, les deux mains sur mon fusil. Quelque chose me jeta à terre et se planta au-dessus de moi. Le nécromorph leva sa lame, mais paru hésiter. Il ne m'en fallu pas plus. Je lui donnai un coup de pied qui le fit reculer, et lui tranchai les jambes de deux rafales. La créature s'écrasa en sol en hurlant de douleur, puis ne bougea plus.

*Laisse-toi faire...*
« Pas question... Je dois les rejoindre... »
*Il est surement trop tard...*
« Non! »

Je secouai la tête, et m'élançai dans le couloir. Je courrais tout en consultant la carte, voyant que je rejoindrais bientôt un chemin qui se situerait à peu près entre le pont et les quartiers du capitaine. En arrivant à l'extrémité de celui que je parcourrais, j'assistai à un sinistre spectacle. Trois hommes, seulement armés de couteau, faisaient face à une bande de dix nécromorphs.
Je m'arrêtai sur le champ et posai un genoux à terre, afin de viser le mieux possible. Mon chargeur étant presque plein, je ne me fis pas prier. Je le vidai dans les jambes des créatures, les tranchant aussi facilement que le précédent. Les trois rescapés jetèrent un coup d'œil dans ma direction, puis s'élancèrent par-dessus les corps.
Je rejoignis l'embranchement, et regardai les cadavres. Il s'agissait de nécromorphs encore légèrement humains, sans la moindre carapace, ce qui expliquait la facilité avec laquelle je les abattais. Si toutes les créatures qui arpentaient le vaisseau était aussi peu mutées, nous avions une chance de les repousser. Si on évitait de compter notre sympathique compagnon volant.
Je réglai mon communicateur sur un canal limité, afin d'essayer de contacter ceux qui se trouvaient dans ce secteur. J'espérais pouvoir parler à mes anciens compagnons, mais aucune réponse ne me parvint. A croire que plus personne n'était en état d'écouter cette fréquence. Je modifiai le signal, pour être entendu par ceux qui se trouvaient sur le pont.

« Tony? »
« Ouais, confirma t-il, c'est encore toi Alex? »
« Oui. Vous feriez mieux de faire gaffe, il y a déjà des nécromorphs dans ce coin là, prévins-je, tout en courant. »
« Je vois ça, on a de plus en plus de groupes qui passent dans le rouge. T'en es où? »
« Je suis bientôt aux quartiers, mais aucune réponse. »
« Ouais, nous non plus on a pas de réponse, que ce soit de tes coéquipiers ou de Nevers. Je le sens pas, marmonna t-il. »
« Je vais continuer, j'espère les trouver entiers... »

M'aidant de ma carte, je pris la direction du lieu d'affectation de mes amis. Il me faudrait encore parcourir un certain nombre de couloirs et de salles, mais ce n'était plus qu'une question de minutes. Je retirai mon chargeur vide, et le remplaçai par un autre. Mes réserves diminuaient assez rapidement, mais il me resterait toujours mon arme de poing, au cas où.
Quelques cadavres humains gisaient par-ci par-là, mais je ne croisai pas de présence hostile pendant plusieurs dizaines de mètres. Jusqu'à ce qu'à un angle, je tombe sur une autre petite armée de créatures.
Les nécromorphs, qui se déplaçaient en bande, se stoppèrent net. Celui qui était devant poussa un grognement, et je brandis mon fusil sur lui. Chose inattendue, il eut un mouvement de recul devant l'arme. Les lasers déchiquetèrent avec une précision chirurgicale les membres des créatures, aussi bien bras que jambes. Les cadavres, au nombre de sept, s'écrasèrent au sol, formant un tas répugnant.
Du sang coulait sur l'acier et recouvrait les murs, avec en accompagnement un certain nombre d'organes divers et variés. L'un d'eux rampa doucement vers moi en gémissant, et je lui brisai le bras d'un tir. La lame tranchante alla rouler à mes pieds. Je ne parvins pas à en décrocher mon regard. Cet appendice m'attirait comme un néon.

*Continue...*

« Continuer...? m'étranglais-je. »
« T'as dis quelque chose? demanda Tony. »
« Hein? tantais-je de me rependre. Euh, non rien, je viens de croiser sept autres nécros dans ce couloir, ça grouille vraiment. »
« Alex... »

Même à travers l'oreillette, je perçus tout à fait le ton de sa voix. Il semblait effrayé. J'entendis aussi distinctement le son que produisait quelqu'un qui déglutissait avec difficulté. Un frisson me parcouru le dos.

« On... On vient de perdre sept hommes.... dans ton secteur.... »

Cette remarque me percuta avec la force d'un boulet de canon. Je vacillai et m'adossai au mur, avec une folle envie de vomir. Je me rendis compte que je ne contemplais pas la lame d'un nécromorph. C'était un avant-bras humain. Je n'osais même plus lever la tête, apeuré à l'idée de voir les sept cadavres de gardes, déchiquetés et démembrés par mes propres tirs. Toutes ces créatures que j'avais tué depuis que j'avais pris l'ascenseur...
La vérité était tout aussi difficile à encaisser. Je n'avais pas tué le moindre nécromorph pendant ces dernières minutes. Pas un seul. Je relevai la tête, contemplant délibérément le plafond. Mes chaussures s'enfoncèrent dans plusieurs liquides, émettant de répugnants bruits de chair écrasée, mais je ne décrochai pas un seul instant mes yeux de l'acier. Jusqu'à ce que mon pied dérape et que je tombe à genoux.
Ma main gauche atterrit directement dans une flaque composée de sang, de cervelle et de fragment d'os, et mes yeux se posèrent irrémédiablement sur le résultat du carnage. A la vue des corps mutilés, que j'avais moi-même anéantis, je ne pus me contenir. Je vomis, l'intégralité de ce que j'avais pu manger depuis le matin. Je crachai encore quelques secondes, puis me relevai, désireux de m'éloigner au plus vite.
Je titubai pendant quelques minutes, avant de voir, à travers le brouillard humide qui réduisait ma vue, une indication indiquant l'accès à ma destination. Je regardai ma carte, et vis que les quartiers étaient bien ici. J'ouvris doucement la porte, qui donnait sur un petit couloir. Des éclats de voix provenaient du fond, et je dus faire un effort pour ne pas me jeter dans ce sens.
Je sortis mon pistolet, et avançai à pas de loups. Arrivé aux trois quarts, un coup de feu retentit. Le bruit qui suivit fut celui d'un corps qui s'écrase au sol, et je sentis mon cœur faire un bond. Matt gisait au milieu d'une flaque de sang, le front perforé par un unique tir. Je sortis du couloir avec un cri de rage, et dirigeai mon arme vers Nevers, debout devant le corps de mon ami.
Alors que le canon était braqué sur l'homme, qui se tournait à peine vers moi, mon doigt glissa sur la détente.
Je fus brutalement jeté sur le côté.

« Alex, non! »

Je m'écrasai contre le mur, et mon tir alla ricocher sur le plafond. Stephanie me maintenait contre la paroi, tremblante, la respiration saccadée. Je la fixai, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Puis mes yeux bifurquèrent, et des larmes me montèrent aux yeux, lorsque je me rendis compte de ce qui avait failli arriver.
Matt était debout, son arme toujours braquée en face de lui, me fixant d'un air ahuri. Max et Jessica, un peu en retrait, avaient la même expression. Nevers était là, lui aussi.
Dans une mare de sang.


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