Note de la fic :
L'achèvement d'une ère.
Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée
Chapitre 59 : Déjà vu.
Publié le 12/04/2012 à 16:56:46 par Spyko
Je m'éloignai de la console, et l'hologramme ainsi que toutes ses informations se volatilisèrent. Je tendis la main devant moi et la retournai. Un plan en 3D apparu au-dessus du gant, m'indiquant ma position. J'approchai mon autre main et maniait l'hologramme de manière à y voir un peu plus clair. Cette station de tram' reliait tous les niveaux inférieurs, mais les quartiers du capitaine se trouvaient à proximité de la passerelle principale.
En gros, il allait me falloir parcourir ces rails, remonter, emprunter un ascenseur, puis tout un assortiment de couloirs avant d'atteindre mes coéquipiers. Il me faudrait bien une demi-heure, voire plus puisque je n'avais pas de transport à ce niveau. De mon avis, c'était trop, beaucoup trop.
Néanmoins, mieux valait ne pas perdre trop de temps. Je m'approchai du bord de la station, repérait des barreaux pour descendre, et rejoignis les rails. Ça faisait une sacré trotte, et je me mis donc à courir tranquillement, en restant attentif à ne pas trébucher sur un quelconque morceau métallique. Durant les cinq minutes qui suivirent, je rencontrai plusieurs écoutilles de service pour progresser entre les divers stations de tram'. Pratique en dernier recours surement.
« Dis moi Alex, tu fais jamais ce qu'on te dis? fis la voix de Tony, qui semblait particulièrement exaspéré. »
« Qu'est-ce qu'il y a encore? soupirais-je »
« On vient de m'apprendre que la borne d'accès aux banques de données au niveau des soutes a été utilisée y a quelques minutes. Que je sache, t'es le seul dans ce coin là, non? »
« Tony... »
« N'essaie pas de les rejoindre Alex, ça pourrait réveiller ce qui t'as fait faire tant de conneries. Que tu ai survécu, c'est une chose, tu peux toujours rejoindre le pont, j'y suis avec Morgan. Mais aller les retrouver... »
« Désolé boss, coupais-je, mais c'est pas toi qui va m'empêcher d'aller les voir cette fois. Et... je sais pas, j'ai l'impression qu'un truc tourne pas rond... »
« Ça, c'est sûr, on peut considérer qu'une infection nécromorph se classe dans la catégorie des ''trucs pas ronds''. »
« C'est pas ce que je- »
Un rugissement retentit dans le conduit du tram'. Ça faisait plus d'un quart d'heure que j'avais laissé une brute en train d'envoyer de l'acide sur le dernier volet de quarantaine. Quinze longues minutes s'étaient écoulées, pendant lesquelles la grosse bestiole avait soigneusement du faire fondre cette foutue porte. Et je ne devais pas avoir franchis une très longue distance, surtout vu la longueur du vaisseau.
Je me rendis alors soudainement compte du fait que les rails de tram' étaient sans doute un chemin tout indiqué pour le reste du vaisseau, et que, bien évidemment, je me trouvais bien en vue au milieu. Un autre cri me décida à hâter un peu le pas, bien que je savais que c'était inutile. Ils couraient trop vite. Bien trop vite.
Pendant que mes pas résonnaient en écho dans le large boyau, je parcourais les parois des yeux, guettant la prochaine écoutille qui me permettrait d'être un peu en sécurité. J'atteignis finalement de nouveaux barreaux de service, au moment où, derrière moi, une masse grouillante se dessinait dans l'obscurité. J'entrepris de l'escalader, et j'étais déjà aux limites de l'entrée du tube, quand un nouveau feu orange illumina les rails.
Je dus retenir un cri de rage quand je vis l'hologramme d'ouverture devenir rouge vif sous mes yeux. Les nécromorphs s'approchaient de plus en plus. J'étais presque au plafond de la salle, et il m'était impossible de faire demi-tour. Il ne me restait plus qu'à prier pour qu'ils ne me repèrent pas. J'activai mon communicateur une nouvelle fois et sifflai entre mes dents, apeuré à l'idée de faire trop de bruit.
« Tony, putain...! »
« Là mon vieux, c'est pas moi. Personne ici n'a touché à quoi que ce soit, on a juste vu que tout le bas du vaisseau était condamné. »
« Qui y a accès? »
« Tous ceux qui sont ici. Et le capitaine, bien s- »
« Tu lui as dit que j'étais là? couinais-je. »
« Oui, il a été informé que tu étais le seul survivant, et que tu nous prévenais de l'avancée des nécromorphs, pourquoi? »
« Parce que cette saloperie d'écoutille vient de se fermer sous mon nez, voilà pourquoi, murmurais-je, surveillant toujours l'avancée des nécromorphs. »
« Les nécros en sont où? »
« Ils ont ouvert le volet que vous avez rabattus avant la station... Merde, silence, ils arrivent... »
Je sentis un frisson me parcourir lorsque le nécromorph de tête arriva à une dizaine de mètres -sans considérer la vingtaine que j'avais pris en hauteur- de ma position. Les mains crispées sur les barreaux, j'attendis, voyant la colonne défiler sous mes yeux. Le nombre de créatures était deux fois moins important que tout à l'heure, et il me vint à l'esprit qu'ils s'étaient surement divisés pour attaquer tout cet étage.
La diversité des bestioles était effarante. Il n'y en avait surement pas plus d'une vingtaine, mais je comptais pas moins de quatre ou cinq espèces différentes. Parmi eux, je distinguai les formes souples de ceux qui m'avaient attaqué pendant cette fameuse nuit passée dans une grotte. L'un d'eux stoppa sa course, dirigeant son crâne affreusement solide dans toutes les directions. Je n'osai même pas respirer, et le seul bruit de mon cœur me faisait craindre d'être repéré.
Néanmoins, la créature reprit sa route. J'attendis encore plusieurs minutes avant de commencer à redescendre. Aussi peu motivante qu'elle était, ma seule solution était de les suivre, mes propres capacités à détruire un panneau de quarantaine étant extrêmement limitées. Mes pieds touchèrent le sol métallique, parfois sali de quelques traces sanglantes laissées par les nécromorphs.
Les gyrophares oranges n'éclairaient pas la moindre présence de créature, mais ça ne m'empêcha pas de rester vigilant pendant les premières minutes de marche. Après un peu moins d'un quart d'heure, je vis qu'une des stations au-dessus de moi était salement amochée. Décidant qu'il était temps de remonter, je m'agrippai à l'échelle et me relevai sur le quai. Comme je m'y attendais, la porte métallique était complètement enfoncée.
« Tony, fis-je en réactivant mon oreillete, mauvaises nouvelles, la quarantaine a pas l'air de les arrêter. »
« Ils sont passés? s'exclama l'intéressé. »
« J'ai un nouveau volet éclaté ici. Je crois avoir vu quelques uns de ces trucs noirs là, dont vous avez trouvé le point faible. Ça doit être eux les démolisseurs de service. J'imagine que vous avez perdus d'autres groupes? »
« Ouais... Tous ceux à ton niveau, les statuts sont en train de tous passer au rouge... Merde Alex, se lamenta Tony, j'ai des milliers de survivants à protéger, et on les perds tous uns par uns... »
« Essayez de les réunir à un endroit où tout le monde pourrait protéger tout le monde. »
« Franchir le vaisseau est devenu risqué... Mais bon, on a pas le choix. Je pense que tu le sais déjà, mais ton groupe est aux quartiers du capitaine, et lui-même y est aussi. Je crois qu'il refuse de les quitter, et tes amis ont l'air de vouloir rester dans le coin aussi. J'ai changé d'avis, vu la situation, tu ferais mieux de les rejoindre. »
Alors comme ça mes coéquipiers voulaient rester à proximité de Nevers? Pas étonnant, ils l'avaient probablement identifiés pendant la ''cérémonie'' d'accueil, et voulaient garder un oeil sur lui. Mais je devais faire vite malgré tout, nous ignorions de quoi cet homme était capable.
Je me faufilai au milieu des débris du panneau, désormais constamment sur mes gardes. Je franchis une porte qui, d'après le plan, menait à un ascenseur, et débouchait dans un vaste entrepôt remplie d'une multitude de caisses. Je jetai un coup d'œil aux étiquettes. Armes, nourriture, soin, il y avait de tout ici.
Dès mon entrée, je sentis que quelque chose n'allait pas. Il régnait une puanteur de chair décomposée, et plusieurs trainées de sang disparaissaient derrière les conteneurs, eux-même disposée de manière plus qu'aléatoire. Je refermai la porte, et fis quelque pas pour m'engager entre ces blocs.
Je n'eus presque pas besoin de voir une forme vague disparaître dans l'ombre pour comprendre que le nécromorph m'avait réellement vu dans le conduit du tram'. En tendant l'oreille, je perçus de légers bruits de pas, ponctués de cliquètements de griffes sur l'acier. Ma respiration s'accéléra d'elle-même, tout comme les battements de mon cœur.
Je décrochai mon fusil et raffermis ma prise sur la crosse. Les créatures qui m'avaient attaqués plusieurs nuits auparavant avaient décidé de recommencer leur petit jeu. Apeurer leur proie. Les règles étaient en tout point similaires.
A ceci près que, cette fois, ils n'abandonneraient pas.
En gros, il allait me falloir parcourir ces rails, remonter, emprunter un ascenseur, puis tout un assortiment de couloirs avant d'atteindre mes coéquipiers. Il me faudrait bien une demi-heure, voire plus puisque je n'avais pas de transport à ce niveau. De mon avis, c'était trop, beaucoup trop.
Néanmoins, mieux valait ne pas perdre trop de temps. Je m'approchai du bord de la station, repérait des barreaux pour descendre, et rejoignis les rails. Ça faisait une sacré trotte, et je me mis donc à courir tranquillement, en restant attentif à ne pas trébucher sur un quelconque morceau métallique. Durant les cinq minutes qui suivirent, je rencontrai plusieurs écoutilles de service pour progresser entre les divers stations de tram'. Pratique en dernier recours surement.
« Dis moi Alex, tu fais jamais ce qu'on te dis? fis la voix de Tony, qui semblait particulièrement exaspéré. »
« Qu'est-ce qu'il y a encore? soupirais-je »
« On vient de m'apprendre que la borne d'accès aux banques de données au niveau des soutes a été utilisée y a quelques minutes. Que je sache, t'es le seul dans ce coin là, non? »
« Tony... »
« N'essaie pas de les rejoindre Alex, ça pourrait réveiller ce qui t'as fait faire tant de conneries. Que tu ai survécu, c'est une chose, tu peux toujours rejoindre le pont, j'y suis avec Morgan. Mais aller les retrouver... »
« Désolé boss, coupais-je, mais c'est pas toi qui va m'empêcher d'aller les voir cette fois. Et... je sais pas, j'ai l'impression qu'un truc tourne pas rond... »
« Ça, c'est sûr, on peut considérer qu'une infection nécromorph se classe dans la catégorie des ''trucs pas ronds''. »
« C'est pas ce que je- »
Un rugissement retentit dans le conduit du tram'. Ça faisait plus d'un quart d'heure que j'avais laissé une brute en train d'envoyer de l'acide sur le dernier volet de quarantaine. Quinze longues minutes s'étaient écoulées, pendant lesquelles la grosse bestiole avait soigneusement du faire fondre cette foutue porte. Et je ne devais pas avoir franchis une très longue distance, surtout vu la longueur du vaisseau.
Je me rendis alors soudainement compte du fait que les rails de tram' étaient sans doute un chemin tout indiqué pour le reste du vaisseau, et que, bien évidemment, je me trouvais bien en vue au milieu. Un autre cri me décida à hâter un peu le pas, bien que je savais que c'était inutile. Ils couraient trop vite. Bien trop vite.
Pendant que mes pas résonnaient en écho dans le large boyau, je parcourais les parois des yeux, guettant la prochaine écoutille qui me permettrait d'être un peu en sécurité. J'atteignis finalement de nouveaux barreaux de service, au moment où, derrière moi, une masse grouillante se dessinait dans l'obscurité. J'entrepris de l'escalader, et j'étais déjà aux limites de l'entrée du tube, quand un nouveau feu orange illumina les rails.
Je dus retenir un cri de rage quand je vis l'hologramme d'ouverture devenir rouge vif sous mes yeux. Les nécromorphs s'approchaient de plus en plus. J'étais presque au plafond de la salle, et il m'était impossible de faire demi-tour. Il ne me restait plus qu'à prier pour qu'ils ne me repèrent pas. J'activai mon communicateur une nouvelle fois et sifflai entre mes dents, apeuré à l'idée de faire trop de bruit.
« Tony, putain...! »
« Là mon vieux, c'est pas moi. Personne ici n'a touché à quoi que ce soit, on a juste vu que tout le bas du vaisseau était condamné. »
« Qui y a accès? »
« Tous ceux qui sont ici. Et le capitaine, bien s- »
« Tu lui as dit que j'étais là? couinais-je. »
« Oui, il a été informé que tu étais le seul survivant, et que tu nous prévenais de l'avancée des nécromorphs, pourquoi? »
« Parce que cette saloperie d'écoutille vient de se fermer sous mon nez, voilà pourquoi, murmurais-je, surveillant toujours l'avancée des nécromorphs. »
« Les nécros en sont où? »
« Ils ont ouvert le volet que vous avez rabattus avant la station... Merde, silence, ils arrivent... »
Je sentis un frisson me parcourir lorsque le nécromorph de tête arriva à une dizaine de mètres -sans considérer la vingtaine que j'avais pris en hauteur- de ma position. Les mains crispées sur les barreaux, j'attendis, voyant la colonne défiler sous mes yeux. Le nombre de créatures était deux fois moins important que tout à l'heure, et il me vint à l'esprit qu'ils s'étaient surement divisés pour attaquer tout cet étage.
La diversité des bestioles était effarante. Il n'y en avait surement pas plus d'une vingtaine, mais je comptais pas moins de quatre ou cinq espèces différentes. Parmi eux, je distinguai les formes souples de ceux qui m'avaient attaqué pendant cette fameuse nuit passée dans une grotte. L'un d'eux stoppa sa course, dirigeant son crâne affreusement solide dans toutes les directions. Je n'osai même pas respirer, et le seul bruit de mon cœur me faisait craindre d'être repéré.
Néanmoins, la créature reprit sa route. J'attendis encore plusieurs minutes avant de commencer à redescendre. Aussi peu motivante qu'elle était, ma seule solution était de les suivre, mes propres capacités à détruire un panneau de quarantaine étant extrêmement limitées. Mes pieds touchèrent le sol métallique, parfois sali de quelques traces sanglantes laissées par les nécromorphs.
Les gyrophares oranges n'éclairaient pas la moindre présence de créature, mais ça ne m'empêcha pas de rester vigilant pendant les premières minutes de marche. Après un peu moins d'un quart d'heure, je vis qu'une des stations au-dessus de moi était salement amochée. Décidant qu'il était temps de remonter, je m'agrippai à l'échelle et me relevai sur le quai. Comme je m'y attendais, la porte métallique était complètement enfoncée.
« Tony, fis-je en réactivant mon oreillete, mauvaises nouvelles, la quarantaine a pas l'air de les arrêter. »
« Ils sont passés? s'exclama l'intéressé. »
« J'ai un nouveau volet éclaté ici. Je crois avoir vu quelques uns de ces trucs noirs là, dont vous avez trouvé le point faible. Ça doit être eux les démolisseurs de service. J'imagine que vous avez perdus d'autres groupes? »
« Ouais... Tous ceux à ton niveau, les statuts sont en train de tous passer au rouge... Merde Alex, se lamenta Tony, j'ai des milliers de survivants à protéger, et on les perds tous uns par uns... »
« Essayez de les réunir à un endroit où tout le monde pourrait protéger tout le monde. »
« Franchir le vaisseau est devenu risqué... Mais bon, on a pas le choix. Je pense que tu le sais déjà, mais ton groupe est aux quartiers du capitaine, et lui-même y est aussi. Je crois qu'il refuse de les quitter, et tes amis ont l'air de vouloir rester dans le coin aussi. J'ai changé d'avis, vu la situation, tu ferais mieux de les rejoindre. »
Alors comme ça mes coéquipiers voulaient rester à proximité de Nevers? Pas étonnant, ils l'avaient probablement identifiés pendant la ''cérémonie'' d'accueil, et voulaient garder un oeil sur lui. Mais je devais faire vite malgré tout, nous ignorions de quoi cet homme était capable.
Je me faufilai au milieu des débris du panneau, désormais constamment sur mes gardes. Je franchis une porte qui, d'après le plan, menait à un ascenseur, et débouchait dans un vaste entrepôt remplie d'une multitude de caisses. Je jetai un coup d'œil aux étiquettes. Armes, nourriture, soin, il y avait de tout ici.
Dès mon entrée, je sentis que quelque chose n'allait pas. Il régnait une puanteur de chair décomposée, et plusieurs trainées de sang disparaissaient derrière les conteneurs, eux-même disposée de manière plus qu'aléatoire. Je refermai la porte, et fis quelque pas pour m'engager entre ces blocs.
Je n'eus presque pas besoin de voir une forme vague disparaître dans l'ombre pour comprendre que le nécromorph m'avait réellement vu dans le conduit du tram'. En tendant l'oreille, je perçus de légers bruits de pas, ponctués de cliquètements de griffes sur l'acier. Ma respiration s'accéléra d'elle-même, tout comme les battements de mon cœur.
Je décrochai mon fusil et raffermis ma prise sur la crosse. Les créatures qui m'avaient attaqués plusieurs nuits auparavant avaient décidé de recommencer leur petit jeu. Apeurer leur proie. Les règles étaient en tout point similaires.
A ceci près que, cette fois, ils n'abandonneraient pas.