Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Journal de bord bug +145


Par : Boris-Ivanovich
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 19 : 19 - le camp n°2


Publié le 16/08/2011 à 17:35:28 par Boris-Ivanovich

"Ma tête me tournait lorsque je me réveillais et j'avais une envie de gerber phénoménale.
Un homme était penché vers moi.
- T'inquiète pas mon gars. T'es en sécurité ici.
Ici, c'était l’arrière d'un camion militaire. J'étais entouré par des policiers en tenue et d'autres en civil. Certains semblaient dormir et d'autres étaient éveillés.

La bâche arrière était levée et le soleil de l'aube naissante dardait ses rayons au-dessus des arbres.

D'autres camions suivaient celui où je me trouvais. Aucun des gendarmes de ma patrouille n'était dans le
véhicule. J'appris qu'ils devaient être dans les autres camions.
Nous avions été gazés par une attaque terroriste selon mes premières informations. C'est le militaire qui était assis près de la sortie qui le disait à tout le monde. Un mélange de gaz fumigène et soporifique. La provenance était inconnue mais c'était sûrement dans la continuité de l'action des terroristes.

La file de camions avançait lentement, presque au pas. je vis de temps en temps des personnes qui sautaient des camions et s'enfuyaient rapidement à travers les champs ou les bois. Des militaires en jeep et équipés de haut-parleur leur demandaient de revenir aux véhicules pour leur sécurité mais rien n'y faisait.

Je m'emparai de mon sac et vérifiai mon matériel. Comme les autres policiers présents dans le camion, je
possédais encore mes armes de dotation : mon pistolet, ses cartouches,mon bâton de défense et ma bombe lacrymogène. Je pris la seule barre de céréale entreposée dans mon sac et la mangeai doucement sous les yeux des autres passagers. Par la suite, je leur proposai de boire ensemble mon litre d'eau de ma gourde.

Nous arrivâmes enfin à destination au petit matin.
– Nous voilà arrivés au camps 2 de la plaine de Tonde, lança le militaire en nous montrant du doigt des alignements de tentes.
Elles recouvraient la plaine. Des véhicules appartenant au génie militaire et à la sécurité civile effectuaient des va-et-vient sans discontinuité. Une multitude de personnels militaires et civils travaillaient d'arrache-pied au montage du campement.
A l'arrêt du camion, nous descendîmes de celui-ci et nous rejoignîmes une tente sous la direction d'un militaire.
Je retrouvai d'autres gendarmes à l'intérieur. Enfin, je me retrouvai moins seul et j'allai peut-être avoir d'autres informations sur tout ce bazar.

Au bout d'une heure, je n'étais pas plus avancé. J'étais à deux cents kilomètres de chez moi dans le département d'à coté. Les gendarmes présents travaillaient depuis le matin sans aucune communication téléphonique avec le reste du monde. Seuls des radios fonctionnaient à plein régime entre différents camps. Nous étions dans le 2° camp. Il y en avait d'autres à travers le pays. Le Gouvernement avait réussit à quitter la Capitale pour s'installer dans le Creuton, département peuplé et qui n'avait semble-t-il pas été touché par les attaques terroristes. Le Président était arrivé par hélicoptère de son voyage d'Espagne.

Au niveau international, j'appris que certaines villes frontalières étrangères avaient été atteintes par les dégâts des IEM. Des réfugiés frontaliers fuyaient en dehors du pays. Par contre, on ne savait rien d'autres au niveau des autres nations et de l'aide qu'ils allaient nous octroyer.

Une demi-journée plus tard, j'eus ma place dans une tente avec les membres retrouvés de mon unité.Tous les Gendarmes présents étaient affectés à la surveillance du camp par secteur. On nous avait remis des radios portatives par binôme pour être en liaison avec le poste de commandement sécurité.

Ma prochaine patrouille devait être effectuée durant le premier quart de la nuit.

Ce qui m'inquiétait le plus était de ne pas connaître la situation de ma famille. Ma femme devait être morte d'inquiétude et je n'avais aucun moyen de la contacter. J'appris qu'il me serait impossible de revenir
dans mon village ou mon unité avant une bonne semaine tant que l'armée n'avait pas fait le nettoyage des villes.

« 30 jours.. 30 jours décisif » a annoncé le Président de la République en début de soirée.Je ne peux pas attendre 30 jours pour savoir si ma femme et mes enfants vont bien.

Beaucoup de monde dans le camp était dans le même état d'esprit et cela n'allait pas arranger les choses. Une Tension était perceptible dans tout le camp. Des bagarres, des vols s'étaient déclarés un peu partout. Et ces problèmes de plus en plus fréquents ne se limitaient pas à notre seul camp.

C'est Vincent qui me l'a dit.

Vincent, un vieux copain d'école, de collège, de lycée, de bals, de bars, de fêtes que par le plus grand des hasards, j'ai retrouvé près des postes de commandement. Il appartenait à l'unité militaire qui chapeautait le camp. Jeune capitaine plein d'avenir, il était le bras-droit du Colonel Deforet, l'aide de camp. Celui qui porte le café sans sucre avec toutes les transmissions.

Et c'est Vincent qui m'a parlé de ce dossier « D ». Le fameux dossier rouge estampillé de la lettre « D » que j'avais vu entre les mains du Capitaine qui nous avait sauvé de la fusillade en ville.

Certaines choses n'étaient pas claires et le dossier contenait énormément de données. C'est comme cela que j'ai su que le Commandement était au courant pour les attaques terroristes et avait décidé de se préparer à ramasser la population désemparée au lieu de la protéger en tentant de trouver ces bombes.

Le dossier rouge dans mes mains était en fin de compte une bombe à lui tout seul. Une sacrée Putain de Bombe médiatique. Le Gouvernement avait fait une boulette, une grosse même et rien qu'avec cela je pouvais l'arrêter.

Vincent et moi-même avions toujours été révolutionnaires dans l'âme. Notre passé nous avait rattrapé. Notre carrière allait en prendre un coup. Mais ce n'est pas cela qui nous motiva le plus.

C'était nos familles. Nous étions tous les deux du même village et ses parents pour qui il s'inquiétait, demeuraient non loin de chez moi.

Prendre le dossier a été simple, le cacher encore plus et la jeep pas un problème. Nous passâmes le poste d'entrée sans être trop inquiétés. Vincent expliqua au chef des sentinelles, que nous allions effectuer une recherche dans le secteur. Les militaires étaient bien trop occupés à comptabiliser les camions et les réfugiés qui entraient dans le camp.

La jeep s'enfonça dans l'obscurité. Nous avions lâché notre poste et nous serions sûrement considérés comme des déserteurs mais si on gardait notre longueur d'avance, on pourrait bien s'en sortir. "


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