Le lendemain matin, Rebecca se présenta devant le portail de la maison des Williams à neuf heures tapantes. Alexia vint l’accueillir, lui confia les clefs de la demeure, et partit en voiture pour son entreprise.
Rebecca se retrouva seule. Profitant de la motivation du nouveau travail, elle se mit aussitôt à la tâche et s’empara de l’aspirateur. Belle marque. Esthétique recherchée. La jeune femme était presque fière de s’atteler avec cet ustensile. Elle n’aurait surement pas l’opportunité d’en manipuler de tels à l’avenir.
Les écouteurs de son baladeur dans les oreilles, émettant Blue Sky Mine de Midnight Oil, la nouvelle employée enleva toutes les traces de poussière, traqua la moindre miette et chassa toutes les salissures qui pouvaient nuire à la beauté du salon. Elle fut cependant surprise de constater que tout était déjà très propre, et elle n’eut pas l’impression d’avoir été très utile à la vue de la pièce après son passage. Les seules impuretés (car il fallait bien parler d’impureté dans ce contexte !) étaient des bouts de chips sous le canapé. Rebecca soupçonna aussitôt la fille des Williams d’en être la responsable.
Elle passa ensuite à la cuisine, et fut encore surprise de la brillance et de la propreté du lieu. Cela en était presque frustrant. Pourquoi appeler une aide ménagère dans un endroit déjà impeccablement entretenu ? Peut-être que la crainte de la réversibilité de cet état avait contraint Alexia à faire appel à une aide.
Elle n’en pensa pas davantage en posant le pied dans la salle de bain. Les toilettes étaient tellement propres et sentaient si bon qu’on aurait dit que le ménage venait d’être fait.
Elle se dirigea vers la porte de la chambre d’Eugénie, appuya sur la poignée, et constata que l’entrée était fermée à clefs. Elle força un peu, mais il n’y avait rien à faire.
Dommage, pensa Rebecca, j’avais espéré avoir plus de chance dans la chambre de la petite…
Elle se rabattit alors sur celle des parents. Le lit était immense, les murs tapissés d’une couleur chaude et une armoire avec un miroir était placée dans un coin. Très classe. La vue du lit lui donna d’étranges frissons.
Elle passa l’aspirateur sur la douce moquette, puis parcourut tous les meubles avec son chiffon en microfibres. Elle nettoya l’armoire et crut apercevoir quelque chose dans le petit espace qui la séparait du mur. Elle s’approcha, mit sa main et saisit une revue. Lorsqu’elle l’inspecta, elle fut choquée d’en comprendre le contenu : sur le papier, se tenaient des hommes nus, maintenant par les hanches des femmes dénudées et les pénétraient par l’anus. Certaines se tenaient à genoux face à leur(s) partenaire(s) et léchaient leurs lèvres trempées de semence pendant que d’autres avalaient deux pénis simultanément. La page suivante montrait une noire subissant l’assaut de deux brutes au crâne rasé par les deux temples. Mais lorsqu’elle vit une photo sur laquelle deux magnifiques blondes se suçaient la langue tout en se touchant, elle eut un haut-le-cœur. Ce n’était pas la nature du cliché qui la stupéfia. C’était le sperme séché qui recouvrait la page…
Gênée et confuse, Rebecca remit le magazine comme elle l’avait trouvé et quitta la pièce en un rien de temps. Il lui restait tout l’étage, et c’en était fini.
Elle n’avait pas remarqué la petite caméra cachée sous un coussin dans la chambre.