Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 21


Publié le 09/02/2010 à 23:22:47 par Ploumi

Nous sommes dimanche midi. Mon estomac commence à miauler, la troupe et moi-même nous rendons donc à la cafétéria, celle où j’avais pris la glace au chocolat devant le gosse souvenez-vous. Je n’aurais pas fait autrement aujourd’hui, je suis affamé, enfin quoique, j’aurais été plus sensible et peut-être clément. Bref, assis entre Stacie et Valentine je ne me retiens pas de faire le morfal sans pour autant aller jusqu’à me faire insulter de porc. A table régnait un silence de mort, mais je sentais que tout le monde était apaisé de savoir Vincent sain et sauf et en bonne compagnie avec Elise. Quant à moi, je me sentais totalement perdu.



Je devrais pourtant être heureux, enfin, me réjouir, j’avais réussi à m’intégrer dans un groupe, une fille va me loger, les histoires malheureuses se terminent finalement biens comme dans les films, pourquoi je me plaindrais ? Je crois que je ne sais pas où je vais, je ne me rends pas compte de ce à quoi ressemble ma vie à l’heure actuelle, un nomade entrain de se bâtir une vie sociale, mais qui ne sait pas dans quel but. Je ne me sens pas plus heureux que devant ma 360 avant, disons que j’ai l’impression d’avoir perdu beaucoup en très peu de temps. Ni parents ni famille pour me loger et m’aimer, voilà le constat que je pouvais faire. Alors, à moi de fonder ma propre famille maintenant, et d’oublier le passé ? Et comment faire quand on n’a jamais approché une fille de sa vie, ce qui signifie que rien que leur faire la bise relève du fantasme et que je suis étranger à toute affection qu’une d’entre elle pourrait éprouver. Et je ne sais pas quel type de fille je recherche, seulement que je vais éviter les rapports d’un soir et les plus bizarres, ainsi que celles pour lesquelles je ressens un dégoût lié à leur physique, enfin bref des thons par excellence pour être clair. C’est ce qu’on appelle une problématique, à l’exception qu’ici elle est existentielle, je crois que j’ai perdu mon identité et que mes raisons de vivre sont maigres.


C’est un lourd examen de conscience que je mène sur ma petite personne, alors que les autres marchent devant moi, mais personne ne me prête attention, enfin c’est ce que je pensais.


Valentine : Allô ? David ?
David : Hein ? Ah, pardon, je euh
Valentine : Tu rêvais non ?
David : Un peu... ils sont où les autres ?
Valentine : Aucune idée, et je m’en fous un peu, ils nous ont laissés.
David : Je m’en suis même pas rendu compte pfff.
Valentine : Bon feignasse, t’as pas des affaires à amener chez moi ?
David, Argh, si, j’avais carrément zappé !
Valentine : Mais une fille ça pense à tout t’inquiète pas.
David : Pas vraiment à tout mais bon...
Valentine : Allez on bouge !
David : Mais attends, j’ai trop de gros trucs à déménager, une télé, un PC, etc ça va être trop lourd !
Valentine : Bah appelle Bertrand, il fait rien cet aprem.


Elle avait décidément réponse à tout, j’en étais presque gêné d’ailleurs. Bertrand me dit qu’il peut venir avec son frère qui a une voiture, ils me prendront le plus encombrant et me le garderont en attendant, putain ils ont intérêt à ne pas égratigner mon LCD sinon ça va gueuler. Bref, après 2 allers-retours, j’emmène le nécessaire pour vivre chez Valentine, il n’y avait évidemment pas ses parents, elle cache mes affaires sous le lit et moi je l’attends tout nu sur le lit... Non fake jeune homme :noel: . Je ne savais vraiment pas comment la remercier, je le lui faisais comprendre mais elle me rétorquait que c’était normal blablabla. Voilà, j’allais vivre chez une fille, il était 18h.


Valentine : Ah mes parents sont là !
David : Merde je fais quoi moi :question:
Valentine : Bah reste ici, ils viennent jamais dans ma chambre, jamais jamais ! Mais évite le bruit...
David : M’okay.


C’est avec tristesse que je découvre l’épave qui lui sert de ... PC ! Putain, 256Mo de RAM, une carte graphique de 32Mo, ouais, je visualise le truc, je suis sûr qu’il ne fait même pas tourner Tetris :( . Bon, demain j’irai m’acheter un PC portable et je vendrai mon PC fixe, comme ça je pourrai bouger avec ça sera bien plus pratique. Et pour le côté jeu tant pis, s’il fait tourner CSS et TF2 ça ira. Enfin il me reste mon iPhone, d’ailleurs je n’ai plus de batterie. Je le mets à charger, l’allume et à ma grande surprise, j’ai deux nouveaux messages, certains s’étonneraient plutôt de ne pas en avoir de toute la journée mais moi c’est différent voyez vous. Le premier est de Vincent :

« Salut mec merci pour tout à l’heure t’es vraiment un super gars, j’te le revaudrai compte sur moi, allez bonne journée et encore merci »


Ça fait plaisir c’est clair, content d’avoir pu être utile au moins une fois dans ma courte vie. Enfin, voyons le deuxième message... C’était Hélène ! La fille du foyer partie vivre à Bayonne, mais qu’est-ce qu’une nana de 19 ans pouvait bien me vouloir :doute: .

« Coucou c’est Hélène, voilà je voulais savoir comment t’allais je pensais que tu me donnerais des nouvelles mais tant pis, réponds quand même stp bisou bisou »


Ah ok, comme si elle avait attendu un message de moi aussi impatiemment, elle avait la belle vie là-bas non ? En colocation avec une cousine avec un cadre de vie de rêve, l’Espagne juste à côté, et des étés chauds, avec des bikinis à chaque m² de la ville, enfin superbe quoi. Je lui réponds alors.

« Salut désolé de pas t’avoir envoyé de messages mais je pensais que tu t’en foutais un peu en fait... voilà sinon ça peut aller, mis à part qu’une copine m’héberge sinon je serais à la rue et que je déprime un peu, voilà et toi bien ? »


La tactique imparable, jouer le dépressif (mais pas trop) pour recevoir du réconfort :bave: . Ça c’est la belle vie. Arf mes narines me chatouillaient, je n’avais quand même pas chopé le rhume, il faisait 20°C dehors l’après-midi à l’ombre. Je me retiens aisément d’éternuer alors que je reçois une réponse (rapide...) de Hélène.

« Prends le train et viens à Bayonne ducon, crève pas sous un pont ! Sinon moi ça va tranquille tkt »


Et les cours alors ? :honte: Si j’avais le bac je me serais accordé cette folie mais là ce n’est pas le cas. Je devais donc refuser ou le prendre avec humour ou ironie, mais avant que je ne puisse répondre elle m’envoie un second message :

«Attends deux jolies nanas seules dans un appart ça se refuse pas :p ! Nan j’déconne mdrr mais on peut t’héberger si t’as besoin! »

OMG... Je... ATCHOUM ! ROFL... Les parents :peur: ... Ah ok j’ai gaffé je crois là, je fais le silence absolu 5 secondes, mais j’entends quelqu’un qui monte, je me cache expressément sous le lit ! Quelqu’un ouvre la porte, je voyais les pantoufles depuis dessous, ce n’était pas Valentine malheureusement, mais son père.


Beauf : *Se racle la gorge* Hem, où il se cache ? Mh ...


Il se déplaçait autour du lit, lentement, et mon cœur battait de plus en plus vite, mais je ne faisais cependant pas le moindre bruit. Mais... Tout à coup il me choppa une jambe et me tira violemment de dessous le lit, tout en m’insultant de je ne sais trop quoi, j’ai simplement cru entendre délinquant, j’étais pris de panique. J’entends Valentine arriver en courant.


Valentine : Mais papa je vais tout t’ex....
Beauf : Non JE NE VEUX RIEN SAVOIR, dégage toi ou j’appelle les flics, allez fous le camp !
David : Monsieur je...
Beauf : CASSE-TOI DE DESSOUS MON TOIT TOI !
David : Je... bien...
Valentine : Mais pap...
VLAN !
David : Eh la touchez pas !
Beauf : Dégage je t’ai dit, et c’est MA fille, je fais ce que je veux...


Il allait me violenter aussi alors je descendis, impuissant, à moitié en larmes devant ce qu’il avait fait à sa propre fille, qui pleurait aussi, et de toute son âme, je ne pouvais pas la consoler cette fois-ci, ni la voir, et au fur et à mesure que j’approchais de la porte d’entrée, le vacarme de ses sanglots s’estompait, je me sentais me déchirer moi-même de l’intérieur. Je franchis la porte, le père gueule quelque chose que je ne distingue pas, mais pas après moi il me semble. Je suis seul maintenant, un éternuement et ma vie se chamboule une fois de plus, tel le coup de vent qui détruit cet immense château de cartes que vous avez passé des heures à ériger. Et Valentine souffre encore plus maintenant, par ma faute, décidément, je vais devoir m’y faire : il ne me reste plus que mes deux yeux pour pleurer, dans une solitude absolue.


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