Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 22


Publié le 14/02/2010 à 20:27:29 par Ploumi

Chapitre 22


Je ne pus me retourner pour regarder en direction de la maison, je ne pouvais pas m’imaginer Valentine pleurer et se faire vivement engueuler par ma faute, j’avais fait une énorme erreur. En fait ce sont mes parents biologiques qui ont fait une énorme erreur en me mettant au monde je crois. C’est le cas de le dire, j’enchaîne boulette sur boulette, et maintenant je suis vraiment à la rue. Je n’irai pas toquer aux portes des autres pour la simple et bonne raison que je ne veux pas déranger la vie familiale de qui que ce soit. Alors ce soir je passerai ma première véritable nuit de SDF, sous un pont sans doute ou je ne sais où. Les rues de Paris ne sont pas vraiment très sûres la nuit, mais bon il était encore tôt, au passage j’éteins mon iPhone pour faire des économies de batterie, j’ignore combien de temps je vais rester à la rue. Je n’avais que mon gros sac, relativement lourd, rempli de fringues, d’affaires de toilettes, de mon chargeur, mes lentilles et mon portefeuille bien sûr. Après j’avais mon sac de cours. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, je pense que je n’irai pas en cours demain, et peut-être plus jamais, je ne pourrai pas faire d’études de toute façon, qui me soutiendra financièrement ? Je ne suis pas capable de me débrouiller tout seul. Voilà, j’aurais dû retrouver mes soit disant parents biologiques, mais pour des raisons qui me sont inconnues, je demeure seul, un vent frais se lève dans la nuit qui commence à susurrer des bruits inquiétants.


Cependant, je marchais droit devant, sans pour autant connaître la direction de mes pas. Je n’avais pas essuyé ma figure humide que les larmes ont parcourue. Je m’engouffrais progressivement dans des quartiers plus sombres et moins fréquentés, tout en traînant mon bagage non sans mal avec moi. Finalement, après deux heures de marche, je me retrouve aux abords du Champ de Mars, c’était du pur hasard je n’avais pris aucune destination particulière. Je m’installais non loin dans de la tour de cuivre, et je trouvais rapidement le sommeil, j’étais pour le moins exténué.


Une nuit plutôt calme et sans interruption, et sans vol aussi, je m’étais bien couché sur mon sac, et visiblement on avait eu plus pitié de moi qu’autre chose. Il fait déjà jour, il est 7h50, autrement dit la sonnerie de mon lycée va retentir dans un quart d’heure. Je vois quelqu’un jeter son journal « Le Parisien » dans la poubelle, je décide alors de le prendre, par simple curiosité.

Page 1 : Le PSG encore et toujours malmené hier en championnat ... ouais bon, je m’en tape complètement du foot. Page 2... Le mafieux Antonio ***** vient d’être libéré sous caution :( . Et à ma grande stupéfaction, il s’agissait de l’homme qui avait voulu me voler dans la rue et à cause de qui j’avais failli me faire tuer. Je reconnais sa tête, c’est bien lui ! Sur le coup mon sang se glace, je prends peur soudainement, et s’il essayait de me retrouver ? Non je pense qu’il a autre chose à faire que de perdre son temps avec moi, mais je l’ai quand même envoyé en prison, alors sait-on jamais. C’est pas comme si j’étais pas déjà assez mal en point, il fallait maintenant que j’angoisse que ce mec me retrouve avec sans doute une meute de gorilles écervelés pour m’atomiser :peur: . Mais après réflexion, Paris c’était immense, je pouvais dormir sur mes deux oreilles, mais sur le trottoir par contre.

J’allume mon iPhone pour voir si on a pensé à moi, pfff 11 messages, incroyable... Des messages d’inquiétude de Vincent, Bertrand, Justine et un numéro d’une fille de la classe à Valentine :

« David c’est Valentine jsuis trop désolée pour hier c’est de ma faute je m’en veux je t’ai abandonné t’as pas dormi dehors si ? J’suis super inquiète je m’en veux trop, on m’a confisqué mon portable réponds sur ce numéro stp, bisous... »


Quelqu’un qui s’inquiète pour moi c’est de pire en pire, ça veut dire que je fais du mal aux gens si je vais mal non ? Je lui réponds que j’avais bel et bien dormi dehors mais que tout allait pour le mieux et que je pétais la forme ! Ah je fais un bel hypocrite là mais qu’importe, je n’étais pas entre la vie et la mort (physiquement parlant parce que psychologiquement...) alors je relativisais. Qu’allais-je faire aujourd’hui ? Ou même qu’allais-je faire de ma vie ? Rester à Paris, et vivre comment ? Je n’avais pas de solutions, alors pourquoi pas partir à l’aventure après tout, loin très loin, dans le 9-3 par exemple... Ou plus sérieusement, à Bayonne tiens, enfin non c’était une mauvaise idée, je ne pouvais pas profiter d’un toit gratuit avec deux filles comme ça. Cela dit ça ferait une bonne échappatoire, mais j’étais inscrit dans un lycée, je devais suivre des cours et passer mon bac. Seulement voilà j’en n’avais plus rien à foutre de mon avenir professionnel et donc bien entendu des cours, pour ne pas faire d’euphémisme. Alors je vais me désinscrire et partir, enfin je pense, je ne sais pas trop ce que je fais mais c’est la meilleure solution je crois. Je vais de ce pas voir le proviseur et lui dire, et je partirai ce soir ou dans la nuit, enfin dès que je pourrai tout du moins.


J’ai retrouvé mon chemin non sans mal et je suis arrivé devant le lycée aux alentours de 11h, cependant j’avais une faim éléphantesque, je m’arrête donc à la cafétéria pour manger un morceau, et un gros morceau même. Une fois rassasié et après avoir fait mon petit rôt, je décide alors d’aller voir le proviseur. Je ne craignais pas d’être vu par les autres qui allaient au self à 12h et l’accès au bureau ne coupait pas par la cour ou les couloirs donc pas de stress. Lorsque j’arrive devant la porte, j’eus comme un micro arrêt cardiaque, ce que j’allais faire allait sans doute encore changer le cours de mon existence, mais qu’importe ça ne pouvait être pire désormais.


Provi : Entrez.
Moi : Oui bonjour excusez-moi, je dois vous parler de quelque chose d’important.
Provi : Assis-toi je t’écoute. Ton nom, ta classe ?
Moi : David *****, en 1ère ES euh, chaud j’ai oublié :( .
Provi : Eh bien, ça commence fort !
Moi : Justement, je venais vous dire que je me désinscrivais du lycée.
Provi : Pardon ? Euh, pour quel motif ? Et tu ne décides pas de ça ce sont tes...
Moi : Je n’ai ni parents ni responsable légal en fait.
Provi : Impossible !
Moi : Mon père adoptif est décédé, ma mère adoptive est en taule, mes parents biologiques sont inexistants, donc je ne connais pas de famille si ce n’est la famille adoptive mais je ne les aime pas, eux non plus, et osef royalement. J’ai été viré de mon foyer d’hébergement et personne ne peut m’héberger sans que je foute le bordel dans la famille involontairement, m’okay ?
Provi : Ola ola, calme-toi ! Je vais vérifier ça sur mon ordinateur. Alors David ... Mh, ça m’a l’air plutôt vrai, mis à part le coup des parents adoptifs.
Moi : Disons que personne n’a connaissance de l’existence de mes vrais parents qui m’ont abandonné dès le moment où je suis né.
Provi : Mais tu pourrais...
Moi : Je n’ai plus très envie de les retrouver pour x raisons.
Provi : Bien...
Moi : Donc je suis mon propre responsable.
Provi : Mais ce lycée t’aidera et te fournira tout ce dont tu as besoin si tu le demandes, tu pourras y vivre la semaine et le week-end...
Moi : Mais ça m’enlève trop de libertés l’internat et tout ça, et je ne veux pas aller en cours.
Provi : Tu ne vas quand même pas aller vivre dans la rue ?
Moi : Non en colocation chez des ami(e)s.
Provi : Bien, je vois que tu tiens fermement ta position. Cependant la démarche est longue je te demanderai de repasser dans quelques jours.
Moi : Désolé mais je pars ce soir.
Provi : Ah non tu ne ...
Moi : Merci beaucoup, au revoir.


Ça y est, c’est fait, je suis seul mais libre, je peux partir où je veux, quand je veux et avec qui je v... Merde les gens là devant l’entrée du lycée, il y a Valentine !

Valentine : David ? Daviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !
Moi : J’suis désolé m’en veux surtout pas je ...

Elle me saute dessus et me serre fort dans ses bras :( .

Valentine : Tu vas bien, ouf, tu m’as foutu une de ces peur, désolé si mon père est vraiment un gros con qu’a rien compris à la vie, c’est tout le temps comme ça !
Moi : Euh non non c’est rien... mais il te bat ?
Valentine : Bah euh...
Moi : Et ce bleu que t’as là au niveau de l’épaule, tu le caches bien mais tu vas pas inventer une histoire bidesque... il te bat !
Valentine : Il est violent mais c’est comme ça.
Moi : Non, faut aller le dénoncer, et vite.
Valentine : Mais je ...
Moi : Tu quoi ?
Valentine : Laisse c’est pas ton problème !
Moi : Rien à foutre, je vais au commissariat.
Valentine : David !


Je pars donc avec mes sacs en direction du commissariat, épris d’une rage soudaine, mais j’avais envie de me venger quelque part et je sais que plus tard Valentine me remerciera. Il n’a pas le droit de battre sa fille, une si jolie fille, et de toute façon, je m’en fous, je n’ai strictement rien à perdre. J’arrive rapidement à destination et elle ne m’a pas suivi.


Commentaires