Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Tout blanc tout noir


Par : Ploumi
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 20


Publié le 06/02/2010 à 22:17:58 par Ploumi

Chapitre 20


Moi : V... Va... Valentine ?
Valentine : Mh ?
Moi : Tu pleures ?
Valentine : Oui... David mais, tu m’espionnais ?
Moi : Non non je faisais un tour c’est le hasard !
Valentine : *Essuie la morve* :( Ok...
Moi : Euh, je peux te demander pourquoi tu pleurais ?
Valentine : Ben tu viens de le faire là.
Moi : Désolé ça me regarde pas mais ça m’a fendu le cœur en fait et...
Valentine : C’est mignon tout plein ! Non mais voilà, en fait, je ... heum, le dis à personne mais, puisque t’es là et que tu le sauras ben, je suis stérile.
Moi : Ah, désolé, euh, oh, euh, tu l’as appris quand ?
Valentine : Il y a plusieurs mois, mais mon mec lui il vient de l’apprendre et mes parents aussi et ils ont été désagréables avec moi après au lieu de me soutenir !
Moi : Ah je vois mais...
Valentine : Et Stacie et Laurie me voient mal maintenant, y a que Juju qui me soutient !
Moi : :-( Je suis désolé. C’est qui Stacie ?
Valentine : Bah tu devrais savoir vu ce que t’as fait hier hem...
Moi : Hein ? J’ai fait quoi ?
Valentine : Euh, t’as un peu essayé de te la faire alors que Bertrand qui était sobre ben... il essayait aussi et elle rigolait trop de toi ! Et nous aussi d’ailleurs.
Moi : Ah, et quoi d’autre ?
Valentine : Bah elle t’a embrassé elle m’a dit qu’elle aurait bien continué mais tu puais l’alcool !
Moi : OMG owned, sans alcool j’aurais été un looser de toute façon.
Valentine : Mais nan ne dis pas ça !
Moi : Mais c’est un peu vrai en fait désolé de te le dire mais je suis un looser.
Valentine : T’es de ceux qui croient qu’il faut forcément être un super BG avec des abdos, avoir une super classe etc pour avoir une meuf ?
Moi : Moi j’ai tout le contraire en tout cas :rire: .
Valentine : Je te connais mal mais je dirais que tu te sous-estimes.
Moi : Peut-être, mais on s’en fout, revenons-en à toi, tu dois te faire accepter par les autres, ils ne peuvent pas te rejeter comme ça.
Valentine : Bah si la preuve !
Moi : Bah...
Valentine : Mes parents de toute façon, la seule chose qui les intéresse c’est que je rentre dans une prépa réputée pour faire une grande école de commerce dans le privé après, le reste ils s’en foutent, ils me donnent juste pas mal de sous mais pas d’affection, il n’y a pas non plus d’ambiance de famille, rien, c’est chiant, c’est triste...
Moi : C’est mais ils t’aiment quand même tu sais ?
Valentine : Mouais, mais ils ne me le montrent pas, ou alors tu te trompes.


Elle ne pleurait plus, elle semblait rassurée que je sois présent avec elle, elle ne se sentait plus seule et qu’est-ce que je m’en foutais qu’elle soit stérile moi, jamais je ne la toucherai alors qu’importe. On a donc continué à parler de tout et de rien, de ses parents, du fait qu’elle soit rejetée et qu’elle n’osait pas en parler à Elise elle-même mais qu’elle l’apprendra par les autres etc. Bref elle était stressée, perdue, déboussolée, et par dessus tout semblait vraiment malheureuse.

Valentine : Mon mec sortait avec moi juste pour le cul, il m’a largué parce que tout le monde allait savoir que j’étais stérile et qu’il couchait avec une stérile.
Moi : Le con... Il s’est sacrément foutu de toi !
Valentine : J’ai perdu le peu d’estime qu’il me restait de mes parents, plusieurs amies et mon mec, en une soirée, t’imagines ?
Moi : VDM comme moi un peu. Je me suis fait virer du foyer ce soir, demain je dors à la rue, génial non ?
Valentine : Pas trop non, t’as pas de solutions ?
Moi : Non, les autres foyers d’hébergement ne me prendront visiblement pas, et le centre social où on m’avait proposé de dormir je ne peux y retourner que si je suis en état d’urgence, et à mon avis ils me prendront pas.
Valentine : Demande à être interne au lycée, tu peux y être le week-end je crois en payant plus.
Moi : Ah ? Mais, ça enlève trop de libertés aussi l’internat !
Valentine : Oui c’est vrai, mais si c’est la seule solution il le faut !
Moi : Non tant pis, pas envie.
Valentine : David, tu vas pas dormir sous un pont quand même...
Moi : Je sais, mais pfff :-( J’ai besoin de liberté, de pouvoir sortir quand je veux, quel que soit l’endroit, l’heure, et les personnes qui m’accompagnent...
Valentine : Je comprends, t’avais flashé sur Elise non ?
Moi : Bah, elle est jolie mais bon, ça ne fait pas tout.
Valentine : Tu sais que...
Moi : Vincent l’a chopée, oui oui.
Valentine : Mais elle voulait depuis un certain temps aussi, c’pas une histoire d’un soir.
Moi : Ah...
Valentine : T’étais déchaîné hier ! D’ailleurs j’ai un numéro pour toi !
Moi : Ah, Stacie ?
Valentine : Nan.
Moi : Bah...
Valentine : Une fille que t’as dragué hier, elle voulait ton numéro alors elle m’a filé le sien, tu le veux ?
Moi : Mais je m’en souviens pas OMG, elle est comment ?
Valentine : Bah, un peu allumeuse mais bon...
Moi : Mouais, non bah tant pis, en plus j’étais bourré alors.
Valentine : Bon, tu voudras dormir chez moi ?
Moi : Hein ?
Valentine : J’vais pas te laisser à la rue quand même.
Moi : Mais tu me connais à peine, et puis tes parents et...
Valentine : Mes parents ? Ils partent le matin au boulot avant que je me lève, donc ils se couchent très tôt, genre 19h30-20h pour se lever vers 4h par là.
Moi : Ah ok, chaud, mais j’peux pas me permettre tu sais...
Valentine : Je vais pas te violer !
Moi : Non c’est moi qui... Je sais !
Valentine : Tu dis oui ?
Moi : Bah... Temporairement jusqu’à ce que je trouve autre chose alors.


Aucune pensée perverse ne me traversait cependant l’esprit. J’étais sobre et conscient, je pouvais m’en faire une amie, mais je ne voulais pas m’engager trop tôt dans une relation qui serait vouée à l’échec. Et puis, je n’avais pas trop le choix à vrai dire. Elle est rentrée dormir et m’a déposé un léger baiser sur la joue, ça fait quand même rêver une fille en or comme elle, qu’on soit puceau ou pas, asocial ou yeslife, on ne peut voir Valentine que comme une perle, il n’y a rien à redire là-dessus. Je rentrais au foyer pour ma dernière nuit, pensif, j’étais bien loin du monde réel quand je m’accordais du temps pour réfléchir et rêver un peu malgré ma vie plutôt démoralisante. Je décollais du bitume parisien pour aller voguer parmi les étoiles, avant de ré-atterrir brusquement en voyant un avenir bienheureux se dissoudre. Sans voir le temps ni les différentes rues passer, j’arrive au foyer vers 1h du matin, je trouve le sommeil rapidement cette fois-ci, allez savoir : elle a peut-être un effet de bienêtre sur moi.


L’aube me réveille, une pâle lumière avait traversé les fentes de mes volets pour percuter mes paupières encore fermées. Il était 9h45, j’avais passé une nuit on ne peut plus banale après un samedi pourtant très terne, que j’aimerais rapidement oublier. Ma vie aussi sombre que l’or noir reprenait donc son cours en cette matinée, avec notamment toute une ribambelle de messages sur mon iPhone :

Valentine, 8h10 :

« Coucou, je voulais te confirmer pour ce soir, je regrette pas de t’avoir rencontré et ça me fera très plaisir de t’aider et je serai moins seule on pourra blablater ! Voilà bisous bisous ! »

Valentine, 9h23 :

« David, c’est Vincent, sa mère elle est ... enfin son père l’a battue, et elle s’est suicidée après, elle a appelé la police avant, il est au commissariat, mais Vincent veut faire une connerie, rapplique ton gros cul chez lui! »


Ah non ! Pas lui putain, le mec qui m’a permis de commencer ma socialisation, sa mère qui se suicide... et mon père, mais c’est la saison ou quoi ? Je croyais que la fête des morts c’est le 1er novembre moi, mais c’est vraiment bidesque la vie en fait, ça se trouve demain je me ferai renverser par un Airbus dans un parc d’attraction pour moines bouddhistes, qui sait. Bref, je me suis préparé en 4ème vitesse et je suis sorti. J’arrive rapidement chez lui, et on me raconte que ça s’est déroulé dans la nuit, mais plutôt que d’être entouré de monde et assisté psychologiquement, il s’est enfermé chez lui avec un couteau dans les mains, on dirait carrément un film hollywoodien là ... Mh, bref, je propose d’appeler les flics, mais apparemment il aurait menacé de passer à l’acte si on le faisait. Alors il fallait jouer la prudence dans ces cas là. Essayer de lui parler, de le rassurer, le consoler... Elise arriva alors à son tour, affolée et déjà à moitié entrain de pleurer. Elle passe devant moi comme si je n’étais même pas là, enfin remarquez c’est plutôt normal.

Elise : Vincent, mon chéri, arrête fais pas ça mon homme je t’en supplie !!! Sors mon amour !
Vincent : J’suis désolé, j’en ai marre, mon salop de père l’a tué, c’est à cause de lui ! Et moi je suis seul maintenant, du jour au lendemain !

Au passage, ça m’a rappelé mon histoire à moi, pas si ancienne que ça.

Elise : Mais je suis là moi, je t’attends depuis longtemps tu vas pas me laisser, je t’aime ! Et y a tous tes amis, on est là pour toi on te laissera jamais tomber tu sais !
Justine : Vincent, s’il te plaît, tu ferais souffrir énormément de monde s’il t’arrivait quelque chose...

Elles insistèrent, durant plusieurs minutes, toutes les 2, accompagnées de Bertrand et Bastien un des mecs d’hier, ainsi que de Stacie. Ils rabâchaient toujours la même chose mais avec cran, envie, et douleur à la fois pour lui. Puis Elise fondit en larmes, dans les bras de Valentine qui me lança un regard de grand désespoir...

Moi : Vincent... tu sais, t’es un mec incroyable, j’étais sur le point de faire une énorme connerie et tu m’as fait revivre avec tes blagues à la con, en me proposant de sortir et en me faisant passer une super soirée. Et t’as tes amis qui sont là pour toi et une fille merveilleuse qui t’aime, nous laisse pas s’il te plaît...

Il y eut un blanc. D’une grosse quinzaine de secondes je pense. On entendait simplement Elise sangloter et je voyais Bertrand fermer les yeux, plein d’espoir. Et la porte s’ouvrit, Vincent sortit et se mit à pleurer lui aussi dans les bras de sa copine. Tout est bien qui finit bien, une scène d’émotion qui encore une fois ne m’a pas fait pleurer, mais je sais que je ne suis pas sans cœur, j’ai réellement eu peur et j’ai mal pour lui. On décide alors d’aller faire un tour tous ensemble, Vincent et Elise se détachent de nous peu de temps après notre départ, Vincent me fait un sourire, je le prends comme un « merci ». C’en était sans doute un. Et puis, nous nous mîmes (ah ouais...) en marche, en direction du parc près de notre Lycée.

Valentine : David, merci.
David : Mh :question:
Valentine : C’est toi qui a parlé avant qu’il sorte !
David : Mais il est pas sorti pour moi.
Bertrand : Non vieux, pour nous. C’est ça les amis, et on a beau te connaître que depuis quelques jours, t’as déjà grimpé dans notre estime, t’es un mec en or.
David : Merci, mais bon je suis un mec normal tu sais.
Valentine : Un mec normal qui a un cœur en or quand même.
David : Mais je...
Valentine : Allez, chut, j’ai raison t’as tort, dit-elle en me souriant...


C’était ça, se sentir apprécié ? Je ne parle encore d’être aimé, c’est bien trop tôt, mais, j’avais l’impression de ne plus être seul, de me sentir concerné par tout ce qui se passait, et de ne pas être une poussière parmi les autres. Après tout, c’est ce que je voulais, je crois...


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