En route vers un domicile qui m’est inconnu, je profite des dernières douceurs de l’été, Catherine Laborde a bien dit qu’il s’agissait des dernières ce week-end sans doute. Déjà ? Après on ne verrait plus les filles habillées légèrement, on aurait froid et il pleuvrait incessamment, tout ça pour me faire crier. Les deux énergumènes paraissaient décontractés, moi un peu moins même si j’essayais de prendre part aux délires inhumains et grotesques de Vincent. Les passants nous regardaient comme des vrais demeurés, une sorte de singes qui essayaient de se socialiser dans une jungle urbaine, ou je ne sais trop quoi. Bref, on avait l’air cons pour résumer la situation.

Bertrand : Si tu commences comme ça, ce soir tu vas encore essayer d’escalader les lampadaires Vincent...
Vincent : Je resterai sobre.
Bertrand : Toi sobre ? Attends, la dernière fois que t’étais sobre, c’était au nouvel an chez toi quand on avait 12 ans, et depuis l’alcool est devenu ton meilleur ami !
Vincent : Ouais bon, pas faux.
Moi : CANCER DU FOIE JEUNE HOMME.
Vincent : Mais non c’est des conneries ça, je crèverai en 2100.
Moi : Hein ?
Vincent : Pour connaître les voitures volantes, les tours de 10km, la Xbox 18540, les robots tailleurs de p....
Moi : Aucun robot ne voudra d’un sac d’os idiot . Et puis ça se fera avant 2100 tout ça.
Bertrand : Fake, Ben Laden est pas mort !
Vincent : Et ? Ouais, bon taggle, on arrive.


La pression était redescendue un instant, jusqu’à que Vincent toque à la porte. A mon grand étonnement on n’était plus vraiment dans le centre ville, c’était une maison et non pas des appartements, ça avait l’air assez récent, relativement grand, et la Mercedes devant le garage confirmait ce que je pensais : bourges spotted. Ouais bah je vais en profiter osef je n’ai aucun préjugés, de toute façon on va aller bouffer au resto, ou à une cafétéria/pizzeria ou je ne sais trop où. Et après, en boîte ! La porte s’ouvre, une jolie jeune puc... fille nous salue chaleureusement en nous faisant la bise, Vincent me présente, il pense à tout ce mec, c’est sympa de sa part. A l’intérieur, il y avait 3 autres filles entrain de lire le journal économique sur les canapés en cuir... ou entrain de chanter du Green Day comme des casseroles dans la chambre à Valentine. Quel joli prénom dites donc, et pas très commun en plus, « j’aime » (mais IRL, pas sur facebook là). On entre donc, c’est classe à l’intérieur, très clean, ses parents ont effectivement de l’argent, même leur Full HD owned le mien, il faisait bien 140cm le bidule, un vrai monstre ! Et puis le home cinéma, le grand aquarium, le salon bel et bien en cuir, j’étais réellement scotché, moi qui vivait misérablement, enfin non, modestement je veux dire, je m’en contentais très bien et je vivais sans remords, mais il faut avouer que vivre dans un tel luxe ne me déplairait pas. Par contre je veux la TV dans ma chambre, et avec la 360, ils n’ont qu’un lecteur Blu-ray visiblement. Bref, réflexions de geek encore, je ne suis pas prêt de perdre cette habitude j’en suis convaincu. Les 3 autres filles arrivent pour nous dire bonjour également, aucun canon mais soyons francs : elles étaient absolument ravissantes. Très bien habillées, divinement parfumées, coiffées et maquillées comme des reines de bal, c’était un peu l’extase. Et je respectais ces jolies filles, je n’eus pas le fameux réflexe : KOM T BONNE É PAUPAUL DRESSE TOI ! Non, là c’était un vrai spectacle.


Valentine : Alors voilà, elle c’est Stacie, puis Justine (celle que je connaissais dans ma classe) et Laurie (pareillement).
Vincent : Ouah, mais vous n’aviez pas besoin de vous faire aussi belles pour me conquérir vous savez ?
Justine : Ahaha, très drôle Vincent, mais c’est gentil.
Moi : On croirait rêver quand même, on va à un bal c’est ça ?
Stacie : Roh t’as jamais vu une fille sortir toi ? On veut plaire c’est tout =) .
Moi : Mais quand même vous avez sorti le grand jeu là !
Laurie : Toi aussi au fait ;
Bertrand :
Moi : Rage ?


DRIIIINNNG DRIIIINNNG


Valentine : Oui, vas-y entre Elise !
Elise : Ouuuh merci, désolé, j’ai dû fuir mes connards de parents encore pfff.
Valentine : Rooh, allez pas grave, viens là On va s’éclater ce soir !
Elise : Ouais, mais je pourrai dormir chez toi ?
Valentine : Mais ouiiii t’en fais pas.
Elise : Merci je t’aime! Salut tout le monde, coucou les mecs. Tiens j’te connais pas toi, t’es qui ?
Moi : David ...
Elise : Ah, t’es nouveau ?
Moi : Oui...
Elise : Et timide en plus ^^ alala, allez, bande de gros tas, on y va ?
Vincent : Toujours aussi conne toi, grosse truie !
Stacie + Justine + Laurie + Bertrand :
Valentine : Allez, on se casse !


C’est parti, nous étions 8 ainsi, 5 filles et 3 BG, enfin 3 hommes costauds, ou 3 ados normaux, enfin je ne sais trop. Valentine et Elise était plus à l’arrière avec moi, alors que les autres déliraient comme des chameaux dégénérés juste devant.

Elise : Alors t’es dans la classe aux 2 abrutis là ?
Moi : Ouep.
Elise : Mais t’habites à Paris depuis longtemps ?
Moi : Ouais j’y suis né .
Elise : Okééééééé.
Valentine : Mais t’habites où ?
Moi : Euh... enfin, voilà.
Elise : Quoi ? Un HLM ? T’as honte ?
Moi : Non non pas un HLM !
Valentine : Bah dis nous on va pas te violer tu sais !
Moi : Ben, un foyer d’hébergement...
Valentine : Ah, t’habites pas chez tes parents ?
Moi : Ben j’en ai pas vraiment en fait, c’est mes parents adoptifs et...

Blablablabla, je leur ai tout raconté, j’étais lancé alors pourquoi tout garder pour moi, après tout je n’avais pas à avoir honte, ce n’était pas de ma faute si j’étais orphelin. Valentine était très attentive, tandis qu’Elise semblait... attentive aussi mais, pensive, touchée également je crois.

Elise : Ouais un peu comme moi.
Moi : T’es adoptée ?
Elise : Oui je le suis depuis la naissance en fait, mes parents m’auraient abandonnée.
Moi : Et pourquoi ?
Elise : Je les ai jamais vus, j’en sais rien !
Moi : Pareil pour moi, je les ai cherchés avant la rentrée, à la maternité, mais rien.


Valentine passa une main dans le dos d’Elise, je n’avais pas remarqué mais elle avait la larme à l’œil. Visiblement ses parents ne sont pas très faciles à supporter, surtout que ce ne sont pas ses parents biologiques. Ça me fait tout bizarre de rencontrer quelqu’un qui a une histoire similaire à la mienne, ça m’émeut même, mais je ne vais pleurer pour autant, bien que j’aie mal pour elle la pauvre.


Valentine : Allez ma chérie, ça va aller...
Moi : Excuse, je voulais pas te rendre triste.
Elise : Bah, c’est pas ta faute, on ne choisit pas qui l’on est ni avec qui on grandit, jusqu’à être adulte.
Moi : C’est vrai...
Vincent : Eh le redoublant, pas vrai qu’en maths tu déchires tout ?
Moi : Bah j’ai fait S ...
Vincent : Tu vois, il est plus fort que toi Stacie, ahaaaaaaaaaaa.
Elise : Ah t’as redoublé ? Moi aussi, la 4ème, j’ai fait la conne.
Valentine : Et moi la 3ème, pfff.
Moi : Chaud l’équipe de bras cassés quand même.

Allez, on arrive devant un McDo, au moins, c’est original !