Note de la fic : :noel: :noel:

La jeune séductrice


Par : maKharena
Genre : Sayks, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 8


Publié le 30/08/2016 à 17:59:55 par maKharena

Je n'étais pas sûre de comprendre ce que cet appel signifiait. Jérémy voulait me voir... Pourquoi ? Avait-il des maladies et il souhaitait s'excuser d'avance ? M'avait-il trouvée bonne au lit au point de vouloir retenter l'expérience ? Pensait-il que j'avais abusé de lui alors qu'il était bourré et voulait-il se venger ? Je n'en savais rien, aussi posai-je la question à mon interlocutrice.

-"Pourquoi ?
-Il me l'a pas dit. Il m'a juste demandé de dire à l'amie que j'avais amenée avec moi de venir le voir devant son immeuble vers dix-neuf heure.
-Tu viendras toi ?
-Euh... Non, pourquoi ? C'est juste toi et lui.
-Mais si il me veut du mal, ou juste si je me perds ou que je me fait attaquer ?
-Non. T'es une grande fille Léa, t'as seize ans. Hier t'as baisé un mec, la preuve que t'es pas obligée d'être coincée et timide en permanence. Moi je te dis vas-y et vas-y seule. Jérémy est un mec bien, il te fera rien, c'est juste pour parler.
-J'y vais comment ? Je remet la même tenue ?
-Écoute ma chérie, je viens de rentrer chez moi, je suis dans la salle de bain et je rêve juste de prendre une douche, alors s'il te plait, pour une fois, débrouille-toi."

En coupant la conversation, Gwen me laissait seule dans ma chambre, nue et encore plus perdue qu'avant d'arriver. Je ne savais même pas si j'allais vraiment retourner chez Jeremy ou si j'allais préférer me terrer chez moi.
Lentement, je me levais et partis me regarder dans le miroir de ma chambre. Ma longue chevelure brune était encore complètement en bataille, sous mes petits yeux bleus, d'énormes cernes me donnaient l'air d'une zombie et mes lèvres démaquillées paraissaient prêtes à s'affaisser à tout moment.
Délicatement, je laisser glisser mes mains le long de mon corps pour sentir les deux légères bosses que formaient mes seins. À ce niveau là, j'étais fournie convenablement, pas autant que Gwen mais plus que la plupart des filles de mon âge.

Sauf que ça n'était pas l'important.

Voulais-je vraiment rester cette gamine au regard triste, seule, qui ne sort qu'avec une seule de ses deux amies puisque l'autre préfère passer son temps enfermée. Incapable de se trouver un mec et qui a peur de marcher dans sa propre ville la nuit ?
Non.
Reprenant mon courage, j'ouvrais grand mon placard et y dénichais un short ainsi qu'un crop-top que je lançais sur mon lit, puis je changeai d'avis. Je n'avais pas besoin de ça, j'allais m'habiller normalement. Tout de suite après, je quittai la chambre avec un jean noir, un top bleuté et des sous-vêtements dans les bras. Ma mère cria un bon coup mais je n'y fis pas attention et je pénétrai dans la salle de bain.
Là, sous le jet de la douche, je pensais à Gwendoline, elle devait probablement être en train de s'exciter avec les différents jets, c'était une évidence. Mais après tout, n'avais-je pas fait la même choses quelques minutes auparavant ? Cette soirée était réellement en train de me changer.

Propre et habillée, je sortis de la salle de bain pour entendre mon père crier mon nom dans le salon. D'abord prise d'un sursaut, je sentis l'angoisse monter en moi. Si ma mère ne me faisait pas peur dans son état de loque humaine, mon père était plutôt du genre violent, surtout quand il était ivre, ce qui paraissait être le cas.

-"Viens ici tout de suite." M'ordonna-t-il.

Traînant des pieds, je rejoignis la salle commune où, à côté du cadavre avachi sur le canapé, mon paternel me toisait du regard. Titubant presque sous l'effet de l'alcool, son regard profond paraissait me jugeait violemment. Il n'avait toujours pas ôté sa veste et sa tignasse maronasse lui tombait devant les yeux.

-"C'est vrai ce que me raconte ta mère ?
-Je suis désolée," commençais-je par bégayer. "J'étais un peu énervée, je le pensais pas."

On aurait pu appeler ça de la lâcheté, on aurait pu trouver ça pitoyable, mais lutter face à cette montagne était stupide, alors mieux valait avouer ses fautes et faire la petite fille gentille.

-"Tu sais ce qu'est le respect ? Tu sais qu'on ne parle pas comme ça à sa mère ? Tu crois qu'on te paye tout ça pour que tu nous insulte ensuite, sale merdeuse ?"

J'étais tentée de demander "tout ça quoi ?" Mais je me ravisais immédiatement.

-"Déjà que tu fais pitié en classe, on se contentait d'avoir une fille silencieuse et calme, respectueuse de l'autorité, mais si tu te transforme en le même genre de salope que ton amie, ça ne va pas le faire.
-Je sais, je suis désolée.
-Sortir en soirée en tenue de pute pour aller te faire fourrer par tes petits copains les arabe, ça te fait plaisir ? Tu trouves ça gratifiant ? Tu te sens mieux quand tout le quartier s'est vidé en toi ? C'est ça ce que tu veux ?
-Mais je n'ai pas...
-Laisse moi parler, on ne réponds pas à son père. Je ne veux pas d'une pute pour fille, alors tu vas te reperdre en main. À partir de maintenant, le forfait de téléphone et les vêtements, ce sera uniquement si ta moyenne dépasse quatorze.
-Quoi ? Mais t'es pas sérieux ?"

Je me sentais rougir de rage, ce monstre en face de moi venait de franchir toutes les limites. J'étais au bord de la crise de nerf et il dut le voir puisque j'aperçu un sourire sur son visage.

-"Mais si ma grande. Maintenant vas dans ta chambre, retourne travailler.
-C'est toi qui me dit ça ? Comment vous pouvez m'obliger à bosser alors que vous êtes deux putains de chômeurs qui grattent les allocs pour vous payer à boire ?
-Là c'en est trop ! Tu l'auras voulu !"

La baffe partit avec une violence phénoménale et, la seconde qui suivit, j'étais étalée de tout mon long sur le sol, la joue en feu et mon mal de tête reprenant avec force. Comme une infirme, je me relevais lentement puis je courus me réfugier dans ma chambre sous les rires sadiques de mon père.

Là, ça ne faisait aucun doute, j'étais privée de sortie.
C'était une raison parfaite pour aller voir Jérémy.

Immédiatement, j'enfilais une paire de chaussure et, sachant que mon père viendrait rapidement verrouiller la fenêtre, je me dépêchais de l'ouvrir pour sortir sur le balcon minuscule qui faisait le tour de l'immeuble. Là, le linge sale de la maison séchait, en tout cas celui de mes parents puisque le miens dormait encore dans ma chambre.
Avec une agilité toute à fait relative, je passais la rambarde de notre terrasse pour passer sur celle des voisins. Depuis mon point de vue, j'apercevais les quelques tours qui bouchaient le paysage, toutes aussi laides et sombre que la mienne.
Quand j'eu fait la moitié du tour de l'immeuble, je me mis à toquer frénétiquement à la fenêtre des Kirier. En à peine deux secondes, la femme de la maison vint m'ouvrir avec une mine attendrie et étonnée.

-"Léa ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Mon père m'a encore frappée." Expliquai-je en montrant ma joue encore rouge. "Je vais aller me trouver une famille de gens normaux.
-Tu veux rester ici ? Ma porte te sera toujours ouverte et la petite adore jouer avec toi.
-Ce serait avec plaisir, mais j'ai déjà prévenu une amie que je viendrais chez elle. Simplement que comme je suis privée de sortie, j'ai préféré partir par chez vous. Désolée.
-Il n'y a pas de problème. Oh ma pauvre enfant. Viens, je vais t'ouvrir la porte."

Les Kirier étaient une famille avec qui j'étais très proche. La mère avait perdu son mari et, lorsqu'elle travaillait encore, c'était moi qui m'occupais de leur enfant : Lila. J'avais fait ça gratuitement pendant presque une année entière, jusqu'à ce que la pauvre femme ne se fasse virer et soit en mesure de garder la petite fille. Depuis, c'était chez elles que je trouvais des alliées dans l'immeuble.
Comme promis, la mère m'ouvrit la porte et me permit de descendre dans la rue où le soleil était encore haut. J'avais rendez-vous dans plusieurs heures et Gwen m'avait clairement fait comprendre qu'elle avait besoin d'être seule. Je n'avais plus le choix, j'allais devoir squatter chez Julie...


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