Note de la fic : :noel: :noel:

La jeune séductrice


Par : maKharena
Genre : Sayks, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 13


Publié le 30/08/2016 à 18:04:42 par maKharena

Le vendredi matin démarrait par un cours d'éducation sportive et en mai, il s'agissait d'athlétisme. En bref, trente idiots couraient sur une piste, dégoulinants de sueur malgré le temps frisquet du printemps.
Comme la plupart des filles, je n'avais pas la détermination nécessaire pour courir pendant toute la durée de la séance. De toutes manières, mon corps m'avait nettement fait comprendre qu'il refusait d'accélérer. Par groupe de cinq, nous marchions lentement en discutant et en observant les garçons qui se croyaient supérieurs parce qu'ils fonçaient sur la piste.
Gwen faisait partie des rares filles qui continuaient à courir, être sportive attirait l'attention des mecs et lui permettait de garder un corps parfait. C'était aussi un bon moyen de se dandiner et de faire rebondir sa poitrine à chaque enjambée, pour le plus grand plaisir des hommes en présence...

À côté de nous, sur les terrains de basket, j'eu la surprise de reconnaître la fille qui m'avait droguée à la soirée de Jérémy. Plusieurs jours s'étaient écoulés mais elle portait encore les marques de sa violence; la culpabilité m'envahit d'un coup.
Puisque le professeur paraissait plus occupé à discuter sur son portable qu'à nous surveiller, je décidai de rejoindre la jeune fille pour mettre les choses au clair. Elle était avec son groupe d'amies mais, en me reconnaissant, elle vint immédiatement vers moi et nous nous plaçâmes un peu à l'écart.

-T'as un problème ? commença-t-elle par me reprocher. Tu vas encore demander à ton prince de me péter la gueule ?
-Mais non ! Je suis désolée, c'était ma faute et... J'ai vraiment merdé. Bref, même si t'avais pas à faire ce que t'as fait, je crois que c'est moi qui a commencé donc je suis désolée.

Elle parut étonnée l'espace d'un instant, puis elle acquiesça comme si ça n'avait aucune importance avant de repartir. Je l'en empêchai en la prenant par le bras et en la ramenant vers moi : elle avait réussi à me mettre en colère.

-Je m'excuse après que tu m'ai droguée et tu t'en fou ? T'es pas bien dans ta tête ou quoi ?
-À cause de toi, j'ai le visage à moitié détruit, je vois pas de raisons de m'excuser. J'ai déjà donné.
-Mais t'es vraiment une pétasse ! Tu sais quoi ? J'aurais bien aimé que ton mec ait accepté mes avances, au moins il se serait trouvé une vraie meuf.
-Redis ça pour voir, madame je-chauffe-tout-ce-qui-bouge.

C'en était trop. D'un coup, je m'étais jetée sur elle et déjà mes dents s'enfonçaient dans sa peau. La jeune fille lâcha un hurlement, puis riposta en me griffant dans le dos. Ses ongles lacérèrent ma chair et, à mon tour, je criai sous le coup de la douleur.
Animée d'un rage nouvelle, je plaquai mon adversaire au sol et commençai à enfoncer mes ongles dans ses bras, aux endroits où on pouvait voir les veines. En guise de contre-attaque, elle me cracha au visage et, dans la seconde qui suivit, ses mâchoires se refermèrent sur mon nez.
La douleur se réveilla en une intense explosion qui me fit hurler comme je n'avais jamais hurlé. Tout mon corps s'était raidi et je sentais le sang couler jusque dans ma bouche. Loin de me donner envie d'arrêter, cette souffrance me motiva à l'agresser de plus belle.
En un instant, je lui mordis la lèvre inférieur, projetai mon genou dans son entrejambe et enfonçai mes ongles dans son cou. Les trois attaques simultanées provoquèrent un cri strident et un sourire se dessina sur mon visage.
J'attrapai une mèche de cheveux pour commencer à la tirer quand les bras du professeur se refermèrent sur moi pour m'empêcher d'aller plus loin. Il me tira en arrière de plusieurs mètres et fit son possible pour me maintenir en place.
Je peinais à tenir debout, la douleur dans mon nez était devenue extrêmement intense et le sang dans ma bouche me faisait une impression étrange. Je n'arrivais même plus à fixer le visage sévère de mon supérieur.

-Je peux savoir quel âge tu as ? On dirait deux gamines de dix ans qui se crêpent le chignon. Vous serez adultes dans à peine deux ans, tu t'en rends compte ?
-C'est elle qui a commencé !

La phrase était sortie toute seule et ce ne fut qu'après que je me rendis compte de son aspect comique dans le contexte. Pourtant, loin de rire, le professeur d'E.P.S. soupira avant de me tirer avec lui jusqu'à l'infirmerie. J'eu droit à une quantité astronomique de soins et de pansements, puis à une entrevue avec le directeur.

Assis derrière son bureau, le vieil homme paraissait épuisé par la vie. Ses rides profondes avaient été creusées par une existence triste et monotone. Son regard fatigué se camouflait sans succès derrière une paire de lunettes ovales qui reflétaient faiblement la petite lampe qui pendouillait au plafond.

-Mademoiselle Hissan, je peux savoir ce que signifie ce soudain changement de comportement ? J'ai lu vos bulletins, vous êtes qualifiée comme étant une fille calme et sérieuse malgré des résultats en demi-teinte. Pourquoi un tel revirement de votre part ?

Pas de réponse. Je baissai simplement les yeux en pensant au message adressé à mes parents.

-Après vous, je verrais votre "adversaire". Il serait désolant que son plaidoyer soit plus convainquant que le votre, car il me faut un coupable et je préfère n'en avoir qu'un.
-On a eu quelques différents, répondis-je timidement.
-C'est tout ? Vous vous êtes arraché le nez pour quelques différents ?
-Des histoires de filles, vous ne pouvez pas comprendre.
-Je ne pense pas être trop stupide pour comprendre une dispute, excusez-moi. Filles ou garçons, vous vous êtes battues, le problème réside dans la cause et je doute qu'il s'agisse d'une raison d'état top-secrète.
-Je lui ai manqué de respect sans faire exprès, elle s'est vengée. Aujourd'hui, j'ai voulu m'excuser, elle a refusé et m'a insultée, alors j'ai attaqué. C'est tout.
-Vous admettez donc être celle qui a lancé la bagarre ?
-Je me suis faite traiter de pute ! Comment vouliez-vous que je réagisse ?
-En l'ignorant.
-Victime...

Il fit semblant de ne pas avoir entendu mes derniers mots en redressant ses lunettes sur son nez gonflé par l'alcool et les âges.

-J'ai l'impression que les conflits sont légions dans cet établissement. Quoi qu'il arrive, je ne changerai pas ça. Léa Hissan, vous avez l'air d'une jeune fille sérieuse, peut être vous êtes vous laissée diriger par vos sentiments. Nous parlerons d'une simple heure de retenue lundi, mais si cela devait se reproduire, je vous assure que vous en subirez les conséquences.

Face à sa bienveillance, je ne pu que m'incliner et lui offrir mon plus beau sourire en guise de remerciement. Après quoi je quittai son bureau et, par la même occasion, le lycée. En effet, ayant passé la journée à me reposer, je n'avais eu à subir aucun cours et je me trouvais enfin libre, le nez garni d'un pansement et d'une légère douleur.

Chez moi, je repensais au fait qu'une semaine auparavant, j'étais en train de me préparer pour aller à la soirée qui allait voir mon hymen se briser. C'était une sensation étrange, légèrement désagréable quand je repensais à mon amitié avec Gwen, elle aussi brisée.
Mes parents n'ayant pas été prévenus de mes récentes altercations, je pu terminer la soirée normalement, comme chaque vendredi soir, et passer la nuit sur ces applications de portable qu'il est impossible de fermer.

Je me réveillai à midi, totalement reposée et prête à affronter la soirée du soir. J'avais mes résolutions, pas d'alcool ni de tenue affriolante, et surtout pas de sexe. Mon objectif désormais, c'était de conquérir le cœur de Jérémy et de pouvoir fonder une relation sérieuse avec lui.
D'ailleurs, en pensant au garçon et son absence de nouvelles, je décidai de lui envoyer un message avant de prendre ma douche. Aujourd'hui, c'était repos et puisque j'allais me changer pour la soirée, j'avais décidé de passer la journée dans ma serviette de bain.

Au repas du midi, les cheveux encore humides et détachés, avec pour seul vêtement cette serviette qui s'enroulait autour de ma poitrine, j'avais vraiment le style d'une femme de milliardaire sortant d'un spa... En tout cas dans mes rêves, puisque je doutais que les femmes de milliardaires ne mangent des haricots au thon dans un appart crasseux de la banlieue avec des couverts sales à cause d'un lave-vaisselle hors d'état.

De retour dans ma chambre, j'eu la déception de voir que Jérémy ne m'avait pas répondu. Peut être n'avait-il pas vu mon message, je me résolu donc à lui en envoyer un autre tout en fouillant dans mon armoire pour ma tenue du soir.
Lorsque j'eu déposé un jean noir à côté d'un chemisier blanc crème sur mon lit, je vérifiai à nouveau mes messages et vis que les choses n'avançaient pas. Peut être était-il trop loin de son portable pour l'entendre, mais je pouvais toujours tenter de l'appeler.

Une sonnerie...

Deux sonneries...

Trois sonneries...

-Allo, Léa ? Qu'est-ce qui y'a ? me demanda une voix endormie.
-Euh, rien... marmonnai-je. C'est juste que, après qu'on se soit vu au restaurant je me disais que ça serait sympa de remettre ça, tu vois ? Je pourrais t'inviter cette fois-ci ou...
-Attends, attends. Léa, t'es une meuf cool et tout, mais je t'ai dis que tu peux t'imaginer ce que tu veux, tant que ça reste de l'imagination. Te fais pas d'idée, t'es sympa mais t'es pas mon style. À la soirée on était tous les deux bourrés, je suis désolé de ce qui s'est passé. Si je t'ai invité, c'était que je me sentais mal pour toi, la première fois droguée c'est jamais cool, sauf que c'est tout. Le prends pas mal mais t'es pas du tout mon genre.
-Mais euh... Enfin je... T'as failli m'inviter à dormir chez toi ! protestai-je dans une esquisse de sanglot.
-Oui, et alors ? Juste dormir, quand j'invite un pote à dormir je le baise pas. Faut passer à autre chose meuf, c'était il y a une semaine et je t'ai pas rappelée depuis, tu t'attendais à quoi ?
-J'en sais rien... J'étais sûre que...
-Tu te trompais, je suis désolé. Maintenant j'aimerais bien dormir, alors salut et me rappelle pas s'il te plaît.

J'étais anéantie, un univers entier venait de s'écrouler en moi. Comment j'avais pu croire ne serait-ce qu'une seconde que ce garçon été attiré par une fille comme moi ? Comment j'avais pu rêver d'avoir une relation sérieuse dans ce monde de merde ?
J'avais envie d'exploser, mais là où une personne normalement constituée aurait versé un torrent de larmes, j'eu un autre plan. Les vêtements que j'avais prévus pour la soirée retrouvèrent immédiatement leurs places dans le placard et ils furent vite remplacés.
Un short en jean foncé, taille haute, qui remontait légèrement au niveau des hanches pour lui donner une forme en V. En quelque sorte, on aurait pu appeler ça une culotte en jean.
Pour le haut, il s'agissait d'un bout de tissu noir qui se contentait de couvrir mes deux seins et de descendre sur mon nombril. Il était accroché par deux ficelles, un peu à la manière d'un maillot de bain, l'une passant derrière mon cou et l'autre s'enroulant autour de ma taille comme une ceinture.
J'avais suivi les conseils de Gwen, mes jambes et mon dos pouvaient difficilement être plus dénudés. Si Jérémy n'avait pas voulu de moi, c'était tant pis pour lui, j'allais jeter mon dévolu sur un autre qui me mériterait plus.

Ma parure choisie et déposée sur mon lit, je passai ensuite au vernis. J'en choisis un sobre, bleu clair, presque la même couleur que mes yeux. La plupart des filles en mettaient du rouge, ça permettrait de me démarquer. Sachant que j'allais porter ma paire de Superstar, je décidai qu'en mettre sur mes pieds n'avait guère d'intérêt, aussi commençai-je directement à peindre mes doigts. J'agissais avec précision, le petit pinceau était manié avec une délicatesse extrême, comme si le moindre dépassement pouvait me coûter la vie.

Pendant le temps destiné au séchage, je réfléchissais à ma situation. J'étais sur le point de me rendre à une soirée, c'était la deuxième et elle en suivait une légèrement marquante. J'étais en train de répéter les erreurs qui m'avaient valu un acte non souhaité, et ce en connaissance de cause.
Le garçon avec qui je voulais me mettre en couple m'avais jetée et j'étais sûrement en train de m'habiller ainsi pour attirer tous les mecs de la soirée et pouvoir décomplexer. En plus d'être idiot, c'était typiquement le genre de comportement qui avait causé ma dispute avec Gwen et qui, par conséquent, faisait de moi une hypocrite.
Pourtant je ne regrettais pas. Mes mauvaises expériences étaient dues à Gwendoline, mais maintenant que j'étais seule, j'allais pouvoir choisir mon partenaire. J'avais perdu mes illusions sur les relations sérieuses, mais pas sur un acte passionnel. J'allais trouver le bon et, ce soir, je découvrirais réellement ce que signifiait "faire l'amour".

Pour le maquillage, je restais discrète tout en ne lésinant pas sur la quantité. Un petit peu de gloss rosé par ci, de l'eye-liner par là, une légère dose de font de teint. J'étais plus bronzée, mes traits paraissaient inciter à regarder mes yeux, plus imposants qu'à l'accoutumée, dont la couleur bleue était soulignée à la perfection. Le principal problème avait été ma blessure au nez, mais quelques tours de passe-passe l'avaient fait disparaître sous plusieurs couches de maquillage. Je me souris, puis quittai la salle de bain pour enfiler mes vêtements.
Si le port de soutien gorge était exclu pour ne pas gâcher le panorama que devait offrir mon dos, le choix de la culotte devait se faire méticuleusement. Les versions trop enfantines étaient à prohiber pour ne pas se ridiculiser au moment important. L'autre problème était le short qui, puisqu'il ne recouvrait pas trop de surface, ne devait pas dévoiler le sous-vêtement qui se cachait en dessous. Si j'avais eu un string, cela aurait été parfait, mais je fus obligée de passer dix minutes à tout essayer (mettre la culotte, puis le short, me déplacer devant le miroir, vérifier qu'elle ne dépassait pas, enlever le short, enlever la culotte, recommencer,...) avant de trouver chaussure à mon pied.
J'attachais enfin les ficelles de mon haut, puis je quittai mon appartement avec le coeur battant. Ce soir, j'avais la ferme intention de coucher avec quelqu'un et c'était un sentiment tout à fait nouveau...


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