Est ce que c’était terminé ?
Est ce que c’était enfin fini ?
Si j’étais toujours capable de penser c'est que j’étais toujours en vie normalement. Mais je ne me sentais même plus moi même, j'avais l'impression de flotter tout simplement.

De l'obscurité je passai a un tout autre paysage.
Il faisait pluvieux, le temps était mauvais, en tournant le regard je remarquai une série de tombes alignées les unes aux autres.
Et un peu plus loin, un petit groupe de personne s’agglutinait autour de l'une d'elle, curieux je m'en rapprochai.

J’étais redevenu un adolescent, mon corps d'enfant avait disparu et j’étais redevenu le bon vieux moi.
Qu'est ce que cela signifiait ?
Est-ce que j'avais changé le passé entraînant ma mort ?
Est ce que j'avais une sorte d'hallucination post-mortem ?
En me rapprochant, j'entendis de mieux en mieux les murmures qui s’élevait du groupe.
Il y avait un prêtre et les trois autres personnes présentent était le directeur de mon école, la secrétaire...et Chloé.
La revoir avec son aspect d'adolescente me fit bizarre mais ce n'est pas tant de la voir qui me surprenait mais ce qu'elle faisait ici.

En tournant le regard vers la tombe, j'y constatai avec horreur qu'il y était marqué mon nom et prénom ainsi que ma date de naissance et la date d'aujourd'hui.
J'eus du mal a rester début tant la nouvelle me frappa net.
Le prêtre était en train de prêcher une dernière prière pour mon intention et tout le monde écoutait en silence.
Même si le directeur semblait tenir ses émotions, Chloé et la secrétaire sexy avait des larmes coulant le long de leurs joues.

- Puisse le Seigneur accorder a ce jeune garçon la paix qu'il n'a pas su trouvé de son vivant et mettre fin aux tourments qu'il endurait chaque jour...

Ça parlait de moi, mais qu'est ce qu'il s’était passé ?
Je voulais en finir, mais je ne pensais pas que ça serait comme ça.
A part ses 3 personnes, il n'y avait personne d'autres, j’étais un être oublié...c'est ce que j'ai toujours souhaité alors pourquoi je le regrettais aujourd'hui ?

Une fois que le prêtre eut terminé, Stacy se tourna vers Chloé est posa une main sur son épaule.

- Mes plus sincères condoléances, je sais que ces derniers temps n’était pas évident mais je sais aussi que tu l'aimais beaucoup.

Entre deux sanglots, Chloé lui répondit.

- Je ne comprend pas, il était censé venir chez moi et il m'a envoyé un message me demandait de l'aider, quand j'ai compris ce qu'il se passait j'ai appelé l'ambulance aussi vite que j'ai pu, mais quand ils sont arrivés sur les lieux, il était déjà trop tard. Ce sur quoi elle éclata de plus belle.

Stacy la pris dans ses bras, la serrant tendrement.
Le directeur lui resta silencieux mais il semblait aussi affecté par tout cela. Se rapprochant du prêtre il dit a ce dernier.

- Je savais que ce garçon souffrait, je savais qu'il avait du mal se se faire des amis, et je n'ai rien fais d'autres que de le renvoyer. Si j'avais été plus attentif j'aurais pu mieux aider ce pauvre gosse.

- Vous n'avez pas a vous en vouloir, personne ne pouvait savoir ce qui allait se passer. Répondit le prêtre.

Alors c’était vrai, j’étais mort dans cette ruelle, j'avais rêvé tout ça. Est ce que mon rêve était en réalité une épreuve que j'avais échoué ? Décidant de mourir plutôt que de me battre.
Je me rapprochai de Chloé et voulut la toucher mais ma main passa au travers, j'essayai encore et encore mais rien n'y fit.

- Non, non, ce n'est pas comme ça que je voulais que ça arrive. Me dis-je a moi même.

Chloé fit demi-tour suivit de tout le groupe et pris la direction de la sortie, voulant les suivre j'en fus incapable.
J'avais tout simplement les pieds cloués au sol.

- Non, ne me laissez pas. Hurlai-je désespéré.

Je me débattis tentant de libérer mes jambes mais rien n'y fit.
Chloé était déjà au portail, et j'implorai dans sa direction sachant malgré tout qu'elle ne m'entendrait pas.
Une présence se fit sentir derrière moi, en me retournant j'y vis l'obscurité, comme un trou noir et froid qui était prêt a m'engloutir.
Pris de panique je forçai de tout mes forces une dernière fois.
La masse noir m'enveloppa de plus en plus m’entraînant dans le néant. Et avant qu'elle ne m'avale complètement je réussis a voir Chloé une dernière fois.

- Ne me laisse pas, pitié !

J'ai été stupide, je regrette tellement désormais.
Je pensais que la mort serait une libération mais bien au contraire j'en avais une peur horrible.
Je n’étais pas prêt a m'en aller, Chloé avait essayé de m'aider mais je n'en ai fais qu'a ma tête, j’étais stupide et égoïste.
Persuadé que ce que je faisais était juste.
Et Chloé, a cause de Vincent je l'ai insulté, maltraité et j'ai détruis ce qui aurait pu être la plus belle histoire de ma vie.
Et malgré tout cela, elle était venu a mon enterrement.
Mon Dieu je regrette, qu'est ce que j'ai fais ?
J'avais la liberté mais je ne la voyais pas, j'avais du temps mais je ne le savais pas, et j'avais l'amour mais je ne le ressentais pas.

Et au final je me suis fais tuer dans une ruelle.
Prenant mon rêve comme la possibilité de changer mon destin j'ai foncé tête baissé sans voir que c’était un rêve symbolique.
J’étais censé comprendre un message, mais sur l'instant je ne l'ai pas vu.

Plongé dans mes pensées comme a mon habitude, je ne me rendis pas compte de la lumière grandissante qui se rapprochait de moi.
Et a la seconde ou je la vis je fus engloutit dedans.j
Je dus attendre que mes yeux s'habitue a la lumière puis je vis enfin ou j’étais.... un appartement, pas le mien en l’occurrence.
Celui-ci était beaucoup plus chic et mieux aménagé.
J’étais présent sans être présent, comme flottant dans les airs.

Le décors se dessina plus clairement et au centre de la pièce je vis Chloé assise sur son canapé accompagné de Vincent.
Ce dernière avait le pied dans un gros plâtres et des bandages un peu partout et ses béquilles était posées a ses pieds.

Ils semblaient discuter tout les deux, je voyais leurs bouches se mouvoir mais je ne percevais pas le moindre son.
Et au fur et a mesure que tout sembla apparaître je pus enfin les entendre.

- Il était tout pour moi, tout ce que tu ne sera jamais ! Dit Chloé a Vincent

Vincent ne sembla pas s'offusquer pour autant et garda un ton calme, il était étrangement trop proche de Chloé a mon goût.
Une main ou plutôt sa main valide enroulé autour de son épaule.

- Je sais que tout le monde va penser que c'est moi qui ai envoyer des personnes s'occuper de lui, mais crois moi que je n'y suis pour rien, ils ont décider de me venger sans que je ne leurs demande rien. Affirma-il le plus sérieusement du monde.

- Il souffrait Vincent, il se battait tout les jours contre les autres et lui même pour contrôler ce qui le hantait a longueur de journée.

Levant sa main, Vincent sécha ses larmes puis la posa sur sa joue, ils se regardèrent droit dans les yeux.
Puis arriva ce que je craignais, leurs visages se rapprochèrent de plus en plus, cela me mis hors de moi, je frappai contre l’espèce de mur invisible qui me séparait de la réalité.

- Chloé, ne lui fais pas confiance, tu est plus maligne que ça, non !

Mais je n’étais plus qu'un fantôme incapable de faire quoi que ce soit, et je dus regarder comment ils s’embrassèrent tout les deux.
L'enfoiré comment osait-il ?
C’était lui qui avait envoyé ses potes pour me régler mon compte, ces derniers me l'avait clairement dit avant de se jeter sur moi.
Et maintenant, il profitait d'une Chloé en plein chagrin pour jouer au chevalier blanc, j'aurais du le tuer quand je le pouvais.

Je détournai le regard fou de rage, ce n’était pas juste.
Rien de tout cela ne l’était.
Par pitié, je ne veux pas en voir d'avantages.
Fait que toute cette folie s’arrête enfin.
Et comme si quelqu'un m'avait entendu, tout disparut d'un coup sec, l'obscurité reprit place autour de moi.
Puis comme secoué par une décharge je me réveillai comme sortant de ma torpeur, ce fut si violent que je bondis presque vers l'avant.

En me levant, mon torse me fit si mal que je dus me recoucher aussitôt, toussant de douleurs.
Gémissant comme une bête blessé, je jetai un œil tout autour de moi.
C’était ce que je venais de voir, le même appartement sauf que cette fois ci j’étais dans le canapé.
Le mur était parsemé de tableau tous plus moche les uns que les autres et dans le coin de la pièce il y avait un énorme écran plat.
Devant moi une petite table basse avec différents remplies de Chips, bonbons et autres sucreries et enfin dans le coin opposé a la télé il y avait un piano flambant neuf.
Des bruits de pas se firent entendre s'amplifiant de plus en plus et Chloé apparut par le coin du fauteuil, son visage s'illumina a la seconde ou elle me vit les yeux ouverts.

- Mon Dieu, tu est enfin réveillé ! Lâcha elle avant de se jeter a mon cou.

Je lâchai un gémissement de douleur sous le poids qu'elle exerçait sur mon thorax. Elle se recula rapidement s'excusant rapidement.

- Ah oui c'est vrai, excuse moi. Dit-elle en riant

Et pour une fois je me mis aussi a rire bien que cela me faisant un mal de chien aux cotes.
J'eus le même soulagement que lorsque qu'on sort d'un rêve réalisant que rien de tout cela ne s'est passé.

- Attend moi la. Dit-elle. Toute façon tu peux pas allez bien loin. Ajouta elle avant de partir en riant.

Incapable de bouger, je l'attendis fixant le plafond.
Elle réapparut un peu après avec deux tasses de thé en main.

- On se l’était promit, alors voila, il est un peu froid mais bon même tiède ça reste bon.

C’était bon de la revoir, de la savoir mienne même si cette pensée faisait égoïste. Toutes mes pensées négatives a son égard s’étaient envolées et je profitais désormais de mon temps avec elle.

Elle s’était agenouillé a coté de moi, buvant son thé et me fixant de ses yeux pétillants.

- Tu m'a vraiment fait peur la bas. Dit-elle effaçant légèrement son sourire.

Jetant un œil a mon corps couvert de bandages je ne pus contester le contraire, la seul partie que je sentais encore c’était mon bras et c’était très douloureux.

- Ne t’inquiète pas pour moi Chloé. Lui dis-je essayant de ne pas grimacer de douleur.

- Eh maintenant si je te demande la même chose mais en désactivant le mode viril ? Rétorqua-elle en riant

Sa question me prit de court mais elle me fit tout de même bien rire et je décidai donc d'y répondre tout de même.

- Pour ne rien te cacher, j'ai mal partout. Avouais-je

- Ah tu vois, ce n'est pas si difficile d'avouer avoir mal.

Elle se mit a parler par la suite mais je ne l’écoutai pas.
J'avais envie d'autre chose sur l'instant, quelque chose que mon caractère m'avait prit.

Tendant ma main encore valide, je la posai sur sa joue.
Chloé fut quelques peu surprise par mon geste mais se laissa faire.

- Qu'est ce que je ferais sans toi. Lui dis-je un peu ironique et sincère a la fois.

- Probablement rien. Répondit-elle sur le même ton.

Puis nos visages se rapprochèrent et s'en suivit un langoureux baiser que j'attendais depuis bien trop longtemps.