Oui sûrement juste ma paranoïa.

Pour le parc ce n’était plus une option mais il me restait plein de choses a faire pour la journée.
Mon altercation avec Chloé m'avait mis une sacré claque derrière la tête mais je ne la laisserais en rien détruire ma bonne humeur.

Ne sachant quand même pas trop quoi faire je me contentai de errer dans les rues en attendant de tomber sur quelque chose qui finirait par m’intéresser mais rien en particulier ne retint mon attention.

Un groupe de filles passa en me souriant mais je n'en avais que faire personnellement, je m’arrêtai a un supermarché histoire de m'acheter un petit quelque chose.
Une bouteille de coca, tout juste ce qu'il me fallait.
Me dépêchant je me dirigeai vers les caisses, le temps que ce soit mon tour je me saisis de mon portefeuille prenant la somme dont j'avais besoin.
Le caissier passa mon article au scanner puis m’annonça le prix.

- Tenez gardez la monnaie et.... Lui dit je en relevant la tête.

Je me figea net, le caissier c’était...mon ancien professeur.
Je lâchai les pièces terrorisé comme je l'avais été a l’époque.
Elles heurtèrent le sol en tintillant.

- Vous allez bien monsieur ? Me dit ce dernier.

Ce n’était pas possible, pas possible.
Je me frottai nerveusement les yeux puis osai jeter un coup d’œil a nouveau, plus rien, ce n’était qu'un bête caissier comme tant d'autres.

- Oui,oui ça va. Balbutiai-je maladroitement en ramassant mon argent.

Je lui donnai la somme nécessaire puis sortit le plus rapidement possible sentant déjà le regard des gens dans mon dos.
Le contact de l'air frais, ça ne me suffit pas, mes mains commencèrent a trembler et je me sentis cédant a la panique petit a petit. J'ouvris la bouteille que je venais juste d'acheter et en bu une grosse gorgée.
Je le fis si maladroitement que le coca déborda même sur les cotes.
Ça y est, c’était passé, je repris peu a peu ma respiration.
Mais c'est la que je les revit encore a quelques mètres de moi.
Le même groupe de jeunes. Quand ils virent que je regardais dans leurs direction ils firent mine de se désintéresser de moi regardant dans d'autres directions se voulant sûrement crédible.

Qu'est ce qu'ils me voulaient ? Est ce qu'ils étaient seulement réelle ? Ou était ce encore un délire de ma part ?
Je me maudis intérieurement a cette pensée, voila a quoi j'en étais réduis, savoir si ce que je voyais était réel ou non.
Pour ne rien cacher, j'avais peur, peur de perdre mon identité, peur de me réveiller entouré de cadavres ou en prison.

C'est a ce moment que j'eus cette idée.
J'avais besoin de quelqu'un pour veiller sur moi, quelqu'un qui pourrait être la pour moi, mes premières pensées se dirigèrent directement sur Chloé.
Choix assez étrange sachant que je haïssais profondément cette fille, mais cette fois ça serait une vengeance.
Elle n'avait eu aucun scrupule a me manipuler alors je ferais la même chose, je lui ferais croire que je la pardonne et je profiterais de son affection pour mon propre compte.
Et quand j'estimerais que la comédie a assez duré j'y mettrais un terme.

Cette pensée me fit énormément de bien et me remonta le moral en flèche, j'allais la détruire comme elle l'avait fait.
Fouillant les poches de ma veste j'y saisis le morceau de papier ou Chloé avait gribouillé son numéro.
J'avais remarqué ce papier en rentrant chez moi la veille.
Elle l'avait sûrement glissé dans ma veste a un moment ou a un autre, peut être en m'embrassant.
Ça n'avait pas d'importance de tout façon.

Tapotant les chiffres sur mon GSM je lançai l'appel en espérant qu'elle décrocherait. Un bip, suivit d'un deuxième, un troisième.
Lorsque le quatrième se lança ça décrocha enfin.

-Allô ? Fit une petite voix que je connaissais que trop bien.

-Chloé ?

- Joëlle ! Dit elle réagissant a la seconde même au son de ma voix.

- Oui, écoute Chloé j'ai réfléchis a ce que tu m'a dis et peut être que tu avais raison, je me suis emporté et je n'aurais pas du.

- Tu est vraiment sérieux ? Demanda-elle encore hésitante dans le timbre de sa voix.

- Oui, je n'ai pas envie de laisser ce sportif détruire ce qui pourrait être une belle relation.

- Oh Joëlle, je ne sais pas quoi dire, je suis si heureuse. Dit-elle s’étranglant presque sous le coup de l’émotion.

A cet instant précis je me sentis ignoble de faire cela alors qu'elle semblait si heureuse.
Mais ce sentiment ne dura qu'un instant, aux diables ses sentiments, elle aurait ce qu'elle mérite.

- On se retrouve au parc ? Lui demandai-je du plus gentillement possible que je pouvais.

-Non je suis déjà rentré chez moi la.

- Ah...c'est dommage. Répondit-je

Il n'eut aucune réponse durant un instant, puis soudain Chloé prit de nouveau la parole.

- Tu sais quoi tu n'a qu'a venir chez moi et j'en profiterais pour te servir un thé si cela te dis évidemment.

Cette fois ci c'est moi qui ne répondit pas, j'observais le groupe de jeunes qui me fixait toujours avec autant d’intensités.

- Joëlle ? Fit de nouveau Chloé

-Hein, ah oui, bien sur pourquoi pas ça serait avec plaisir.

- Chouette, chouette. S'exclama Chloé de sa bonne humeur qui me rappelai notre première rencontre. Je te donne l'adresse alors tu n'a qu'a sonner une fois que tu y sera.

Puis elle raccrocha aussitôt sûrement partit faire chauffer son thé.

Devait-je me sentir honteux de ce que je fessais ?
Âpres tout c’était juste par vengeance.
Juste par vengeance.

Rangeant mon GSM je me mis en route et mes poursuivants se mirent aussi en route au même moment comme par hasard.
Je fis semblant de ne pas les voir mais accélérai le pas de course bifurquant de droite a gauche dans l'espoir de les perdre.
Le domicile de Chloé n’était pas si loin que je l'aurais cru.
Je distinguai une ruelle qui coupai a travers tout un quartier et m'y engouffrai pour arriver plus vite a destination.
J'avais horreur des ruelles, ça sentait la pisse et les déjections.
Me bouchant le nez je traversai aussi vite que je pouvais.

Et c'est la que je vis ces deux personnes se tenant a quelques mètres de moi, leurs looks m’était familier mais je ne saurais dire pourquoi.
N'ayant pas envie de m'y frotter je fis volte-face et voulut repartir dans l'autre sens, mais me rendit compte qu'il y avait aussi deux personnes se tenant la.
J’étais pris dans un piège, piège qui se refermait lentement.

Leurs looks, leurs visages, ça me disait quelque chose.

Puis je compris enfin.

C’était le groupe qui m'avait suivit toute la journée.