Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Apocalypse ЯUSSE


Par : Tarse
Genre : Action, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 21


Publié le 24/11/2014 à 22:23:58 par Tarse

Statufié, mon cœur fit un raté.

Je me relevai, puis regardai longuement le visage de l'homme, les yeux humides et la larme prête à couler. Comment avais-je pu ne pas le reconnaître ? Je me remémorai toutes ces nuits qu'il avait passé à pleurer, toutes les fois où il avait tenté de se faire reconnaître, toutes les minutes qu'il avait du passer déchiré de n'être qu'un inconnu à mes yeux. J'avais tout, et il n'avait rien. J'étais bouche-bée lorsque Nastya entra à pas lents dans la maison.

- Euh... tu pleures ? demanda-t-elle, douteuse.
- I-Il... Je... balbutiai-je alors qu'aucun son ne pouvait sortir de ma bouche.

Les jambes devenues coton, je me laissai de nouveau tomber sur la chaise près du lit, poussant un long soupir de tristesse, puis deux, trois larmes parcoururent le long de mes joues.

- Mais qu'est-ce qui se passe ?! cria-t-elle, sans avoir bougé d'un pouce.
- FERME-LA ! lui répondis-je en hurlant.

Visiblement déconcertée, la jeune femme entra, laissant derrière elle quelques traces de neiges. La vue floue, à cause de mes yeux imbibés de larmes, je fixai de nouveau Bastien, mon ancien meilleur ami. Non, il l'était toujours. De nouvelles larmes coulèrent lorsque je repensai à lui : Jamais je ne l'avais vu une seule fois malheureux, avant récemment.

...

J'avais passé toute la journée à côté de lui, sans même avaler quoique ce soit. Ni lui, ni moi, n'avions profité du gibier chassé plus tôt, que Nastya ne s'était pas gênée pour manger un peu à l'écart. Elle ne savait toujours rien, alors qu'elle me demandai:

- Ça fait toute une journée, j'ai le droit à des explications, maintenant ?
- C'était mon meilleur ami. Mon meilleur ami que j'avais recueilli, sans savoir qui il était. Tu te rends compte ? Toutes ces nuits, qu'il avait passées en pleurant, c'était de ma faute. Il est brûlé, défiguré, incapable de parler, et le seul soutien qu'il pourrait avoir ne savait même pas qui il était.

Elle posa ce qu'il restait de son repas un peu plus loin d'elle, au sol, à côté des détritus qui traînaient au sol. Une cassette du film MystWoods, des lunettes Hawk-eyes, un caleçon Spangler, et d'autres choses dont on ne se servirait jamais. Le nez coulant, je reniflai.

- Viens te coucher, proposa-t-elle, insensible et étalant une couverture au sol.
- Pas envie.
- Il ne va pas se sauver...

Nastya me traîna jusqu'au sol, là où étaient étalées les couettes, en me sacquant par le bras. Je n'avais plus assez de force pour résister, et en quelques secondes, j'étais allongé au sol. Je me retournai aussitôt vers le lit, ne voulant pas le quitter une seule seconde du regard. Avais-je vérifié son pouls récemment ? Alors que je me levai pour vérifier, Nastya me tenait par le bras, m'empêchant de me lever. Soupirant, je me retournai vers elle, allongée juste derrière moi.

- Mais p...
- Tu en as assez fait pour aujourd'hui, m'interrompit-elle en me regardant dans les yeux, alors que l'obscurité de la nuit régnait.
- Tu n'en sais rien.
- Et toi, tu en sais quelque chose ? demanda-t-elle, sérieuse.
- Tu as déjà perdu des gens importants, toi ? Cette semaine, j'ai perdu tous ceux que j'aimais. Ma sœur s'est faite violer, ma mère suicidée pour rien, mon père mort en nous transportant...
- Et tu crois que je n'ai pas tout perdu, moi ?
- Qu'est-ce que j'en saurais ?
- Regardes ça, dit-elle en me montrant son bras, ses yeux toujours dans les miens. T'es vraiment mauvais observateur, tu avais pas vu cette longue cicatrice ?
- Et ? Un accident, c'est tout, concluais-je.
- Mon père nous battait, moi, ma sœur et ma mère. Ça, il l'a fait au couteau. Pour tout te dire, j'ai eu de la chance. Ma mère est morte, ce soir là.

Je restais un long moment sans répondre, laissant le temps défiler sans réelle raison concrète, ne laissant perturber le silence que de nos deux respirations. Les yeux lourds, pour elle comme pour moi, je continuai:

- Il est en prison, maintenant ? m'interrogeai-je.
- Officiellement, il s'est suicidé. Officiellement...
- Et tu avais quel âge ? demandai-je sans m'attarder plus sur son père.
- 15 ans. J'en ai maintenant 23.

...

J'étais resté éveillé 15 minutes de plus, attendant son sommeil pendant chaque minute qui était passée. Son visage à quelques centimètres du miens, je sentais sa respiration me chatouiller la peau, alors que je glissai ma main gauche dans ma poche. Le couteau en main, je l'approchait de ma peau qui n'attendait que d'être lacérée, comme chaque soir depuis quelques jours.

- Non... murmura-t-elle d'une voix fluette, interrompant mon geste comme si elle l'avait prédit.

A cet instant, les yeux fermés, ses douces lèvres rencontrèrent les miennes.


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