Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Apocalypse ЯUSSE


Par : Tarse
Genre : Action, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 20


Publié le 24/11/2014 à 22:22:33 par Tarse

- Merci ! Merci, merci, merci ! répétait-elle en pleurant. Merci...

Deux jours étaient passés depuis l'incident. Au final, aucun blessé grave, ni quoique ce soit d'endommagé. Je pouvais réellement dire que j'en avais, de la chance. En moins d'une semaine, j'avais échappé un nombre incalculable de fois à la mort. Je ne savais même pas si on pouvait encore appeler ça de la chance.

Nous n'avions rien appris de plus sur notre grand brûlé. Il semblait pleurer, chaque nuit, alors que ses blessures guérissaient de plus en plus et de mieux en mieux. Les larmes de tristesse, qu'il ne parvenait à contenir, trempaient sa couche chaque soir. Il effleurait ses brûlures de ses doigts, pendant des heures, avec ce visage de dégoût qu'il affichait en permanence. Chaque fois qu'il le pouvait, il nous répétait la même chose de sa voix détruite: "B". Rien de plus, rien de moins, il essayait de nous faire passer un message. Parfois, quand il en trouvait le courage, il arrivait même à se lever.

Nastya avait aussi été plus... calme, depuis ces deux jours. Elle avait, la plupart du temps, évité de m'adresser la parole. Comme si rien ne s'était produit. Je l'avais même surprise à détourner son regard du mien lorsque nos yeux se rencontraient. C'était une femme fière, très fière. elle ne savait sans doute pas comment réagir à ce qu'il s'était passé. Et ce n'était pas plus mal.

A l'instant où je pensais ces mots, ma flèche s’abattit en plein dans son cœur : l'animal chassé était au bord de la mort. Il ne lui restait plus que quelques secondes à l'attendre. La neige autour de moi, recouvrant chaque arbre que je pouvais voir, avait fait son apparition la veille, annonçant des jours encore plus froids qu'ils ne l'avaient été.

- Il y a plein de viande sur celui-là, me dis-je à moi même.

Je retirai ma flèche ensanglantée du cœur de la bête, qui serait notre repas du jour. Nous avions trouvé l'arc un peu plus tôt, caché dans la cabane, alors que Nastya faisait passer son ennui en se baladant de part et d'autre de la minuscule pièce. Son bras avait été cassé par notre mésaventure, et c'était tout ce à quoi elle pouvait s'occuper. A l'heure qu'il était, elle devait être en train de se balader, dans les bois. Nous avions abandonné l'idée de nous rendre à Bourgelet dans l'immédiat...

Et moi, j'avais continué à me scarifier les bras, chaque nuit, pour essayer d'oublier la douleur qui persistait à dévorer mon cœur.

De retour à la cabane, éreinté, j'ouvrai la seule porte qui permettait d'y entrer. L'homme, le visage rouge et gonflé, gorgé de sang, s'était pendu. Je fonçai vers lui pour le décrocher de son perchoir, sans grand mal, puis le reposai sur le lit.

- Nastya ! criai-je entre deux bouffées d'air, en lui faisant du bouche à bouche.

Elle était trop loin pour entendre, et pourtant, c'était elle qui connaissait les gestes de premier secours. Une, deux, trois, je soufflai de nouveau dans sa bouche, en exerçant régulièrement une pression sur sa poitrine, du mieux que je le pouvais. Et le mieux que je faisais, ce n'était pas assez.

Au bout de quelques minutes, peut-être cinq, son cœur repartit en même temps que sa respiration. Les yeux fermés, sans bouger, et le râle de sa respiration bourdonnant dans mes oreilles, je retrouvai un petit mot à ses côtés, dans le lit.

"Désolé, Dan.

- Bastien"

Statufié, mon cœur fit un raté.


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