Note de la fic :
Publié le 06/12/2014 à 00:35:43 par Tarse
CHAPITRE 30
Sans avoir le temps d'entendre la réponse, mes yeux se fermaient contre ma volonté, obéissant à des règles qui étaient au delà de celles de mon corps.
Je me réveillai dans une grande chambre d’hôpital aux tons clairs et morbides. Le son des battements de mon cœur que traduisait la machine d'un "bip... bip" rendait le tout plus stressant qu'il ne l'était. Je penchai ma tête vers la gauche : rien, sauf une grande porte. Je me tournai vers la droite : rien de plus, si ce n'était une jeune femme, blonde, dont la silhouette était troublée par la brume de mes yeux.
Elle était la tête contre mon matelas, dans une position, qui, ma foi, semblait fort inconfortable. D'un relent de mémoire, je précipitai mon bras gauche vers le côté droit de mon corps. Non... mon bras n'était malheureusement bien plus là.
- Dan ? demanda la jeune femme.
Je me retournai lentement vers ce qui semblait être Nastya, puis mes yeux, machinalement, se refermèrent d'aussitôt.
...
J'étais dans une maison, au beau milieu d'une vaste plaine. Une télé, cathodique, grise, était devant moi, allumée. Je baignais dans un océan d'une douce lumière qui jaillissait de la fenêtre. Ma main gauche touchait l'endroit où était mon bras droit... encore une fois, rien. La pièce était plutôt bien éclairée, et le fauteuil dans lequel j'étais était des plus confortables. Je me concentrai sur la télé. Un documentaire: "La Grande Guerre de 2014"
"C'est là que tout a commencé. Il semblerait qu'il y ait eu un coup d'état de la part des Américains pour renverser la Russie. Poutine emprisonné, le peuple, fier, ne l'a pas supporté. Une guerre civile éclata. Et une des factions l'emporta. La chine décida de s'allier avec la Russie, car elle avait peur que les États-Unis fassent de même contre eux dans le futur. Avec l'appui et le concours du peuple russe revanchard, les russes au pouvoir atomisèrent les principales villes d’Europe."
J'avais du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Combien de temps avait passé, depuis l’hôpital ? Dehors, des rires enfantins éclataient, et j'avais du mal à pas me concentrer sur la télévision. Mon corps semblait avoir annihilé la moindre douleur, et voilà que le cœur lourd, je pensais à mes compagnons de voyage. Le documentaire, lui, continuait.
"Surprise totale, les européens ne voulaient pas riposter. Ils croyaient à une erreur sur leur radars, ce qui s'était déjà produit dans l'histoire, mais par chance les militaires avaient su faire preuve de discernement, car il n'y avait aucune raison de déclencher une guerre à part les dernières tensions. Résultat: Opération Doomsday 1945 des russes. Parachutages en masses. Les russes dominèrent l'Europe."
Le bruit des rires se rapprochait, alors que la musique du reportage devenait de plus en plus oppressante. La douleur qui avait complètement disparue dans mon bras droit réapparaissait lentement, me faisant souffrir de plus en plus fort.
"En Israël, il y eut une guerre conventionnelle entre les pays arabes menés par l'Iran contre les juifs. Pas de vainqueurs, mais petit avantage des pays arabes. Les USA, dépendant de l'Europe furent en guerre civile car leur économie était dévastée. Obama essaya de remettre de l'ordre par la force. Les pertes françaises s'élevaient à 40 millions de morts (surtout des civils) contre 200 000 russes pour l'ensemble de l'invasion de l'Europe. Il y a 5 millions de soldats russes déployés en Europe. La Grande Bretagne était détruite, mais libre."
Le narrateur du documentaire, d'un ton plus grave, continua.
"On assiste donc à la formation d'un bloc eurasiatique. Les armées d’Europe n’étaient pas préparés à une telle invasion. l'avenir s'annonce bien sombre. MAIS, les autorités russes ont remis Poutine au pouvoir à l'instant, vers une paix ?
En tout cas le monde ne sera jamais plus comme avant."
Je fermai de nouveau les yeux.
...
Nastya était à côté de moi, me parlait, dans la même maison que tout à l'heure, l'air complètement normal, comme si rien n'était arrivé. Mon bras gauche tentait toujours de retrouver mon bras droit, tâtonnait, triste, alors que j'essayais de comprendre les paroles de la traîtresse... une traîtresse que j'aimais. Les rires de l'extérieur avaient cessés. Mon cœur eut un soubresaut. Je repensai soudainement à ce que j'avais pu vivre avec elle, avec les autres, avec Bastien... Tremblant, je me plongeai dans ses profonds yeux bleus qui me fixaient de toute leur beauté.
- Ça va pas ? demanda-t-elle, réellement inquiète.
- Au contraire, tout va bien, répondis-je après lui avoir lancé un sourire triste.
La scène se détaillait. Bastien était là, le sourire au visage, aucune blessure, le tout faisant de nouveau battre mon cœur, comme il n'avait battu ces derniers jours. Je souriais. Ils parlaient, discutaient, riaient, s’amusaient... Sans savoir pourquoi, de mes yeux, une larme coulait. Puis je compris.
Ma main gauche tâtait le vide laissé par mon bras droit, couvert de sang, la douleur plus insupportable que jamais.
Ce n'était qu'un rêve. Ils étaient probablement tous morts, eux aussi.
Je me réveillai là où j'étais réellement : le champ de bataille, seul, la douleur à son extrême puissance. La larme à l’œil, mais le sourire au visage, je mourais en silence.
Sans avoir le temps d'entendre la réponse, mes yeux se fermaient contre ma volonté, obéissant à des règles qui étaient au delà de celles de mon corps.
Je me réveillai dans une grande chambre d’hôpital aux tons clairs et morbides. Le son des battements de mon cœur que traduisait la machine d'un "bip... bip" rendait le tout plus stressant qu'il ne l'était. Je penchai ma tête vers la gauche : rien, sauf une grande porte. Je me tournai vers la droite : rien de plus, si ce n'était une jeune femme, blonde, dont la silhouette était troublée par la brume de mes yeux.
Elle était la tête contre mon matelas, dans une position, qui, ma foi, semblait fort inconfortable. D'un relent de mémoire, je précipitai mon bras gauche vers le côté droit de mon corps. Non... mon bras n'était malheureusement bien plus là.
- Dan ? demanda la jeune femme.
Je me retournai lentement vers ce qui semblait être Nastya, puis mes yeux, machinalement, se refermèrent d'aussitôt.
...
J'étais dans une maison, au beau milieu d'une vaste plaine. Une télé, cathodique, grise, était devant moi, allumée. Je baignais dans un océan d'une douce lumière qui jaillissait de la fenêtre. Ma main gauche touchait l'endroit où était mon bras droit... encore une fois, rien. La pièce était plutôt bien éclairée, et le fauteuil dans lequel j'étais était des plus confortables. Je me concentrai sur la télé. Un documentaire: "La Grande Guerre de 2014"
"C'est là que tout a commencé. Il semblerait qu'il y ait eu un coup d'état de la part des Américains pour renverser la Russie. Poutine emprisonné, le peuple, fier, ne l'a pas supporté. Une guerre civile éclata. Et une des factions l'emporta. La chine décida de s'allier avec la Russie, car elle avait peur que les États-Unis fassent de même contre eux dans le futur. Avec l'appui et le concours du peuple russe revanchard, les russes au pouvoir atomisèrent les principales villes d’Europe."
J'avais du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Combien de temps avait passé, depuis l’hôpital ? Dehors, des rires enfantins éclataient, et j'avais du mal à pas me concentrer sur la télévision. Mon corps semblait avoir annihilé la moindre douleur, et voilà que le cœur lourd, je pensais à mes compagnons de voyage. Le documentaire, lui, continuait.
"Surprise totale, les européens ne voulaient pas riposter. Ils croyaient à une erreur sur leur radars, ce qui s'était déjà produit dans l'histoire, mais par chance les militaires avaient su faire preuve de discernement, car il n'y avait aucune raison de déclencher une guerre à part les dernières tensions. Résultat: Opération Doomsday 1945 des russes. Parachutages en masses. Les russes dominèrent l'Europe."
Le bruit des rires se rapprochait, alors que la musique du reportage devenait de plus en plus oppressante. La douleur qui avait complètement disparue dans mon bras droit réapparaissait lentement, me faisant souffrir de plus en plus fort.
"En Israël, il y eut une guerre conventionnelle entre les pays arabes menés par l'Iran contre les juifs. Pas de vainqueurs, mais petit avantage des pays arabes. Les USA, dépendant de l'Europe furent en guerre civile car leur économie était dévastée. Obama essaya de remettre de l'ordre par la force. Les pertes françaises s'élevaient à 40 millions de morts (surtout des civils) contre 200 000 russes pour l'ensemble de l'invasion de l'Europe. Il y a 5 millions de soldats russes déployés en Europe. La Grande Bretagne était détruite, mais libre."
Le narrateur du documentaire, d'un ton plus grave, continua.
"On assiste donc à la formation d'un bloc eurasiatique. Les armées d’Europe n’étaient pas préparés à une telle invasion. l'avenir s'annonce bien sombre. MAIS, les autorités russes ont remis Poutine au pouvoir à l'instant, vers une paix ?
En tout cas le monde ne sera jamais plus comme avant."
Je fermai de nouveau les yeux.
...
Nastya était à côté de moi, me parlait, dans la même maison que tout à l'heure, l'air complètement normal, comme si rien n'était arrivé. Mon bras gauche tentait toujours de retrouver mon bras droit, tâtonnait, triste, alors que j'essayais de comprendre les paroles de la traîtresse... une traîtresse que j'aimais. Les rires de l'extérieur avaient cessés. Mon cœur eut un soubresaut. Je repensai soudainement à ce que j'avais pu vivre avec elle, avec les autres, avec Bastien... Tremblant, je me plongeai dans ses profonds yeux bleus qui me fixaient de toute leur beauté.
- Ça va pas ? demanda-t-elle, réellement inquiète.
- Au contraire, tout va bien, répondis-je après lui avoir lancé un sourire triste.
La scène se détaillait. Bastien était là, le sourire au visage, aucune blessure, le tout faisant de nouveau battre mon cœur, comme il n'avait battu ces derniers jours. Je souriais. Ils parlaient, discutaient, riaient, s’amusaient... Sans savoir pourquoi, de mes yeux, une larme coulait. Puis je compris.
Ma main gauche tâtait le vide laissé par mon bras droit, couvert de sang, la douleur plus insupportable que jamais.
Ce n'était qu'un rêve. Ils étaient probablement tous morts, eux aussi.
Je me réveillai là où j'étais réellement : le champ de bataille, seul, la douleur à son extrême puissance. La larme à l’œil, mais le sourire au visage, je mourais en silence.