Note de la fic :
Publié le 03/12/2014 à 18:05:48 par Tarse
CHAPITRE 28
J'avais reperdu connaissance pour quelques minutes.
Je me réveillai dans une des obscurités les plus totales. Au dessus de ma tête, je pouvais encore entendre l'écho de chaque explosion, faisant trembler les murs ou tomber quelques bouts de plâtre à chaque fois. Au choix. Je tournai la tête, faible, à droite puis à gauche, la douleur dans ma jambe ayant refait surface.
- T'en fais pas, aucune artère n'a été touchée, me dit un homme caché par un vaste voile de poussière.
Je le regardai fixement, tentant de deviner qui se cachait derrière cette silhouette. Un peu plus loin, deux ou trois soldats couraient dans tous les sens, et tiraient comme des malades, jusqu'à ce qu'un ne se fit abattre, le sang giclant jusqu'à un mètre. Je me relevai aussi bien que je le pouvais, à une vitesse que je n'aurais pas cru possible, boitant, me précipitant vers la sortie.
- Qu'est-ce tu fous ?! Tu restes là !
Un homme, grand, âgé, imposant, me barrait le chemin vers la sortie, comme prêt à sévir par tous les moyens en sa possession. "Mais qu'il aille se faire foutre, ce vieux," ne pus-je m'empêcher de dire intérieurement. Alors que je réalisai à peine, l'homme, accroupi sur le cadavre du soldat mort, m'envoya la mitraillette qu'il lui avait arraché des mains, encore couverte de sang.
- Tu combats, ou tu crèves, menaça-t-il avec sévérité.
Quelques secondes de réflexion avant de finalement prendre ma décision. La fumée noire et épaisse qui tapissait l'air me brûlait les poumons, comme si un feu les consumait de l'intérieur, alors que je courrai vers l'étage, ignorant la moindre douleur. Je n'avais pas le temps d'y penser, je n'avais que la mort en ligne de mire.
La salle dans laquelle j'arrivai était dévastée, démolie. Tout ce qui avait un semblant de normal était au sol, un bout du mur complètement arraché, comme par une bête gigantesque. Mais ce n'était là que l’œuvre de l'humain. Armé de ma mitraillette - qui avait couvert mes mains de sang- je me positionnai là où étaient d'autres soldats: aux abords des fenêtres aux vitres cassées, tirant autant que possible sur les opposants.
Une vue d'ensemble de la ville se dégagea enfin pour moi. Enfin, c'était sans compter la fumée et la poussière qui cachaient la moitié de ce qui était visible. Les trois quarts des bâtiments encore sur pieds étaient à moitié démolis, parsemés de flammes et même de cadavres. L'enfer sur terre. L'image était d'autant plus renforcée par cette nuit où même la lune était cachée par des nuages noirs.
- Ne t'arrêtes pas de tirer ! ordonna la femme à côté de moi, occupant la même fenêtre.
Les cheveux noirs, attachés en queue de cheval et cachés par son casque verdâtre, elle ne tirait qu'avec la rage qui allumait son regard, comme si la peur n'existait pas chez elle. Pourtant, nous pouvions crever à tout moment.
J'avais reperdu connaissance pour quelques minutes.
Je me réveillai dans une des obscurités les plus totales. Au dessus de ma tête, je pouvais encore entendre l'écho de chaque explosion, faisant trembler les murs ou tomber quelques bouts de plâtre à chaque fois. Au choix. Je tournai la tête, faible, à droite puis à gauche, la douleur dans ma jambe ayant refait surface.
- T'en fais pas, aucune artère n'a été touchée, me dit un homme caché par un vaste voile de poussière.
Je le regardai fixement, tentant de deviner qui se cachait derrière cette silhouette. Un peu plus loin, deux ou trois soldats couraient dans tous les sens, et tiraient comme des malades, jusqu'à ce qu'un ne se fit abattre, le sang giclant jusqu'à un mètre. Je me relevai aussi bien que je le pouvais, à une vitesse que je n'aurais pas cru possible, boitant, me précipitant vers la sortie.
- Qu'est-ce tu fous ?! Tu restes là !
Un homme, grand, âgé, imposant, me barrait le chemin vers la sortie, comme prêt à sévir par tous les moyens en sa possession. "Mais qu'il aille se faire foutre, ce vieux," ne pus-je m'empêcher de dire intérieurement. Alors que je réalisai à peine, l'homme, accroupi sur le cadavre du soldat mort, m'envoya la mitraillette qu'il lui avait arraché des mains, encore couverte de sang.
- Tu combats, ou tu crèves, menaça-t-il avec sévérité.
Quelques secondes de réflexion avant de finalement prendre ma décision. La fumée noire et épaisse qui tapissait l'air me brûlait les poumons, comme si un feu les consumait de l'intérieur, alors que je courrai vers l'étage, ignorant la moindre douleur. Je n'avais pas le temps d'y penser, je n'avais que la mort en ligne de mire.
La salle dans laquelle j'arrivai était dévastée, démolie. Tout ce qui avait un semblant de normal était au sol, un bout du mur complètement arraché, comme par une bête gigantesque. Mais ce n'était là que l’œuvre de l'humain. Armé de ma mitraillette - qui avait couvert mes mains de sang- je me positionnai là où étaient d'autres soldats: aux abords des fenêtres aux vitres cassées, tirant autant que possible sur les opposants.
Une vue d'ensemble de la ville se dégagea enfin pour moi. Enfin, c'était sans compter la fumée et la poussière qui cachaient la moitié de ce qui était visible. Les trois quarts des bâtiments encore sur pieds étaient à moitié démolis, parsemés de flammes et même de cadavres. L'enfer sur terre. L'image était d'autant plus renforcée par cette nuit où même la lune était cachée par des nuages noirs.
- Ne t'arrêtes pas de tirer ! ordonna la femme à côté de moi, occupant la même fenêtre.
Les cheveux noirs, attachés en queue de cheval et cachés par son casque verdâtre, elle ne tirait qu'avec la rage qui allumait son regard, comme si la peur n'existait pas chez elle. Pourtant, nous pouvions crever à tout moment.