Note de la fic :
Quand Viendra l'An Mille après l'An Mille (Vae Victis)
Par : Conan
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué
Chapitre 9
Publié le 16/12/2013 à 20:15:15 par Conan
Les hommes se remettent en colonne, vaille que vaille. Sans se retourner, ils laissent derrière eux les corps de leurs amis, et ceux des hommes qui les ont tués, ne leur ayant fait garder comme unique richesse que la moitié de leur plaque militaire. Cette moitié qui reste sur le corps du soldat tandis que l'autre va dans les registres de l'armée, rejoindre les milliers d'autres âmes ayant poussé leur dernier soupir sur un chemin de campagne ou dans la boue d'un no man's land.
A mesure que la compagnie avance, la végétation réparait, les oiseaux et les grillons se remettent à chanter. Le ciel retrouve son panache bleu-gris. L'air, à nouveau frais, redevient respirable, et le capitaine, après avoir porté un regard à son DCC qu'il remet dans sa musette, autorise ses soldats à ôter leurs masques, et en fait de même.
Paul ferme la marche. A dire vrai, il se sent un peu pataud et stupide au milieu de tous ses jeunes hommes, et ne comprend pas encore tout à fait ce qu'il fait là, avec eux. Mais la beauté qu'offre le paysage se substitue rapidement à ses pensées confuses. Au fond, n'est-ce pas cela, la vraie paix ? Ce cours d'eau qui roule lentement au fond d'un bosquet, l'odeur du bois vert qui travaille et de la terre qui se revitalise. Ces bestioles qui courent et volent de branche en branche. Peut-être est-ce la dernière fois qu'il peut apprécier la pureté d'une nature encore restée sauvage et vierge de la folie des hommes.
''On n'est plus qu'a dix kilomètres de Clermont !'' Annonce un lieutenant, brisant le silence religieux qui régnait dans les rangs. Encouragé par cette annonce, le troufion devant Bernac se retourne vers lui, et tout en marchant, lui sourit :
-Hé mec. Merci pour tout à l'heure.
Paul lui rend son sourire, un peu amère tout de même. Il ne sait pas vraiment quoi répondre à ce remerciement spontané. Le soldat est jeune, vingt ans peut-être. Il a les épaules rondes d'un boxeur, le regard un peu triste et embrumé.
-De rien. Lui dit Paul. Comment tu t'appelles ?
-Nolet. Julien Nolet. Soldat de première classe. Et vous?
-Bernac. Paul. Tu viens d'où, Nolet ?
-J'suis du Nord. Un bled que vous connaîtriez sûrement pas si j'vous disait son nom. Sourit-il.
-Qu'est-ce que tu fous à Toulouse ?
Le bidasse explose de rire :
-Alors ça ! Faudra demander à l'administration. Pis si t'y arrives, tu pourras aussi leur dire de me rembourser mon billet de train et les douze heures que j'ai foutu pour y aller !
Paul sourit. La bonne humeur du jeune gars et sa spontanéité lui rappellent sa jeunesse et ses camarades du temps. Maintenant, ils sont sûrement tous morts. Cette pensée lui obscurcit à nouveau l'esprit.
La marche continue, et seuls Nolet et Bernac discutent. Le première classe est visiblement plus âgé et plus ancien en service que ses camarades. Lui seul parvient à faire abstraction du drame qui s'est déroulé à peine une heure plus tôt. Pour lui, la vie continue. Encore une fusillade dont il s'est sorti sans trop de casse. Le soldat lui parle un peu de son régiment, un peu de chez lui, un peu de la guerre. Un peu de tout, un peu de rien. Paul a bien remarqué que l'on discute dans les rangs faisait grincer les dents de quelques gradés, mais qui ne pouvaient pas grand chose contre ce drôle de type sorti de nulle part, qui les a tous sauvés, et qui les suit pour on ne sait trop quelle raison. Il en profite donc pour rire aux éclats à chaque plaisanterie que fait Nolet. D'autant plus que le saligaud a de la ressource.
Puis soudain, après avoir grimpé une colline, la compagnie s'arrête : face à elle, sur le plateau, la ville de Clermont-Ferrand qui s'étend, à portée de main. Des colonnes de fumée s'élèvent au-dessus des usines du secteur industriel, des camions vont et viennent sur la route principale. Voilà bien longtemps que Paul n'avait pas vu de ville de cette taille.
A mesure que la compagnie avance, la végétation réparait, les oiseaux et les grillons se remettent à chanter. Le ciel retrouve son panache bleu-gris. L'air, à nouveau frais, redevient respirable, et le capitaine, après avoir porté un regard à son DCC qu'il remet dans sa musette, autorise ses soldats à ôter leurs masques, et en fait de même.
Paul ferme la marche. A dire vrai, il se sent un peu pataud et stupide au milieu de tous ses jeunes hommes, et ne comprend pas encore tout à fait ce qu'il fait là, avec eux. Mais la beauté qu'offre le paysage se substitue rapidement à ses pensées confuses. Au fond, n'est-ce pas cela, la vraie paix ? Ce cours d'eau qui roule lentement au fond d'un bosquet, l'odeur du bois vert qui travaille et de la terre qui se revitalise. Ces bestioles qui courent et volent de branche en branche. Peut-être est-ce la dernière fois qu'il peut apprécier la pureté d'une nature encore restée sauvage et vierge de la folie des hommes.
''On n'est plus qu'a dix kilomètres de Clermont !'' Annonce un lieutenant, brisant le silence religieux qui régnait dans les rangs. Encouragé par cette annonce, le troufion devant Bernac se retourne vers lui, et tout en marchant, lui sourit :
-Hé mec. Merci pour tout à l'heure.
Paul lui rend son sourire, un peu amère tout de même. Il ne sait pas vraiment quoi répondre à ce remerciement spontané. Le soldat est jeune, vingt ans peut-être. Il a les épaules rondes d'un boxeur, le regard un peu triste et embrumé.
-De rien. Lui dit Paul. Comment tu t'appelles ?
-Nolet. Julien Nolet. Soldat de première classe. Et vous?
-Bernac. Paul. Tu viens d'où, Nolet ?
-J'suis du Nord. Un bled que vous connaîtriez sûrement pas si j'vous disait son nom. Sourit-il.
-Qu'est-ce que tu fous à Toulouse ?
Le bidasse explose de rire :
-Alors ça ! Faudra demander à l'administration. Pis si t'y arrives, tu pourras aussi leur dire de me rembourser mon billet de train et les douze heures que j'ai foutu pour y aller !
Paul sourit. La bonne humeur du jeune gars et sa spontanéité lui rappellent sa jeunesse et ses camarades du temps. Maintenant, ils sont sûrement tous morts. Cette pensée lui obscurcit à nouveau l'esprit.
La marche continue, et seuls Nolet et Bernac discutent. Le première classe est visiblement plus âgé et plus ancien en service que ses camarades. Lui seul parvient à faire abstraction du drame qui s'est déroulé à peine une heure plus tôt. Pour lui, la vie continue. Encore une fusillade dont il s'est sorti sans trop de casse. Le soldat lui parle un peu de son régiment, un peu de chez lui, un peu de la guerre. Un peu de tout, un peu de rien. Paul a bien remarqué que l'on discute dans les rangs faisait grincer les dents de quelques gradés, mais qui ne pouvaient pas grand chose contre ce drôle de type sorti de nulle part, qui les a tous sauvés, et qui les suit pour on ne sait trop quelle raison. Il en profite donc pour rire aux éclats à chaque plaisanterie que fait Nolet. D'autant plus que le saligaud a de la ressource.
Puis soudain, après avoir grimpé une colline, la compagnie s'arrête : face à elle, sur le plateau, la ville de Clermont-Ferrand qui s'étend, à portée de main. Des colonnes de fumée s'élèvent au-dessus des usines du secteur industriel, des camions vont et viennent sur la route principale. Voilà bien longtemps que Paul n'avait pas vu de ville de cette taille.
Commentaires
- Droran
22/12/2013 à 18:54:17
Bataille rangée sur la place jaude
J'ai hâte de lire la suite !