Je regardai d'un œil troublé et souciant la porte qui venait de se refermer. Ma vue devenait floue, mes membres tremblaient, tremblaient de rage et de désespoir. Je ne pourrai vaincre ces sorcières, ma magie n'étant plus active... Il me fallait trouver une solution au plus vite. J'entendais des coups de lame, de poing et autres sur la paroi rocheuse, obstruant la visite de mes amis.

J'eus une idée, risquée mais précieuse, précieuse et facile. Néanmoins, l'utilisation de ma magie serait primordiale pour ce fait. Je tentai, malgré tout, de déplacer la porte avec la puissance de mon pouvoir, comme j'avais su faire avec les débris incandescents de l'Armos. La lueur apparut, puis s'estompa... Cela se produisit une dizaine de fois... Après de nombreuses tentatives sans résultat, la couleur stagna dans le creux de ma main. Après la vue et la surprise que provoqua cette action en moi, j'essayai d'apposer mon pouvoir sur la porte.

Une fois ceci effectué, je me concentrai comme jamais, puis tentai de déplacer la porte dans la grande salle. La porte disparut en petites particules lumineuses de toute beauté, puis réapparut à côté de moi. Je m'écroulai, ayant bien trop utilisé de magie. Mes amis vinrent vers mon corps affalé et me questionnèrent.

«- Tu as déjà réussi à maîtriser ce pouvoir, je te félicite, camarade, plaisanta Link.
- Mer... merci.
- Arrête de l'encourager, idiot ! Je t'avais dit de ne plus utiliser de magie ! me sermonna Saria.
- Je... je suis désolé, mais... je voulais vous avoir à mes côtés. Je ne supporte plus la solitude ! criai-je.
- Oh... pardon... »

Un silence pesant se fit quelques secondes durant avant que quelqu'un rompt ce silence si ennuyeux, si lourd. Une vive voix, une jolie voix se fit entendre, troublant mes oreilles...

« Hey, vous ! Que faites-vous ici ? Qu'êtes-vous venus chercher dans cet endroit ? »

Je relevai mes yeux emplis de fatigue et aperçus une très jeune femme, visiblement. Elle portait de larges chaussures jaunes or. Une cape noire truffée de symboles blancs accompagnait son corps jusqu'à ses jambes. Une délicate main aux longs ongles portait un ancien balai, aux poils doux et soyeux. Je m'attendais à un visage hideux, peut-être était-ce par mon intuition, ou par mes connaissances acquises grâce au jeu ?... Je ne pus le savoir...

Néanmoins, mon hypothèse se révéla totalement fausse... Le visage de la femme me faisant face était... harmonieux. Un petit nez prenait place au milieu de son visage. Elle portait un collier où trônait une pierre dorée, de même couleur que les pupilles de ses yeux. De longs cheveux couverts d'électricités tombaient mélodieusement dans son dos. Sur son front se trouvait un immense joyau emplit de pouvoir électrique. Elle me fit un sourire, dont je ne m'attendais pas du moindre.

«- Allez, relève-toi, me fit-elle, chaleureusement.
- Heu... B... bien sûr.

Je me levai, surpris, puis la femme m'attrapa le bras, déploya toute ses forces et m'éjecta sur la plateforme centrale de la pièce... Je me relevai, exténué.

- C'est quoi le piège ? Tu sympathises, et ensuite tu tues ! C'est ça ?!
- Pas tout à fait, reprit l'étrange sorcière.
- Nous ne donnons pas si facilement nôtre âme à quelqu'un, renchérit une femme similaire à la première, mis à part ce rouge qu'elle arborait.
- Exactement, finit une autre, portant un bleu incommensurable.

Je ne saisis pas de suite les évènements m'entourant, mais une fois fait, je scrutai les alentours : aucune trace de mes amis... Une des femmes prit alors la parole, et ce de manière douce, enchanteresse, et maternelle.

- Tu désires donc les revoir, c'est cela ?
- Quelle question !
- Alors il va falloir nous battre.
- Pardon, mais...?
- Oui, tu es épuisé, reprit la sorcière arborant le rouge, mais cela ne serait pas amusant si tu aurais toutes tes forces, dit-elle en levant le doigt, comme pour sermonner un enfant.
- Non... J'en ai assez, vous allez payer !
- Oh, ce n'est pas gent...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase : ma colère me submergea. Mon épée valsa dans les courants aériens pour venir frapper la sorcière. Elle se décala d'une vélocité hors du commun, puis continua son dialogue.

- Tu sais, la gentillesse compte pour...
- Tais-toi, tu ne sers à rien ! L'amitié est une chose éternelle, et rien ni personne ne me l'enlèvera !

Mes cavités magiques furent emplit de pouvoir, pourtant inexistant en moi pour le moment ! Une aura mordorée s'échappa de mon corps, puis vint exploser les tympans de mes ennemies. Sa densité était telle qu'elle m'était méconnaissable. Mes mains devinrent brûlantes, et ma vision était... incroyablement nette. Non, c'était encore plus insensé que cela, je pouvais anticiper les mouvements ennemis. Comment ? Pourquoi ? Et surtout, pourquoi cela se produisit maintenant ? Peut-être était-ce une réaction entre fatigue et colère ? Je ne devais réfléchir là-dessus, mais me concentrer sur le combat.

Une des trois femmes me fit un merveilleux sourire, puis me fit parvenir une phrase...

- Non, l'amitié n'est pas la chose la plus importante : elle n'est que factice. Tes amis ne t'apportent aucune aide, bien qu'ils le puissent en ce moment même.
- Tu mens !
- Ah bon ? Comme tu le souhaites.
- Arrête de m'embobiner... Je sais qu'ils essayent de tout leur possible de me venir en aide. Maintenant... Maintenant, prépare-toi à subir les foudres du pouvoir qui m'anime ici ! »

La rage ne pouvait s'évacuer, et je savais que ce n'était pas sans danger pour mon corps et mon esprit. Je décidai donc d'utiliser les ressources des ces sorcières contre elles-mêmes. Une d'entre elles m'envoya une gargantuesque boule de foudre. Je me plaçai devant, absorbai la quantité infernale du sort, puis l'envoyai sur la sorcière de glace. Elle fut électrocutée, puis tomba lourdement sur le sol. J'étais impressionné par la haute dose de pouvoir que j'aie pu contrôler. Mais une interrogation me vint ensuite.

« Déjà ? » En effet, la sorcière azur jonchait sur le sol après seulement un coup de foudre. Cela me parut extrêmement étrange, d'autant plus que ce trio brillait pour sa résistance, sa vélocité et son endurance... Je n'avais plus de temps à perdre : j'usai de ma main droite puis créai un dense projectile magique. Je décidai d'achever la sorcière au sol, la sorcière m'ayant fait douter de mes amis, pourtant fidèles... La masse jaune percuta la sorcière, mais ce n'était pas la bonne. La sorcière aux yeux carmin décida de protéger son compère dans un élan de bonté et de générosité.

La deuxième sorcière tomba alors au sol, dans les profonds méandres du sommeil. « Mais que leurs arrivent-elles ? pensai-je ». La dernière en lice n'attendit pas que je retire mon regard de ses compères puis m'envoya une énorme boule de foudre. Je ne sus l'esquiver, et mon dos en fut victime. Mon corps fut ankylosé, et, devant tout cela, je ne pouvais rien faire... C'est ce que je crus : j'activai mon pouvoir puis mon aura fleurit tout aussi rapidement. Mes mains s'emplirent de feu, et je m'embrasai le plus vélocement possible. Les particules électriques disparurent dans ce condensé infernal. En me retournant, j'assénai un violent coup d'épée à mon ennemie. Elle hurla, puis une traînée de sang marqua puissamment le sol du temple.

Elle appliqua sa main sur son importante blessure – peut-être tentait-elle de guérir son bras ? –, néanmoins, je ne lui laissai aucune seconde supplémentaire : ma lame transperça son abdomen, puis je la retirais vivement, dans un grand bruit de chair chaude... La colère me faisait commettre des choses que je n'aurais jamais ne serai-ce penser auparavant... La dernière femme rencontra rapidement la terre ferme de la plateforme. Mon pouvoir se dissipa dans l'air ambiant.

« Hung... Je... je ne voulais pas que cela se termine comme ça... Tu... tu es très fort. »

J'avais désormais honte de mon geste irréversible... Je m'approchai de mon ennemie, puis elle me délivra une courte phrase.

« Pourquoi as-tu fais ça ? »

Je ne pouvais me retenir d'avantage : des larmes coulèrent, jusqu'à tomber sur le visage de la femme meurtrie. Comme un sermon d'adulte, je répondis promptement.

«- Je suis désolé... Je ne voulais pas... Je...
- C'est trop tard, jeune homme...
- Non, je...

Voyant que ma parole ne servait à rien, je tombai à genoux devant la sorcière qui arborait un jaune ambré, puis voulus lui adresser mes mots les plus sincères quand soudain...

Quand soudain, elle me prit violemment à la gorge, puis me jeta au sol. Je relevais ma tête, la regardai et pris la parole.

- Alors c'est comme ça que vous procédez, manipulatrices !
- Non, n'insulte... pas les... gens, dit-elle penchée sur mon corps, son doigt levé.
- Hung...

Elle m'avait embobiné stupidement : j'étais trop crédule... Mais lorsque je ravalai ma salive, elle posa ses genoux tremblants au sol, puis joignit ses mains.

- Tu m'as amochée, et bien plus que je l'espérais, comme tu es vilain !
- Tu payeras !
- Dans ton état ? Ne dis plus de bêtise. »

Une intense lumière s'empara de la plateforme. Jaune, rouge, et bleue. La luminosité tricolore ne cessait, et les sorcières étaient comme aspirées à l'intérieur de ce vortex infernal... Ma vue n'était plus aussi efficace qu'auparavant, et ma fatigue remontait à vive allure. Il me fallait finir ce combat au plus vite...

Je n'eus le temps de reprendre mes esprit qu'une grande femme apparut devant ma vue trouble. Elle portait de petites chaussures une rouge et jaune, puis l'autre jaune et bleue. De somptueux collants noirs parcouraient ses fines jambes, et un short bouffant les accompagnait. Une ceinture tricolore faisait son apparition, soutenant le petit short blanc cassé. Un bustier couvrait son ventre, et maintenait ses seins. De longue manches partaient de ses coudes et retombaient en dessous de ses merveilleuses mains raffinées. Sur celles-ci apparaissaient les mêmes symboles complexes, ayant appartenus aux capes des trois femmes. Un bâton fort mystérieux prenait place dans la main droite de la grande sorcière. Il changeait constamment de couleur, allant du jaune au bleu, puis du bleu au rouge carmin... Sur son visage était implanté un petit nez recroquevillé, accompagné par de beaux yeux or. Sa chevelure comportait trois nattes bien distinctes : Une d'un teint jaune or électrique, une autre d'un rouge éblouissant, et enfin le dernière d'un glaciale couleur cyan.

«- Alors, mon petit ? Tu es prêt ?
- Plus que jamais ! »

Ma parole diffusait ses sons, mais mon esprit ainsi que mon corps n'étaient pas de cet avis, même voire plus : il tremblait sous l'emprise de la fatigue. Un choix décisif, une seule manière de s'en sortir. Je pariai toute mes chances sur la force de l'amitié...