Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La cage de faraday


Par : Diabolo
Genre : Horreur, Nawak
Statut : Terminée



Chapitre 1 : Si la vie était plus juste


Publié le 30/01/2013 à 23:29:52 par Diabolo

Je fixe l'heure affichée sur le tableau interactif. Il est 16H27, et comme chaque lundi j'attends impatiemment la fin du cours d'Histoire pour enfin rentrer chez moi.

- D'accord, en résumé, qui peut me dire contre quel pays la France est-elle entrée en guerre récemment ? Marie ?
- Le... L’Algérie.
- Bien. Et depuis quand ?
- 2016 je crois.
- OK, c'est parfait tout ça.

J'écoute d'une oreille distraite. La sonnerie retentit soudainement. J’agrippe mon manteau d'une main et mon sac, que je hisse sur une épaule, de l'autre.

- La leçon pour demain ! N'oubliez pas d'apprendre la leçon les 3° E !

C'est presque si je cours dans les couloirs. Je fuis enfin l'ennui continuel de ces bâtiments. Maël qui sort tout juste d'une classe pour le moins agitée, me barre la route. Je m'écrase sur son torse et il éclate de rire. Je relève la tête, même si je savais à qui appartenaient ces pectoraux.

- Hé cocotte, des fois il faut penser à relever ça ! Me lâche-t-il en soulevant la mèche de cheveux châtains qui me barre le front.
- Maël, tu veux me laisser passer ? T'es mignon, dit-je, froide.

Je relève la tête et plonge mes yeux dans les siens. Ils sont d'un bleu très pâle, et ils sont capables de transpercer l'âme. En fait, Maël à tout pour plaire, pas seulement ses yeux. Ses cheveux blonds mi-long accompagnent le bleu de ses yeux, et son visage est très caractéristique. Il a un joli nez un peu rond sans pourtant avoir des kilos en trop. Des cils un peu féminins, longs et fins, mais son physique reste très masculin. Il est grand et musclé, assez puissant. Il a la particularité d'avoir toujours sur lui de bons vêtements de marques. Il plaît énormément aux filles, en fait c'est un Ken sans la Barbie. Il est parfait, un peu trop même. De mon 1m70, sous ma mèche, mes yeux noisettes et mes converses usées, je me sens trop faible, trop pitoyable. C'est comme s'il était impossible qu'un garçon parfait comme lui discute avec moi.

- Je sais que je suis mignon. Allez, donne-moi ça. (il soulève mon sac et l'installe sur son autre épaule).
- Merci, je murmure.
- Tu rentres direct chez toi ? Tu veux pas venir avec nous au truc de bouquins ?

Je m'arrête une seconde. Un 6° manque de me rentrer dedans, il s'arrête à temps et s'enfuit, comme choqué. Je jette un regard furtif en direction de Maël. Il me regarde intensément, en attendant que mes mécanismes se remettent en marche. Mes pieds finissent par reprendre vie. Je lance à Maël, moqueuse :

- Ah mais tu sais lire ? Depuis quand ?
- Bien sûr que oui, je suis né avec un livre dans la main (il imite un homme concentré feuilletant un bouquin imaginaire).
- Il fallait l'ouvrir le livre Maël, m'écriai-je sur un ton sarcastique.
- T'es méchante (il me pousse gentiment), alors, tu viens avec nous ? Pour une fois qu'il y a un truc dans notre bled paumé, qu'on sache pas lire ou écrire, on s'en fout !
- Qui 'nous' ?

A vrai dire, j'ai déjà la réponse à cette question. Et je sais déjà que je n'aurai pas le courage de venir. Dans la bande à Maël, il y a vraiment des gars cool, comme Benjamin dit Ben, il est super décontracté et c'est le casse-cou de la bande. Il aime aussi emmerder les filles et surtout, critiquer la société. Ce qui peut sembler étrange pour un mec dans son genre. Mais Ben reste avant tout un déconneur, dragueur, relax et drôle. Beaucoup de qualités, mais pour tout de même quelques défauts, comme ses défaillances scolaires de comportement et de résultat, mais aussi sa capacité assez extraordinaire d'agir sans réfléchir. Il s'attire donc un tas de problèmes qu'il aime particulièrement mettre sur le dos des autres. Il est donc pas toujours facile à gérer. Après il y a Romain, un mec super sérieux qui a un regard à glacer le sang. Il s'exprime peu, mais il recule tout type de prédateurs d'un regard. Il a des périodes, quand il ne peut plus s'arrêter de rire et quand il est froid. Très difficile à définir ce garçon. Après, il y a Jordan, un mec surdoué qui a un humour... spécial. Il est petit, avec des épaules et une tête carrées, des lunettes rondes discrètes et les cheveux toujours soigneusement coiffés et aplatis sur sa tête comparé aux autres du groupe. Il a une grosse bouche et de tout petits yeux noirs, assez inexpressifs. Je ne sais pas ce qu'il fait dans ce groupe de bad boys rebelles, c'est sûrement celui qui file les réponses en contrôle. Ah oui, et nous avons tous un sac, et lui a une mallette et des chaussures cirées.

Et enfin il y a lui. C'est un rêveur, il m'attire et m'inquiète à la fois, ce qui donne une sensation étrange quand je suis près de lui, comme si je m'apprêtais à faire un truc dangereux mais tellement agréable. Et je sais que je lui plais. Il est très manipulateur, il obtient toujours ce qu'il convoite. Et c'est un séducteur très renfermé sur lui même. Personne ne semble assez bien pour lui, il a repoussé chaque fille, et il ne s'entend bien qu'avec Maël et Ben. Notre relation est différente. Impossible à définir, je me sens irrémédiablement attiré par lui. Mais j'ai aussi peur qu'il m'enlève ce que j'ai de plus cher. J'ai toujours l'impression qu'il pense des choses malsaines, avec ce regard plein de malice et d'envie qu'il me porte. Et ses yeux, grand Dieu, ses yeux sont uniques. Je pensais que ce vert ne se trouvait que sur des sweat-shirt flash et pourtant non. Son regard est puissant, plein de vie, expressif. Il n'a pas besoin de parler, bien que sa voix me berce chaque jour un peu plus, elle me protège en quelque sorte. J'aimerais me plonger dans ses bras, me blottir contre son torse et son sweat-shirt vert et noir, couleur de ses yeux. Il est fin mais musclé, un peu moins que Maël, mais grand et sublime. J'aime aussi son nom. Ethan Dolreïo. Sa façon de se déplacer nonchalamment, désinvolte et décontracté. J'aime tout en lui, absolument tout. Son écriture plutôt fine pour un garçon, en italique, son rire, très masculin mais mélodieux. Le petit rictus qui se forme sur son visage lorsqu'il boude et celui qui se forme lorsqu'il est joyeux.
Mais la vie est mal faite, et j'ai décidé de le haïr, ou au moins d'utiliser ce sentiment comme protection, pour cacher ma faiblesse. Je crois que ça le fait rire, car lui il sait. Il ne se fait jamais berner, il est trop intelligent.
Maël reprend la conversation :

- Et bien il y aura la bande et Sarah et… Caro. Alors, ça te dit ?
- Non merci, c'est sympa Maël.

Je récupère mon sac, dis au revoir à Maël le parfait et file dehors. Je mets mes écouteurs et installe mon sac sur les deux épaules. Je refais mon lacet droit et avant de partir dans la rue, j'aperçois Ethan, appuyé sur la barrière devant le collège, qui me fixe, le rictus de l'homme contrarié sur les lèvres. Je me retourne immédiatement et rentre chez moi en essayant de me concentrer sur ma musique et d'oublier le vert pétillant d'idées de ses yeux.


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