Note de la fic :
Publié le 18/01/2013 à 21:09:12 par Sagedish
*Clic*
Voilà le transfert achevé. Jordan venait de déplacer 350 000€ sur un de ces compte offshore, au nom d'une entreprise bidon appelé « Spat » ; son nom de hackeur dans le milieu.
Oui, un jeune marginal déscolarisé et sans avenir venait de dérober l'équivalant de 330 smic en quelques clics, le tout sur du dubstep : Musique bruyante et brutale.
A qui appartenait cette somme ? Peu importait, il savait juste que cette personne était riche, et qu'elle avait une assurance contre ce genre de détournement, ou pas. Aucune importance, car de toutes façon, elle était riche, et donc elle ne méritait pas cette somme. Il aimait citer à tout va -et totalement hors contexte- une citation de l'anarchiste Proudhon « La propriété, c'est le vol ». C'était devenu sa devise en ligne « Property is stealin' » disait-il sur les forums anglophones. Inutile de commenter le niveau d'anglais plus que moyen de cette traduction. Il ne lui restait encore que la politique de comptoir pour tenter de donner un sens à sa vie.
Mais que faisait-il avec ces sommes dérobées ? Outre les risques énormes encourus par ce genre de détournement (Le piratage de compte bancaires de manière aussi frontale sans intervention physique sur place était un défi bien plus exigeant en terme d'informatique que le laissait croire les films) , il s'imaginait encore un jour avoir une vie normale, et se servirait de cette somme pour faire vivre sa future famille, bien que son côté rationnel avait tôt fait de lui rappeler sa situation. Avant d'assurer la survie financière d'une éventuelle famille, encore fallait-il entretenir sa propre survie sociale ! Quoiqu'il en soit, il ne savait de toutes façons rien faire d'autre. Pas de diplôme, ni de qualifications, encore moins la volonté de reprendre des études. C'était partout pareil, tous les mêmes. Si t'es gentil et souriant, ils le seront au début. Si tu es trop sympa, ils exploiteront cette sympathie pour défouler leur frustration par le biais de répliques ou remarques humiliantes. Au mieux.
Ce qui lui était arrivé au lycée était des plus immondes, bien au-delà des brimades habituelles.
Alors qu'il arrivait nonchalamment aux abords de son établissement, il avait été interpellé par un groupe d'une demi douzaines de personnes. Survêt, casquette trop petites et basket ridiculement grosse et colorés. Tout l'attirail était de sortie. Il les ignora, comme il le faisait d'habitude.
Sauf qu'il apprit ce jour-là qu'une habitude n'a pas vocation à toujours fonctionner.
Ils l'entraînèrent dans les toilettes, et le dévêtirent. Ni plus, ni moins. Pas d'explication, pas de scénario, pas de provocation. Juste un rouage de coup, les vêtements jetés aux toilettes, des attouchements violents, les moqueries de tout un lycée, et le proviseur atterré qui appelle sa mère.
À chaque fois qu'il repensa à cet évènement, il avait lui-même du mal à croire à cet incident, du moins son cheminement.
Pourquoi ? Juste pourquoi ?
Peu importe, il était là désormais. Sa chaîne hi-fi passait du « Skrillex » , et plus particulièrement la chanson « Make things for smile » (Agir pour sourire. Ah.) Il finissait d'effacer toutes traces de son passage sur les serveurs de la banque suisse d'UBS.
Il était 20 heures, Jordan s'était réveillé plus tôt que d'habitude, à 15h12. Il était temps pour lui d'au moins saluer sa maman.
Sauf qu'elle était partie. Oui, elle travaillait de nuit, et elle n'avait pas pris la peine de saluer son fils, probablement que la musique faisant trembler toutes les basses de la chaîne audio ne suggérait pas l'hospitalité. Inutile de mentionner le fait que lui ne l'avait pas entendu, et était trop occupé à déplacer des sommes d'argent dont il ne se servirait peut être jamais.
Même elle avait perdue espoir. Comme quoi, on n'est jamais un vrai perdant tant qu'on ne dégoûte pas sa propre famille.
De façon quotidienne, il se demande qu'allait-il faire de sa vie. Aujourd'hui, cette question ne tarauda pas son esprit. Comme un signe de désespoir de la part de sa propre conscience.
Qu'allait-il faire maintenant ? Aller sur son ordinateur. Tout simplement.
Forum-PhotosTrash-Pornos.
C'était tout. C'était sa vie.
Cette routine lui prenait entre 5 et 6 heures, après quoi, il enchaînait toujours sur une partie de Xbox.
Mais pas aujourd'hui.
Alors qu'il tentait d'apporter du plaisir solitaire à cette existence qui l'est tout autant en face d'une vidéo assez malsaine d'un point de vue de la morale, on sonna à la porte.
Personne ne sonne à minuit. Personne n'avait jamais sonné à minuit. Personne ne sonne quand sa mère est absente. Et surtout, personne ne monte sonner au 6ème étage pour faire une blague, ou pour apporter des ennuis.
Il resta devant la vidéo (muette désormais), espérant secrètement que le visiteur s'en aille. Il n'aime pas les gens, et ne veut plus avoir à faire à eux.
Le visiteur ne partait toujours pas, il sonna encore, après une vingtaine de seconde de silence.
Devait-il aller voir ?
Il se rendait compte à quel point la venue d'un visiteur prenait des ampleurs disproportionné avec lui. Pire, la décision d'aller lui ouvrir ou pas à l'air de paraître à son goût un choix cornélien, dont la seule chose qui allait ressortir allait être une désagréable sensation : La socialisation.
Dans un élan de courage, il y alla. Oui c'était une heure tardive, mais il devait le faire, il n'est pas aussi pathétique, non !
Il tourna deux fois le verrou de la serrure, et ouvrit la porte.
Deux gendarmes, une femme et un homme. La femme était blonde, avec des racines bleues. Elle était assez petite, et avait l'air frêle, son visage rond quasi-angélique, son petit front et son air global enfantin ne la rendait pas aussi intimidante qu'une représentante de l'ordre devait l'être. L'homme lui était tout l'inverse. 1m90, les cheveux châtains coupés court, les épaules ainsi que le visage carré. Clairement le genre de gars auprès duquel on ne cherche pas les ennuis.
-Vous êtes bien monsieur Monat ? Demanda l'homme.
-Moi-même, qui y a-t-il ?
A cet instant précis, il sut précisément ce que ces gendarmes allaient lui annoncés. Il avait beau avoir détourné en 3 ans environ deux millions d'euros, il savait que ce n'était pas là l'objet de leur visite, du moins pas à la vue de leurs mines déconfites.
Il était arrivé quelque chose à sa mère, son seul repère dans ce monde de malade.
Voilà le transfert achevé. Jordan venait de déplacer 350 000€ sur un de ces compte offshore, au nom d'une entreprise bidon appelé « Spat » ; son nom de hackeur dans le milieu.
Oui, un jeune marginal déscolarisé et sans avenir venait de dérober l'équivalant de 330 smic en quelques clics, le tout sur du dubstep : Musique bruyante et brutale.
A qui appartenait cette somme ? Peu importait, il savait juste que cette personne était riche, et qu'elle avait une assurance contre ce genre de détournement, ou pas. Aucune importance, car de toutes façon, elle était riche, et donc elle ne méritait pas cette somme. Il aimait citer à tout va -et totalement hors contexte- une citation de l'anarchiste Proudhon « La propriété, c'est le vol ». C'était devenu sa devise en ligne « Property is stealin' » disait-il sur les forums anglophones. Inutile de commenter le niveau d'anglais plus que moyen de cette traduction. Il ne lui restait encore que la politique de comptoir pour tenter de donner un sens à sa vie.
Mais que faisait-il avec ces sommes dérobées ? Outre les risques énormes encourus par ce genre de détournement (Le piratage de compte bancaires de manière aussi frontale sans intervention physique sur place était un défi bien plus exigeant en terme d'informatique que le laissait croire les films) , il s'imaginait encore un jour avoir une vie normale, et se servirait de cette somme pour faire vivre sa future famille, bien que son côté rationnel avait tôt fait de lui rappeler sa situation. Avant d'assurer la survie financière d'une éventuelle famille, encore fallait-il entretenir sa propre survie sociale ! Quoiqu'il en soit, il ne savait de toutes façons rien faire d'autre. Pas de diplôme, ni de qualifications, encore moins la volonté de reprendre des études. C'était partout pareil, tous les mêmes. Si t'es gentil et souriant, ils le seront au début. Si tu es trop sympa, ils exploiteront cette sympathie pour défouler leur frustration par le biais de répliques ou remarques humiliantes. Au mieux.
Ce qui lui était arrivé au lycée était des plus immondes, bien au-delà des brimades habituelles.
Alors qu'il arrivait nonchalamment aux abords de son établissement, il avait été interpellé par un groupe d'une demi douzaines de personnes. Survêt, casquette trop petites et basket ridiculement grosse et colorés. Tout l'attirail était de sortie. Il les ignora, comme il le faisait d'habitude.
Sauf qu'il apprit ce jour-là qu'une habitude n'a pas vocation à toujours fonctionner.
Ils l'entraînèrent dans les toilettes, et le dévêtirent. Ni plus, ni moins. Pas d'explication, pas de scénario, pas de provocation. Juste un rouage de coup, les vêtements jetés aux toilettes, des attouchements violents, les moqueries de tout un lycée, et le proviseur atterré qui appelle sa mère.
À chaque fois qu'il repensa à cet évènement, il avait lui-même du mal à croire à cet incident, du moins son cheminement.
Pourquoi ? Juste pourquoi ?
Peu importe, il était là désormais. Sa chaîne hi-fi passait du « Skrillex » , et plus particulièrement la chanson « Make things for smile » (Agir pour sourire. Ah.) Il finissait d'effacer toutes traces de son passage sur les serveurs de la banque suisse d'UBS.
Il était 20 heures, Jordan s'était réveillé plus tôt que d'habitude, à 15h12. Il était temps pour lui d'au moins saluer sa maman.
Sauf qu'elle était partie. Oui, elle travaillait de nuit, et elle n'avait pas pris la peine de saluer son fils, probablement que la musique faisant trembler toutes les basses de la chaîne audio ne suggérait pas l'hospitalité. Inutile de mentionner le fait que lui ne l'avait pas entendu, et était trop occupé à déplacer des sommes d'argent dont il ne se servirait peut être jamais.
Même elle avait perdue espoir. Comme quoi, on n'est jamais un vrai perdant tant qu'on ne dégoûte pas sa propre famille.
De façon quotidienne, il se demande qu'allait-il faire de sa vie. Aujourd'hui, cette question ne tarauda pas son esprit. Comme un signe de désespoir de la part de sa propre conscience.
Qu'allait-il faire maintenant ? Aller sur son ordinateur. Tout simplement.
Forum-PhotosTrash-Pornos.
C'était tout. C'était sa vie.
Cette routine lui prenait entre 5 et 6 heures, après quoi, il enchaînait toujours sur une partie de Xbox.
Mais pas aujourd'hui.
Alors qu'il tentait d'apporter du plaisir solitaire à cette existence qui l'est tout autant en face d'une vidéo assez malsaine d'un point de vue de la morale, on sonna à la porte.
Personne ne sonne à minuit. Personne n'avait jamais sonné à minuit. Personne ne sonne quand sa mère est absente. Et surtout, personne ne monte sonner au 6ème étage pour faire une blague, ou pour apporter des ennuis.
Il resta devant la vidéo (muette désormais), espérant secrètement que le visiteur s'en aille. Il n'aime pas les gens, et ne veut plus avoir à faire à eux.
Le visiteur ne partait toujours pas, il sonna encore, après une vingtaine de seconde de silence.
Devait-il aller voir ?
Il se rendait compte à quel point la venue d'un visiteur prenait des ampleurs disproportionné avec lui. Pire, la décision d'aller lui ouvrir ou pas à l'air de paraître à son goût un choix cornélien, dont la seule chose qui allait ressortir allait être une désagréable sensation : La socialisation.
Dans un élan de courage, il y alla. Oui c'était une heure tardive, mais il devait le faire, il n'est pas aussi pathétique, non !
Il tourna deux fois le verrou de la serrure, et ouvrit la porte.
Deux gendarmes, une femme et un homme. La femme était blonde, avec des racines bleues. Elle était assez petite, et avait l'air frêle, son visage rond quasi-angélique, son petit front et son air global enfantin ne la rendait pas aussi intimidante qu'une représentante de l'ordre devait l'être. L'homme lui était tout l'inverse. 1m90, les cheveux châtains coupés court, les épaules ainsi que le visage carré. Clairement le genre de gars auprès duquel on ne cherche pas les ennuis.
-Vous êtes bien monsieur Monat ? Demanda l'homme.
-Moi-même, qui y a-t-il ?
A cet instant précis, il sut précisément ce que ces gendarmes allaient lui annoncés. Il avait beau avoir détourné en 3 ans environ deux millions d'euros, il savait que ce n'était pas là l'objet de leur visite, du moins pas à la vue de leurs mines déconfites.
Il était arrivé quelque chose à sa mère, son seul repère dans ce monde de malade.
Commentaires
- Droran
19/01/2013 Ã 01:36:53
Quatre personnages clichés, et un court chapitre pour chacun d'entre eux, c'est peut-être un peu trop :/