Note de la fic :
La Chimère
Par : Sagedish
Genre : Action, Polar
Statut : C'est compliqué
Chapitre 7 : L’Éducation Sentimentale.
Publié le 15/01/2013 à 17:34:32 par Sagedish
Rebecca était là, allongée, fixant du regard le plafond de la cave. Éric, son client du jour, la regardait avec un air à la fois de pitié sincère, mais aussi de profonde satisfaction : Le genre de dualisme facial comme seul le plaisir de la chaire tarifé savait les créer.
Elle avait de nombreuse ecchymoses, les marques du martinet était encore rouge de fraîcheur, ses poignets étaient extrêmement douloureux du fait de l'utilisation des menottes de service d'Éric - on mésestimait trop souvent l'utilité de la fourrure entourant les menottes fantaisies à but érotique-
Elle ne parlait pas, ne pensait pas. Sa vie s'était arrêtée, elle se pensait dans un rêve, mais non. C'était un sentiment devenue banale pour elle. Son esprit quittait souvent son corps, comme par honte.
-Tu vois, tu as été gentille avec moi, je te retournerai la pareille.
Sur ces mots, il lui lança une poignée de papier vert. Une demi-douzaine de billets de 100€. Inutile de se demander d'où venait cette somme : la revente du cannabis à très bas coût saisi aux revendeurs était très lucrative. Les dealeurs arrêtés voyaient comme une bénédiction le fait que la quantité de drogue saisie sur eux était soudainement divisée par deux dans le rapport qui allait être remis au juge du tribunal correctionnel. La revente à des prix huit fois moins chère que la moyenne satisfaisait ces mêmes dealers une fois qu'ils ressortaient de prison quelques mois plus tard. En fait, beaucoup voyaient dans ces fraude un simple « baby-sitting » de leurs doses.
Comment Rebecca savait ça ? Derrière l'image de jeune fille innocente qu'elle renvoyait, elle écoutait tout, enregistrait tout et analysait tout. Pourquoi ? Secrètement, elle avait l'espoir qu'un bon samaritain l'écouterait, et ferait tomber tout ceux l'ayant usée...
Ah, c'était son fantasme évidemment. Mais les fantasmes par définition ne se réalisaient pas.
Ironie du sort, c'était son métier de rendre réels ceux des autres ; seuls les siens lui étaient interdits.
Éric s'en alla, laissant Rebecca seule dans la cave de cet HLM dont elle ne connaissait pas l'emplacement. Elle était obligée de réaliser des pratiques sexuelles de plus en plus « hard » car les prix avaient été outrageusement tirés vers le bas par l'immigration de l'est.
Le charme de l'espace Schengen.
Elle décida de passer la nuit ici. Son Samsung GT E1150 à clapet lui indiquait 3h42.
Elle prendrait un taxi, une fois le jour levé, ou le métro. Peu importe.
Le gros de ses revenus provenait de son site d'escort en ligne monté avec la seule amie qu'elle avait en ce bas monde : Une ingénieure qui avait pris pitié d'elle un soir où elle prenait le métro, alors qu'elle dormait sur le banc. Elle fut étonnée devant tant de bonté. D'ailleurs, si cette générosité était provenue d'un homme, elle aurait surement décliné la proposition.
Son site Internet lui assurait de 600 à 800€ par mois de revenus ; grâce notamment au rendez-vous galant factice facturé à une centaine d'euros. La plupart des clients avaient évolués, ils ne cherchaient plus une baise rapide, mais voulaient au contraire combler leur manque affectif à l'aide d'une relation amicale à connotation sexuelle virtuelle. Pathétique selon elle. Les hommes n'étaient définitivement que des porcs à la recherche d'un brin de sexe tarifé dès que l'occasion se présentait, comblant par là leur absence de confiance.
La voilà, gisant au sol avec des billets de 600 € en guise de couverture. Que faire ?
Fuir ? Pour aller où ? Évidemment, grâce à la générosité du policier (qui voulait surement par-là se donner bonne conscience), elle pouvait prendre une pause ce mois-ci. Mais pour recommencer juste après ? Rebecca savait qu'elle ne tiendrait pas plus de deux ans supplémentaires à ce rythme. Surtout que ces revenus s'étaient effondrés après sa majorité civile. La prostitution pédophile lui permettait en effet la rencontre de clients âgés, doux, riches et surtout tellement apeurés par la crainte d'être découvert qu'ils n'hésitaient pas à payer des sommes quelquefois exorbitantes.
Et si elle voyageait ?
Après tout, elle n'avait jamais voyagé ! Partir à l'étranger ? Au Brésil, aux États-Unis...
Elle revint très vite sur Terre : Elle n'avait aucun papier, et ses parents avaient probablement signalé sa disparition à l'époque ; sûrement après avoir remarqué qu'il n'y avait plus rien à frapper ou à harceler.
Rester en Europe alors ! Mais il suffisait qu'une des douanes mobiles la contrôle, pour que tout soit fini... Bien qu'elle haïsse cette vie, elle détestait encore plus la perspective de retourner avec sa famille. Les clients la frappaient, certes, mais eux au moins, ils payaient pour !
C'est là qu'elle eut une idée lumineuse.
Son site d'escort ! Proposer à un homme de l'emmener en vacances en France ! Aller à la plage, voir les monuments, skier...
Oui, le ski ! Le ski ! En voilà une bonne destination !
Elle se releva, il était alors 6h32 : Les « racailles » étaient allées se coucher, et les honnêtes travailleurs dormaient encore : C'était le temps d'y aller. Publier cette annonce, et fuir, juste pour ce mois.
Elle avait de nombreuse ecchymoses, les marques du martinet était encore rouge de fraîcheur, ses poignets étaient extrêmement douloureux du fait de l'utilisation des menottes de service d'Éric - on mésestimait trop souvent l'utilité de la fourrure entourant les menottes fantaisies à but érotique-
Elle ne parlait pas, ne pensait pas. Sa vie s'était arrêtée, elle se pensait dans un rêve, mais non. C'était un sentiment devenue banale pour elle. Son esprit quittait souvent son corps, comme par honte.
-Tu vois, tu as été gentille avec moi, je te retournerai la pareille.
Sur ces mots, il lui lança une poignée de papier vert. Une demi-douzaine de billets de 100€. Inutile de se demander d'où venait cette somme : la revente du cannabis à très bas coût saisi aux revendeurs était très lucrative. Les dealeurs arrêtés voyaient comme une bénédiction le fait que la quantité de drogue saisie sur eux était soudainement divisée par deux dans le rapport qui allait être remis au juge du tribunal correctionnel. La revente à des prix huit fois moins chère que la moyenne satisfaisait ces mêmes dealers une fois qu'ils ressortaient de prison quelques mois plus tard. En fait, beaucoup voyaient dans ces fraude un simple « baby-sitting » de leurs doses.
Comment Rebecca savait ça ? Derrière l'image de jeune fille innocente qu'elle renvoyait, elle écoutait tout, enregistrait tout et analysait tout. Pourquoi ? Secrètement, elle avait l'espoir qu'un bon samaritain l'écouterait, et ferait tomber tout ceux l'ayant usée...
Ah, c'était son fantasme évidemment. Mais les fantasmes par définition ne se réalisaient pas.
Ironie du sort, c'était son métier de rendre réels ceux des autres ; seuls les siens lui étaient interdits.
Éric s'en alla, laissant Rebecca seule dans la cave de cet HLM dont elle ne connaissait pas l'emplacement. Elle était obligée de réaliser des pratiques sexuelles de plus en plus « hard » car les prix avaient été outrageusement tirés vers le bas par l'immigration de l'est.
Le charme de l'espace Schengen.
Elle décida de passer la nuit ici. Son Samsung GT E1150 à clapet lui indiquait 3h42.
Elle prendrait un taxi, une fois le jour levé, ou le métro. Peu importe.
Le gros de ses revenus provenait de son site d'escort en ligne monté avec la seule amie qu'elle avait en ce bas monde : Une ingénieure qui avait pris pitié d'elle un soir où elle prenait le métro, alors qu'elle dormait sur le banc. Elle fut étonnée devant tant de bonté. D'ailleurs, si cette générosité était provenue d'un homme, elle aurait surement décliné la proposition.
Son site Internet lui assurait de 600 à 800€ par mois de revenus ; grâce notamment au rendez-vous galant factice facturé à une centaine d'euros. La plupart des clients avaient évolués, ils ne cherchaient plus une baise rapide, mais voulaient au contraire combler leur manque affectif à l'aide d'une relation amicale à connotation sexuelle virtuelle. Pathétique selon elle. Les hommes n'étaient définitivement que des porcs à la recherche d'un brin de sexe tarifé dès que l'occasion se présentait, comblant par là leur absence de confiance.
La voilà, gisant au sol avec des billets de 600 € en guise de couverture. Que faire ?
Fuir ? Pour aller où ? Évidemment, grâce à la générosité du policier (qui voulait surement par-là se donner bonne conscience), elle pouvait prendre une pause ce mois-ci. Mais pour recommencer juste après ? Rebecca savait qu'elle ne tiendrait pas plus de deux ans supplémentaires à ce rythme. Surtout que ces revenus s'étaient effondrés après sa majorité civile. La prostitution pédophile lui permettait en effet la rencontre de clients âgés, doux, riches et surtout tellement apeurés par la crainte d'être découvert qu'ils n'hésitaient pas à payer des sommes quelquefois exorbitantes.
Et si elle voyageait ?
Après tout, elle n'avait jamais voyagé ! Partir à l'étranger ? Au Brésil, aux États-Unis...
Elle revint très vite sur Terre : Elle n'avait aucun papier, et ses parents avaient probablement signalé sa disparition à l'époque ; sûrement après avoir remarqué qu'il n'y avait plus rien à frapper ou à harceler.
Rester en Europe alors ! Mais il suffisait qu'une des douanes mobiles la contrôle, pour que tout soit fini... Bien qu'elle haïsse cette vie, elle détestait encore plus la perspective de retourner avec sa famille. Les clients la frappaient, certes, mais eux au moins, ils payaient pour !
C'est là qu'elle eut une idée lumineuse.
Son site d'escort ! Proposer à un homme de l'emmener en vacances en France ! Aller à la plage, voir les monuments, skier...
Oui, le ski ! Le ski ! En voilà une bonne destination !
Elle se releva, il était alors 6h32 : Les « racailles » étaient allées se coucher, et les honnêtes travailleurs dormaient encore : C'était le temps d'y aller. Publier cette annonce, et fuir, juste pour ce mois.