Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La Chimère


Par : Sagedish
Genre : Action, Polar
Statut : C'est compliqué



Chapitre 11 : Catch me If you can.


Publié le 24/01/2013 à 19:47:06 par Sagedish

Alex était assis, seul, comme à son habitude.
Le Pub irlandais « MacFarlane » sur l'artère principal était extrêmement reposant pour Alex , qui aurait été incapable d'expliquer pourquoi. La clientèle avec bien 10 ans de plus que lui, la musique se laissait écouter – un mix potable entre classique français et électro commerciale (Pas de musique irlandaise, étrange.)-, les boissons étaient bonnes, mais pas inoubliable. Tous ces amis trouvaient ce pub redondant, au mieux sympathique, mais pas au point d'en faire un point d'ancrage régulier.
Or, Alex passait la moitié de son temps libre dans ce Pub. Il prenait le plus souvent un chocolat, et c'est tout. Les cafés n'étaient pas son truc, la bière encore moins. Quand il était un peu limite au niveau financier, il prenait quelquefois un expresso (1€60) au lieu des 3€ du chocolat.
Il avait découvert ce bar totalement par hasard. Un cours de droit constitutionnel ayant été annulé, il s'était décidé avec quelques amis de trouver un bar sympa sur Metz. Coup de foudre immédiat.

Sauf qu'aujourd'hui, quelque chose sortait de l'habituel.

Alex était situé au fond du bar, près de la fenêtre qui donnait sur la rue. C'était une position qui lui permettait en un mouvement de tête d'exercer ses talents sur les passants dans la rue. Distrayant entre deux gorgées de chocolat.
Deux hommes, grands, tout de noir vêtues, étaient rentrés. Rien d'inhabituel, sauf que leur visages faisaient faire une drôle de mou à Alex.
Un mouvement rapide, furtif, indécelable, professionnel. L'homme qui était blond aux yeux bleus fit ce mouvement en direction de la position d'Alex à destination de son collègue –tout aussi grand, aux cheveux rasés et yeux bruns.-
Ils étaient là pour lui. Alex avait beau être narcissique et il pouvait croire quelquefois que le monde tournait autour de lui. Mais là, pas de place ne pouvait être laissée au doute.

Il était suivi.
Il laisse les trois euros sur sa table, et s'en alla très rapidement.
Comme il l'attendait, les deux hommes se levèrent, et le prirent en filature. Plus de doute.

Alex commençait à paniquer, il essayait de récapituler la situation, de tout mettre en ordre dans sa tête, mais rien ne semblait logique. Que feriez-vous si –durant votre train-train quotidien- vous veniez à être suivi ? Pas par des connaissances ou par des farceurs, non, par des inconnus complet, physiquement bien plus intimidant que vous dont les intentions n'étaient clairement pas amicales ?
Alex se posa la question, et eut une idée totalement stupide. La dernière chose à laquelle pense un homme suivi.
Oui, c'était tellement stupide que cela prendrait de court les deux hommes.

Il marchait rapidement au milieu de la foule conséquente venue faire ses emplettes. On était début novembre, et malgré le froid, la rue piétonne ne désemplissait pas.

Soudain, il se retourna, et alla à la rencontre de ses suiveurs, qui le suivait à vitesse constante à quelques mètres de lui.

- S'il vous plait messieurs, auriez-vous une cigarette pour moi ?

Alex ne fumait pas. Il prenait plaisir à voir le visage de ses deux poursuivants se décomposer, ne sachant pas quoi répondre.
Le blond répondit un « non » d'une tristesse affligeante, ceci amusant encore plus Alex.

-Oh, tant pis. Sinon, que me voulez-vous ?

Regard éberlué entre les deux. Encore.
Le blond inspira un grand coup, et le fixa avec une détermination retrouvé.
Il voulait reprendre le dessus de la situation.

-Écoutez-moi, monsieur Chilton. On nous avait briefés sur cette « qualité » que vous possédiez, et nous pensions être préparés à y faire face, mais manifestement, nous avions échoué.
-Et c'est le cas de le dire. Insista Alex.
-Quoi qu'il en soit, notre mission principale consistait à vous suivre, jusqu'à ce qu'une occasion de vous enlever surgirait. Visiblement, vous n'avez pas l'intention de vous laisser kidnapper, je me trompe ?

Le visage du blond affichait un plaisir absolument pas feint, il voulait clairement rappeler qui avait l'autorité, et qui était la cible. Pour cela, l'utilisation des termes liés au kidnapping n'était pas innocente. Il voulait une réaction, si possible apeurée, de sa cible.
Alex voyait cette attente, et le prit à contre-pied en affichant le visage le plus en confiance possible.

-Ecoutez moi, vous avez échoué à une mission d'une simplicité affligeante, qui était de suivre un pauvre étudiant assis à un café. Vous avez raté ça, alors vous pensez vraiment être en état de kidnapper un homme d'une soixantaine de kilos, se débattant et hurlant pour sa vie ?

Ego touché.
Alex reprit.

-Dites-moi ce que vous voulez de moi, et peut être que je vous suivrai.

Alex n'avait aucune intention de suivre deux inconnus. Oui, il eut l'insolence de revenir sur ses pas, et d'adresser la parole à deux futurs ravisseurs. Mais il n'était fou. Il savait où l'insolence s'arrêtait, et où la folie commençait. Qui était-il, et comment avait-il su pour son don ! Là était la grande question !
Mais il devait savoir. Avoir de quoi portez plainte, au moins.
Le temps s'était arrêté autour d'eux trois. Les gens passaient, parlaient, criaient... Mais ici, c'était un monde à part.
Le blond était clairement décontenancé.
L'homme au crâne rasé –jusque-là resté en retrait-, s'avança et adresse la parole à Alex :
« Le ski, ça te dit ? »


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