Note de la fic :
Publié le 28/03/2011 à 22:36:02 par Conan
Dimanche 1er mars 2015.
Ça y est. Tout est prêt. Demain, ce sera le grand jour. Demain, le pays va s'embraser comme jamais depuis 1944.
Je marche dans les rues de Paris animées et ensoleillées. C'est sans doute la dernière fois que je vois ma ville ainsi. Des enfants jouent ici, un couple se dispute là, des voitures klaxonnent, un homme hèle un Taxi, un bus passe, des fonctionnaires sortent du bureau.
Je suis devant chez Aurélie. Son immeuble est sûrement surveillé 24 heures sur 24. Il faut que je trouve un moyen d'entrer sans me faire repérer. Elle a le droit de savoir ce qu'il va se passer et se préparer à quitter la ville qui sera bientôt plongée dans l'anarchie. Je fais le tour du bâtiment et monte à l'escalier de secours. Coup de chance, la fenêtre donnant accès au palier est entrouverte. Je pète le verrou d'un coup de pied et entre. Je sonne à l'appartement d'Aurélie. Pourvu qu'elle soit là... Merde, combien de fois me suis-je dit ça devant sa porte?
Elle ouvre. Elle semble désagréablement surprise de me voir.
-Le brun te va mal, Conan.
-Je sais. Demain je rase tout. Je peux entrer?
-Qu'est ce que tu veux, Conan? Pour qui te prends-tu? Tu disparais un beau jour, tu tu reviens comme une fleur huit mois plus tard et hop! A nouveau tu t'évanouis dans la nature pendant plus de cinq mois, et te revoilà, devant moi, pour je ne sais quelle raison. Tu t'es souvenu que j'existais?
-Il faut qu'on parle.
-Parler un peu, puis tu repartiras pour je ne sais ou?
-C'est important.
Elle me laisse passer. Je vérifie qu'aucun micro n'est planqué puis allume la télévision pour brouiller les ondes. Nous nous asseyons sur le canapé. Pendant deux heures je lui parle. Elle apprend tout. De mon départ en Afrique jusqu'à l'Armée Révolutionnaire Française en passant par la case services secrets.
Ses yeux, larmoyants, sont rivés dans les miens, durs. Elle s'apprête à répondre lorsque des pleurs surviennent depuis sa chambre. Elle traverse énergiquement le couloir, je la suis lentement.
Se penchant au dessus d'un landau, elle en sort un bébé.
-Je ne savais pas que tu gardais des gosses.
-Je ne garde pas d'enfants, Conan.
-Mais c'est... C'est le tiens?
-Oui.
J'ai un drôle de pressentiment.
-Quel... Quel âge a-t-il?
-Bientôt deux mois.
-Mais son père... C'est...
-Je n'ai pas connu un seul homme depuis que tu es parti, et quand je t'ai rencontré j'avais rompu depuis déjà trois mois.
C'est pas possible. Le sol semble s'écrouler sous mes pieds. Mes jambes tremblent, j'ai des sueurs froides.
-Non, ça ne peut pas être...
-Tu ne t'étais même pas rendu compte que j'étais enceinte la dernière fois que tu m'a vue, tellement tu te fous de moi. Il s'appelle Pierrick, si toutefois ça t'intéresse.
-Un fils... J'ai un fils... Tu m'a donné un fils!
Je la serre dans mes bras tellement fort que je manque de l'étouffer.
Je passe le reste de l'après-midi à contempler mon fils. Qu'il est beau ce bébé!
-Tu sais... Même à 8 000 kilomètres d'ici, je n'ai jamais pu t'oublier, Aurélie.
Assise à coté de moi, elle pose sa tête sur mon épaule et me prends la main; je repose Pierrick dans son landau, et nous faisons l'amour.
Son corps chaud est collé contre le mien, cette sensation m'avait tant manqué. Je réfléchis en caressant du bout des doigts le dos d'Aurélie qui dort tranquillement. Au moment où je suis prêt à mourir pour mon idéal, où j'ai accepté le fait d'être frappé par le visage émacié de la Faucheuse, j'apprends que j'ai, presque à mes dépends, fondé une famille. Moi qui me pensais éternel raté infoutu de construire quelque chose, je découvre que j'ai un enfant et que je veux épouser et passer le restant de mes jours avec la femme m'a offert ce cadeau dont rêve tout homme.
Totale remise en cause. Suis-je prêt à les laisser pour monter sur les barricades? Suis-je prêt à courir le risque de ne plus jamais les revoir? De ne pas voir grandir mon unique enfant? Qu'adviendra-t-il de ma famille si je ne reviens pas?
Pourra-t-elle me pardonner...
Je n'arrive pas à trouver le sommeil. A quatre heures du matin je sors du lit, réveillant Aurélie sans le vouloir.
-Ne pars pas...
Je m'arrête. La boule qui me noue la gorge explose. Je fond en larmes dans les bras de ma bien-aimée.
Je suis douché et habillé. Paré pour la grande journée qui arrive. J'embrasse tendrement ma femme et mon fils puis quitte l'appartement et m'engouffre dans le métro, sans me retourner.
J'arrive dans l'hôtel en périphérie de Paris où Jack est installé depuis deux mois. Ritchie est déjà dans la chambre. Il porte un pantalon de treillis et un pull commando par dessus lequel il enfile un gilet pare-balles. Jack a lui aussi un pantalon militaire et enfile un trench coat qui arrive au dessus de sa rangers. Il enroule un chèche autours de son cou. Ritchie vient me faire l'accolade. L'ambiance est morose.
-Alors mec, prêt pour le grand jour?
-Laisse moi le temps d'aller pisser.
J'enfile un pantalon de treillis et une parka à capuche camouflée. J'attache autours de ma taille un ceinturon contenant plusieurs pochettes dans lesquelles se trouvent les munitions de mon Mauser.
Jack vérifie les munitions de sa Kalachnikov, une AMD-65 Hongroise. Ritchie enroule son fusil mitrailleur, un 24/29, dans une couverture lorsqu'il reçoit un appel sur son portable.
-Allô? Tout est en place?... Hm hm... D'accord... Bien.
Il raccroche :
-Tout se déroule comme prévu. Les Escadrons arrivés hier matin et viennent d'aller déterrer les AK et les fusils à pompe. Ils sont prêts à intervenir.
-La manifestation commence à quelle heure? Demandé-je.
-Elle partira de Bastille d'ici quatre heures.
Une série d'évènements est prévue aujourd'hui. Les travailleurs appellent à la grève générale suite à d'importantes réformes, comme d'habitude rejetées en bloc par les lobbys syndicalistes. On prévoit plusieurs millions de manifestants. Là encore, rien d'inhabituel. Or, Ritchie a œuvré pendant plusieurs mois à se rapprocher de différents groupes politiques, pour tenter de recruter des militants qui présenteraient un certain potentiel pour nous.
Manipulation de bas étage, certes, mais chose vitale pour la réussite de la première phase. Ces types ont à leur tour embrigadé leurs proches, et ainsi de suite. La majorité d'entre eux semble déterminé, bien qu'ils ne connaissent pas encore la nature exacte de la suite des opérations. Espérons qu'ils ne se débineront pas au dernier moment.
Les rapports que l'ARF entretient avec les groupuscules politiques sont assez ambiguës. L'extrême droite nous pense fascistes, l'extrême gauche nous croit communistes. Mais ils seront tous bien vite emportés dans le tourbillon avant de n'avoir pu comprendre quoi que ce soit. Il nous faut un nouveau 6 février 1934. Mais cette fois qui aboutisse.
Ça y est. Tout est prêt. Demain, ce sera le grand jour. Demain, le pays va s'embraser comme jamais depuis 1944.
Je marche dans les rues de Paris animées et ensoleillées. C'est sans doute la dernière fois que je vois ma ville ainsi. Des enfants jouent ici, un couple se dispute là, des voitures klaxonnent, un homme hèle un Taxi, un bus passe, des fonctionnaires sortent du bureau.
Je suis devant chez Aurélie. Son immeuble est sûrement surveillé 24 heures sur 24. Il faut que je trouve un moyen d'entrer sans me faire repérer. Elle a le droit de savoir ce qu'il va se passer et se préparer à quitter la ville qui sera bientôt plongée dans l'anarchie. Je fais le tour du bâtiment et monte à l'escalier de secours. Coup de chance, la fenêtre donnant accès au palier est entrouverte. Je pète le verrou d'un coup de pied et entre. Je sonne à l'appartement d'Aurélie. Pourvu qu'elle soit là... Merde, combien de fois me suis-je dit ça devant sa porte?
Elle ouvre. Elle semble désagréablement surprise de me voir.
-Le brun te va mal, Conan.
-Je sais. Demain je rase tout. Je peux entrer?
-Qu'est ce que tu veux, Conan? Pour qui te prends-tu? Tu disparais un beau jour, tu tu reviens comme une fleur huit mois plus tard et hop! A nouveau tu t'évanouis dans la nature pendant plus de cinq mois, et te revoilà, devant moi, pour je ne sais quelle raison. Tu t'es souvenu que j'existais?
-Il faut qu'on parle.
-Parler un peu, puis tu repartiras pour je ne sais ou?
-C'est important.
Elle me laisse passer. Je vérifie qu'aucun micro n'est planqué puis allume la télévision pour brouiller les ondes. Nous nous asseyons sur le canapé. Pendant deux heures je lui parle. Elle apprend tout. De mon départ en Afrique jusqu'à l'Armée Révolutionnaire Française en passant par la case services secrets.
Ses yeux, larmoyants, sont rivés dans les miens, durs. Elle s'apprête à répondre lorsque des pleurs surviennent depuis sa chambre. Elle traverse énergiquement le couloir, je la suis lentement.
Se penchant au dessus d'un landau, elle en sort un bébé.
-Je ne savais pas que tu gardais des gosses.
-Je ne garde pas d'enfants, Conan.
-Mais c'est... C'est le tiens?
-Oui.
J'ai un drôle de pressentiment.
-Quel... Quel âge a-t-il?
-Bientôt deux mois.
-Mais son père... C'est...
-Je n'ai pas connu un seul homme depuis que tu es parti, et quand je t'ai rencontré j'avais rompu depuis déjà trois mois.
C'est pas possible. Le sol semble s'écrouler sous mes pieds. Mes jambes tremblent, j'ai des sueurs froides.
-Non, ça ne peut pas être...
-Tu ne t'étais même pas rendu compte que j'étais enceinte la dernière fois que tu m'a vue, tellement tu te fous de moi. Il s'appelle Pierrick, si toutefois ça t'intéresse.
-Un fils... J'ai un fils... Tu m'a donné un fils!
Je la serre dans mes bras tellement fort que je manque de l'étouffer.
Je passe le reste de l'après-midi à contempler mon fils. Qu'il est beau ce bébé!
-Tu sais... Même à 8 000 kilomètres d'ici, je n'ai jamais pu t'oublier, Aurélie.
Assise à coté de moi, elle pose sa tête sur mon épaule et me prends la main; je repose Pierrick dans son landau, et nous faisons l'amour.
Son corps chaud est collé contre le mien, cette sensation m'avait tant manqué. Je réfléchis en caressant du bout des doigts le dos d'Aurélie qui dort tranquillement. Au moment où je suis prêt à mourir pour mon idéal, où j'ai accepté le fait d'être frappé par le visage émacié de la Faucheuse, j'apprends que j'ai, presque à mes dépends, fondé une famille. Moi qui me pensais éternel raté infoutu de construire quelque chose, je découvre que j'ai un enfant et que je veux épouser et passer le restant de mes jours avec la femme m'a offert ce cadeau dont rêve tout homme.
Totale remise en cause. Suis-je prêt à les laisser pour monter sur les barricades? Suis-je prêt à courir le risque de ne plus jamais les revoir? De ne pas voir grandir mon unique enfant? Qu'adviendra-t-il de ma famille si je ne reviens pas?
Pourra-t-elle me pardonner...
Je n'arrive pas à trouver le sommeil. A quatre heures du matin je sors du lit, réveillant Aurélie sans le vouloir.
-Ne pars pas...
Je m'arrête. La boule qui me noue la gorge explose. Je fond en larmes dans les bras de ma bien-aimée.
Je suis douché et habillé. Paré pour la grande journée qui arrive. J'embrasse tendrement ma femme et mon fils puis quitte l'appartement et m'engouffre dans le métro, sans me retourner.
J'arrive dans l'hôtel en périphérie de Paris où Jack est installé depuis deux mois. Ritchie est déjà dans la chambre. Il porte un pantalon de treillis et un pull commando par dessus lequel il enfile un gilet pare-balles. Jack a lui aussi un pantalon militaire et enfile un trench coat qui arrive au dessus de sa rangers. Il enroule un chèche autours de son cou. Ritchie vient me faire l'accolade. L'ambiance est morose.
-Alors mec, prêt pour le grand jour?
-Laisse moi le temps d'aller pisser.
J'enfile un pantalon de treillis et une parka à capuche camouflée. J'attache autours de ma taille un ceinturon contenant plusieurs pochettes dans lesquelles se trouvent les munitions de mon Mauser.
Jack vérifie les munitions de sa Kalachnikov, une AMD-65 Hongroise. Ritchie enroule son fusil mitrailleur, un 24/29, dans une couverture lorsqu'il reçoit un appel sur son portable.
-Allô? Tout est en place?... Hm hm... D'accord... Bien.
Il raccroche :
-Tout se déroule comme prévu. Les Escadrons arrivés hier matin et viennent d'aller déterrer les AK et les fusils à pompe. Ils sont prêts à intervenir.
-La manifestation commence à quelle heure? Demandé-je.
-Elle partira de Bastille d'ici quatre heures.
Une série d'évènements est prévue aujourd'hui. Les travailleurs appellent à la grève générale suite à d'importantes réformes, comme d'habitude rejetées en bloc par les lobbys syndicalistes. On prévoit plusieurs millions de manifestants. Là encore, rien d'inhabituel. Or, Ritchie a œuvré pendant plusieurs mois à se rapprocher de différents groupes politiques, pour tenter de recruter des militants qui présenteraient un certain potentiel pour nous.
Manipulation de bas étage, certes, mais chose vitale pour la réussite de la première phase. Ces types ont à leur tour embrigadé leurs proches, et ainsi de suite. La majorité d'entre eux semble déterminé, bien qu'ils ne connaissent pas encore la nature exacte de la suite des opérations. Espérons qu'ils ne se débineront pas au dernier moment.
Les rapports que l'ARF entretient avec les groupuscules politiques sont assez ambiguës. L'extrême droite nous pense fascistes, l'extrême gauche nous croit communistes. Mais ils seront tous bien vite emportés dans le tourbillon avant de n'avoir pu comprendre quoi que ce soit. Il nous faut un nouveau 6 février 1934. Mais cette fois qui aboutisse.