Note de la fic :
Publié le 02/04/2011 à 15:46:36 par Conan
Après l'attaque du diner annuel du Chapitre, la répression est devenue de plus en plus violente. Une action de jeunes anarchistes a été ponctuée de combats de rue tout au long de la journée. Certains racontent avoir vu des CRS tirer à balles réelles.
En quelques heures, notamment grâce à Internet, l'ARF a eu des centaines et des centaines de "fans". Des groupes ont émergé de je ne sais où pour organiser des manifestations spontanées, et ce matin en me rendant à une réunion secrète avec les membres les plus importants de l'organisation, j'ai eu l'agréable surprise de tomber sur plusieurs affiches au centre desquelles se trouvait un homme debout sur une barricade, agitant un drapeau siglé d'une Fleur de Lys. Je n'ai aucune idée d'où cela peut venir.
Quoiqu'il en soit, et quoi qu'on pense de l'usage de la violence, l'intrusion dans les studios de Tv France et l'attaque de la réunion du Chapitre ont été très bénéfiques pour nous. Nous avons réussi à réveiller les gens. Il nous reste maintenant à les faire descendre dans la rue et demain, qui sait, les armer.
J'arrive devant un barrage de police, de plus en plus nombreux ces dernier temps. Je m'emmitoufle dans mon complet et rabat mon chapeau sur mon front. J'arrive devant l'un des policiers armé d'un fusil à pompe. Il me demande mes papiers. Je lui tends la fausse carte d'identité faite par Di Maggio.
"Je peux voir votre visage?" Me voilà dans la merde. Je relève mon couvre-chef en espérant ne pas être reconnu. Le policier me dévisage quelques secondes, puis me rends ma carte d'identité.
Alors que je passe devant lui, il me retient par l'épaule : "vous devriez passer à droite par l'enchevêtrement de ruelles. Tous les grands axes sont contrôlés."
Je le remercie et suis son conseil. Il avait raison.
C'est un peu en retard que j'arrive à la réunion dans un pavillon appartenant à l'un de nos membres important. C'est ce qu'on appelle un légal : une personne non fichée qui travaille dans une administration à un poste important capable de nous fournir des renseignements et de l'aide tactique. Le type en question est une sorte de DRH officieux de l'ARF qui s'occupe de filtrer les volontaires et définir leurs aptitudes à se battre en cas de combat.
Après que j'eus frappé à la porte, mon hôte vient m'ouvrir. A l'intérieur, le groupe est au complet : Ritchie, Jack, Ivan et Beaussant, un policier qui nous a obtenus des armes, des renseignements et qui s'occupe de la propagande au sein de son unité.
-Conan vient d'arriver. Nous pouvons commencer. Dit Georges, notre hôte.
-Qu'est-ce qu'on fait vis-à-vis de la police? Et de l'armée si on en arrive jusqu'ici? Demande Ritchie.
Jack tape du poing sur la table :
-Qu'on commence dès à présent à armer nos troupes, les flics nous rejoindront si ils le veulent, mais si ils s'opposent, qu'ils s'attendent à des pertes.
-N'ouvre pas ta gueule trop vite. Rétorque Ivan
-Beaussant, comment est l'ambiance dans ta boite? Demande Georges.
-C'est très confus. Si certains trouvent que vous dites tout haut ce qu'ils pensent tout bas, pas mal d'entre eux ne considèrent encore l'ARF comme des branleurs, merci les médias. Et hélas si une poignée nous est favorable, une infime partie serait prête à passer de l'autre coté.
-Qu'est-ce que tu préconises? Demande-je.
-Il faut laisser la sauce monter encore un peu. Vos manifestants ne doivent pas montrer d'antipathie vis à vis des flics. Et c'est pas en leur pointant des AK sous le nez qu'ils seront plus intéressés.
-Ritchie, dis à tes gars de continuer ces affiches comme celles que j'ai vues en venant, et dis leur de sortir de nouveaux modèles pour attirer les flics dans notre camp.
-Je veux bien, mais il faudrait déjà que je sache qui est-ce qui les fait, ces affiches! Tout le monde se réclame de l'ARF aujourd'hui! Aux yeux des fascistes nous sommes d'extrême droite, et pour les rouges on est communistes!
-Alors qu'on fasse en sorte de retrouver ces directeurs marketing en herbe. Beaussant, tu serais prêt à distribuer des tracts?
-Je veux bien essayer sous le manteau, mais ce moment les CRS sont vraiment fébriles, on a l'inspection générale des services sur le dos presque tout le temps.
-Fais ce que tu peux. On ne doit pas la foirer celle-là.
-Des coups de main ont été prévus? Demande Ivan à l'assemblée.
-J'ai prévu de faire sauter une succursale de banque Ricaine. Dit Ritchie.
-Je préférerais que tu rencontres une délégation de l'ARF qui vient de se former à Bordeaux. Jack, tu pourrais rencontrer nos gars sur Lyon? Ils ont besoin de solidifier leur structure et tu serais l'homme de la situation pour ça.
-Attends, je te signale que je suis le Colonel des Escadrons de la Mort, c'est pas mon boulot d'aller voir untel pour discuter.
-Si on devait tenir compte des doléances de tout le monde l'ARF n'existerait même pas. Ce n'est pas un hasard que je te le demande personnellement, ces gars là bas ont envie d'en découdre, tu ne peux leur apporter que du bien.
-Bon, bon. Je veux bien rendre service, mais je te prévient c'est la première et dernière fois!
Un hélicoptère survole la zone résidentielle. Sans doute un énième coucou que la police envoie sur Paris.
-Bon, je crois qu'on ferait mieux de se disperser, nous dit Georges, au fait, quelqu'un sait si ça bouge en banlieue?
-Les collègues sont surchargés de travail, ça risque de repartir comme en 2005, mais pour l'instant les médias se taisent. Répond Beaussant
-C'est certainement qu'ils commencent à se rendre compte de la menace que nous représentons pour eux. Dit Ritchie en se levant.
Tout le monde se sert la main et repart de son coté. Je reprends le même chemin que j'ai emprunté pour venir, accompagné de Ritchie qui doit m'expliquer les détails de l'opération de sabotage qu'il voulait faire à la banque. Je fais un discret signe de tête au policier qui m'a aidé au barrage en passant devant.
J'arrive devant l'hôtel où s'est réfugiée Aurélie avec le petit. J'avais peur que les services secrets ne s'en prennent à elle après le coup d'éclat d'hier.
-On ne t'a pas suivi? Me demande-t-elle.
-Traite moi de novice tant que tu y est. Comment va Pierrick?
-Il dort. Tout à l'heure les sirènes l'ont réveillé. Alors?
-Alors quoi?
-Comment se porte la situation?
-Hé bien... On a jeté un gros pavé dans la marre, un bon coup de pied dans la fourmilière. Même si on le voulait, il serait impossible de faire machine arrière. Des têtes vont tomber, c'est sur et certain. Reste à faire tout ce qu'on peut pour que ça ne soit pas les nôtres.
Elle s'approche de moi et pose sa tête contre mon torse. Je la serre dans mes bras.
-Je ne veux pas te perdre.
-Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien. Je vais voir le bébé.
En quelques heures, notamment grâce à Internet, l'ARF a eu des centaines et des centaines de "fans". Des groupes ont émergé de je ne sais où pour organiser des manifestations spontanées, et ce matin en me rendant à une réunion secrète avec les membres les plus importants de l'organisation, j'ai eu l'agréable surprise de tomber sur plusieurs affiches au centre desquelles se trouvait un homme debout sur une barricade, agitant un drapeau siglé d'une Fleur de Lys. Je n'ai aucune idée d'où cela peut venir.
Quoiqu'il en soit, et quoi qu'on pense de l'usage de la violence, l'intrusion dans les studios de Tv France et l'attaque de la réunion du Chapitre ont été très bénéfiques pour nous. Nous avons réussi à réveiller les gens. Il nous reste maintenant à les faire descendre dans la rue et demain, qui sait, les armer.
J'arrive devant un barrage de police, de plus en plus nombreux ces dernier temps. Je m'emmitoufle dans mon complet et rabat mon chapeau sur mon front. J'arrive devant l'un des policiers armé d'un fusil à pompe. Il me demande mes papiers. Je lui tends la fausse carte d'identité faite par Di Maggio.
"Je peux voir votre visage?" Me voilà dans la merde. Je relève mon couvre-chef en espérant ne pas être reconnu. Le policier me dévisage quelques secondes, puis me rends ma carte d'identité.
Alors que je passe devant lui, il me retient par l'épaule : "vous devriez passer à droite par l'enchevêtrement de ruelles. Tous les grands axes sont contrôlés."
Je le remercie et suis son conseil. Il avait raison.
C'est un peu en retard que j'arrive à la réunion dans un pavillon appartenant à l'un de nos membres important. C'est ce qu'on appelle un légal : une personne non fichée qui travaille dans une administration à un poste important capable de nous fournir des renseignements et de l'aide tactique. Le type en question est une sorte de DRH officieux de l'ARF qui s'occupe de filtrer les volontaires et définir leurs aptitudes à se battre en cas de combat.
Après que j'eus frappé à la porte, mon hôte vient m'ouvrir. A l'intérieur, le groupe est au complet : Ritchie, Jack, Ivan et Beaussant, un policier qui nous a obtenus des armes, des renseignements et qui s'occupe de la propagande au sein de son unité.
-Conan vient d'arriver. Nous pouvons commencer. Dit Georges, notre hôte.
-Qu'est-ce qu'on fait vis-à-vis de la police? Et de l'armée si on en arrive jusqu'ici? Demande Ritchie.
Jack tape du poing sur la table :
-Qu'on commence dès à présent à armer nos troupes, les flics nous rejoindront si ils le veulent, mais si ils s'opposent, qu'ils s'attendent à des pertes.
-N'ouvre pas ta gueule trop vite. Rétorque Ivan
-Beaussant, comment est l'ambiance dans ta boite? Demande Georges.
-C'est très confus. Si certains trouvent que vous dites tout haut ce qu'ils pensent tout bas, pas mal d'entre eux ne considèrent encore l'ARF comme des branleurs, merci les médias. Et hélas si une poignée nous est favorable, une infime partie serait prête à passer de l'autre coté.
-Qu'est-ce que tu préconises? Demande-je.
-Il faut laisser la sauce monter encore un peu. Vos manifestants ne doivent pas montrer d'antipathie vis à vis des flics. Et c'est pas en leur pointant des AK sous le nez qu'ils seront plus intéressés.
-Ritchie, dis à tes gars de continuer ces affiches comme celles que j'ai vues en venant, et dis leur de sortir de nouveaux modèles pour attirer les flics dans notre camp.
-Je veux bien, mais il faudrait déjà que je sache qui est-ce qui les fait, ces affiches! Tout le monde se réclame de l'ARF aujourd'hui! Aux yeux des fascistes nous sommes d'extrême droite, et pour les rouges on est communistes!
-Alors qu'on fasse en sorte de retrouver ces directeurs marketing en herbe. Beaussant, tu serais prêt à distribuer des tracts?
-Je veux bien essayer sous le manteau, mais ce moment les CRS sont vraiment fébriles, on a l'inspection générale des services sur le dos presque tout le temps.
-Fais ce que tu peux. On ne doit pas la foirer celle-là.
-Des coups de main ont été prévus? Demande Ivan à l'assemblée.
-J'ai prévu de faire sauter une succursale de banque Ricaine. Dit Ritchie.
-Je préférerais que tu rencontres une délégation de l'ARF qui vient de se former à Bordeaux. Jack, tu pourrais rencontrer nos gars sur Lyon? Ils ont besoin de solidifier leur structure et tu serais l'homme de la situation pour ça.
-Attends, je te signale que je suis le Colonel des Escadrons de la Mort, c'est pas mon boulot d'aller voir untel pour discuter.
-Si on devait tenir compte des doléances de tout le monde l'ARF n'existerait même pas. Ce n'est pas un hasard que je te le demande personnellement, ces gars là bas ont envie d'en découdre, tu ne peux leur apporter que du bien.
-Bon, bon. Je veux bien rendre service, mais je te prévient c'est la première et dernière fois!
Un hélicoptère survole la zone résidentielle. Sans doute un énième coucou que la police envoie sur Paris.
-Bon, je crois qu'on ferait mieux de se disperser, nous dit Georges, au fait, quelqu'un sait si ça bouge en banlieue?
-Les collègues sont surchargés de travail, ça risque de repartir comme en 2005, mais pour l'instant les médias se taisent. Répond Beaussant
-C'est certainement qu'ils commencent à se rendre compte de la menace que nous représentons pour eux. Dit Ritchie en se levant.
Tout le monde se sert la main et repart de son coté. Je reprends le même chemin que j'ai emprunté pour venir, accompagné de Ritchie qui doit m'expliquer les détails de l'opération de sabotage qu'il voulait faire à la banque. Je fais un discret signe de tête au policier qui m'a aidé au barrage en passant devant.
J'arrive devant l'hôtel où s'est réfugiée Aurélie avec le petit. J'avais peur que les services secrets ne s'en prennent à elle après le coup d'éclat d'hier.
-On ne t'a pas suivi? Me demande-t-elle.
-Traite moi de novice tant que tu y est. Comment va Pierrick?
-Il dort. Tout à l'heure les sirènes l'ont réveillé. Alors?
-Alors quoi?
-Comment se porte la situation?
-Hé bien... On a jeté un gros pavé dans la marre, un bon coup de pied dans la fourmilière. Même si on le voulait, il serait impossible de faire machine arrière. Des têtes vont tomber, c'est sur et certain. Reste à faire tout ce qu'on peut pour que ça ne soit pas les nôtres.
Elle s'approche de moi et pose sa tête contre mon torse. Je la serre dans mes bras.
-Je ne veux pas te perdre.
-Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien. Je vais voir le bébé.