Note de la fic :
Publié le 10/04/2011 à 01:18:47 par Conan
C'est trempé de sueur et les muscles endoloris que je me rends au QG après avoir organisé la ligne de défense.
D'après ce qu'on me dit à mon retour à l'État-major, il y a eu quelques accrochages aux autres barricades autours de la Bastille. Je demande où ont été emmenés les prisonniers et l'on me désigne le deuxième étage. Je m'y rends donc et est interpellé par un membre de la Jeune Garde qui patrouille dans le couloir :
-Monsieur Sauvant? Vous cherchez les prisonniers?
-Oui.
-Ils sont dans la classe, juste derrière moi.
-Merci.
J'entre dans la salle. Je suis accueilli par Blanquet qui se lève de son bureau. Les prisonniers sont assis le long du mur au fond de la classe, gardés par une dizaine de partisans qui échangent quelques mots avec eux.
Blanquet m'apprend qu'il s'est permis de prendre l'initiative de faire passer les prisonniers un par un à son bureau pour un interrogatoire de routine. Je le félicite et lui demande comment se passe leur détention.
-Mes hommes ont soif, je demande la permission de les faire boire. Me demande alors le Capitaine.
-Bien sur. Hep toi, va donc chercher deux brocs d'eau pour ces hommes.
Je glisse une cigarette entre mes lèvres puis tend le paquet au Capitaine et au Sergent qui acceptent volontiers.
-Capitaine... Capitaine comment?
-Capitaine Jacques Grangier, deuxième BCP.
-Capitaine Grangier, vous savez, nos partisans n'ont pas de ranc½ur contre les militaires. D'ailleurs beaucoup d'entre nous ont un grand respect pour vous. Moi même j'ai passé six ans dans l'armée.
-Je sais, nous connaissons bien votre dossier, Conan Sauvant.
-Tout ça pour dire que ce n'est pas contre vous, loin de là , mais vous avez vos ordres, et nous avons notre but. L'attaque de la troupe alliée se dirigeant vers Paris ce matin a été pour nous le signe de l'ouverture des hostilités, et il nous fallait riposter.
-Mes hommes se sont battus comme des lions, je n'ai pas à rougir. Vous savez, ces soldats sont bien trop professionnels et bien trop occupés pour pouvoir haïr. Bien sur, vous avez tué nombre de leurs camarades.
-16. Je ferais en sorte qu'ils soient inhumés comme mes propres hommes.
-Ce que vous avez fait ce matin, il fallait une sacrée paire de couilles pour le faire. Je répétais à ma hiérarchie que nous risquions d'être débordés malgré nos véhicules et nos armes lourdes, mais non, personne ne voulait rien entendre, on se bouche les oreilles et on reste gentillet pour ne pas se mouiller. Vous comprenez, le Président ne veut pas que sa côte de popularité baisse...
-J'ai connu ça moi aussi... Que penseriez-vous du fait de rejoindre l'ARF?
Il ouvre des yeux écarquillés.
-Vos hommes et vous nous seraient bénéfiques, beaucoup plus bénéfiques que des prisonniers. Si vous acceptez, vous aurez un traitement égal à celui de nos partisans, votre expérience nous donnerait des atouts majeurs.
-Vous me demandez de vous rejoindre à peine une heure après nous avoir tirés comme des lapins?
-Nous avons nous aussi eu des pertes, et plus conséquentes que les vôtres encore. Dans une guerre civile, tout n'est pas blanc ni noir, il faut savoir être pragmatique. Peut-être que parmi vos morts se trouvaient des sympathisants à nos idées, peut-être que chez les nôtres certains étaient sceptiques. Mais maintenant, ils sont tombés. Que l'on se haïsse ou pas, cela ne changera rien du tout. Nous ne vous considérons pas comme nos ennemis jurés, tant que des soldats s'interposeront, alors nous nous battrons, c'est comme ça que se gagnent les guerres depuis la nuit des temps.
-Qu'est-ce qui peut vous faire croire que mes hommes seront d'accord, et que nous serons fidèles à la Révolution?
-Disons que c'est un bon sentiment que j'ai.
Il réfléchit quelques instants.
-Laissez moi seul avec mes hommes.
-Vous avez deux minutes. Je vous fait confiance.
D'un signe de tête, j'invite Blanquet et ses gars à se retirer de la salle et ferme la porte derrière moi.
-Vous pensez qu'ils vont se rallier à notre cause? Me demande le jeune sergent.
-J'en suis convaincu.
***
Ritchie avance dans la rue de Lyon, à la tête d'une dizaine de partisans. Comme il le pensait, il n'y a aucun policier ni militaire dans le quartier. Ils entrent dans l'hôpital des Quinze-Vingts.
L'infirmière à l'accueil pousse un cri en voyant ces hommes armés se présenter devant son bureau. Ritchie la rassure.
-Du calme, nous ne vous voulons pas de mal. Nous voulons juste vous demander de soigner nos blessés.
-Mais que... Comment... Pourquoi?
-Les combats ont été très durs, nous avons une vingtaine de gars blessés par balle, il leur faut vraiment une aide médicale de toute urgence.
Un docteur se présente :
-Qu'est-ce qu'il se passe ici?
-Monsieur, dit Ritchie, nous avons plusieurs blessés qui risquent d'y rester si il ne reçoivent pas de soins dans les plus brefs délais. Vous n'avez pas le droit de nous refuser ça.
Le médecin reste songeur, les yeux dans le vide, puis acquiesce :
-Bien. Ils sont transportables?
-Cela ne devrait pas poser de problèmes.
-Je fais préparer des chambres.
Ritchie se retourne vers ses gars :
-Allez, ramenez les blessés, magnez vous!
D'après ce qu'on me dit à mon retour à l'État-major, il y a eu quelques accrochages aux autres barricades autours de la Bastille. Je demande où ont été emmenés les prisonniers et l'on me désigne le deuxième étage. Je m'y rends donc et est interpellé par un membre de la Jeune Garde qui patrouille dans le couloir :
-Monsieur Sauvant? Vous cherchez les prisonniers?
-Oui.
-Ils sont dans la classe, juste derrière moi.
-Merci.
J'entre dans la salle. Je suis accueilli par Blanquet qui se lève de son bureau. Les prisonniers sont assis le long du mur au fond de la classe, gardés par une dizaine de partisans qui échangent quelques mots avec eux.
Blanquet m'apprend qu'il s'est permis de prendre l'initiative de faire passer les prisonniers un par un à son bureau pour un interrogatoire de routine. Je le félicite et lui demande comment se passe leur détention.
-Mes hommes ont soif, je demande la permission de les faire boire. Me demande alors le Capitaine.
-Bien sur. Hep toi, va donc chercher deux brocs d'eau pour ces hommes.
Je glisse une cigarette entre mes lèvres puis tend le paquet au Capitaine et au Sergent qui acceptent volontiers.
-Capitaine... Capitaine comment?
-Capitaine Jacques Grangier, deuxième BCP.
-Capitaine Grangier, vous savez, nos partisans n'ont pas de ranc½ur contre les militaires. D'ailleurs beaucoup d'entre nous ont un grand respect pour vous. Moi même j'ai passé six ans dans l'armée.
-Je sais, nous connaissons bien votre dossier, Conan Sauvant.
-Tout ça pour dire que ce n'est pas contre vous, loin de là , mais vous avez vos ordres, et nous avons notre but. L'attaque de la troupe alliée se dirigeant vers Paris ce matin a été pour nous le signe de l'ouverture des hostilités, et il nous fallait riposter.
-Mes hommes se sont battus comme des lions, je n'ai pas à rougir. Vous savez, ces soldats sont bien trop professionnels et bien trop occupés pour pouvoir haïr. Bien sur, vous avez tué nombre de leurs camarades.
-16. Je ferais en sorte qu'ils soient inhumés comme mes propres hommes.
-Ce que vous avez fait ce matin, il fallait une sacrée paire de couilles pour le faire. Je répétais à ma hiérarchie que nous risquions d'être débordés malgré nos véhicules et nos armes lourdes, mais non, personne ne voulait rien entendre, on se bouche les oreilles et on reste gentillet pour ne pas se mouiller. Vous comprenez, le Président ne veut pas que sa côte de popularité baisse...
-J'ai connu ça moi aussi... Que penseriez-vous du fait de rejoindre l'ARF?
Il ouvre des yeux écarquillés.
-Vos hommes et vous nous seraient bénéfiques, beaucoup plus bénéfiques que des prisonniers. Si vous acceptez, vous aurez un traitement égal à celui de nos partisans, votre expérience nous donnerait des atouts majeurs.
-Vous me demandez de vous rejoindre à peine une heure après nous avoir tirés comme des lapins?
-Nous avons nous aussi eu des pertes, et plus conséquentes que les vôtres encore. Dans une guerre civile, tout n'est pas blanc ni noir, il faut savoir être pragmatique. Peut-être que parmi vos morts se trouvaient des sympathisants à nos idées, peut-être que chez les nôtres certains étaient sceptiques. Mais maintenant, ils sont tombés. Que l'on se haïsse ou pas, cela ne changera rien du tout. Nous ne vous considérons pas comme nos ennemis jurés, tant que des soldats s'interposeront, alors nous nous battrons, c'est comme ça que se gagnent les guerres depuis la nuit des temps.
-Qu'est-ce qui peut vous faire croire que mes hommes seront d'accord, et que nous serons fidèles à la Révolution?
-Disons que c'est un bon sentiment que j'ai.
Il réfléchit quelques instants.
-Laissez moi seul avec mes hommes.
-Vous avez deux minutes. Je vous fait confiance.
D'un signe de tête, j'invite Blanquet et ses gars à se retirer de la salle et ferme la porte derrière moi.
-Vous pensez qu'ils vont se rallier à notre cause? Me demande le jeune sergent.
-J'en suis convaincu.
***
Ritchie avance dans la rue de Lyon, à la tête d'une dizaine de partisans. Comme il le pensait, il n'y a aucun policier ni militaire dans le quartier. Ils entrent dans l'hôpital des Quinze-Vingts.
L'infirmière à l'accueil pousse un cri en voyant ces hommes armés se présenter devant son bureau. Ritchie la rassure.
-Du calme, nous ne vous voulons pas de mal. Nous voulons juste vous demander de soigner nos blessés.
-Mais que... Comment... Pourquoi?
-Les combats ont été très durs, nous avons une vingtaine de gars blessés par balle, il leur faut vraiment une aide médicale de toute urgence.
Un docteur se présente :
-Qu'est-ce qu'il se passe ici?
-Monsieur, dit Ritchie, nous avons plusieurs blessés qui risquent d'y rester si il ne reçoivent pas de soins dans les plus brefs délais. Vous n'avez pas le droit de nous refuser ça.
Le médecin reste songeur, les yeux dans le vide, puis acquiesce :
-Bien. Ils sont transportables?
-Cela ne devrait pas poser de problèmes.
-Je fais préparer des chambres.
Ritchie se retourne vers ses gars :
-Allez, ramenez les blessés, magnez vous!