Note de la fic :
Publié le 07/04/2011 à 21:22:02 par Conan
"...L'état d'urgence a été décrété sur tout le territoire et les forces armées auraient été mobilisées dans la périphérie de Paris. Nos reporters ont été bloqués à un barrage tenu par des policiers lourdement armés, néanmoins nous avons à notre disposition des vidéos amateurs que vous allez voir, on peut distinctement..."
Jack éteint la télévision :
-Ça ne va pas du tout.
Je me retourne.
-Ouais, c'est vrai qu'un café-restaurant c'est pas le QG idéal. Il faudrait qu'on trouve plus spacieux.
-Je ne parle pas de ça. Vous n'avez pas vu comment se sont défilés les partisans quand le blindé a avancé vers nous? Le VAB aurait fait un mètre de plus et tout le monde se tirait en courant!
-Et ça t'étonne? Tout le monde n'a pas eu le luxe de suivre un entrainement poussé où n'a eu l'occasion de combattre à grands coups de fusil mitrailleur.
-Et puis n'oublie pas qu'il y a deux jours ils allaient gentiment au boulot ou à la fac. Dit Ritchie.
-Qu'est-ce que tu préconises? Demande-je.
-Qu'on ouvre les hostilités, dès maintenant, histoire de leur en foutre une dès maintenant, pendant qu'ils sont encore brouillons et peu mobilisés.
-Et ruiner toutes nos chances d'avoir des sympathisants qui pourraient passer de notre coté avec des armes?
-Qu'est-ce que tu veux alors? Attendre qu'ils se pointent avec des hélicos de combat? Que les avions de chasse tournent au dessus de nos têtes comme des vautours, attendant avec délectation le moment fatidique où des chars d'assaut nous exploseront la gueule?
-L'ennui, c'est que nous n'avons ni le luxe, ni la place, ni les réserves d'entrainer les partisans aux rudiments du combat de rue. Répond Ritchie.
-Que fait Ivan? Demande-je.
-Il est quelque part sur la place. M'informe Ritchie.
-Va le trouver. Je veux que vous sélectionniez dans la foule de révolutionnaires sur la place la fine fleur, la crème des crèmes des ultras. Récupérez les armes à ceux qui ne seraient pas foutus de les utiliser, ou pas assez courageux pour se battre.
-Et si ils ne veulent pas? On se risque à une fusillade et des tensions dès le premier jour de siège?
-Racontez leurs des conneries, dites que vous formez des équipes de combat et contentez leur soif de bagarre avec des molotovs et d'autres conneries artisanales, ça leur suffira. Jack a raison, il faut remettre de l'ordre dans les troupes. Je ne veux pas vous affoler, mais quoi qu'en en dise, quoi qu'on en pense, si le Système envoie l'armée, c'est qu'il est prêt à en découdre et à affirmer son emprise par la force, et ce qu'on ait des armes ou pas.
Ritchie sort au pas de course. Je m'installe de tout mon long sur la banquette et rallume la télé :
"? Un couvre-feu a par ailleurs été instauré et nous apprenons à l'instant que des branches dissidentes de l'armée soient en route pour la place de la Bastille, tenue par au moins cinq milles rebelles armés."
-Monte le son. Dit Jack en écarquillant les yeux.
"Voici les premières images de ces soldats qui veulent rejoindre la rébellion. Ces quelques trois cent-cinquante hommes issus de régiments disparates auraient porté allégeance au Colonel rebelle Rebagnac, et convergeraient vers la capitale avec de nombreux blindés. Le président de la République s'est dit scandalisé par ces hommes qu'il a qualifiés de traitres et de terroristes. Les soldats qui n'ont pas été mobilisés auraient pour consigne de rester au sein de leurs casernes jusqu'à la fin de l'État d'urgence. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs instauré un couvre-feu sur tout le territoire et tous les policiers et gendarmes seraient en alerte maximale. Le code Vigipirate vient de passer au niveau écarlate, ce qui fait courir d'importants risques d'attentats. On s'attend pour la journée de demain à des grèves atteignant un niveau jamais atteint et une nouvelle série de manifestations qui risquent d'être interdites. Les autres pays Européens ne seraient pas épargnés par les révoltes qui touchent notre pays et quelques mouvements de foule sévèrement réprimés ont été notés en Allemagne et en Italie."
Je sors de la pièce et me dirige à l'extérieur. Il fait assez sombre, mais la nuit n'est pas encore totale. Ici et là, des bidons remplis de détritus et de bois ont été allumés par les partisans qui tentent de se réchauffer. La faim commence à gagner les rangs, et la place est totalement bouclée.
J'interpelle un jeune d'une vingtaine d'années en plein discours devant une dizaines d'individus béas d'admiration :
-Hep!
-Oui? Oh la vache, c'est vous Monsieur Sauvant? Je suis vraiment honoré de vous voir.
Il me sert la main.
-Comment tu t'appelles, fils?
-Jérôme Blanquet, monsieur.
-Jérôme Blanquet, tu as une arme?
-Non, les bérets noirs ont repris les armes, je ne sais pas trop pourquoi.
-Jérôme Blanquet, je te fais Sergent. Ce sont tes amis? Lui demande-je en désignant les jeunes autours de lui.
-Ouais, j'étais en train de leur expliquer pourquoi nous devions combattre jusqu'à la mort.
-Pour combattre, un soldat doit avoir une arme, mais avant toute chose, de quoi manger. Je veux que ton groupe de douze gars et toi même fassiez le tour de toutes les épiceries, boulangeries, magasins, charcuteries qui sont dans notre zone et que vous réquisitionniez toute la bouffe que vous pouvez. Organisez des rationnements, je veux que tout le monde ait de quoi bouffer. Pendant ce temps je tâche de te trouver une arme.
-Oui monsieur, tout de suite!
Il se met au garde à vous presque instinctivement alors qu'il a l'allure d'un jeune étudiant et court de l'autre coté de la place, suivi de ses amis qui se font une joie d'enfin faire quelque chose. Pendant ce temps, je m'attèle à trouver une arme, peu importe laquelle.
Une carabine M1 est négligemment et ostensiblement posée sur le capot d'une voiture. Je la récupère et retrouve Blanquet pour lui donner. Il est fou de joie et l'exhibe comme un trophée devant sa petite troupe.
-Et maintenant? Me demande Jack, qui ne m'a pas lâché d'une semelle depuis tout à l'heure.
-Maintenant on laisse ces gens tranquilles. Demain sera une dure journée pour eux.
Jack éteint la télévision :
-Ça ne va pas du tout.
Je me retourne.
-Ouais, c'est vrai qu'un café-restaurant c'est pas le QG idéal. Il faudrait qu'on trouve plus spacieux.
-Je ne parle pas de ça. Vous n'avez pas vu comment se sont défilés les partisans quand le blindé a avancé vers nous? Le VAB aurait fait un mètre de plus et tout le monde se tirait en courant!
-Et ça t'étonne? Tout le monde n'a pas eu le luxe de suivre un entrainement poussé où n'a eu l'occasion de combattre à grands coups de fusil mitrailleur.
-Et puis n'oublie pas qu'il y a deux jours ils allaient gentiment au boulot ou à la fac. Dit Ritchie.
-Qu'est-ce que tu préconises? Demande-je.
-Qu'on ouvre les hostilités, dès maintenant, histoire de leur en foutre une dès maintenant, pendant qu'ils sont encore brouillons et peu mobilisés.
-Et ruiner toutes nos chances d'avoir des sympathisants qui pourraient passer de notre coté avec des armes?
-Qu'est-ce que tu veux alors? Attendre qu'ils se pointent avec des hélicos de combat? Que les avions de chasse tournent au dessus de nos têtes comme des vautours, attendant avec délectation le moment fatidique où des chars d'assaut nous exploseront la gueule?
-L'ennui, c'est que nous n'avons ni le luxe, ni la place, ni les réserves d'entrainer les partisans aux rudiments du combat de rue. Répond Ritchie.
-Que fait Ivan? Demande-je.
-Il est quelque part sur la place. M'informe Ritchie.
-Va le trouver. Je veux que vous sélectionniez dans la foule de révolutionnaires sur la place la fine fleur, la crème des crèmes des ultras. Récupérez les armes à ceux qui ne seraient pas foutus de les utiliser, ou pas assez courageux pour se battre.
-Et si ils ne veulent pas? On se risque à une fusillade et des tensions dès le premier jour de siège?
-Racontez leurs des conneries, dites que vous formez des équipes de combat et contentez leur soif de bagarre avec des molotovs et d'autres conneries artisanales, ça leur suffira. Jack a raison, il faut remettre de l'ordre dans les troupes. Je ne veux pas vous affoler, mais quoi qu'en en dise, quoi qu'on en pense, si le Système envoie l'armée, c'est qu'il est prêt à en découdre et à affirmer son emprise par la force, et ce qu'on ait des armes ou pas.
Ritchie sort au pas de course. Je m'installe de tout mon long sur la banquette et rallume la télé :
"? Un couvre-feu a par ailleurs été instauré et nous apprenons à l'instant que des branches dissidentes de l'armée soient en route pour la place de la Bastille, tenue par au moins cinq milles rebelles armés."
-Monte le son. Dit Jack en écarquillant les yeux.
"Voici les premières images de ces soldats qui veulent rejoindre la rébellion. Ces quelques trois cent-cinquante hommes issus de régiments disparates auraient porté allégeance au Colonel rebelle Rebagnac, et convergeraient vers la capitale avec de nombreux blindés. Le président de la République s'est dit scandalisé par ces hommes qu'il a qualifiés de traitres et de terroristes. Les soldats qui n'ont pas été mobilisés auraient pour consigne de rester au sein de leurs casernes jusqu'à la fin de l'État d'urgence. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs instauré un couvre-feu sur tout le territoire et tous les policiers et gendarmes seraient en alerte maximale. Le code Vigipirate vient de passer au niveau écarlate, ce qui fait courir d'importants risques d'attentats. On s'attend pour la journée de demain à des grèves atteignant un niveau jamais atteint et une nouvelle série de manifestations qui risquent d'être interdites. Les autres pays Européens ne seraient pas épargnés par les révoltes qui touchent notre pays et quelques mouvements de foule sévèrement réprimés ont été notés en Allemagne et en Italie."
Je sors de la pièce et me dirige à l'extérieur. Il fait assez sombre, mais la nuit n'est pas encore totale. Ici et là, des bidons remplis de détritus et de bois ont été allumés par les partisans qui tentent de se réchauffer. La faim commence à gagner les rangs, et la place est totalement bouclée.
J'interpelle un jeune d'une vingtaine d'années en plein discours devant une dizaines d'individus béas d'admiration :
-Hep!
-Oui? Oh la vache, c'est vous Monsieur Sauvant? Je suis vraiment honoré de vous voir.
Il me sert la main.
-Comment tu t'appelles, fils?
-Jérôme Blanquet, monsieur.
-Jérôme Blanquet, tu as une arme?
-Non, les bérets noirs ont repris les armes, je ne sais pas trop pourquoi.
-Jérôme Blanquet, je te fais Sergent. Ce sont tes amis? Lui demande-je en désignant les jeunes autours de lui.
-Ouais, j'étais en train de leur expliquer pourquoi nous devions combattre jusqu'à la mort.
-Pour combattre, un soldat doit avoir une arme, mais avant toute chose, de quoi manger. Je veux que ton groupe de douze gars et toi même fassiez le tour de toutes les épiceries, boulangeries, magasins, charcuteries qui sont dans notre zone et que vous réquisitionniez toute la bouffe que vous pouvez. Organisez des rationnements, je veux que tout le monde ait de quoi bouffer. Pendant ce temps je tâche de te trouver une arme.
-Oui monsieur, tout de suite!
Il se met au garde à vous presque instinctivement alors qu'il a l'allure d'un jeune étudiant et court de l'autre coté de la place, suivi de ses amis qui se font une joie d'enfin faire quelque chose. Pendant ce temps, je m'attèle à trouver une arme, peu importe laquelle.
Une carabine M1 est négligemment et ostensiblement posée sur le capot d'une voiture. Je la récupère et retrouve Blanquet pour lui donner. Il est fou de joie et l'exhibe comme un trophée devant sa petite troupe.
-Et maintenant? Me demande Jack, qui ne m'a pas lâché d'une semelle depuis tout à l'heure.
-Maintenant on laisse ces gens tranquilles. Demain sera une dure journée pour eux.