Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Bleu Méthylène


Par : MassiveDynamic
Genre : Sentimental, Action
Statut : Terminée



Chapitre 20 : Zephyr Etincellant


Publié le 27/04/2010 à 21:01:03 par MassiveDynamic

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Je ne pouvais m'attendre à une meilleure preuve d'amitié. Car même si des larmes coulaient le long de mon visage, c'était des larmes de joie, des larmes de satisfaction et de bien être. Tom m'observait fondre en larmes alors qu'il s'en amusait avec Anna, me lançant quelques blagues taquines... Comme au bon vieux temps. Vieux, puisque, mine de rien, c'était toute une époque qui s'était écoulée sans que l'on puisse s'en rendre compte. Tom avait repris mon appartement et l'avait payé tout le long de ma détention. Il m'a expliqué que puisque j'étais à nouveau sorti et prêt à me réinsérer en société, il me le rendrait et m'aidera à payer le loyer des premiers mois. Et quand je lui demandait pourquoi, entre deux crises de larmes, il me répondait avec une simplicité enfantine et naïve.

" T'es mon meilleur ami, Blue. Quoi que tu aies pu faire, tu as assez payé pour. Tu dois enfin vivre, je pense que tu as assez appris de tes erreurs. "

Je ne savais pas quel été l'avis d'Anna à ce moment précis, et je m'en contrefichais. Je venais d'avoir la plus belle preuve d'amitié que j'étais en droit d'attendre. Et même si je savais que mon entourage n'allait pas être aussi complaisant avec moi que l'a été Tom, le fait d'avoir encore un appuie après tout ça m'accordait déjà la rédemption tant attendue.
Et alors que je n'étais là que depuis une petite heure seulement, il me laissait reprendre mes repères de la plus évidente des façons.

" C'est ton appart', on te le laisse. Tu sais où me trouver quand tu seras de nouveau installé. Toi et moi, Blue. "

Sa phrase résonnait dans ma tête. Il n'avait affiché qu'un simple sourire béat en la récitant, mais bon sang, que c'était franc. Après tout ce qu'il s'était passé, il croyait encore en nos rêves de gosse. Cet être est le plus pur que je connaisse. Une perle. Et décidément bien rare.

Et je suis à présent seul, à nouveau, dans mon appartement. Mon mobilier d'origine avait été conservé. Je reprends mes marques petit à petit...

C'est pour de bon, cette fois. Je n'ai plus d'heures de promenade, je ne suis plus régulé selon un horaire, je suis libre de faire ce qu'il m'entend de faire et quand je le veux. Quand on regagne une liberté perdue... c'est un bonheur indescriptible. Mais même dans le bonheur subsiste la peine. Mes cicatrices passées ne sont pas refermées. J'ai bien l'intention de venger la mort de Red, mais pour l'instant...

"J'ai envie d'un putain de café ! "

Et c'est en m'exclamant bien fort, histoire d'en faire profiter tout le bâtiment, que je décampe, direction... mon bon vieux café, pas vu depuis plus de deux ans. Et à l'intérieur... Gwen. C'est idiot. Cette fille, je ne la connais même pas. Pourtant, d'une certaine façon, je n'ai jamais cessé de penser à elle. Pas un simple coup de foudre. Je me sens attiré vers elle, et je l'ai ignorée depuis bien trop longtemps, cette serveuse...

Je me vois déjà la revoir, et sa réaction ! Elle se rappellerait de moi, genre

"Vous êtes le type qui venait ici chaque matin ! Mais que vous-est-il arrivé ? Vous n'êtes pas venu depuis une éternité ! Ca doit bien faire... trois ans... "

Et moi de lui répondre en affrontant enfin ma peur du contacte à son égard.

A quelques mètres du café, je frémis. Une sensation de joie intense me traverse le corps. Jamais je n'ai ressenti tristesse, amertume, joie et bonheur combinés. Et quelle combinaison. Me voilà, ici, véritable cocktail explosif, n'attendant qu'une chose, être répandu partout ! Et alors que je pousse la porte du café, mon cœur commence à battre la chamade. Je m'empresse de rejoindre une table vide pour commander. Fouinant du regard, je tente d'apercevoir ma dulcinée. Décidement, elle se cache bien...

Un peu trop, même. Passées quelques minutes, une serveuse vient me gagner. J'en profite alors tout naturellement, mais un peu intrigué, pour lui poser une simple question.

" Ca sera un café double sans sucre s'il vous plait. Mais, excusez-moi, Gwen n'est pas là aujourd'hui ? "

"Gwen ? Oulah, ça va faire une bonne année qu'elle ne travaille plus ici ! "

Sa réponse accompagnée d'un ton portant à croire qu'elle était surprise par ma question me fit comme un coup sec derrière la nuque.

"Elle... ne travaille plus... ici ? "

"Euh, non... Vous êtes un ami à elle... ? "

" Plus ou moins. Savez-vous où je peux la contacter, à tout hasard ? "

" Bah... j'ai entendu dire qu'elle voulait se lancer dans la photographie, la dernière fois que je lui ai parlé. Mais ça doit bien remonter à quelques mois. J'en sais pas plus, désolée. J'ai pas gardé contacte avec elle, et depuis, plus de nouvelle. Et ici... on a que des nouvelles serveuses, donc je ne pourrai pas vous être d'une plus grande aide...
Un croissant avec votre café ? "

Sans même daigner lui répondre, je quitte le café froidement. Je ne suis qu'un abruti !

Je ne me comprends plus. J'ai de la peine, la sensation d'avoir perdu un être très proche, alors qu'elle ne me connait même pas, et que je ne la connais pas non plus. Comment puis-je alors me sentir triste, comme trahi ? Putain, les sentiments... la plus grosse merde jamais inventée. Un lunatique, voilà ce que je suis.

J'ai perdu la trace de Gwen, une inconnue. Peu importe, c'est triste, elle semblait si... attachante... et ... mystérieuse... mais je n'ai pas saisi ma chance quand j'en ai eu l'opportunité.

Et, j'en viens à empiéter sur ce que j'ai dit. Je ne peux pas me laisser trainer vers le passé à cause de simples sentiments. Je ne suis plus cet homme, ce taré, la loque humaine d'autrefois. Il est temps d'agir en homme.


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