Hs : Bleu Méthylène reprend pour encore quelques chapitres au moins (bien que je ne sais même pas si quelqu'un lit cette fic, mais bon )

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Refusé. La chose la plus évidente à laquelle je pouvais bien évidemment m'attendre. Tom me tourne le dos et refuse de me parler. Bouclé en détention provisoire, j'en viens à me questionner. Outre le fait que je sois fou à lier, ai-je vraiment eu quelqu'un sur qui compter ? Ma vie aura été...si...vide. Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'elle s'achève avant même d'avoir commencée. Je n'ai rien fait de ma vie et je ne pourrai plus rien faire. Dans quelques jours, je serai jugé pour quelque chose que je n'ai pas commis, et devrait purger une peine pour quelqu'un d'autre. Ils m'ont décidément bien eu. Je ne sais pas si c'est un ultime avertissement qu'ils m'infligent... mais à quoi bon ? Je leur ai fait quoi ? Ils ont débarqué dans ma vie du jour au lendemain et je suis censé subir pour eux ? Je ne suis qu'une vie détruite de plus... et je mérite cela. Si je n'étais pas venu au monde, mon frère, Red, il serait encore de ce monde, ici bas. Rien n'est juste, cette situation n'est pas méritée. Il aimait la vie, il avait des buts, des projets, aspirait au meilleur... tout comme moi. Et il a été réduit à néant, comme moi à nouveau. S'il y a bien une chose dont je suis sûr de ne pas être, c'est un assassin, tout du moins pas encore. Mais je les retrouverai, ou au moins le doppel de Red. Je me vengerai, même si le résultat en sera ma propre mort. Je pourrai enfin avoir la conscience tranquille et le monde entier connaîtra leur existence. C'est le seul espoir qu'il me reste... mais je pourrai en finir tout de suite. Cogner ma tête contre les barreaux en fer ou bien le mur mal bétonné de cette cellule à en pisser le sang jusqu'à rendre mon dernier soupir. Mais cette issue serait beaucoup trop simple, et aux yeux de tous je resterai un fou ayant assassiné son propre frère. Je refuse d'être étiqueté de la sorte.

"Anna..."

La solitude, les larmes qui coulent le long de mon visage. Je n'ai plus personne à qui me rattacher, et je prononce son nom. D'une voix fluette, je tente de l'invoquer, même si je sais que plus jamais je ne la reverrai. Je me sens si seul, à présent. Personne ne me croit, je veux mourir mais même la mort ne m'apporterait pas le repos que je demande. La solitude, voilà bien le pire sentiment existant sur terre, dominant sur la colère et la haine. Je me sens chuter... mes voisins de cellules entendent sûrement mes pleurs. Pour eux, ça doit être des larmes de regret. Ils croient sûrement que j'essaie de me repentir envers je ne sais quoi. Non, je pleurs à la fois pour ma solitude, pour l'amour que je n'aurai plus, et surtout pour la vie que je n'ai jamais eu.

Pourtant, pour ne pas totalement déchanter, je m'efforce de me dire que mon doppel viendra... Il m'aidera à prouver leur existence. D'une certaine façon, je me sens connecté à eux, oscillant entre deux mondes, l'un réel, l'autre onirique. Bien entendu, ce sentiment dépasse l'entendement humain. Voilà pourquoi je porterai bientôt la mention "fou". Et pour beaucoup, je la porte déjà et je n'ai jamais cessé de la revêtir. J'aime à penser qu'un jour j'ouvrirai les yeux, pour de bon, pour me retrouver dans le lit de ma chambre. En compagnie d'Anna. Profitant du rayon de soleil qui éclaircirait le visage de bon matin, jamais je ne me sentirais aussi vivant. Le simple fait de me promener.. au milieu d'un champ de maïs lors d'une journée ensoleillée, ce genre de chose complètement débile auquel tout le monde a un jour songé. J'en rêve. Le rêve, voilà tout ce qu'il me reste à présent, enfermé entre quatre murs.