Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Bleu Méthylène


Par : MassiveDynamic
Genre : Sentimental, Action
Statut : Terminée



Chapitre 17 : Sentence Irrévoquable


Publié le 19/04/2010 à 21:44:17 par MassiveDynamic

Hs : Merci les gars, ça me motive déjà un peu de savoir qu'il y a encore des gens dessus :)

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Nous-y voici. Pas de retour en arrière possible, et encore moins d'avance rapide. Le temps est figé sur ma sentence. Je suis en plein milieu de mon procès. Mon avocat m'a sermonné, et, quand bien même mes intentions étaient de plaider non-coupable, c'est finalement la démence que je reviens à plaider. A quoi bon ? Dans ces circonstances, je connais déjà le verdict. Tous me dévisagent, leur regard dénonciateur s'abat sur moi comme un violent coup de poing. Ce n'est pas mon procès mais ma condamnation. Je suis déjà étiqueté coupable sans avoir mon mot à dire.

Mais c'est tout à fait normal. Pour être honnête, ce procès touche à sa fin, et j'ai parfaitement remplis mon rôle. Je leur ai raconté toute la vérité. Ma version, celle du doppel de Red que j'ai poignardé et qui a soudainement disparu. Pas besoin d'un putain de dessin pour comprendre qu'en plus de passer pour un fou les jurés avaient pitié de moi en voyant à quel point je croyais à ma version des faits. J'aurais pu crier "je ne suis pas fou" que pour eux cette phrase aurait résonné positivement. Aux yeux de certains, un individu est coupable à l'arrivée. D'un simple coup d'œil, les préjugés vont bon train. Et évidemment, des préjugés dans une salle d'audience... c'est très mauvais. Mais dans un tribunal, les gens se basent sur des faits. Et le fait est que pour eux j'ai bel et bien tué mon frère, Red.

Alors que je ne suis plus qu'à quelques minutes de mon verdict, le juge me demande de me lever.

"Accusé, levez-vous je vous prie. "

J'ai beau avoir vu cette scène des dizaines de fois à la télévision... jamais je n'aurais pu imaginer la sensation que cela procure... Se retrouver debout, faisant face à son destin et aux portes de la liberté qui doucement se referment au profit d'une vie artificielle alimentée par un faux espoir de réinsertion aussi utopique qu'une quelconque paix mondiale. Et, debout, face à une salle d'audience à moitié pleine, j'ai à nouveau une soudaine envie de pleurer. Mais je dois me retenir, car ces larmes pourraient être un signe de culpabilité pour tous ceux tentant de me faire plonger, alors qu'il n'en est rien.

Ce n'est que la solitude qui ressurgit et réclame sa place après quelques années d'absence. Car, oui, c'est dans l'indifférence la plus totale aujourd'hui que je quitte cette société pour rejoindre le monde des oubliés, des rejetés, des autres gars, ceux sur qui personne ne parle. Mis à part des magistrats, des jurés et autres vigiles, personne. Ma famille n'est pas présente, encore moins mes amis... Pas un seul n'a daigné faire le déplacement, même pas pour honorer la mémoire de Red. Je les comprends. Il n'est jamais bien vu d'avoir un ami psychopathe, ayant tué son frère et s'insurgeant contre un complot mondial, contre une race d'humains ou une forme de vie encore jamais décelée auparavant. Et ce sont toujours les mêmes pensées acerbes qui me trottent en tête depuis ma détention puisque je n'ai plus rien d'autre à quoi me rattacher. Quand l'espoir est mort, a-t-on vraiment une quelconque raison de vivre ? Je pourrais partir maintenant... à mon retour rien n'aurait changé. Car je suis seul et je n'ai aucun impact sur le monde, moi qui aspirait à devenir important, je voulais que les gens pleurent ma mort, qu'au moins une nation toute entière pourrait porter mon nom sur leurs épaules.

Voilà des rêves bien compromis. Et comme si ça ne suffisait pas, je dois vivre avec le remord. Bien que convaincu que les doppels m'ont piégé, je ne peux pas m'empêcher d'écouter cette autre partie de moi qui me dit de tout laisser tomber et de me repentir. Cette autre partie de moi ne fait que me chuchoter que je ne suis qu'un pauvre fou ayant assassiné son frère, une pauvre merde n'ayant aucune valeur et vouée à disparaître. Et les minutes passent... et le juge vient de finir de dicter les charges retenues contre moi. Il ne me reste que quelques secondes d'espoir pour qu'un miracle se produise, pour pouvoir peut-être sauvé et sortir d'ici, avant que la sentence soit prononcée et que les dernières bribes d'une espérance incertaine s'envolent pour ne plus jamais reposer pied sur terre.

"Coupable."

Jamais un mot n'aura été aussi lourd, aussi violent et aussi destructeur. A cet instant précis, je ne sentais rien. J'étais totalement vide. Un corps sans âme, vidé de son essence. Debout, mais prostré, et la tête baissée, jamais mon envie de mourir n'avait été si absente. La haine, la colère, je ne ressentais rien de tout cela. Pas même l'envie de mourir, et encore moins celle de vivre. Je n'étais plus qu'une enveloppe vide, n'ayant de plein que la surface. Et, comme si cela ne suffisait pas, le juge prit la peine d'enfoncer le clou.

"Coupable. "

Non, les miracles, ça n'existe pas.


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