Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Bleu Méthylène


Par : MassiveDynamic
Genre : Sentimental, Action
Statut : Terminée



Chapitre 24 : Blanc Apaisant


Publié le 01/05/2010 à 22:46:20 par MassiveDynamic



"Je t'ai rencontré à un moment très étrange de mon existence. "

Le blondinet me fixe.

"Fight Club. "

"Pardon ? "

"Tu cites Fight Club. "

"Si on veut. C'est juste que cette phrase s'applique parfaitement actuellement. Et, tu sais, tout ce que je dis en ce moment même a du déjà être dis par des milliers de personnes auparavant, et pourtant ils n'ont pas l'exclusivité. Je ne cite pas. Les mots n'appartiennent à personne, ni leur usage. Personne ne devrait avoir le droit de s'approprier des mots ou des langages. "

Le jeune adolescent buvait mes mots et se contentait de m'écouter.

"Mais bon, passons. On a passé plusieurs heures ensemble et je ne connais toujours pas ton prénom. Qui es-tu ? "

Redressant sa mèche, il m'offre la réponse attendue.

"Stéphane. "

"Et bien, Stéphane, au passage, pas très gentil de me dire que je cite des films alors que ton style est directement issu d'Elephant. "

"Pardon ? "

"Gus Van Saat. Elephant."

"Connais pas. "

"Te fous pas de moi, tu lui ressembles comme deux gouttes d'eau. Tu calques son style. "

"Probablement, mais je te dis que je ne le connais pas et je ne vois pas de quoi tu parles. "

Le garçon était d'un calme serein, alors que moi, sans trop savoir pourquoi, je commençais à lever la voix de plus en plus et à m'insurger.

"Bon sang, admet-le bordel ! Tu t'es inspiré de ce film ! "

Stéphane, agacé, commença à essayer de dévier le sujet.

" Ecoute, qu'est ce que ça peut te faire ? Et quel intérêt à mentir là-dessus ? Je te dis que je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler ! "

Il y a deux ans, je l'aurais probablement pris pour l'un d'entre eux. Mais parfois, il faut simplement se dire que les coïncidences existent. Je ne suis plus cet homme. Ni aujourd'hui, ni demain. Ni ce soir, ni maintenant. C'est fini. Je suis ce nouveau né, cet enfant qui découvre la vie un peu trop tardivement, et qui parvient à captiver le monde grâce à sa curiosité pour tout ce qui l'entoure.

"T'as raison, excuse-moi. Enfin..."

"Ouais... Dis, tu as aussi parlé de cette fille, Gwen... Tu l'as revu, depuis ta sortie ? "

"Non... Envolée. Elle ne travaille plus au café et il parait qu'elle devient quelque chose du genre... photographe. Je regrette vraiment de ne pas m'être bougé plus tôt, car, tu vois, même si j'aurais ramassé un râteau, mon emprunte serait restée en elle. Elle se serait souvenue de moi, même si elle n'y aurait pas forcément pensé par la suite. J'aurais eu une place gravée dans sa mémoire. A présent, elle se souvient peut-être de moi comme d'un client, et encore... Elle a probablement oublié ce type qui venait chaque jour la voir et qui un jour a disparu... Je m'en veux de ne pas lui avoir tout dit, de ne pas lui avoir révélé à quel point elle m'attirait, cette fille. A présent, je cours après un fantôme. Stéphane, une telle chose n'arrive qu'une fois dans une vie. Quand ça sera ton tour, fonce, aborde-la, ton inconnue. N'attends pas que la roue tourne car elle ne tournera pas en ta faveur, c'est à toi de provoquer le destin, si tu attends rien n'arrivera. Nous sommes les maitres de nos vies. Pas l'inverse. "

La faible brise qui soufflait depuis quelques dizaines de minutes avait laissée place à une faible chute de flocons de neige, recouvrant d'un léger manteau blanc l'herbe sur laquelle nous nous trouvions.

"De la neige... à cette période de l'année ?! "

S'exclama Stéphane.

"La plus belle chose de Mère Nature. Un paysage enneigé sous un soleil étouffant. On dirait bien que l'hiver n'a pas dit son dernier mot ! "

Disais-je avec amusement, laissant aller quelques petits rires tout en admirant la petite tombée de neige qui se transformait peu à peu en blizzard.

"C'est quand même étrange... Une tempête de neige... Maintenant ? On est en mars ! "

S'inquiétait l'adolescent qui scrutait l'horizon.

" Pourquoi toujours chercher une explication logique à chaque phénomène et à chaque fois que la Terre nous fait un caprice ? Contente-toi d'admirer le spectacle qu'elle nous offre sans te poser de questions... Puisque ces questions resteront sans réponse. "

Et nous sommes restés là. Une, deux, trois heures. Jusqu'à la tombée de la nuit. La journée la plus étrange de ma vie depuis un long moment.


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