Petit à petit, après Jean, d'autres embrouilles allaient faire toucher le fond à la classe, déjà dans une situation désespérée. Entre histoires d'amours ou de guerre, ça va carrément se corser pour ensuite laisser place à un véritable carnage.

Anis.
Enfin la sonnerie ! Bon, plus que demain, vendredi, et un week-end bien mérité après des débuts éprouvants dans cette nouvelle classe.. Moi je suis Anis, pour l'instant encore un peu discret, dans l'ombre de Samy. Certes je n'aime pas son tempérament mais je suis dans son genre, je suis quelqu'un d'électrique, toujours à vouloir clasher, m'embrouiller. Je vis dans le feu de l'action, mon élément c'est les flammes, je suis un peu hyper-actif.
De corpulence normale, je m'éloigne cependant des champs de bataille, la bagarre n'est pas trop mon truc. Car je sais très bien que pour atténuer quelqu'un, la force mentale est la référence. Bombarder quelqu'un de saloperies et le faire souffrir dans sa tête, il n'y a rien de tel. C'est pourquoi je suis le roi du clash, comme on me surnommait au collège.

Capable de littéralement énerver n'importe qui rien qu'au fruit des paroles et sans prononcer d'insultes, ce n'est pas donné à tout le monde. Je ne me surestime pas, ce sont des faits. Et j'ai déjà des victimes dans cette classe de merde, où règne une ambiance nauséabonde. Premier ment parce que Hugo pue et aussi du fait qu'il n'y ait pas de réelles amitiés.
Tout le monde me disait : " Tu verras mec, le lycée c'est mieux ", mais je crois être le seul à dire le contraire.
Dans mon collège, les quinze mecs de ma classe de 3ème étaient les meilleurs amis du monde, on avait tous un surnom, tous une copine, on faisait des soirées, c'était l'éclate totale.

Mais maintenant j'ai la haine de les avoir perdu et de me retrouver avec des bolosses ultimes, sauf une personne nommée Elodie, le bijou de cette seconde 4, ravissante. Mais la concurrence sera peut-être rude pour que je fasse d'elle ma petite amie. Mais chaque rival qui me bloquera, je le supprimerai et j'ai la technique pour.
Pour l'instant je suis calme et silencieux, mais Anis risque de frapper un jour, au moment où personne ne s'y attendra..

Natacha.
J'ai bien reconnu Rachel sur ce coup. L'autre l'a senti passé le compas dans l'oeil, j'aurais pas aimé. Je n'ai pas préféré trop me mettre en avant dans cette embrouille Samy VS Elodie et Noé, ça ne me regarde pas et je ne préfère pas finir à l'hosto'.
En ce vendredi matin, je crois qu'une nouvelle ambiance s'est installée en classe, celle de la concurrence. Ca me fait penser aux recruteurs qui engagent des centaines de sportifs, qui en font des boeufs qui se battent entre eux, et enlève leurs caractères humains.
Et bien, ça en devient pareil. Qui est le plus intelligent, le plus musclé, le plus laid, le plus beau, le plus rusé, le plus guerrier. Moi j'essaie de m'absenter de ces embrouilles. Mon idole n'est pas Chuck Norris, c'est ce qui fait de moi quelqu'un similaire à un fantôme, passant inaperçu pour ne pas m'apparenter les critiques des autres.

Je sens d'ailleurs bien des histoires de couples se pimenter à tout ça tiens..

Luana.
Je ne pense pas faire l'attise ni le branloir de beaucoup de mecs de la classe mais c'est tant mieux. Comme je l'ai dit plus haut, ils ne m'intéressent pas plus que ça. Même si certains comme Jean, Anis ou Seb ne me déplaisent pas, je n'en suis pas au point d'être en concurrence avec d'autres filles pour décrocher un petit ami.
Je ne cherche pas à me rendre différente des autres, au contraire. Je ne me verrais pas me tabasser avec une autre nana pour un garçon, jamais. Enfin, la situation risque peut-être de se bouleverser, sait-on jamais.

Manon.
Mon coeur ne bat désormais que pour lui, Pierre-Louis, surnommé Pilou.
Le mec unique, différent des autres, ne se reposant pas sur ses qualités, qui n'est néanmoins pas parfait, costaud, grand, musclé, se sert de sa tête, handballeur comme moi, c'est lui que je veux plus que tout. Je compte me l'approprier dès bientôt et gare aux salopes qui s'en approchent, je suis une véritable tigresse. Mais les prochaines heures avant le week-end, ça risque de bouiller.

Oscar.
Ouais moi aussi j'entre dans la danse. Pas la danse des boutons de Thomas, celle-là est à gerber. Non la danse des zamoureux qui prend forme actuellement. Evidemment il y a certains exclus, j'espère ne pas trop en faire exprès, car malgré ma timidité je pense être un mec pas mal. Tout commence donc ce matin en espagnol, quand un papier défile dans la classe depuis cinq bonnes minutes. Forcément tout le monde se le passe, elle va bientôt m'arriver. Ah ! La voilà ! C'est Jean, revenu de l'hôpital d'hier, qui me file le bout de papier. Je commence ainsi ma lecture :

" Classement des plus beaux garçons de la classe.

1 - Pierre-Louis
2 - Jean
3 - Anis
4 - Sébastien
5 - Noé
6 - Gaël
7 - Arthur
9 - Oscar
10 - Alexander
Le reste, ça pue. Fuck Samy "

C'était une écriture de kikoo, une meuf qu'avait écrit en rose. J'étais quand même content de figurer 9ème mais je ne savais pas encore qui avait établie cette liste, mais bon. J'appelai mon voisin de devant, Grégory. Mais quelques secondes plus tard, je me rendis compte de mon erreur tragique.
En effet, la main de Grégory se leva.

- Qu'est-ce qu'il y a Grégory ?
- Monsieur ! Monsieur ! Y'a un papier qui circule dans la classe et c'est pas bien ! Je peux avoir un bonbon pour l'avoir cafté ? Hein, hein ?
Le prof marmonna dans sa bouche, insultant sûrement le fayot de service avec sa voix de gamin et dit :
- Mets ce papier à la poubelle, je m'épargnerai de lire ce truc va.. Mais encore une fois bravo à la classe.
- Euh.. Ouais mais j'peux avoir un bonbon m'sieur ?
- Calle te la boca, hijo de puto.

Il avait dit ça super vite en espagnol, seuls les bons en espagnol avaient compris, dont moi..

La veille même - Juliette.
J'étais encore chez moi quand je reçus un appel, je n'eus même pas le temps de regarder qui était le contact que je répondis. Grossière erreur ! Comme Jean avait le même téléphone que moi, je l'avais confondu et on appelait bel et bien sur le 06 de Jean.
De ma voix féminine, je répondis :

- Oui allô ?
Et c'est là que je me rendis compte de ma bêtise.
- Et mais tu es Juliette, je reconnais ta voix ! C'est Elodie. Pourquoi j'ai reçu des messages d'insulte ?
- En fait je t'ai accompagné avec Jean à l'hôpital et ce dernier s'amusait à t'envoyer des messages d'insultes. Alors j'ai prise ta défense et je me suis embrouillé avec lui pour enfin lui voler son téléphone. Je sais pas pourquoi il était aussi méchant que ça avec toi.. C'est un salaud..
- Oui effectivement, je veux même plus en entendre parler, je pensais que Jean était un mec sympa..
- Oui ! Sinon ça va mieux ?
- Oui ça va aller, par contre je n'irai pas en cours demain.
- Ok ok, bon ben je te laisse, bon rétablissement et bon week-end ma belle !
- Salut !

Et voilà, le tour était joué, j'avais parfaitement embobiné Jean et Elodie, pas prêts de se reparler ces prochains jours. Et j'ai encore plus d'un tour dans mon sac.

Le vendredi matin, avant d'aller en espagnol - Jean.
C'est pas possible, j'ai cherché dans toute la ville hier pour rien, disparue avec mon portable la Juliette et je suis sûr qu'elle a foutu la merde avec. Ah tiens la voilà qui descend de son bus, je vais la choper.
Je m'approchai très énervé d'elle, à grandes enjambées, prêt à la frapper quand elle prit la parole avant moi. Elle me surprit en me faisant la bise, je n'étais pas préparé à ça. Elle détourna ainsi la situation en sa faveur, très maline..

- Salut Jean, ça va ? dit-elle tout sourire.
- Euh, ouais..
- Tiens je crois que c'est à toi, me répondit Juliette embarrassée. Je suis désolé, t'as le même que moi et je l'ai confondu avec le mien ! Je suis confuse.
- Ah ok.. Ben c'est pas grave t'inquiète. Bon on va en espagnol ?
- Ouais ouais !

Et voilà, maintenant je ne savais plus quoi penser. Son excuse était assez bidon et je ne savais pas réellement si elle me disait vrai. Je verrai bien ça aujourd'hui..