Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Projet Danavis


Par : GreenStatik
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Soirée enneigée


Publié le 29/09/2010 à 22:02:48 par GreenStatik

La nuit commençait à tomber. Il devait bien être 7 heures du soir, quelque part par là. Il faisait froid, dehors, dû à l’hiver. Et comme d’habitude, tout le monde rentrait à son domicile. On aurait dit une marée noire, s’écoulant dans un fin couloir. Sauf qu’ici, les costards-cravates noirs remplaçaient la marée.
Vu de l’intérieur d’un bar, c’était tout autre chose. Je me sentais mieux là-dedans que dans cette foule monstrueuse. On était vraiment mieux au chaud, avec un verre dans la main, que dehors.
Je bus une gorgée de mon verre, tout doucement. Le bar abritait une télévision, diffusant des musiques à longueur de journée. À cet instant, une vulgaire pub coupa l’ambiance.

— Nous aimerions vous présenter un nouvel implant, datant tout juste d’aujourd’hui. En effet…

Telle était le type de message à supporter presque toutes les 30 minutes. Plutôt désagréable, m’auriez-vous dit ? On devait s’y faire. Enfin, le pire n’était pas à l’intérieur, mais plus vers l’extérieur.
Je finissais un peu plus tard mon verre, le laissant ainsi vide, sur le comptoir du bar. Je laissais mon doigt décrire un cercle sur le rebord du verre, suivant la forme de celui-ci, pour passer le temps.

— Alors ? Ta journée ? me demanda une voix féminine.

Je levai donc la tête. C’était Aurélia, la serveuse. Une amie à moi, en quelque sorte. Je fréquentais souvent ce bar, et on s’était liés, au fil du temps. Je lâchais un soupir, avant de reprendre la parole.

— On ne peut pas dire qu’il y ait eu grands changements, par rapport à hier.
— Toujours sur ton projet ?
— Euh, oui, pourquoi ?
— Je trouve ça vachement dangereux, tu sais…

Un silence s’installa. Je détournai le regard. Une nouvelle pub passait à l’écran. Je me levai soudain de mon siège, et me dirigeai vers la télévision. Aurélia me remarqua et vint s’interposer entre moi et la corruption.

— Non, mais ne cherches pas, Bastien… C’est le même bordel sur toutes les chaines, tu le sais aussi bien que moi.
— Oui, je sais…

Je repris place sur mon tabouret. Mes doigts tapotaient nerveusement le bois du comptoir. J’étais stressé, et je devais garder un truc énorme pour ma seule personne. Je sentis peu après une main se posai dans mes cheveux. Une mèche violette vint barrer mon champ de vision. Je rougis, et dégageai la main, tout en rigolant.

— Ne t’en fais pas, tout va bien se passer. Et puis, t’es responsable, non ? Ce n’est pas comme si tu allais faire péter le monde.
— Euh, non. Pas du tout. Il ne faudrait pas exagérer, non plus.

Je regardai à l’extérieur, via la fenêtre du bar. Il restait encore un peu de monde dehors, mais beaucoup moins que tout à l’heure. Je sortis un billet de ma poche, et le posai sur le comptoir. Aurélia me regarda d’un air surpris, avant de comprendre.

— Tu t’en vas déjà ? dit-elle, prenant mon verre afin de le nettoyer.
— Oui, c’est un peu plus dégagé que tout à l’heure, et puis il commence à se faire un peu tard.
— Et… tu reviens quand ?
— Euh bah…
Je descendis de mon tabouret et me mit debout, devant elle.
— Dès que le temps me le permettra, on va dire.
— C’est très vague, comme réponse… répondit-elle avec un léger soupçon de déception dans la voix.

Je me sentis soudain gêné et essayai à tout prix de régler ce problème. Je fis signe à Aurélia de s’approcher du comptoir. Elle se pencha en avant, laissant paraître par la même occasion un fin décolleté. Je n’y prêtais presque aucune attention, et m’approchai d’elle pour lui glisser quelques mots à l’oreille. Son visage s’empourpra de plus en plus vite au fur et à mesure des secondes. Elle me repoussa timidement, avant de reprendre la parole.

— C’est intéressant, tout ça, déclara-t-elle à voix basse.
— Je pense aussi. Alors ?
— Et bien… C’est d’accord. J’ai une journée de libre, dans 3 jours.
— Impeccable, alors. On se rejoint dans le parc ?
— D’accord.

Je me dirigeai vers la porte, et lui fit un signe de la main, avant de sortir, me fondant ainsi à la foule. Le chemin entre le pub et la maison n’était pas vraiment long. Au bout de 20 minutes, la grille de sécurité de la demeure se trouvait devant moi. J’entrais le code sur le pavé tactile se trouvant juste à côté. 4870. La porte s’ouvrit, me laissant ainsi le plaisir de pouvoir me reposer pour une nuit, encore.

Une des premières choses que je fis était de balancer mon manteau sur le support créé à cet effet. Je pris ensuite place devant mon ordinateur. Un grand travail m’attendait et je n’avais absolument pas de temps à perdre. Je fis craquer mes doigts.

— Alors ma belle… Fais voir ce que tu as dans le ventre !

J’ouvris tous mes plans, les positionnant sur toute la largeur de mon écran géant, ainsi que le logiciel permettant d’exécuter le boulot.
Je fis tourner et rouler le siège pour attraper la télécommande de la télévision et ainsi l’allumer. Je choisis une chaîne ne diffusant que du programme en direct et retournai travailler sur mon ordinateur.
Après 5 minutes de manipulations via mon clavier, j’appuyai sur la touche « entrée ». L’évènement parvenu jusqu’au programme, comme je l’avais convenu.

— … Et comme vous pouvez le voir, les lumières de la moitié de la ville viennent de s’éteindre, sous nos yeux, observa la journaliste. En ce moment, le maire cherche à tout prix à identifier la source du problème…

Je souris, content de mon acte. J’allais enfin pouvoir accomplir un de mes désirs : m’approprier un luxe, mais gratuitement. L’argent avait beau couler à flot dans ma famille, mais il était hors de question de débourser un seul centime pour.
Je pris soin de mettre un mot de passe sur mon ordinateur et aussi de le mettre en veille. Je me dirigeai dans la cuisine, le temps de boire un verre d’eau avant de partir. Je me saisis aussi d’une paire de gants en latex.
Équipements parés, manteau sur le dos, je partis dans en direction de mon but : Marters Industries. Je jubilai, heureux.


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