Note de la fic :
Projet Danavis
Par : GreenStatik
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 15 : Promenade de santé;
Publié le 24/04/2012 à 01:03:30 par GreenStatik
Silence complet, je marchais dans la rue tout en réajustant mon blouson. Je pris soin de cacher la quasi-totalité de ma tête grâce à la capuche de celui-ci. Quelques personnes étaient de passage au même emplacement, mais je me trouvais seul la plupart du temps. Une légère respiration se faisait entendre quelques fois dans mon oreillette. Non loin de là, Jérémy sautait discrètement d’immeuble en immeuble.
Une semaine était passée depuis l’arrivée de ce dernier, une semaine calme. Préparatifs, repos et discrétion étaient les mots d’ordre de cette grosse période d’action. Il fallait absolument réussir.
Jérémy s’arrêta sur un immeuble quelconque, avant de reprendre son souffle et de prendre la parole.
— Il te faut quoi déjà ? me demanda celui-ci, via l’oreillette.
— Un substitut pour mes lunettes. Je suis aveugle sans et on m’a dit qu’elles commençaient à dater.
— D’accord, je vois. Il y a sûrement ce qu’il te faut, là-bas.
— Je pense que ce sont des prothèses... un peu comme l’œil de Jean, non ?
— Pas exactement... enfin, si ma mémoire est bonne, il doit y avoir beaucoup mieux. Je t’expliquerais en chemin, continuons.
Un bip se fit entendre, mettant fin à la conversation. Je repris donc la route vers le bâtiment indiqué. Sur le chemin, un vieil homme me fit un signe de la main et en guise de réponse, je baissais légèrement la tête, rehaussant par la même occasion ma capuche.
Je me laissais ensuite emporter par mes pensées, me demandant quand et où j’allais mettre en place ces yeux. Je ne pouvais plus aller voir Dave, ça aurait été trop dangereux pour moi, et accessoirement pour lui. Aussi, je ne pouvais pas me permettre d’être absent durant le grand jour, une grande partie du plan serait voué à l’échec.
Ainsi, pendant quelques minutes, je restais silencieux afin de réfléchir à tout ça et trouver un compromis à tous ces problèmes. Jérémy me coupait en pleine réflexion de temps à autre, mais au bout de la cinquième fois, il m’arrêta complètement.
— Le voilà, c’est le bâtiment juste en face, annonça Jérémy dans l’oreillette.
— J’ai mal au crâne, répondis-je d’un air désintéressé.
— Bon, on va faire simple alors : je descends de mon toit et je te rejoins devant la porte de derrière, ok ? Et pour la suite, on verra une fois à l’intérieur. Compris ?
— J’ai très bien compris, ouais. Allons-y…
[c][/c]
Un revers de la main vint frapper le visage d’une femme. Un petit cri se fit entendre, et quelques secondes après ça, une larme coula pour atterrir sur le sol, suivit de quelques gouttes de sang. Un large sourire se dessina sur le visage de l’interrogateur. Il avait hâte d’en finir avec ça, et pour cela, il voulait en finir au plus vite avec cet interrogatoire. Il se saisit d’une chaise qu’il plaça devant la victime, avant de se mettre à parler.
— Lina, facilitez-moi le travail. Je sais très bien que les informations concernant le poison viennent de vous.
— Allez-vous faire foutre, Taylor… répondis la femme, en crachant par terre.
— Allons bon…
Taylor se leva de sa chaise, avant de faire un tour dans la salle. Une caméra de surveillance était visible dans un des coins de la pièce, cette dernière faisant toujours le même mouvement d’angle. L’ambiance se faisait pesante, aucun bruit ne filtrait de l’extérieur. Il claque quelques fois du talon, afin de faire accroire le stress de sa cible. Sans succès.
— Si je sors d’ici, vous pouvez compter sur Jenna pour qu’elle vous fasse la peau.
— Jenna ? demanda Taylor, réellement surpris. Vous parlez de Sharban ?
— Un problème, peut-être ? souffla-t-elle, en esquissant un sourire.
Il parut hésiter pendant un moment, mais il se décida d’ouvrir un tiroir. Il en sorti un pistolet, noir et plutôt épais. C’était un Colt. Il le braqua quelques secondes plus tard sur le crâne de Lina. Des larmes coulèrent le long des joues de cette dernière, qui ne prit pas la peine de lâcher quelques sanglots. Il tira la partie haute du pistolet en arrière, afin de recharger, avant de faire descendre celui-ci un peu plus bas : il visa un peu plus à droite du centre de la poitrine.
— Vous êtes malade, Taylor, s’exclama-t-elle en secouant doucement la tête. J’espère que vous crevez dans les mêmes conditions, un jour.
— Je vous donne une dernière chance pour me dire tout ce que vous savez. Allez-y !
— Vous aviez besoin du produit pour faire quelque chose. Votre consommation personnelle, peut-être. Normalement, ça tue, mais dans votre état, ça vous rend juste fou. Vous voulez le mal des autres pour votre plaisir personnel. Vous êtes un monstre. Voilà ce que je sais.
— Soit, dans ce cas, je pense que… dit-il en commençant à appuyer sur la gâchette.
La lumière se coupa nette en plein milieu de sa phrase, ne lui laissant pas le temps de la terminer. Il faisait totalement noir dans la seul et les seuls bruits qu’il était possible d’entendre était ceux des plombs, qui étaient en train de sauter.
Lina en profita pour bouger sur sa chaise en faisant le moins de bruit possible. Elle bascula, toujours attachée sur celle-ci. Et soudain, un bruit de tir se fit entendre. Taylor avait bel et bien tiré avec son Colt, mais dans le vide. Deux autres tirs suivirent, puis plus rien. Taylor se mit à crier.
— Rallumez cette putain de lumière ! cria Taylor dans son oreillette. Qu’est-ce qu’il se passe, à la fin ?
Les nœuds autour des poignets de Lina étaient trop bien attachés pour être défaits grâce à la force. Sentant quand même une once d’espoir, Lina fit de son mieux pour rester immobile. Quelques secondes plus tard, un cliquetis résonna dans la salle. Puis un coup, et un autre. Et finalement, quelqu’un tomba à terre. Des bruits de pas se firent entendre près de Lina.
— Pitié, pitié, supplia cette dernière, sanglotant.
— Calmez-vous, tout ira bien, déclara une voix aigüe et douce.
Un bruissement électrique déclara la remise en route du courant. Les lumières clignotèrent, des tâtonnements résonnèrent sur le sol. Lorsque que la pièce retrouva son éclairage habituel, Lina pu remarquer plusieurs choses : une femme pointait le pistolet de Taylor sur la caméra de surveillance, pendant que ce dernier gisait au sol, apparemment inconscient. La caméra vola en éclat, suite à cette constatation.
La femme avait les cheveux noirs, était mince, grande et avait une peau très brune. Elle était coiffée d’un béret noir, orné d’une étoile rouge, et habillée en jean et en débardeur, ces deux derniers mettant parfaitement en valeurs ses formes.
Elle s’avança vers Lina, afin de défaire les liens qui nouaient ses poignets.
— Je m’appelle Asa, lui expliqua la nouvelle venue, et j’ai l’impression que je suis arrivé à temps. Vous êtes vraiment en mauvais état, sans vouloir paraître malpolie.
— Merci, balbutia l’autre. Je m’appelle Lina…
— Désolée de vous brusquer, mais nous n’avons pas vraiment le temps. Écoutez-moi bien. Nous allons sortir de ce bazar par le même chemin que j’ai empruntais pour sortir. Par les conduits qui se trouvent au plafond, donc. Ce n’est pas très haut, on a de la chance. Allez-y, je vous aide à grimper.
Asa se met en position au milieu de la salle, pour faire la courte échelle à Lina. Quelques secondes plus tard, elle était dans le conduit et tendait une main à sa sauveuse, afin de la faire grimper. Un bruit de serrure les fit se dépêcher et in extremis, elles échappèrent à un garde, qui venait tout juste de rentrer dans la salle et de trouver Taylor allongé et inconscient.
— Intrus dans le secteur B3 ! aboya le garde dans un talkie-walkie. Fouillez le bâtiment de fin en comble, une des suspectes s’est échappée !
[c][/c]
— On va descendre dans une espèce de cave, plutôt grande, expliqua rapidement Jérémy, en dévalant des escaliers. Il y a des caméras partout, c’est blindé de sécurités.
— Mais c’est génial, soufflais-je d’un air désespéré.
— Je vais te montrer l’emplacement des caméras avec mon PDA lorsque l'on sera devant la porte d’entrée. Une fois à l’intérieur, évites de faire des mouvements brusques, il faut que je désactive les lasers d’abord.
Je sortis un paquet de cigarettes, avant de l’agiter. Les lasers étaient détectables grâce à la fumée, je le savais assez bien. Avant de pouvoir en sortir une, Jérémy m’arrêta et me confisqua le paquet : du doigt, il pointa un détecteur de fumée, dans un coin de la pièce où nous étions actuellement.
— Ne commence pas les conneries, je n’ai même pas ouvert la porte.
Je me renfrognai suite à cette remarque. Ne rien faire m’était insupportable, il fallait vraiment que je fasse quelque chose durant cette virée.
Jérémy posa son sac à terre, afin de pouvoir sortir plusieurs choses : une carte à niveau de chez la Marters, un PDA et un objet qui ressemblait curieusement à un brouilleur. Il alluma le PDA, avant de charger une carte en 3D, qui s’afficha instantanément. Son doigt vint se poser sur une petite pièce, dont on pouvait voir une porte : nous étions à cet emplacement.
— Jean m’a expliqué que tu étais pas mal doué avec l’informatique et l’électronique, en général. Tu vas pouvoir m’aider. Il faut que tu colles cette couche de plastique sur la carte, dit-il en la sortant de la poche avant de son sac. Je peux ouvrir la porte, mais sans ça, on va se faire détecter.
— Comment tu as réussi à obtenir tout ce matériel ? le questionnai-je en faisant ce qu’il m’était demandé. J’ai comme l’impression que c’est du matos acheté au marché noir.
— On a tous des contacts, Bastien. Je préfère garder les miens secrets, c’est mieux pour moi.
Je haussai les épaules, tant en soupirant, avant de terminer la préparation de la carte de sécurité. Ainsi, après confirmation, je glissai celle-ci dans la fente afin de pouvoir ouvrir la porte. Cette dernière mit quelques secondes afin de se déverrouiller complètement : d’après les explications, c’était dû au petit ajout personnel de Jérémy, qui ralentissait un tout petit peu la chose tout en garantissant une sécurité optimale.
Le couloir derrière la porte étant en apparence normale : plutôt étroit, blanc, quelques portes en métal encastrées dans les murs et à proximité de chacune d’elles, des lecteurs de carte. Aucune caméra n’était pour l’instant visible et il en était de même pour les lasers dont avait parlé mon compagnon de fortune. Mais je me méfiais tout de même et d’une certaine façon, je me reculais de la porte afin de m’appuyer sur un mur non loin de là.
Jérémy se saisit du PDA, avant de me montrer précisément un point sur la carte, qui était un emplacement normalement comme les autres. Sauf que ce n’était pas réellement le cas : une caméra était cachée dans le coin droit de l’entrée du couloir, ayant une vue sur tout ce qui rentrait dans la salle. Un vrai piège à cons, comme il le disait.
— Bon, écoute bien, m’avertit-il en regardant au niveau du couloir. Il va falloir faire vite pour passer : grâce à ça (il mit le prétendu brouilleur sous mes yeux), je vais pouvoir désactiver la caméra du coin quelques secondes. Pendant ce temps-là, tu vas ouvrir la troisième porte à gauche dans le couloir. Et avec un peu de bol, on arrivera à passer avant que la caméra fonctionne à nouveau.
— Tu n’as pas trouvé moins compliqué ? répondis-je, complètement étonné par ce plan. Je veux dire, qu’est-ce qu’il se passe si la caméra se remet en marche au mauvais moment ?
— On risque d’avoir des problèmes dans les minutes à suivre, si jamais ça se passe comme ça. Enfin bon, tu as l’air prêt et plein d’énergie ! Allez, va te coller contre le mur près de la porte et j’active ça.
J’obtempérais, pour pouvoir en terminer le plus rapidement possible. Quelques secondes plus tard, il me fit signe avant d’activer le brouilleur. Un petit bruit se fit entendre derrière le mur : c’est à ce moment-là que je choisis de courir en direction du couloir, avant de me mettre compter, tout en regardant à gauche. J’arrivais rapidement devant la troisième porte et grâce à la carte, j’actionnais l’ouverture de la porte. Je vis Jérémy arrivait au même moment, ainsi que la caméra qui, avec beaucoup de mal, commençait à se remettre en route. La porte entièrement ouverture, j’entrais à l’intérieur de la salle et m’apprêtait à verrouiller toute issue une fois Jérémy dedans. La porte claqua quelques secondes plus tard.
La salle s’éclaira d’elle-même : après le grésillement des néons, qui fut quelque peu long, je pus apercevoir de nombreuses caisses ainsi que quelques vitrines et autres compartiments de rangement. Des sources de lumière étaient disposées un peu partout, à fin d’y voir clair. La pièce était plus grande, j’arrivais même à apercevoir une autre porte de l’autre côté de celle-ci.
Jérémy s’assit dans un coin, près d’une grosse caisse et posa son sac à terre. Il m’indiqua du doigt une des vitrines, dans laquelle étaient entreposés des implants plus petits que les autres.
— Il y a ce que tu cherches là-dedans. Par contre, vérifie bien s’ils ne sont pas HS ou cassés. Ils ne rangent jamais rien ici...
— Qu’est-ce que c’est ? demandai-je, en me dirigeant vers la vitrine.
— Un substitut pour tes lunettes, comme tu le demandais. Un peu plus complexe et moins sain, par contre. Et sache que ce sont des expériences abandonnées, car trop avancées sur leur temps. C’est ce que disait Taylor du moins.
J’ouvris la vitrine, avant de voir que les implants avaient des formes tout à fait similaires à des orbes. En les faisant pivoter un peu, il était même possible de voir quelque chose qui ressemblait beaucoup à une pupille. Une des pupilles était d’ailleurs percée, ce qui m’obligea à mettre de côté l’implant défectueux. Les trois autres avaient cependant l’air opérationnel, car aucun dégât n’était réellement visible. Je pris soin de les prendre dans mes mains, avant de revenir vers Jérémy. Je les glissais au final dans son sac.
— C’est plus sophistiqué que l’œil de Jean, j’ai l’impression, dis-je en refermant le sac.
— Ce n’est pas une impression. Jean est un peu comme un bêta-testeur, on pourrait dire. J’avais déjà vu des yeux comme ça, avant, mais ils doivent dater d’il y a 15 ans. Voir même un peu plus. La première vraie version des implants en fait.
— Mais du coup… si je veux posséder ces implants, je vais devoir… retirer mes yeux actuels ? demandai-je lentement, tout en esquissant une grimace de douleur.
— C’est un choix à prendre. Après tout, tu peux simplement garder tes lunettes. Mais à long terme, je peux te dire que ça risque de te handicaper plus qu’autre chose.
J’hésitai durant quelques secondes. Et conscient du fait que cela ne pourrait pas être pire, je fis signe à Jérémy de se lever.
— D’accord, je vais faire ça.
— Dans ce cas, laisse-moi te conduire à l’hôpital, répondit-il. Je te présenterais quelqu’un, là-bas.
________________________________
Bon, voilà, j'ai finalement trouvé le temps de faire ça, quelques mois après le dernier chapitre. J'ai eu beaucoup de mal, car comme d'habitude, c'est sur la durée de quelque chose que je galère (terminer un jeu, lire un bouquin, ou autre chose). Un défaut dont j'arrive pas à me débarrasser.
Et puis bon, je me suis rendu compte de quelques trucs bizarres, comme le fait que certaines scènes étaient plus chiantes et tout ça, donc j'ai recommencé l'écriture du chapitre. Je ne suis toujours pas convaincu au final, mais bon...
Enfin bref, j'essayerais d'être beaucoup moins long pour le prochain ou tout du moins, j'espère être moins long.
PS : J'ai aussi remarqué que je faisais des personnages souvent inutiles, ce qui fait qu'il y en a masse au final mais ils ne servent pas à grand chose. Le commentaire de Droran m'a d'ailleurs fait tilté là-dessus, surtout que je n'y pensais plus trop. Faudrait que j'arrête ça aussi.
Une semaine était passée depuis l’arrivée de ce dernier, une semaine calme. Préparatifs, repos et discrétion étaient les mots d’ordre de cette grosse période d’action. Il fallait absolument réussir.
Jérémy s’arrêta sur un immeuble quelconque, avant de reprendre son souffle et de prendre la parole.
— Il te faut quoi déjà ? me demanda celui-ci, via l’oreillette.
— Un substitut pour mes lunettes. Je suis aveugle sans et on m’a dit qu’elles commençaient à dater.
— D’accord, je vois. Il y a sûrement ce qu’il te faut, là-bas.
— Je pense que ce sont des prothèses... un peu comme l’œil de Jean, non ?
— Pas exactement... enfin, si ma mémoire est bonne, il doit y avoir beaucoup mieux. Je t’expliquerais en chemin, continuons.
Un bip se fit entendre, mettant fin à la conversation. Je repris donc la route vers le bâtiment indiqué. Sur le chemin, un vieil homme me fit un signe de la main et en guise de réponse, je baissais légèrement la tête, rehaussant par la même occasion ma capuche.
Je me laissais ensuite emporter par mes pensées, me demandant quand et où j’allais mettre en place ces yeux. Je ne pouvais plus aller voir Dave, ça aurait été trop dangereux pour moi, et accessoirement pour lui. Aussi, je ne pouvais pas me permettre d’être absent durant le grand jour, une grande partie du plan serait voué à l’échec.
Ainsi, pendant quelques minutes, je restais silencieux afin de réfléchir à tout ça et trouver un compromis à tous ces problèmes. Jérémy me coupait en pleine réflexion de temps à autre, mais au bout de la cinquième fois, il m’arrêta complètement.
— Le voilà, c’est le bâtiment juste en face, annonça Jérémy dans l’oreillette.
— J’ai mal au crâne, répondis-je d’un air désintéressé.
— Bon, on va faire simple alors : je descends de mon toit et je te rejoins devant la porte de derrière, ok ? Et pour la suite, on verra une fois à l’intérieur. Compris ?
— J’ai très bien compris, ouais. Allons-y…
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Un revers de la main vint frapper le visage d’une femme. Un petit cri se fit entendre, et quelques secondes après ça, une larme coula pour atterrir sur le sol, suivit de quelques gouttes de sang. Un large sourire se dessina sur le visage de l’interrogateur. Il avait hâte d’en finir avec ça, et pour cela, il voulait en finir au plus vite avec cet interrogatoire. Il se saisit d’une chaise qu’il plaça devant la victime, avant de se mettre à parler.
— Lina, facilitez-moi le travail. Je sais très bien que les informations concernant le poison viennent de vous.
— Allez-vous faire foutre, Taylor… répondis la femme, en crachant par terre.
— Allons bon…
Taylor se leva de sa chaise, avant de faire un tour dans la salle. Une caméra de surveillance était visible dans un des coins de la pièce, cette dernière faisant toujours le même mouvement d’angle. L’ambiance se faisait pesante, aucun bruit ne filtrait de l’extérieur. Il claque quelques fois du talon, afin de faire accroire le stress de sa cible. Sans succès.
— Si je sors d’ici, vous pouvez compter sur Jenna pour qu’elle vous fasse la peau.
— Jenna ? demanda Taylor, réellement surpris. Vous parlez de Sharban ?
— Un problème, peut-être ? souffla-t-elle, en esquissant un sourire.
Il parut hésiter pendant un moment, mais il se décida d’ouvrir un tiroir. Il en sorti un pistolet, noir et plutôt épais. C’était un Colt. Il le braqua quelques secondes plus tard sur le crâne de Lina. Des larmes coulèrent le long des joues de cette dernière, qui ne prit pas la peine de lâcher quelques sanglots. Il tira la partie haute du pistolet en arrière, afin de recharger, avant de faire descendre celui-ci un peu plus bas : il visa un peu plus à droite du centre de la poitrine.
— Vous êtes malade, Taylor, s’exclama-t-elle en secouant doucement la tête. J’espère que vous crevez dans les mêmes conditions, un jour.
— Je vous donne une dernière chance pour me dire tout ce que vous savez. Allez-y !
— Vous aviez besoin du produit pour faire quelque chose. Votre consommation personnelle, peut-être. Normalement, ça tue, mais dans votre état, ça vous rend juste fou. Vous voulez le mal des autres pour votre plaisir personnel. Vous êtes un monstre. Voilà ce que je sais.
— Soit, dans ce cas, je pense que… dit-il en commençant à appuyer sur la gâchette.
La lumière se coupa nette en plein milieu de sa phrase, ne lui laissant pas le temps de la terminer. Il faisait totalement noir dans la seul et les seuls bruits qu’il était possible d’entendre était ceux des plombs, qui étaient en train de sauter.
Lina en profita pour bouger sur sa chaise en faisant le moins de bruit possible. Elle bascula, toujours attachée sur celle-ci. Et soudain, un bruit de tir se fit entendre. Taylor avait bel et bien tiré avec son Colt, mais dans le vide. Deux autres tirs suivirent, puis plus rien. Taylor se mit à crier.
— Rallumez cette putain de lumière ! cria Taylor dans son oreillette. Qu’est-ce qu’il se passe, à la fin ?
Les nœuds autour des poignets de Lina étaient trop bien attachés pour être défaits grâce à la force. Sentant quand même une once d’espoir, Lina fit de son mieux pour rester immobile. Quelques secondes plus tard, un cliquetis résonna dans la salle. Puis un coup, et un autre. Et finalement, quelqu’un tomba à terre. Des bruits de pas se firent entendre près de Lina.
— Pitié, pitié, supplia cette dernière, sanglotant.
— Calmez-vous, tout ira bien, déclara une voix aigüe et douce.
Un bruissement électrique déclara la remise en route du courant. Les lumières clignotèrent, des tâtonnements résonnèrent sur le sol. Lorsque que la pièce retrouva son éclairage habituel, Lina pu remarquer plusieurs choses : une femme pointait le pistolet de Taylor sur la caméra de surveillance, pendant que ce dernier gisait au sol, apparemment inconscient. La caméra vola en éclat, suite à cette constatation.
La femme avait les cheveux noirs, était mince, grande et avait une peau très brune. Elle était coiffée d’un béret noir, orné d’une étoile rouge, et habillée en jean et en débardeur, ces deux derniers mettant parfaitement en valeurs ses formes.
Elle s’avança vers Lina, afin de défaire les liens qui nouaient ses poignets.
— Je m’appelle Asa, lui expliqua la nouvelle venue, et j’ai l’impression que je suis arrivé à temps. Vous êtes vraiment en mauvais état, sans vouloir paraître malpolie.
— Merci, balbutia l’autre. Je m’appelle Lina…
— Désolée de vous brusquer, mais nous n’avons pas vraiment le temps. Écoutez-moi bien. Nous allons sortir de ce bazar par le même chemin que j’ai empruntais pour sortir. Par les conduits qui se trouvent au plafond, donc. Ce n’est pas très haut, on a de la chance. Allez-y, je vous aide à grimper.
Asa se met en position au milieu de la salle, pour faire la courte échelle à Lina. Quelques secondes plus tard, elle était dans le conduit et tendait une main à sa sauveuse, afin de la faire grimper. Un bruit de serrure les fit se dépêcher et in extremis, elles échappèrent à un garde, qui venait tout juste de rentrer dans la salle et de trouver Taylor allongé et inconscient.
— Intrus dans le secteur B3 ! aboya le garde dans un talkie-walkie. Fouillez le bâtiment de fin en comble, une des suspectes s’est échappée !
[c][/c]
— On va descendre dans une espèce de cave, plutôt grande, expliqua rapidement Jérémy, en dévalant des escaliers. Il y a des caméras partout, c’est blindé de sécurités.
— Mais c’est génial, soufflais-je d’un air désespéré.
— Je vais te montrer l’emplacement des caméras avec mon PDA lorsque l'on sera devant la porte d’entrée. Une fois à l’intérieur, évites de faire des mouvements brusques, il faut que je désactive les lasers d’abord.
Je sortis un paquet de cigarettes, avant de l’agiter. Les lasers étaient détectables grâce à la fumée, je le savais assez bien. Avant de pouvoir en sortir une, Jérémy m’arrêta et me confisqua le paquet : du doigt, il pointa un détecteur de fumée, dans un coin de la pièce où nous étions actuellement.
— Ne commence pas les conneries, je n’ai même pas ouvert la porte.
Je me renfrognai suite à cette remarque. Ne rien faire m’était insupportable, il fallait vraiment que je fasse quelque chose durant cette virée.
Jérémy posa son sac à terre, afin de pouvoir sortir plusieurs choses : une carte à niveau de chez la Marters, un PDA et un objet qui ressemblait curieusement à un brouilleur. Il alluma le PDA, avant de charger une carte en 3D, qui s’afficha instantanément. Son doigt vint se poser sur une petite pièce, dont on pouvait voir une porte : nous étions à cet emplacement.
— Jean m’a expliqué que tu étais pas mal doué avec l’informatique et l’électronique, en général. Tu vas pouvoir m’aider. Il faut que tu colles cette couche de plastique sur la carte, dit-il en la sortant de la poche avant de son sac. Je peux ouvrir la porte, mais sans ça, on va se faire détecter.
— Comment tu as réussi à obtenir tout ce matériel ? le questionnai-je en faisant ce qu’il m’était demandé. J’ai comme l’impression que c’est du matos acheté au marché noir.
— On a tous des contacts, Bastien. Je préfère garder les miens secrets, c’est mieux pour moi.
Je haussai les épaules, tant en soupirant, avant de terminer la préparation de la carte de sécurité. Ainsi, après confirmation, je glissai celle-ci dans la fente afin de pouvoir ouvrir la porte. Cette dernière mit quelques secondes afin de se déverrouiller complètement : d’après les explications, c’était dû au petit ajout personnel de Jérémy, qui ralentissait un tout petit peu la chose tout en garantissant une sécurité optimale.
Le couloir derrière la porte étant en apparence normale : plutôt étroit, blanc, quelques portes en métal encastrées dans les murs et à proximité de chacune d’elles, des lecteurs de carte. Aucune caméra n’était pour l’instant visible et il en était de même pour les lasers dont avait parlé mon compagnon de fortune. Mais je me méfiais tout de même et d’une certaine façon, je me reculais de la porte afin de m’appuyer sur un mur non loin de là.
Jérémy se saisit du PDA, avant de me montrer précisément un point sur la carte, qui était un emplacement normalement comme les autres. Sauf que ce n’était pas réellement le cas : une caméra était cachée dans le coin droit de l’entrée du couloir, ayant une vue sur tout ce qui rentrait dans la salle. Un vrai piège à cons, comme il le disait.
— Bon, écoute bien, m’avertit-il en regardant au niveau du couloir. Il va falloir faire vite pour passer : grâce à ça (il mit le prétendu brouilleur sous mes yeux), je vais pouvoir désactiver la caméra du coin quelques secondes. Pendant ce temps-là, tu vas ouvrir la troisième porte à gauche dans le couloir. Et avec un peu de bol, on arrivera à passer avant que la caméra fonctionne à nouveau.
— Tu n’as pas trouvé moins compliqué ? répondis-je, complètement étonné par ce plan. Je veux dire, qu’est-ce qu’il se passe si la caméra se remet en marche au mauvais moment ?
— On risque d’avoir des problèmes dans les minutes à suivre, si jamais ça se passe comme ça. Enfin bon, tu as l’air prêt et plein d’énergie ! Allez, va te coller contre le mur près de la porte et j’active ça.
J’obtempérais, pour pouvoir en terminer le plus rapidement possible. Quelques secondes plus tard, il me fit signe avant d’activer le brouilleur. Un petit bruit se fit entendre derrière le mur : c’est à ce moment-là que je choisis de courir en direction du couloir, avant de me mettre compter, tout en regardant à gauche. J’arrivais rapidement devant la troisième porte et grâce à la carte, j’actionnais l’ouverture de la porte. Je vis Jérémy arrivait au même moment, ainsi que la caméra qui, avec beaucoup de mal, commençait à se remettre en route. La porte entièrement ouverture, j’entrais à l’intérieur de la salle et m’apprêtait à verrouiller toute issue une fois Jérémy dedans. La porte claqua quelques secondes plus tard.
La salle s’éclaira d’elle-même : après le grésillement des néons, qui fut quelque peu long, je pus apercevoir de nombreuses caisses ainsi que quelques vitrines et autres compartiments de rangement. Des sources de lumière étaient disposées un peu partout, à fin d’y voir clair. La pièce était plus grande, j’arrivais même à apercevoir une autre porte de l’autre côté de celle-ci.
Jérémy s’assit dans un coin, près d’une grosse caisse et posa son sac à terre. Il m’indiqua du doigt une des vitrines, dans laquelle étaient entreposés des implants plus petits que les autres.
— Il y a ce que tu cherches là-dedans. Par contre, vérifie bien s’ils ne sont pas HS ou cassés. Ils ne rangent jamais rien ici...
— Qu’est-ce que c’est ? demandai-je, en me dirigeant vers la vitrine.
— Un substitut pour tes lunettes, comme tu le demandais. Un peu plus complexe et moins sain, par contre. Et sache que ce sont des expériences abandonnées, car trop avancées sur leur temps. C’est ce que disait Taylor du moins.
J’ouvris la vitrine, avant de voir que les implants avaient des formes tout à fait similaires à des orbes. En les faisant pivoter un peu, il était même possible de voir quelque chose qui ressemblait beaucoup à une pupille. Une des pupilles était d’ailleurs percée, ce qui m’obligea à mettre de côté l’implant défectueux. Les trois autres avaient cependant l’air opérationnel, car aucun dégât n’était réellement visible. Je pris soin de les prendre dans mes mains, avant de revenir vers Jérémy. Je les glissais au final dans son sac.
— C’est plus sophistiqué que l’œil de Jean, j’ai l’impression, dis-je en refermant le sac.
— Ce n’est pas une impression. Jean est un peu comme un bêta-testeur, on pourrait dire. J’avais déjà vu des yeux comme ça, avant, mais ils doivent dater d’il y a 15 ans. Voir même un peu plus. La première vraie version des implants en fait.
— Mais du coup… si je veux posséder ces implants, je vais devoir… retirer mes yeux actuels ? demandai-je lentement, tout en esquissant une grimace de douleur.
— C’est un choix à prendre. Après tout, tu peux simplement garder tes lunettes. Mais à long terme, je peux te dire que ça risque de te handicaper plus qu’autre chose.
J’hésitai durant quelques secondes. Et conscient du fait que cela ne pourrait pas être pire, je fis signe à Jérémy de se lever.
— D’accord, je vais faire ça.
— Dans ce cas, laisse-moi te conduire à l’hôpital, répondit-il. Je te présenterais quelqu’un, là-bas.
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Bon, voilà, j'ai finalement trouvé le temps de faire ça, quelques mois après le dernier chapitre. J'ai eu beaucoup de mal, car comme d'habitude, c'est sur la durée de quelque chose que je galère (terminer un jeu, lire un bouquin, ou autre chose). Un défaut dont j'arrive pas à me débarrasser.
Et puis bon, je me suis rendu compte de quelques trucs bizarres, comme le fait que certaines scènes étaient plus chiantes et tout ça, donc j'ai recommencé l'écriture du chapitre. Je ne suis toujours pas convaincu au final, mais bon...
Enfin bref, j'essayerais d'être beaucoup moins long pour le prochain ou tout du moins, j'espère être moins long.
PS : J'ai aussi remarqué que je faisais des personnages souvent inutiles, ce qui fait qu'il y en a masse au final mais ils ne servent pas à grand chose. Le commentaire de Droran m'a d'ailleurs fait tilté là-dessus, surtout que je n'y pensais plus trop. Faudrait que j'arrête ça aussi.