Note de la fic :
L'achèvement d'une ère.
Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée
Chapitre 67 : Dans la tranchée
Publié le 16/04/2012 à 14:09:53 par Spyko
« Alex! Putain, Alex réponds, merde! »
Chaque parcelle de mon corps me faisait souffrir, et le vent glacial qui balayait la tranchée n'arrangeait rien. Je tendis un bras qui me sembla incroyablement frêle en avant, attrapai un morceau du sol et tentai de me trainer. Je n'y parvins pas, et un regard en arrière me permis de voir que j'avais les jambes entravées par un morceau de mur, ou de sol, ou de je ne sais quoi. Je battis faiblement des pieds pour espérer le faire tomber, mais rien n'y fit.
Alors, d'une voix pâteuse et faible, je répondis à mes coéquipiers.
« Ouais...? »
« Oh putain Alex, t'es vivant! Nous refait jamais un coup pareil! »
Je parvins à rouler d'un quart de tour, et commençai à me recroqueviller tout doucement sur moi-même, tendant les bras pour essayer d'atteindre les débris.
« Je suis pas prêt de recommencer... »
« Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, tu répondais plus, puis toute la salle s'est cassé la gueule! On a du redescendre en vitesse. »
Je touchai enfin le métal. De toutes mes forces restantes, je poussai sur l'entrave, qui glissa lentement. Tous mes muscles criaient de douleur, et de violents élancements me parcourraient. Ça ne m'empêcha pas de continuer.
« Le dragon est mort... »
« Quoi? Mais c'est super ça! »
« C'est pas moi qui l'ai tué. »
Les débris tombèrent enfin, suffisamment pour que je puisse extraire mes jambes de leur prison. Elles n'avaient pas l'air cassées ou fracturées. Enfin libéré, je commençai à ramper, centimètres par centimètres. Au loin, la créature surplombait l'arrière du vaisseau, et elle plongea un tentacule dans la coque. D'après le bruit qu'il provoqua, il transperça probablement le transport de part en part.
« Pas toi? Qui alors? »
« Il y avait... quelque chose d'autre. Il y a quelque chose d'autre. »
« Quel genre de chose? »
Un grincement métallique attira mon regard, et je vis qu'un autre morceau de la tour de tir pendait lamentablement dans le vide. Je m'agitai un peu plus, désireux de fuir cet endroit avant de finir broyé comme un insecte sous une chaussure.
« Je sais pas. C'est... plus gros. Beaucoup, beaucoup plus gros. Et ça a immobilisé le vaisseau. »
« Merde... T'es où là? »
Sous une tonne d'acier. En tout cas, c'est là que j'allais finir si je ne me grouillai pas pour me tirer d'ici. Je parvins à me soulever suffisamment sur mes bras et mes jambes pour progresser à quatre pattes.
« Dans la tranchée. Je vais essayer de rejoindre une écoutille pour rejoindre l'intérieur. Il caille par ici... »
« Ok, écoute, on va essayer de trouver une banque de donnée pour te localiser. Attend nous quand tu seras arrivé. »
« Si j'arrive... »
Les tentacules qui enlaçaient la carlingue la firent violemment tanguer sur le côté. Ce mouvement arriva au moment où j'essayai de me remettre debout, et eut pour conséquence de me recoller par-terre. Génial, retour à la case départ.
Suite à cela, le pan de tour qui oscillait dangereusement décida qu'il était grand temps d'aller tenir compagnie à ce bon vieux Alex. Les débris s'écrasèrent avec force, faisant trembler toute la tranchée. Des fragments furent projetés en tous sens, et une magnifique poutre de plus de deux mètres s'encastra dans le sol à vingt centimètres de mon crâne. Le mastodonte de chair rugit à nouveau, de son cri qui oscillait entre aigu et grave.
J'avais recommencé à ramper quand un choc fit brutalement pencher le vaisseau en avant. Je me retournai, juste à temps pour voir que l'un des appendices venait d'asséner un revers incroyablement violent à la tour, l'arrachant sur le coup. Le morceau de vaisseau fut projeté en avant, et, au bruit qu'il fit, heurta probablement l'avant du transport. Je me surpris à espérer de toutes mes forces qu'il n'avait pas endommagé la passerelle.
S'il ne l'avait pas fait...
« Matt! »
« Quoi, qu'est-ce qu'il y a? »
« Tu crois que tu peux communiquer avec les survivants restés sur le pont? »
« Surement, pourquoi? »
« Dit leur d'aller au poste de pilotage vérifier l'état des propulseurs. Et si possible de les arrêter, puisqu'on est retenu par cette bestiole! »
« Les arrêter!? »
« Oui! Comme ça, pas de surchauffe, et ça nous donne du temps supplémentaire pour espérer évacuer tout le monde! »
« Ok, je vais voir ça... »
Poussé par un élan d'espoir, je parvins à me remettre debout, et commençai une marche vacillante dans la tranchée. Même à cette distance, on pouvait voir qu'une légère fumée avait commencé à s'échapper de l'arrière. L'écoutille la plus proche était déjà visible, et je hâtai le pas. Trois claquements suivis de sifflements attirèrent une nouvelle fois mon regard.
Trois capsules de sauvetage venaient de décoller, et elles avaient déjà entamé leur fuite. Trop lentement. La créature n'eut qu'à tendre ses tentacules pour les cueillir. Les trois modules furent brutalement stoppés, et les appendices les broyèrent sans la moindre hésitation. J'assistai impuissant à cette scène, bouche bée.
Un concert de hurlements accueillirent la destruction des capsules. Des hurlements de peur. Il n'y avait personne ici, mais j'entendais les cris aussi distinctement que si j'avais été à leur côtés au moment où ils étaient morts. Les gémissements étaient dans ma tête. Uniquement dans ma tête. Je me pris les tempes et criai à mon tour sous ce nouvel assaut mental.
*Ça te plait Alex!?*
« Arrête ça! »
*Écoute les! Écoute les jusqu'au bout!*
« TA GUEULE! hurlais-je, la tête dans les mains. »
Mais ça ne s'arrêta pas. Gémissant de douleur, sanglotant doucement, je continuai de marcher vers l'ouverture. Les hurlements avaient perdus de leur humanité. Ils n'étaient plus que des sons prolongés étrangement déformés, montant et descendant. Ils n'en demeuraient pas moins insupportables. Et en plus de tout cela, je venais de découvrir qu'utiliser les capsules était impossible en raison de la présence de ce colosse.
J'atteignis enfin l'écoutille, l'ouvris, et me glissai dedans. La différence de température était frappante. Je descendit doucement les barreaux, un à un.
« Alex? On a des nouvelles de la passerelles. Mauvaises. »
« Dit toujours... »
« La poste de pilotage a sacrément pris, et plus aucune commande fonctionne. Apparemment, impossible de désactiver les propulseurs. Et tu veux savoir le plus drôle? Y a eu un dysfonctionnement, ils sont tous lancés à fond. »
« A fond... »
On savais tous ce que ça voulait dire. S'ils étaient à pleine puissance, ils surchaufferaient plus vite. Et, au lieu de simplement griller ou s'arrêter, ils risquaient d'exploser. Et à ce moment là... Si plusieurs propulseurs éclataient, ils entraineraient les cuves de carburant, ce qui déclencherait une réaction en chaine.
« Je viens de retourner à l'intérieur. »
« Ok, on sait où t'es, bouge pas, on arrive. »
Le nécromorph gigantesque nous empêchait de fuir. Mais les soucis au niveau des propulseurs nous mettaient en danger de mort, et tuaient dans l'oeuf toute tentative de trouver un moyen de partir sans se faire prendre. Pour quitter ce cercueil volant, il nous fallait plus de temps. Mais le temps était justement la chose qui nous manquait. Il fallait à tout prix tenter de s'occuper des propulseurs, quitte à condamner l'apport en carburant à la main.
Les aiguilles tournaient, et chaque minute limitait un peu plus nos chances.
Chaque parcelle de mon corps me faisait souffrir, et le vent glacial qui balayait la tranchée n'arrangeait rien. Je tendis un bras qui me sembla incroyablement frêle en avant, attrapai un morceau du sol et tentai de me trainer. Je n'y parvins pas, et un regard en arrière me permis de voir que j'avais les jambes entravées par un morceau de mur, ou de sol, ou de je ne sais quoi. Je battis faiblement des pieds pour espérer le faire tomber, mais rien n'y fit.
Alors, d'une voix pâteuse et faible, je répondis à mes coéquipiers.
« Ouais...? »
« Oh putain Alex, t'es vivant! Nous refait jamais un coup pareil! »
Je parvins à rouler d'un quart de tour, et commençai à me recroqueviller tout doucement sur moi-même, tendant les bras pour essayer d'atteindre les débris.
« Je suis pas prêt de recommencer... »
« Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, tu répondais plus, puis toute la salle s'est cassé la gueule! On a du redescendre en vitesse. »
Je touchai enfin le métal. De toutes mes forces restantes, je poussai sur l'entrave, qui glissa lentement. Tous mes muscles criaient de douleur, et de violents élancements me parcourraient. Ça ne m'empêcha pas de continuer.
« Le dragon est mort... »
« Quoi? Mais c'est super ça! »
« C'est pas moi qui l'ai tué. »
Les débris tombèrent enfin, suffisamment pour que je puisse extraire mes jambes de leur prison. Elles n'avaient pas l'air cassées ou fracturées. Enfin libéré, je commençai à ramper, centimètres par centimètres. Au loin, la créature surplombait l'arrière du vaisseau, et elle plongea un tentacule dans la coque. D'après le bruit qu'il provoqua, il transperça probablement le transport de part en part.
« Pas toi? Qui alors? »
« Il y avait... quelque chose d'autre. Il y a quelque chose d'autre. »
« Quel genre de chose? »
Un grincement métallique attira mon regard, et je vis qu'un autre morceau de la tour de tir pendait lamentablement dans le vide. Je m'agitai un peu plus, désireux de fuir cet endroit avant de finir broyé comme un insecte sous une chaussure.
« Je sais pas. C'est... plus gros. Beaucoup, beaucoup plus gros. Et ça a immobilisé le vaisseau. »
« Merde... T'es où là? »
Sous une tonne d'acier. En tout cas, c'est là que j'allais finir si je ne me grouillai pas pour me tirer d'ici. Je parvins à me soulever suffisamment sur mes bras et mes jambes pour progresser à quatre pattes.
« Dans la tranchée. Je vais essayer de rejoindre une écoutille pour rejoindre l'intérieur. Il caille par ici... »
« Ok, écoute, on va essayer de trouver une banque de donnée pour te localiser. Attend nous quand tu seras arrivé. »
« Si j'arrive... »
Les tentacules qui enlaçaient la carlingue la firent violemment tanguer sur le côté. Ce mouvement arriva au moment où j'essayai de me remettre debout, et eut pour conséquence de me recoller par-terre. Génial, retour à la case départ.
Suite à cela, le pan de tour qui oscillait dangereusement décida qu'il était grand temps d'aller tenir compagnie à ce bon vieux Alex. Les débris s'écrasèrent avec force, faisant trembler toute la tranchée. Des fragments furent projetés en tous sens, et une magnifique poutre de plus de deux mètres s'encastra dans le sol à vingt centimètres de mon crâne. Le mastodonte de chair rugit à nouveau, de son cri qui oscillait entre aigu et grave.
J'avais recommencé à ramper quand un choc fit brutalement pencher le vaisseau en avant. Je me retournai, juste à temps pour voir que l'un des appendices venait d'asséner un revers incroyablement violent à la tour, l'arrachant sur le coup. Le morceau de vaisseau fut projeté en avant, et, au bruit qu'il fit, heurta probablement l'avant du transport. Je me surpris à espérer de toutes mes forces qu'il n'avait pas endommagé la passerelle.
S'il ne l'avait pas fait...
« Matt! »
« Quoi, qu'est-ce qu'il y a? »
« Tu crois que tu peux communiquer avec les survivants restés sur le pont? »
« Surement, pourquoi? »
« Dit leur d'aller au poste de pilotage vérifier l'état des propulseurs. Et si possible de les arrêter, puisqu'on est retenu par cette bestiole! »
« Les arrêter!? »
« Oui! Comme ça, pas de surchauffe, et ça nous donne du temps supplémentaire pour espérer évacuer tout le monde! »
« Ok, je vais voir ça... »
Poussé par un élan d'espoir, je parvins à me remettre debout, et commençai une marche vacillante dans la tranchée. Même à cette distance, on pouvait voir qu'une légère fumée avait commencé à s'échapper de l'arrière. L'écoutille la plus proche était déjà visible, et je hâtai le pas. Trois claquements suivis de sifflements attirèrent une nouvelle fois mon regard.
Trois capsules de sauvetage venaient de décoller, et elles avaient déjà entamé leur fuite. Trop lentement. La créature n'eut qu'à tendre ses tentacules pour les cueillir. Les trois modules furent brutalement stoppés, et les appendices les broyèrent sans la moindre hésitation. J'assistai impuissant à cette scène, bouche bée.
Un concert de hurlements accueillirent la destruction des capsules. Des hurlements de peur. Il n'y avait personne ici, mais j'entendais les cris aussi distinctement que si j'avais été à leur côtés au moment où ils étaient morts. Les gémissements étaient dans ma tête. Uniquement dans ma tête. Je me pris les tempes et criai à mon tour sous ce nouvel assaut mental.
*Ça te plait Alex!?*
« Arrête ça! »
*Écoute les! Écoute les jusqu'au bout!*
« TA GUEULE! hurlais-je, la tête dans les mains. »
Mais ça ne s'arrêta pas. Gémissant de douleur, sanglotant doucement, je continuai de marcher vers l'ouverture. Les hurlements avaient perdus de leur humanité. Ils n'étaient plus que des sons prolongés étrangement déformés, montant et descendant. Ils n'en demeuraient pas moins insupportables. Et en plus de tout cela, je venais de découvrir qu'utiliser les capsules était impossible en raison de la présence de ce colosse.
J'atteignis enfin l'écoutille, l'ouvris, et me glissai dedans. La différence de température était frappante. Je descendit doucement les barreaux, un à un.
« Alex? On a des nouvelles de la passerelles. Mauvaises. »
« Dit toujours... »
« La poste de pilotage a sacrément pris, et plus aucune commande fonctionne. Apparemment, impossible de désactiver les propulseurs. Et tu veux savoir le plus drôle? Y a eu un dysfonctionnement, ils sont tous lancés à fond. »
« A fond... »
On savais tous ce que ça voulait dire. S'ils étaient à pleine puissance, ils surchaufferaient plus vite. Et, au lieu de simplement griller ou s'arrêter, ils risquaient d'exploser. Et à ce moment là... Si plusieurs propulseurs éclataient, ils entraineraient les cuves de carburant, ce qui déclencherait une réaction en chaine.
« Je viens de retourner à l'intérieur. »
« Ok, on sait où t'es, bouge pas, on arrive. »
Le nécromorph gigantesque nous empêchait de fuir. Mais les soucis au niveau des propulseurs nous mettaient en danger de mort, et tuaient dans l'oeuf toute tentative de trouver un moyen de partir sans se faire prendre. Pour quitter ce cercueil volant, il nous fallait plus de temps. Mais le temps était justement la chose qui nous manquait. Il fallait à tout prix tenter de s'occuper des propulseurs, quitte à condamner l'apport en carburant à la main.
Les aiguilles tournaient, et chaque minute limitait un peu plus nos chances.