Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 70 : Le noyau.


Publié le 20/04/2012 à 10:34:26 par Spyko

« Elle? s'étonna Jess'. »

Elle... Ce mot s'était imposé comme une évidence dans mon esprit comme si... comme si j'avais toujours su l'identité de la créature. Mais je ne voulais pas...

*C'est une reine.... C'est elle qui leur sert de lien et tu le sais!*

Non, je ne le savais pas. Je ne voulais pas le savoir. Pas le savoir de cette manière. Une reine.... et qui leur servait de conscience commune en plus? Le rapport de Nevers me revint une nouvelle fois en tête, affirmant qu'il y avait quelque chose d'autre, que les nécromorphs n'avaient pas pu être aussi organisés. La réponse à cette interrogation s'affichait en lettres brulantes dans mon esprit torturé par ces souvenirs.
C'était ''elle''. Elle qui les unissait. Les nécromorphs avaient au départ été des bêtes sauvages, agissant avec le strict minimum de communication, mais lorsqu'elle s'était formée, créature hideuse issue de milliers, de millions de cadavres....

« Je veux dire...., tentais-je maladroitement. La bestiole quoi, elle. »
« Ben si elle sait où on est, enchaina Matt ssans se préoccuper de mon manque de crédulité, même si j'ai du mal à voir comment, on ferait mieux de se grouiller. Je sais pas si elle a des yeux collés à ses tentacules, mais celui-ci à l'air de savoir où il va cogner. »

Comme pour confirmer ses dires, l'appendice ouvrit une brèche un peu plus large pour lui permettre de se faufiler toujours plus loin, et fouetta l'air, de telle façon que nous dûmes nous baisser pour éviter l'attaque. D'autres membres éclatèrent les parois, et nous décidâmes de courir hors de portée de la bestiole. Connaissant la taille de la... ''reine'', ses tentacules étaient certainement aptes à nous poursuivre sur toute la longueur des rails.
Ce qu'ils ne se privèrent pas de faire. Le bruit de nos pas étaient ponctués des chocs que faisaient l'un d'entre eux en glissant sur la voie et en heurtant les parois. A deux reprises, il fut à deux doigts d'attraper la cheville de l'un d'entre nous, et il finit même par extraire son aiguillon mortel. Un nouveau son s'ajouta à tous ceux-là, que nous identifiâmes comme celui d'un nouveau propulseur aux limites de l'explosion.
La déflagration risquait de nous tuer s'il venait à lâcher avant qu'on ai pu tenter quoi que ce soit, ou, le cas échéant, avant qu'on ai put évacuer la zone, mais il nous était de toute manière impossible de faire demi-tour. L'appendice se planta dans le métal, et il lui fallut quelques secondes avant de réussir à s'en extraire.

« Matt, les écoutilles de service! »
« On aura jamais le temps de tous rentrer dedans! »
« Si jamais il nous atteint avant qu'on ai put sortir de cet enfer, là, c'est clair qu'on aura pas le temps de rentrer! »

Mon coéquipier étant dépourvu de fusil depuis que le défunt capitaine lui avait tranché, je me retournai et envoyai plusieurs salves sur l'appendice renforcé d'une carapace noire. Je me doutais bien qu'aucun de mes tirs ne pourrait ne serait-ce que lui faire l'effet d'une piqure de moustique, mais c'était simplement histoire de gagner du temps. Derrière moi, mes trois partenaires s'affairaient à déverrouiller une trappe au sol.
Une violente secousse me projeta au sol, où je faillis me faire empaler par l'abomination. Matt et Steph' s'étaient déjà glissés dans l'ouverture, et Jess s'y était accrochée pour ne pas tomber à la renverse. Un nouveau propulseur avait explosé, et il semblait être plus proche des rails que je ne l'avais prévu. La déflagration courrait le long de la voie.
Je me relevai en catastrophe, ignorant le tentacule qui essayait de m'agrafer au mur, et je glissai dans l'écoutille. Je la refermai et commençai à descendre, lorsque je sentis la chaleur de l'explosion nous frôler, même à travers le métal. Les barreaux rendus glissant par mes mains moites, je me méfiai, préférant éviter de déraper et de tomber en entrainant tous mes amis avec moi.
Lorsque j'atteignis enfin le sol, je vis qu'ils fixaient avec appréhension l'extrémité du couloir où nous nous trouvions. Il était partiellement éboulé, et la porte qui menait à notre destination était sacrément endommagée.

« Bon, on y va. C'est le noyau, donc si on peut tout arrêter, ce sera ici. »
« Ouais. Et si tout doit péter, ce sera ici aussi. »

Nous franchîmes la porte, et nous retrouvâmes dans une salle gigantesque. Une immense passerelle traversait la zone, qui avait été formée de manière circulaire. Dispersés selon un schéma précis, les propulseurs étaient visibles, formant eux aussi un cercle dans cette vaste pièce. Le pont, suspendu dans le vide, donnait accès à autant de chemins qu'il y avait de réacteurs, chacun menant respectivement à la station de contrôle, au système de refroidissement et aux cuves de carburant de chaque propulseurs.
Au centre, sur une plate-forme circulaire elle aussi, se dressait une machine reliée à chaque système. Je fis quelques pas, et fus aussitôt assaillit par une chaleur assez intense. Les deux qui avaient explosé continuaient de brûler, émettant des grincements assez peu rassurants. Tôt ou tard, les incendies gagneraient les cuves de carburant. Et à ce moment là, il valait mieux pour nous que nous ayons réussit à stopper les autres, sans quoi la réaction en chaine serait dévastatrice.
La chaleur, bien qu'assez élevée, n'était pas pour autant insoutenable, en raison de la distance à laquelle se trouvaient les feux. Les propulseurs qui surchauffaient ne faisaient rien pour rafraichir l'atmosphère, mais des combinaisons étaient suspendues à côté de la console géante, au cas où.
Steph' s'approcha d'elle et commença à tapoter les hologrammes. Son expression se renfrognait à chaque nouvel affichage, et nous restâmes en arrière, attendant le verdict. Elle fit apparaître l'un des écrans d'état du vaisseau, et zooma sur l'un des réacteurs.

« Alors? demandais-je, n'y tenant plus. »
« On a un problème. C'est celui-là, les cuves de carburant sont en train de se vider à l'intérieur. » Elle nous indiqua l'un des réacteurs situés sur le côté du cylindre que formait la pièce « Vu l'état, ça risque de prendre feu et de le démolir. Celui-là et celui-là, qui sont les plus proches, sont aussi salement amochés. » Elle nous montra les deux qui étaient disposés de chaque côté du précédent « Si il explose, ça va achever d'endommager ces deux là, et ils vont éclater à leur tour. »
« Et comment on est censé régler ça? »
« Faut descendre et voir si on peut réparer les failles pour éviter que ça s'enflamme. Je vais essayer de couper l'apport en carburant d'ici, ça devrait vous donner du temps. »
« Et ça se répare comment un truc pareil? »
« Y a des volets spéciaux. Évidemment, je peux plus les actionner, mais si vous y aller, ça devrait le faire. »
« Ok, on s'en charge. »
« Soyez prudents. Et faites vite. Ces deux trucs là-haut.... » Elle nous montra cette fois-ci deux réacteurs situés au sommet de la salle. Les deux qui avaient explosé. « Ils vont pas tenir éternellement. S'ils tombent, ce sera sur celui-ci. » Elle montra l'un de ceux qu'elle nous avait déjà indiqué, sur le côté de la salle « Comme je te l'ai dit, il est sacrément amoché. Il va peut-être exploser, ou juste dégringoler à son tour. Peu importe, il va endommager celui où vous devez aller, et il explosera. »
« Tu veux pas changer de disque? Être un peu plus rassurante, je sais pas moi, ça fait trop de "exploser" et autres trucs du type dans une seule phrase. »
« J'avoue, poursuivit Matt d'un air désespéré, à t'écouter on dirait que peu importe ce qu'on fait, ça va nous péter à la tronche. »
« Pas si vous activez ces foutus volets, ça évitera que le carburant s'enflamme et ça limitera la casse. Je peux arrêter les autres, mais de toute manière ils se refroidiront pas en dix secondes. »
« J'ai compris, allez mon pote, on y va. »

Nous enfilâmes une combinaison spéciale, avant de nous diriger vers l'une des plate-formes qui nous transporteraient directement à notre destination. La différence de température se fit légèrement sentir, malgré l'équipement dont nous disposions. Nous pénétrâmes à l'intérieur du cylindre qui tournait à plein régime. Une écoutille descendait un peu plus bas, probablement aux cuves.
Une fois en bas, la première chose que nous vîmes fut que nous pataugions dans une mare de liquide plutôt odorant. Le carburant fuyait d'un immense conteneur par des dizaines de failles et fissures. Un peu plus loin, je distinguai une console, probablement celle contrôlant la cuve. Je m'en approchai, et vis qu'elle semblait en bon état.

« Ça doit être ça. Bon, dès que c'est baissé, on se tire avant de fondre. »
« Après toi. »

J'enfonçai une des touches, qui fit apparaître un nouvel hologramme. Je cherchai le symbole qui signifiait ''abaisser les volets'' au milieu de tout ces écrans. Un craquement métallique et sonore retentit loin, très loin au-dessus. Je tournai la tête vers mon coéquipier et, à travers l'aquarium qui lui servait de casque, je vis que son visage venait de se décomposer. Des chocs nous parvinrent, beaucoup plus proche, et une magnifique poutre fendit le plafond, suivie par tout un tas de débris composés de métaux divers et variés.
Cet assemblage de projectile eurent raison de l'une des failles. La paroi de la cuve craqua bruyamment, et un jet de carburant nous jeta à terre. Le niveau de liquide commença à monter de manière beaucoup plus alarmante.

« Merde! Steph, qu'est-ce qu'il se passe bordel! »
« C'est le propulseur, il a perdu des morceaux. Putain, ça a complètement démoli la console, je peux plus rien faire! »
« Ça a aussi éclaté la cuve, ça coule de partout là! »
« Dégagez de là, remontez, vite! »

Je me redressai et aidai mon coéquipier à faire de même. Le liquide nous arrivait presque aux genoux. Au vu de la chaleur, la moindre étincelle embraserait le tout et, nos combinaisons étant désormais imprégnées du carburant, nous ferions de même. L'étincelle menaçait d'ailleurs de se produire.
La console des volets avait été endommagée, et elle trempait dans le nauséabond fluide. La chaleur se faisait sentir plus que jamais, et les propulseurs déjà détruits étaient sur le point de tomber.
En bref, tout allait pour le mieux.


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