Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Danger à bord


Par : MrLasfatal
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 8 : Le cauchemar prend fin...


Publié le 23/02/2012 à 19:26:48 par MrLasfatal

Angela réfléchissait. La journée avait été longue, et la froideur avec laquelle l'avait traitée Daniel l'avait effrayée. Peut-être l'avait-elle déçu ?
Aussi avait-elle décidé de le reconquérir ce soir même. Elle avait passé sa plus belle robe, s'était maquillée avec soin, et avait attaché soigneusement ses longs cheveux blonds, arborant une allure plus distinguée qu'à l'habitude. Perdre Daniel était sa hantise, tant elle avait besoin d'une épaule sur laquelle se reposer en ces temps-ci. Il était sa dernière force, son ultime raison de ne pas craquer. En effet, la jeune fille n'était guère attachée à sa soeur, Kim, qui semblait la repousser éternellement, et n'éprouvait qu'une moindre sympathie pour le domestique.
Certes, le jeune inspecteur était marié, mais il ne semblait plus être solidement attaché à son épouse. John était mort, et, pensait-elle, il était le seul à pouvoir la consoler, et, qui sait, lui redonner goût à la vie, et à l'amour. Petit à petit, elle reprenait confiance en elle. Elle craignait la mort, comme toujours, mais désormais, elle avait moins peur. Être assassiné lui importait peu, pourvu que sa mort soit apaisée par l'amour et la confiance d'un être qui comptait cher à ses yeux.
Elle s'apprêtait à se repoudrer une ultime fois, lorsqu'on frappa à sa porte. Angela retint son souffle. Venait-on l'assassiner ? Elle se rassura en distinguant la silhouette de Daniel à travers la porte.
Le jeune inspecteur se crispa. Dès lors, il savait que sa vie était en danger. Le plan final allait s'engranger sitôt que la jeune fille ouvrirait sa porte. Et à cet instant précis, il n'aurait plus droit à l'erreur ...

La jeune femme ouvrit la porte, doucement. Daniel se concentra. Sa respiration s'accéléra. Le moindre faux pas lui serait fatal.

- Daniel ! Je vous attendais ... murmura Angela, dans un souffle sensuel.
- Angela, suivez-moi je vous prie ! Il faut faire vite, le temps presse ! expliqua Daniel, d'une voix forte.
- Pardon ? Partir ? Mais que ... Pourquoi ? Balbutia Angela, surprise de cette intervention soudaine.

Daniel ne lui répondit pas. Il agrippa sa main, et la tira en direction de l'escalier. Elle le suivit, doucement, sans rien dire. Une certaine anxiété s'était toutefois dessinée sur son visage.
Ils montèrent les escaliers, et sortirent sur le pont. Ils se dirigèrent ensuite vers les canots de sauvetage. Daniel pressait le pas, forçant Angela à accélérer. Cette dernière avait peur, mais n'osait pas questionner l'inspecteur. Une fois arrivés à hauteur d'un des canots, ce dernier pria la jeune femme à s'installer à son bord. Cette dernière s'exécuta, sans rien dire, une fois de plus.

- J'aimerais quand-même bien que vous m'expliquiez Daniel ... Je ne comprends pas très bien le but de cette manœuvre. Osa la jeune femme.
- Ne vous en faîtes pas, vous allez très vite le comprendre ... Tout n'est qu'une question de temps ... expliqua Daniel, peu rassuré lui aussi.
- Effectivement cher inspecteur. Ne croyez pas prendre la fuite aussi facilement. Un seul geste, et je tire, c'est compris ? Menaça Kim, qui venait de faire son apparition, munie d'une arme.
Daniel jubila. Il était partagé entre joie, et peur. Son plan avait marché, Kim était tombée dans son piège. Mais nul ne savait de quoi elle était capable. Elle avait déjà tué cinq personnes. En tuer une de plus semblait dérisoire. Désormais, l'inspecteur devait faire le nécessaire pour que la situation ne dégénère pas.

- Kim ... Je m'en doutais. déclara-t-il, l'air grave.
- Kim ?! Mais que ... Que fais-tu ? Ne me dis pas que ... balbutia Angela, choquée.
- Eh oui, petite soeur. C'était moi. C'était moi la meurtrière. Et c'est toujours moi, d'ailleurs. Pourquoi ? Parce que je vais vous tuer. Un par un. Et même si je ne vous tue pas, qui vous croirait désormais ? Vous n'avez aucune preuve de ma culpabilité. Ce serait votre parole contre la mienne. Navrant n'est-ce pas ? Ricana Kim.
- Malheureusement non. Pourquoi ? Parce que j'ai des preuves. Et des solides. Voulez-vous savoir lesquelles ? Les voici. Tout d'abord, ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est le meurtre de votre mari, Fabio. A la découverte de son corps, votre soeur et vous-même étiez dans vos chambres respectives. Un détail m'est revenu en mémoire, quant à cette scène. Je n'y ai pas prêté attention sur le moment, mais il a toute son importance. Alors que je découvrais le corps de votre défunt mari, le bruit d'un objet que l'on jette à l'eau a retenti. Il s'agissait sans aucun doute de l'outil ayant servi à battre à mort ce pauvre Fabio. Hors, après enquête, j'ai découvert que la fenêtre d'Angela était condamnée. Quant à Paul, il était sur le pas de ma porte. Ainsi, tout vous accusait. Mais ce n'est pas le plus important. Ce matin, votre cher domestique a eu une brillante idée, fouiller dans la chambre de John. Et ce qu'il a découvert vous désigne inexorablement comme une meurtrière potentielle. Qu'était-ce ? Une lettre de John, vous étant adressé. Il explique que le meurtre de vos parents l'a profondément traumatisé, et qu'il se sent incapable de recommencer. Ainsi, il vous demande de poursuivre ces assassinats de vous-même, et de ne plus compter sur sa complicité. Il renonce dans cette lettre à partager l'héritage laissé par votre père à la suite de son meurtre, qui semblait être son unique motivation. Mais la vôtre quelle est-elle ? Je l'ignore. Mais désormais, je n'ai qu'une certitude. Vous avez tué vos parents avec l'aide de John, votre complice. Puis vous avez assassiné ce dernier, suite à son fameux choix. Quant aux autres meurtres, je vous laisse le soin d'en expliquer les raisons. Conclût Daniel.
- Perspicace le petit inspecteur. Je vous avais sous-estimé. Je m'en excuse. Quelle idiote, j'aurais dû penser que cet abruti laisserait traîner une quelconque information. Soit, vous avez des preuves. Mais avez-vous un mobile ? Une enquête doit toujours être menée de part en part. Hors, il vous en manque un bout. Quelle tristesse que de mourir avec un goût de non achevé, n'est-ce pas ? Ironisa Kim, un sourire vicieux aux lèvres.
- Puisque nous allons mourir, autant que nous sachions pourquoi, non ? Nous expliquer les causes de ces meurtres ne vous coûtera rien, sinon le plaisir de nous voir souffrir un peu plus ... Avant de rendre notre dernier souffle. osa Daniel.
- Effectivement. Et après tout, je ne suis pas sadique. Meurtrière, mais pas sadique. Tous ces meurtres, je ne les ai commis que par vengeance, ou par obligation. Et tout démarre d'un seul nom : Benjamin Wendel ... commença Kim.
- Benjamin, mon premier époux. Il était le fils de Rodolphe Wendel, patron d'une grande entreprise allemande. L'une des principales concurrentes de celle de mon père. Ce pauvre homme est décédé d'une crise cardiaque, à l'aube de ses cinquante ans. Par conséquent, Benjamin a hérité des commandes de cette entreprise. Nous avions tous juste vingt ans à l'époque. Il était trop jeune pour ce genre de poste. Beaucoup trop jeune ... En quelques mois, les dettes grandirent, à tel point qu'elles ne purent plus être remboursées ... L'entreprise a fait faillite, et Benjamin fut contraint de la mettre en vente. Mon mari a plongé presque aussitôt dans une dépression nerveuse. Je lui rendais régulièrement visite à l'hôpital psychiatrique. Jusqu'au jour où tout s'est arrêté ... Il a mis fin à ses jours, lors d'un pluvieux après-midi de juillet. Il est décédé d'un arrêt cardiaque, suite à l'ingestion de médicaments ... C'est moi qui ait découvert son corps. Et dans sa main, j'ai découvert ce qui a bouleversé ma vie. C'était une lettre, écrite par mon père. Je savais qu'il n'appréciait pas Benjamin, mais jamais je n'aurais pu deviner qu'il irait jusqu'à provoquer sa mort. A travers cette lettre, il l'enterrait plus bas que terre, lui faisant comprendre clairement qu'il était un raté, qu'il devrait avoir honte d'avoir provoqué la faillite de l'entreprise de son défunt père, et que ce dernier le renierait s'il était encore de ce monde. C'était les paroles de trop. Benjamin ne l'a pas supporté. En découvrant cette lettre, j'ai su que je tuerais mon père. Et cette idée m'a été confirmée, lorsque j'ai appris que mon père venait de racheter l'entreprise Wendel. Cette monstruosité de sa part devait être punie. Il a payé. Voici la raison pour laquelle j'ai tué mon père. Pour ce qui est de ma mère et de Fabio, tout démarra peu après la mort de Benjamin. Ma mère, pensant qu'il me fallait un nouvel homme pour me consoler, a jugé bon d'en trouver un pour moi. Et elle a choisi Fabio. Quelle idiote j'ai fait d'avoir cru en ses belles paroles. Il me disait qu'il m'aimait, qu'il voulait faire sa vie avec moi. Mais en réalité, tout était contrôlé par l'argent. Car en effet, ce que j'ai découvert quelques mois plus tard dans l'un de ses tiroirs m'a révolté. C'était un chèque, associé à une lettre. Ma mère lui versait tous les mois une prime, pour qu'il continue à "jouer" le rôle de mon mari. Fabio n'était qu'un acteur. Et je l'ai bien vite remarqué. Depuis quelques temps, il tournait autour de ma soeur, Camille. Son infidélité et sa fausseté ont été punies, il a payé. Quant à ma mère, son hypocrisie l'a trahie. Elle a payé également. Pour ce qui est de ma soeur, c'est différent. J'ai surpris l'une de vos conversations. Elle vous confiait avoir trouvé le coupable. J'ai pris peur. Je ne pouvais pas me permettre de la laisser en vie. Je n'avais pas encore accompli tous mes meurtres ... Je l'ai tuée. C'est d'ailleurs le seul crime que j'ai regretté, tant j'étais attaché à ma soeur. Mais bon, un assassin n'est pas censé avoir de coeur ... Parlons de John maintenant. Mon cher complice ... Je l'ai tué pour la raison que vous avez énoncée ... Mais pas seulement. Lui et moi vivions une histoire d'amour secrète. Bientôt, il devait faire un choix. Angela, ou moi. Il a choisi. Mauvais choix. Il a payé. Quant à toi, ma chère soeur, les raisons pour lesquelles je te tue sont multiples. Tu as toujours été la favorite de nos parents, Camille et moi nous entendions sur ce point. Jalouse, moi ? Exactement. C'est l'une de mes principales motivations. Le testament de papa lègue trois quarts de ses richesses en ta faveur. Je ne peux pas laisser passer cela ... La deuxième raison pour laquelle je vais te tuer, tu t'en doutes, n'est autre que ton mari. J'aimais John, moi aussi. Mais malheureusement, il t'appartenait, sale garce. Et ça, je ne peux te le pardonner ... Une fois que je t'aurais tuée, je vous tuerai vous, inspecteur. Je terminerai par le domestique, et m'enfuirai une fois arrivée au Brésil, c'est-à-dire demain matin. expliqua Kim, d'une voix calme.

Un long silence s'en suivit. Chacun réfléchissait. Chacun avait peur. Peur de ce qui allait se passer. Qui triompherait dans ce combat final ?

- Voilà, vous savez tout désormais ... Heureux ? Maintenant, passons à l'acte. Finissons-en, je vous prie. déclara Kim, d'un ton glacial.
- Kim, je vous prie de bien réfléchir à ce que vous allez faire. Nous tuer ne vous avancerait à rien. La souffrance de votre soeur ayant perdu ses parents, son mari et l'une de ses soeurs n'est-elle pas suffisante ? Si je suis votre raisonnement, la laisser en vie accroîtrait sa douleur sur une grande durée, alors que la tuer l'en délivrerait. Est-ce la bonté, ou le mal que vous recherchez ? Réfléchissez Kim. Dit Daniel, d'un ton qu'il s'efforçait de rendre rassurant.
- N'essayez pas de m'embrouiller, ça ne marche pas. Maintenant, écartez-vous. A moins que vous ne désiriez y passer avant elle ? Peu importe, de toute façon, vous allez tous mourir. Ricana Kim.

Kim, arme à la main, se dirigea vers Angela. Daniel émit un claquement sec de ses doigts. Aussitôt, Paul surgit des cuisines, une poêle à la main. Il fondit sur la jeune femme, lui assénant un coup vif et précis sur le crâne. De surprise, Kim émit un cri, puis s'effondra sur le sol, sonnée, et assommée.
Le domestique s'était dissimulé derrière la porte, suite aux ordres de l'inspecteur, et attendait le signal pour intervenir. Rongé par la peur, il avait finalement réussi à mettre la meurtrière hors d'état de nuire.
Suite à cette intervention miracle, Daniel, Angela et Paul restèrent bouches bées, pétrifiés. La jeune femme gisait sur le sol, inoffensive et inconsciente.

Angela rompit le silence. Elle éclata en sanglots. Elle avait tant souffert sur ce bateau, et avait accumulée tant de douleur, que ses nerfs lâchaient. Désormais, elle était veuve, orpheline, et seule. Elle avait perdu l'intégralité de sa famille, en moins de quinze jours. Elle pleura, doucement, sur l'épaule de Daniel. Ce dernier la rassura, lui affirmant que toute cette histoire était désormais terminée. Cette tragique et sanglante pièce de théâtre venait d'abaisser son rideau noir. Le jeu était fini.

Paul contempla le ciel noir redevenu bleu. Le bien l'avait emporté sur le mal. L'océan redevenait calme et paisible. Pour la première fois, il écouta le bruit de la mer. Cette mer douce et rassurante, qui les porterait jusqu'à la côté brésilienne, sans plus aucun tracas. Ils étaient neuf au départ. Ils n'étaient plus que trois désormais. Trois innocents, et une meurtrière, voguant vers un paradis tant espéré.

Le cauchemar avait pris fin ...


Commentaires

Aucun commentaire pour ce chapitre.