Note de la fic :
Publié le 12/01/2012 à 14:21:07 par MrLasfatal
Daniel pénétra dans sa chambre. Elle était grande, d'une décoration très bourgeoise. Toutefois, les couleurs étaient chaudes, ce qui plaisait à l'inspecteur. Le seul défaut qu'il put lui reprocher fut qu'elle n'eut pas de hublot ...
Il se ravisa aussitôt lorsqu'il pénétra dans la salle de bain. Elle était lumineuse, et décorée d'une façon très contemporaine. Les touches de bleu et de vert plurent à l'inspecteur.
Deux grandes baies vitrées surplombaient le mur, lui donnant ainsi pleine vue sur la mer ... Le bateau étant parti depuis plus de deux heures, il pouvait enfin apprécier le doux ballotement des vagues de l'Océan Pacifique ...
Daniel ouvrit les robinets de la baignoire, réglant le thermostat sur le plus chaud possible. Un bon bain brûlant lui ferait oublier la dure journée qu'il avait eue ...
L'eau brûlante lui procura des frissons. Il adorait cela. C'était en quelques sortes une façon d'évacuer tout le stress accumulé ...
La chemise introuvable ... Le bateau raté ... Le message plein de haine de Christina ... Tout cela lui semblait bien loin maintenant ...
Il se sentait bien ... Détendu ... Lavé de tous ces tracas de la vie courant ... Il se sentait partir ... Partir ...
Ce fut un coup de corne de brume qui le réveilla. Il réalisa qu'il avait dormi. Oui, il avait dormi, durant quatre heures d'affilée. Il devait donc avoir bien du souci à évacuer ... Il sortit de la baignoire en sursaut. Albert l'avait prévenu, le souper était servi à 19h, ni plus, ni moins.
Il ouvrit son armoire. Des costards étaient disposés. Sûrement destinés aux invités, puisqu'il couchait dans la chambre d'amis ... Il en choisit donc un, et l'enfila.
- Oh ! Que vous êtes élégant monsieur l'inspecteur ! Le complimenta Angela.
- Je vous remercie, et je vous retourne le compliment ! Que diriez-vous que l'on monte ensemble à la grande salle, afin de souper ? proposa Daniel.
La grande salle, quant à elle, était beaucoup plus sobre. Deux tables étaient disposées, séparées par une fontaine. La décoration était essentiellement faite de blanc et de gris.
Daniel était placé au côté de Camille. En face d'eux siégeaient John et Angela.
Fabio, Kim et Elisabeth étaient placés à la table d'à côté. Curieusement, Albert n'était toujours pas arrivé.
Au bout d'une demi-heure, voyant que M. Mirador n'arrivait toujours pas, Paul, son domestique sortit des cuisines.
- Je vais voir ce que Monsieur fait. Nous sommes très en retard pour le dîner ! dit-il.
Peu de temps après que Paul fut descendu, on l'entendit hurler. A ce que comprit Daniel, il demandait du secours. Aussitôt, les convives se levèrent de table, et se ruèrent vers la cabine de M. Mirador.
Paul se trouvait là, devant la porte. Il se cachait les yeux, et était agité de soubresauts. En s'approchant davantage, Daniel put voir qu'il sanglotait.
Daniel passa l'entrebâillement de la porte. Et ce qu'il vit fut l'un des pires spectacles auxquels il eut assistés
Le Duc gisait là, sur le sol de sa chambre. Il avait la nuque brisée et le crâne ouvert. Un long flot de sang s'étendait autour de lui. A cette vue, Daniel ne douta pas de l'état de santé du pauvre homme ... Albert était mort, sauvagement assassiné ...
Daniel avait bien du mal à réaliser ce qu'il se passait. Il était là, bloqué sur un paquebot, en pleine mer, au côté d'un meurtrier ... Car en effet, le responsable de cet affreux crime se trouvait obligatoirement à bord. Allait-il tous les tuer ? Jouait-il avec les nerfs de chacun ? La soirée avait été éprouvante ... A la découverte du corps, personne n'avait dit un mot. Puis les femmes avaient fondu en larmes, l'une après l'autre ... Elisabeth avait semblé être la plus choquée ...
Daniel pensait ... Non plus à ses soucis de couple, mais à la vie ... Ou plutôt à sa survie. Dans quelle galère s'était-il encore embarqué ? Cette croisière qui semblait paradisiaque se révèlerait-elle comme son dernier séjour en ce monde ? Son heure avait-elle sonnée ? Non, il fallait qu'il résiste, qu'il démasque le coupable, et qu'il le mette hors d'état de nuire ... Mais comment trouver un coupable parmi toute cette famille qu'il ne connaissait même pas ?
Ses pensées furent interrompues par des cris. Dans le couloir, on se disputait. En écoutant un peu mieux, il put percevoir qu'il s'agissait de Camille et de sa soeur Angela.
- Je suis persuadée que c'est Paul l'auteur de ce crime ! Depuis le début, je ne le sens pas ce domestique ... Il est louche je te dis ! disait Camille, élevant la voix.
- Paul ? Non. Je pense que ça pourrait être maman ... Après tout le mal qu'il lui a fait ...répondit Angela.
- Comment oses-tu ?! Accuser ta propre mère ! Tu n'as donc pas vu à quel point elle était bouleversée ! Après tout, ça pourrait tout aussi bien être toi ! S’emporta Camille, pointant du doigt sa soeur.
- Je ne dis pas le contraire, tout le monde est suspect pour le moment ! Mais vois-tu, la différence entre vous et moi, c'est que moi au moins, j'aimais mon père ! dit Angela en appuyant bien sur chacun de ses mots.
- Mesdemoiselles, il est tard. Après ce qui vient de se passer, je comprends que vos nerfs soient mis à rude épreuve, mais vous feriez mieux d'aller vous coucher. Une bonne nuit de repos vous fera le plus grand bien ! Intervint Fabio.
Le lendemain matin...
Daniel décida de monter prendre l'air sur le pont. L'histoire de la veille tournait en boucle dans sa tête. Il avait besoin d'un grand bol d'air marin.
Mais alors qu'il poussait la grande porte, il tombait nez à nez avec Elisabeth et Kim, visiblement en pleine dispute ...
- Mais enfin ma fille, quand cesseras-tu de porter ces horreurs ! Tes goûts vestimentaires m'horripilent ! Tu t'habilles comme une petite trainée ! Ton père ... n'en pensait pas moins ! hurlait Elisabeth.
Je suis adulte, je porte ce que je veux ! Renchérit Kim.
- Tu es adulte, certes, mais je reste ta mère ! Pourquoi ne prends-tu pas exemple sur tes soeurs ! dit Mme Mirador, le ton plein de reproches.
- De toute façon, je sais bien que tu as toujours préféré Angela et Camille ! Et papa n'en pensait pas moins ! Vous n'êtes que deux sales hypocrites ! Ca a toujours été le cas ! Je suis la rature de cette famille, et vous ne voulez pas l'avouer, c'est ça ? Je vous déteste ! Cria Kim.
Daniel, mal à l'aise, décida de prendre son petit déjeuner, évitant ainsi les tensions qui régnaient à l'extérieur. Il n'avait pas vraiment faim, mais refuser de manger dès le premier matin serait impoli, et fortement mal vu.
Mais à peine était-il entré dans la grande salle que les cris recommencèrent ... Cette fois, il s'agissait de John et Camille.
- Maintenant que ton père est mort, c'est à moi de prendre les décisions ! Et je te répète qu'il est hors de question que tu te maries avec ce brésilien ! S’exclamait John
- Non mais ça ne va pas dans ta tête ! J'épouse qui je veux, sans l'accord de personne ! Et pourquoi deviendrais-tu chef de famille ? Ce rôle revient de droit à ma mère désormais ! C'est donc pour ça que tu l'as tué ? Pour devenir chef de famille ? Eh bien c'est raté mon pauvre ! rétorqua Camille.
- Je suis le premier homme à m'être marié à l'une de ses filles ! C'est donc à moi que revient ce rôle ! Une femme ne peut être chef de famille ! affirma John.
- Mais en aucun cas une personne peut décider du conjoint de l'autre ! Tu n'as pas à choisir un mari pour Camille ! dit Fabio, entrant dans le débat.
Une fois de plus, Daniel décida de changer de projet. Déjeuner au milieu des cris ne lui plaisait point ... Surtout que l'un des deux aurait forcément fini par vouloir le prendre à parti ... Il décida donc de se rendre au point inférieur. Une fois passé la porte, il trouva Angela, assise sur un banc, le regard vide, perdu vers le large.
- Eh bien Daniel, vous m'avez l'air bien soucieux ... dit Angela, d'un ton compatissant.
Daniel conta les disputes sur lesquelles ils venaient de tomber.
A sa grande surprise, lorsqu'il eut fini son récit, Agatha ne manifesta aucune réaction. Elle semblait repartie dans ses pensées.
- Eh bien Angela ? Cela ne vous surprend donc pas plus que cela que votre famille se déchire ainsi ? demanda Daniel, pesant bien ses mots pour ne pas la blesser.
- Excusez-moi ... Je suis un peu perdue à vrai dire ... Après ce qu'il vient de se passer ... Voyez-vous, ces disputes, dans ma famille, c'est une habitude ... Laissez-moi vous raconter notre histoire ... démarra Angela.
- Tout d'abord, il y a eu la mort du mari de Morgane. Il s'est suicidé pour des raisons inconnues ... Une affaire d'argent qui l'aurait conduit à la faillite. Mon père ne l'a jamais aimé, il s'est d'ailleurs opposé à leur mariage. Il a laissé une lettre à Kim juste avant de mourir. Nul ne sait ce qu'elle contenait, ma soeur n'a jamais voulu nous le dire ... lui raconta Angela.
-Deux mois plus tard, Fabio venait sonner à sa porte. Il avait embouti sa voiture ! Ils se sont revus, ils se sont plus, et se sont mariés. Ma soeur semble heureuse avec lui. Mais Fabio, je pense, est tombé amoureux de Camille ... Plusieurs choses me permettent de l'affirmer ... poursuivit Angela.
- Et puis, il y a eu cette rencontre entre ma soeur et Paolo, son futur mari brésilien. C'était à un banquet organisé par mon père. Le père de Paolo était patron d'une entreprise. Le lendemain du banquet, il passait les clés sous la porte. Il était ruiné, plus ou moins à cause de mon père, mais ça, Camille ne le sait pas. Je ne suis pas censée le savoir non plus, mais j'ai la fâcheuse manie d'écouter aux portes ... Depuis, mon père a toujours eu peur des représailles de Paolo. Voilà pourquoi il le repoussait ainsi. Mon père a également eu une maîtresse. Ma mère, étant une grande curieuse - je tiens d'elle je pense - a eu tôt fait de découvrir le pot-aux-roses ... Elle a menacé de quitter mon père. Mais elle ne travaille pas, et ne possède aucune richesse, voilà l'argument que mon père a utilisé pour l'en dissuader ... Mon père n'était pas un ange, loin de là ... Mais ça ne m'empêche pas d'être bouleversée par sa mort ...confia Angela.
- Au niveau sentimental, je peux donc dire que je m'en sors le mieux. J'ai actuellement vingt-quatre ans, et je suis mariée à John depuis mes dix-neuf ans. Il ne m'a jamais été infidèle, et ma mère l'a tout de suite accepté ! Du moins, il était en conflit avec mon père ... En effet, il l'a fortement vexé ... Il y a cinq ans, juste avant mon mariage, mon père lui a balancé des horreurs en pleine face ... Il lui a dit qu'il ne l'acceptait dans la famille que parce qu'il me rendait heureuse, et qu'il déplorait sa façon de gérer l'entreprise de son père, à qui il devait tout. Le père de Jonh, Gilbert Edding, était gérant d'une entreprise électroménagère. Il est décédé récemment ... Je n'ai pas à me plaindre de ma famille, même si ça n'a pas toujours été rose ... J'adore mes soeurs. Elles ne me le rendent pas malheureusement, m'accusant chacune d'être la préférée de nos parents ... termina la jeune femme.
- Voyez-vous, Daniel, entre drames, infidélités, conflits et tragédies, notre famille a bien du mal à rester soudée ... Bon, je m'excuse, mais je vais vous laisser. Raconter cette histoire me fiche toujours un coup au moral ... J'ai besoin de rester un peu seule ... Vous comprenez ? A plus tard peut-être ... dit Angela.
Il se ravisa aussitôt lorsqu'il pénétra dans la salle de bain. Elle était lumineuse, et décorée d'une façon très contemporaine. Les touches de bleu et de vert plurent à l'inspecteur.
Deux grandes baies vitrées surplombaient le mur, lui donnant ainsi pleine vue sur la mer ... Le bateau étant parti depuis plus de deux heures, il pouvait enfin apprécier le doux ballotement des vagues de l'Océan Pacifique ...
Daniel ouvrit les robinets de la baignoire, réglant le thermostat sur le plus chaud possible. Un bon bain brûlant lui ferait oublier la dure journée qu'il avait eue ...
L'eau brûlante lui procura des frissons. Il adorait cela. C'était en quelques sortes une façon d'évacuer tout le stress accumulé ...
La chemise introuvable ... Le bateau raté ... Le message plein de haine de Christina ... Tout cela lui semblait bien loin maintenant ...
Il se sentait bien ... Détendu ... Lavé de tous ces tracas de la vie courant ... Il se sentait partir ... Partir ...
Ce fut un coup de corne de brume qui le réveilla. Il réalisa qu'il avait dormi. Oui, il avait dormi, durant quatre heures d'affilée. Il devait donc avoir bien du souci à évacuer ... Il sortit de la baignoire en sursaut. Albert l'avait prévenu, le souper était servi à 19h, ni plus, ni moins.
Il ouvrit son armoire. Des costards étaient disposés. Sûrement destinés aux invités, puisqu'il couchait dans la chambre d'amis ... Il en choisit donc un, et l'enfila.
- Oh ! Que vous êtes élégant monsieur l'inspecteur ! Le complimenta Angela.
- Je vous remercie, et je vous retourne le compliment ! Que diriez-vous que l'on monte ensemble à la grande salle, afin de souper ? proposa Daniel.
La grande salle, quant à elle, était beaucoup plus sobre. Deux tables étaient disposées, séparées par une fontaine. La décoration était essentiellement faite de blanc et de gris.
Daniel était placé au côté de Camille. En face d'eux siégeaient John et Angela.
Fabio, Kim et Elisabeth étaient placés à la table d'à côté. Curieusement, Albert n'était toujours pas arrivé.
Au bout d'une demi-heure, voyant que M. Mirador n'arrivait toujours pas, Paul, son domestique sortit des cuisines.
- Je vais voir ce que Monsieur fait. Nous sommes très en retard pour le dîner ! dit-il.
Peu de temps après que Paul fut descendu, on l'entendit hurler. A ce que comprit Daniel, il demandait du secours. Aussitôt, les convives se levèrent de table, et se ruèrent vers la cabine de M. Mirador.
Paul se trouvait là, devant la porte. Il se cachait les yeux, et était agité de soubresauts. En s'approchant davantage, Daniel put voir qu'il sanglotait.
Daniel passa l'entrebâillement de la porte. Et ce qu'il vit fut l'un des pires spectacles auxquels il eut assistés
Le Duc gisait là, sur le sol de sa chambre. Il avait la nuque brisée et le crâne ouvert. Un long flot de sang s'étendait autour de lui. A cette vue, Daniel ne douta pas de l'état de santé du pauvre homme ... Albert était mort, sauvagement assassiné ...
Daniel avait bien du mal à réaliser ce qu'il se passait. Il était là, bloqué sur un paquebot, en pleine mer, au côté d'un meurtrier ... Car en effet, le responsable de cet affreux crime se trouvait obligatoirement à bord. Allait-il tous les tuer ? Jouait-il avec les nerfs de chacun ? La soirée avait été éprouvante ... A la découverte du corps, personne n'avait dit un mot. Puis les femmes avaient fondu en larmes, l'une après l'autre ... Elisabeth avait semblé être la plus choquée ...
Daniel pensait ... Non plus à ses soucis de couple, mais à la vie ... Ou plutôt à sa survie. Dans quelle galère s'était-il encore embarqué ? Cette croisière qui semblait paradisiaque se révèlerait-elle comme son dernier séjour en ce monde ? Son heure avait-elle sonnée ? Non, il fallait qu'il résiste, qu'il démasque le coupable, et qu'il le mette hors d'état de nuire ... Mais comment trouver un coupable parmi toute cette famille qu'il ne connaissait même pas ?
Ses pensées furent interrompues par des cris. Dans le couloir, on se disputait. En écoutant un peu mieux, il put percevoir qu'il s'agissait de Camille et de sa soeur Angela.
- Je suis persuadée que c'est Paul l'auteur de ce crime ! Depuis le début, je ne le sens pas ce domestique ... Il est louche je te dis ! disait Camille, élevant la voix.
- Paul ? Non. Je pense que ça pourrait être maman ... Après tout le mal qu'il lui a fait ...répondit Angela.
- Comment oses-tu ?! Accuser ta propre mère ! Tu n'as donc pas vu à quel point elle était bouleversée ! Après tout, ça pourrait tout aussi bien être toi ! S’emporta Camille, pointant du doigt sa soeur.
- Je ne dis pas le contraire, tout le monde est suspect pour le moment ! Mais vois-tu, la différence entre vous et moi, c'est que moi au moins, j'aimais mon père ! dit Angela en appuyant bien sur chacun de ses mots.
- Mesdemoiselles, il est tard. Après ce qui vient de se passer, je comprends que vos nerfs soient mis à rude épreuve, mais vous feriez mieux d'aller vous coucher. Une bonne nuit de repos vous fera le plus grand bien ! Intervint Fabio.
Le lendemain matin...
Daniel décida de monter prendre l'air sur le pont. L'histoire de la veille tournait en boucle dans sa tête. Il avait besoin d'un grand bol d'air marin.
Mais alors qu'il poussait la grande porte, il tombait nez à nez avec Elisabeth et Kim, visiblement en pleine dispute ...
- Mais enfin ma fille, quand cesseras-tu de porter ces horreurs ! Tes goûts vestimentaires m'horripilent ! Tu t'habilles comme une petite trainée ! Ton père ... n'en pensait pas moins ! hurlait Elisabeth.
Je suis adulte, je porte ce que je veux ! Renchérit Kim.
- Tu es adulte, certes, mais je reste ta mère ! Pourquoi ne prends-tu pas exemple sur tes soeurs ! dit Mme Mirador, le ton plein de reproches.
- De toute façon, je sais bien que tu as toujours préféré Angela et Camille ! Et papa n'en pensait pas moins ! Vous n'êtes que deux sales hypocrites ! Ca a toujours été le cas ! Je suis la rature de cette famille, et vous ne voulez pas l'avouer, c'est ça ? Je vous déteste ! Cria Kim.
Daniel, mal à l'aise, décida de prendre son petit déjeuner, évitant ainsi les tensions qui régnaient à l'extérieur. Il n'avait pas vraiment faim, mais refuser de manger dès le premier matin serait impoli, et fortement mal vu.
Mais à peine était-il entré dans la grande salle que les cris recommencèrent ... Cette fois, il s'agissait de John et Camille.
- Maintenant que ton père est mort, c'est à moi de prendre les décisions ! Et je te répète qu'il est hors de question que tu te maries avec ce brésilien ! S’exclamait John
- Non mais ça ne va pas dans ta tête ! J'épouse qui je veux, sans l'accord de personne ! Et pourquoi deviendrais-tu chef de famille ? Ce rôle revient de droit à ma mère désormais ! C'est donc pour ça que tu l'as tué ? Pour devenir chef de famille ? Eh bien c'est raté mon pauvre ! rétorqua Camille.
- Je suis le premier homme à m'être marié à l'une de ses filles ! C'est donc à moi que revient ce rôle ! Une femme ne peut être chef de famille ! affirma John.
- Mais en aucun cas une personne peut décider du conjoint de l'autre ! Tu n'as pas à choisir un mari pour Camille ! dit Fabio, entrant dans le débat.
Une fois de plus, Daniel décida de changer de projet. Déjeuner au milieu des cris ne lui plaisait point ... Surtout que l'un des deux aurait forcément fini par vouloir le prendre à parti ... Il décida donc de se rendre au point inférieur. Une fois passé la porte, il trouva Angela, assise sur un banc, le regard vide, perdu vers le large.
- Eh bien Daniel, vous m'avez l'air bien soucieux ... dit Angela, d'un ton compatissant.
Daniel conta les disputes sur lesquelles ils venaient de tomber.
A sa grande surprise, lorsqu'il eut fini son récit, Agatha ne manifesta aucune réaction. Elle semblait repartie dans ses pensées.
- Eh bien Angela ? Cela ne vous surprend donc pas plus que cela que votre famille se déchire ainsi ? demanda Daniel, pesant bien ses mots pour ne pas la blesser.
- Excusez-moi ... Je suis un peu perdue à vrai dire ... Après ce qu'il vient de se passer ... Voyez-vous, ces disputes, dans ma famille, c'est une habitude ... Laissez-moi vous raconter notre histoire ... démarra Angela.
- Tout d'abord, il y a eu la mort du mari de Morgane. Il s'est suicidé pour des raisons inconnues ... Une affaire d'argent qui l'aurait conduit à la faillite. Mon père ne l'a jamais aimé, il s'est d'ailleurs opposé à leur mariage. Il a laissé une lettre à Kim juste avant de mourir. Nul ne sait ce qu'elle contenait, ma soeur n'a jamais voulu nous le dire ... lui raconta Angela.
-Deux mois plus tard, Fabio venait sonner à sa porte. Il avait embouti sa voiture ! Ils se sont revus, ils se sont plus, et se sont mariés. Ma soeur semble heureuse avec lui. Mais Fabio, je pense, est tombé amoureux de Camille ... Plusieurs choses me permettent de l'affirmer ... poursuivit Angela.
- Et puis, il y a eu cette rencontre entre ma soeur et Paolo, son futur mari brésilien. C'était à un banquet organisé par mon père. Le père de Paolo était patron d'une entreprise. Le lendemain du banquet, il passait les clés sous la porte. Il était ruiné, plus ou moins à cause de mon père, mais ça, Camille ne le sait pas. Je ne suis pas censée le savoir non plus, mais j'ai la fâcheuse manie d'écouter aux portes ... Depuis, mon père a toujours eu peur des représailles de Paolo. Voilà pourquoi il le repoussait ainsi. Mon père a également eu une maîtresse. Ma mère, étant une grande curieuse - je tiens d'elle je pense - a eu tôt fait de découvrir le pot-aux-roses ... Elle a menacé de quitter mon père. Mais elle ne travaille pas, et ne possède aucune richesse, voilà l'argument que mon père a utilisé pour l'en dissuader ... Mon père n'était pas un ange, loin de là ... Mais ça ne m'empêche pas d'être bouleversée par sa mort ...confia Angela.
- Au niveau sentimental, je peux donc dire que je m'en sors le mieux. J'ai actuellement vingt-quatre ans, et je suis mariée à John depuis mes dix-neuf ans. Il ne m'a jamais été infidèle, et ma mère l'a tout de suite accepté ! Du moins, il était en conflit avec mon père ... En effet, il l'a fortement vexé ... Il y a cinq ans, juste avant mon mariage, mon père lui a balancé des horreurs en pleine face ... Il lui a dit qu'il ne l'acceptait dans la famille que parce qu'il me rendait heureuse, et qu'il déplorait sa façon de gérer l'entreprise de son père, à qui il devait tout. Le père de Jonh, Gilbert Edding, était gérant d'une entreprise électroménagère. Il est décédé récemment ... Je n'ai pas à me plaindre de ma famille, même si ça n'a pas toujours été rose ... J'adore mes soeurs. Elles ne me le rendent pas malheureusement, m'accusant chacune d'être la préférée de nos parents ... termina la jeune femme.
- Voyez-vous, Daniel, entre drames, infidélités, conflits et tragédies, notre famille a bien du mal à rester soudée ... Bon, je m'excuse, mais je vais vous laisser. Raconter cette histoire me fiche toujours un coup au moral ... J'ai besoin de rester un peu seule ... Vous comprenez ? A plus tard peut-être ... dit Angela.
Commentaires
- Droran
14/01/2012 à 21:23:06
Je ne ferai pas de critiques à chaque chapitres, mais plutôt à la fin de l'enquête, si enquête il y a. Suite