Note de la fic :
Publié le 18/01/2012 à 18:48:32 par MrLasfatal
A la suite du meurtre de John, les larmes habituelles avaient été versées, mais avec moins d'intensité qu'auparavant. L'habitude, certainement ... Angela s'était retirée dans sa chambre, blanche comme un linge, répétant à tout va le nom de son défunt mari. Johanna avait jeté un vague regard en coin à Paul, qu'elle soupçonnait encore et toujours. Quant au couple Florez, ils étaient repartis, chacun de leur côté, retournant au plus profond de leurs pensées.
Il était tard à présent à bord de La Sirène. Mais aucun des passagers ne trouvait le sommeil, et chacun d'entre-deux s'adonnait à son passe-temps favori depuis l'embarquement : la suspicion.
- Où en sommes-nous à présent ? Trois meurtres ... Nous ne sommes plus que six ... L'étau se resserre, l'assassin finira bien par se dévoiler ... Mais serai-je encore là à ce moment précis ? Rien n'est moins sûr ... En tout cas mon pauvre Daniel, tu nages dans la semoule en ce moment ... Que m'arrive-t-il ? Je suis plus perspicace que ça d'habitude ... En attendant, sur cette enquête, je suis encore et toujours au point mort ... se désespérait Daniel.
De l'autre côté de la chambre, une jeune femme menait elle aussi l'enquête ...
- Se pourrait-il que ... Mais ?! Oui ! Bravo ma petite Camille ! Tu viens de trouver une piste plus qu'intéressante ... Il ne me reste plus qu'à attendre demain ... Oui c'est cela, demain je saurai, et demain, je dévoilerai son identité aux autres passagers ... Tu vas payer pour tout ce sang ... ruminait Camille.
Plus loin, les prévisions pour les jours à venir se mettaient également en place ...
- Je n'aurais jamais dû faire ça ... Fabio, ta curiosité te perdra ... Il ne me reste plus qu'une seule alternative maintenant ... Oui mais, si jamais je le fais ... Pourrais-je encore me regarder dans une glace ? J'ai déjà bien du mal ... Ca ne ferait qu'empirer les choses ... Mais au fond ... Je l'aime ... Je l'aime, mais je suis obligé de le faire ... Dès demain, je le ferai ... Me pardonneras-tu ? s'interrogeait Fabio.
Dans la pièce d'à côté, on s'interrogeait également ...
- Que fait-il dans la salle de bain à une heure pareille ? Et pourquoi y reste-t-il tant de temps ?! Serait-il en train de ... Non, il est trop gentil et trop naïf pour ça ... Quoiqu?en y repensant ... Ma petite Kim, je crois que tu es en danger ... Mieux vaut être sur ses gardes, et ce 24h/24 ! Mon petit Fabio, tente quoi que ce soit sur moi, et je te promets que tu le regretteras ! Kim Florez sait se défendre, et elle n'est pas prête à se laisser cueillir ! pestait la jeune fille.
Dans une autre cabine ...
- John, oh mon John ! Comment ai-je pu laisser faire ça ... Ils vont payer ! Ils vont tous payer ! Tu seras vengé mon amour ! Moi qui croyait maîtriser la situation, me voilà prise au piège ... Ils ne m'auront pas ! Personne ne m'aura ! John ... sanglotait Angela.
Un étage plus haut ...
- Enfin fini cette vaisselle ! Il faut dire que je n'avais pas trop la tête à ça ces derniers temps ... Dans quelle galère me suis-je embarqué ? J'ai toujours été fidèle et dévoué ... Si cela persiste, je me verrai dans l'obligation d'intervenir ... Désormais, c'est chacun pour soi. On se croirait dans un film d'épouvante, où chacun tente de survivre à sa manière ... Sauf qu'à la différence d'un film, cette histoire est bien réelle, et nous en sommes les protagonistes ... se désolait Paul.
Le lendemain matin ...
Daniel poussa les portes de la grande salle à 9h précises. Depuis le meurtre d'Elisabeth, les horaires de repas n'étaient plus fixes, et chacun mangeait ce qu'il voulait à sa guise. Kim et Camille se trouvaient là, assises l'une en face de l'autre. Lorsque l'inspecteur entra, elles se turent presque immédiatement.
Une fois l'inspecteur assis, Kim retrouva la parole.
- C'est la chose la plus ... Débile que je n'ai jamais entendue ! Ricana-t-elle.
La jeune femme se leva de sa chaise d'un pas précipité.
- Enfin bref, j'ai assez entendu de bêtises comme ça pour aujourd'hui ! Ironisa-t-elle.
Mais avant de partir, elle lança une dernière réflexion, comme pour mettre en garde Daniel...
- A votre place, monsieur l'inspecteur, j'écouterais attentivement le blabla de chacune de mes soeurs, il se peut que l'une d'entre elle finisse par se trahir ... dit-elle.
- Qu'avez-vous donc dit à votre soeur pour la mettre dans un état pareil ?! Questionna l'inspecteur.
- Oh eh bien je lui expliquais ... commença Camille.
- Voici votre pain au chocolat Mademoiselle ! Que puis-je servir à monsieur ? la coupa Paul.
Une fois que Paul fut retourné en cuisine afin de préparer le café pour Daniel, Camille reprit son récit.
- Je disais donc que je lui expliquais les conclusions auxquelles j'étais arrivée, à force de recherches concernant ces meurtres ... En effet, les enquêtes, c'est mon truc ! Vous avais-je dit que j'avais fait partie, un temps, de la police ? Questionna la jeune femme.
- Que ?! Vous dans la police ?! Non, vous m'aviez caché cela ! s'exclama Daniel.
- Oh je n'avais pas un poste très important ... Je ne m'occupais que d'arrêter les criminels ... J'aurais voulu être inspectrice, mais j'ai démissionné avant ... se désola Camille.
Daniel jubilait. Peut-être avait-elle plus d'éléments que lui. Peut-être pourraient-ils essayer de combiner leurs enquêtes. Mais pour le moment, il tentait de comprendre.
- Démissionné ?! Mais pourquoi donc ?! demanda Daniel.
- Disons que ... J'ai eu quelques problèmes avec mes supérieurs ... Je crois que tout le monde dans ce commissariat avait un peu ... Comment dire ... N'était pas insensible à mon charme ! Aussi, ça frôlait le harcèlement ! J'ai donc préféré mettre fin à ma carrière. Monter en grade pour mes fesses, et non pour mon mérite, ça ne m'intéressait pas, voyez-vous ? répondit Camille, un sourire malicieux aux lèvres.
- Je comprends ... Donc vous disiez que vous aviez trouvé la clé de cette énigme ? poursuivit Daniel, voulant à tout prix obtenir des indices.
Non ! Je n'ai pas dit ça ! Il me manque une seule et dernière preuve ! Et je pense l'obtenir très prochainement, disons cette après-midi ! dit Camille.
- Et que diriez-vous de fusionner nos deux enquêtes, pour aller plus vite ? Vous n'allez pas arrêter un dangereux criminel toute seule ! Non ? proposa l'inspecteur.
- Si ! Voyez-vous, Monsieur Smith, mon plus gros défaut, c'est de vouloir tout faire toute seule ! Et une fois de plus, je vais l'honorer ! D'autant plus que sur cette affaire, c'est de ma famille qu'il s'agit ! Et je compte bien arrêter moi-même cet assassin ! Désolée inspecteur ! Bon, ce n'est pas tout, mais le devoir m'appelle, il faut que j'organise mon piège ... Ne vous inquiétez pas, si tout se passe bien, vous saurez tout d'ici ce soir ! promit Camille.
- Vous ... Vous ne prenez pas votre pain au chocolat ? dit Daniel, déçu de ne pas obtenir de nouveaux éléments.
- Non, je n'ai pas faim. Mangez-le si vous voulez ! Je vous le laisse de bon coeur. A plus tard !répondit Camille, s'eclipsant d'un pas rapide.
Daniel plongea aussitôt dans ses pensées, mais revint très vite à la réalité.
- Voici votre café ! Mademoiselle Camille n'a pas mangé son pain au chocolat ?! Se désola Paul.
- Non. Paul, asseyez-vous deux minutes, il faut qu'on parle ... proposa Daniel.
La matinée fut calme. Daniel ne croisa personne. Il était 15h à présent. L'inspecteur décida d'aller s'asseoir au pont inférieur, histoire de réfléchir. Il espérait y trouver Angela, pour qui il s'inquiétait fortement. Mais alors qu'il s'y rendait, un détail attira son attention ...
- Que ?! Qu'est-ce qui dépasse ici ?! Mais ... On dirait une chaussure ! pensa Daniel.
Mais lorsqu'il s'approcha, il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas seulement d'une chaussure. Quelqu'un gisait, là, dans le canot de sauvetage. Et cette personne, c'était Camille. A la marque qu'elle portait au cou, l'inspecteur comprit qu'on l'avait étranglée. Sauvagement même. Une larme coula sur sa joue. La personne dont il était le plus proche n'était plus. Et Camille, en mourant, avait emporté avec elle la précieuse clé de l'énigme ... A ce moment, Daniel n'eut qu'une envie. Trouver le coupable, et lui faire payer tous ces meurtres. En le démasquant, il respecterait la dernière volonté de Camille. Et c'est pour cette raison qu'il continuerait à se battre. Il lutterait contre la mort, et dévoilerait au grand jour cet infâme être. Paul ? Fabio ? Kim ? Angela ? L'un de ces quatre-là mentait. Mais ce mensonge ne durerait pas ... Bientôt, ce cauchemar s'arrêterait ... Bientôt ... Daniel s'en fit la promesse...
Le repas allait être annoncé d'une minute à l'autre. Christina n'avait pas faim. Depuis des jours, elle se forçait à manger, pour ne pas s'écrouler de fatigue. Elle n'avait pas la tête à savourer les repas qu'on lui servait. Ses pensées étaient ailleurs ...
Elles étaient pour Daniel. Jours et nuits, Christina pensait à lui. Elle se demandait si elle avait fait le bon choix. Certes, il avait été odieux avec elle, mais avait-il pour autant mériter cela ? La jeune femme pensait avoir la force et la colère suffisante pour supporter ce voyage sans son époux. Elle se trompait...
Christina avait pourtant tout essayé pour se changer les idées. Elle avait tenté de travailler sur son contrat en cours, elle s'était essayé aux échecs, et avait fait de nouvelles rencontres. Parmi elles, elle avait fait la connaissance de Jérémy et Laetitia, deux jeunes mariés en voyage de noces, et de Rémy et Julien, deux de leurs amis les accompagnants. Mais malgré tout cela, Daniel hantait ses pensées. Et désormais, elle éprouvait un mauvais pressentiment à son égard. Elle avait peur de le perdre, ou pire, qu'il lui arrive quelque chose d'affreux. Cette angoisse la rongeait, s'accroissant jours après jours ...
La jeune femme ne se doutait point que ses craintes étaient réalités ...
Plus loin, quelque part dans la mer, le bateau de la mort avançait, entraînant son mari dans le tourbillon du cauchemar ...
Après le meurtre de Camille, l'inspecteur avait décidé de rassembler la totalité des passagers, afin d'instaurer des règles de sécurité. Ainsi, Fabio et Kim occupaient désormais une chambre chacun, pour éviter un double meurtre, au cas où ils étaient innocents tous deux, ou un simple drame, au cas où l'un des deux était l'assassin. Paul, possédant un trousseau de l'ensemble des clés des cabines, avait dû le remettre à l'inspecteur. Enfin, chacun devait désormais s'enfermer à double tour dans sa chambre durant la nuit, et attendre le signal de l'inspecteur pour en sortir le matin.
Il était désormais 22h, et l'inspecteur, après avoir feuilleté divers albums de famille, décida de gagner sa cabine.
- Daniel ? J'aimerais vous parler si vous le voulez bien ... demanda Fabio, provoquant un sursaut de la part de l'inspecteur.
- Excusez-moi, je ... Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un à une heure aussi tardive ! Que me voulez-vous ? interrogea Daniel.
- Pardon, je ne voulais pas vous effrayer. Avez-vous confiance en moi ? Questionna Fabio.
- Confiance ?! Confiance en vous ?! Euh ... Eh bien excusez-moi Fabio, vous m'en voyez navré, mais nous sommes dans des conditions qui ne me permettent pas de faire confiance en quiconque ... En temps normal, j'aurais dit oui, mais en ce cas présent ... expliqua Daniel.
- Mais enfin voyons monsieur l'inspecteur, vous savez autant que moi que je suis innocent ! Pas vrai ? rétorqua Fabio, sûr de lui.
- Hum ... Ecoutez Fabio, il est tard, je suis fatigué, et il me semble que vous aussi ... Nous ferions mieux d'aller nous coucher. Nous reprendrons cette discussion demain, à tête reposée ! Bonne nuit ! répondit Daniel, décontenancé.
- Tant pis pour toi mon coco ... J'aurais essayé au moins. Tu n'es pas consentant à m'aider, tant pis pour toi ... Bonne nuit ... Et adieu ... Je m'en sortirai très bien sans toi ...pensa Fabio.
Daniel s'apprêtait à regagner sa cabine, quand soudain, la porte de la chambre d'Angela s'entrouvrit.
-Daniel ! Justement, j'allai vous chercher. J'aimerais vous parler si vous le voulez bien. proposa Angela, un sourire coquin au bout des lèvres.
- Si ... Si vous le désirez ... balbutia Daniel, gêné face à l'habillement léger de la jeune femme.
- Entrons si vous le voulez bien ... Nous serons plus tranquilles ... dit Angela, tournant les talons.
La jeune femme servit un verre à l'inspecteur. Ils s'installèrent à une petite table, l'un en face de l'autre.
Après quelques discussions, Angela décida d'en venir à l'essentiel, et prit d'assaut le jeune homme.
- Daniel, me pensez-vous coupable de tous ces meurtres ? lâcha soudainement Angela.
- Question délicate ... A vrai dire, j'en suis arrivé à un point où je suis obligé de soupçonner tout le monde ... Je n'ai aucun élément envers quiconque ... répondit Daniel calmement.
- Bien. Me voilà rassurée. Voyez-vous, je trouve absurde que l'on puisse m'accuser de ces horreurs ... Quel intérêt aurais-je à commettre ces meurtres, sincèrement ?! s'indigna la jeune femme.
- Je n'ai pas dit pour autant que vous étiez innocente ! Je suis dans une situation délicate, comme je vous l'ai dit, je n'ai aucun mobile, aucune preuve ... déclara l'inspecteur.
La discussion se poursuivit une heure durant ...
Angela raccompagna Daniel jusqu'au seuil de la porte.
- Je suis ravie d'avoir eu cette petite discussion avec vous ! dit Angela, le sourire aux lèvres.
- Laissez-moi vous remercier ... A ma manière ... chuchota la jeune femme.
Elle approcha ses lèvres de celles de Daniel jusqu'à les toucher. Ce baiser semblait irréel pour l'inspecteur. Il sentit le plaisir l'envahir, et profita de l'instant présent, comme s'il donnait sa vie à travers cette étreinte. Ce court moment lui parut durer une éternité. Mais soudain, il se ressaisit, pensant à Christina.
Il repoussa Agatha, doucement. Elle comprit, et ne résista pas.
- Je ... Je suis marié Angela ... Je suis désolé ... s'excusa Daniel, baissant la tête.
- Oh je ... Je suis confuse ... Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris ... L'alcool sans doute ... Milles excuses ... Je m'en veux terriblement ! déclara Angela, horrifiée.
L'inspecteur quitta la chambre sans un mot, et sans regard pour la jeune femme. Il avait honte de ce qu'il venait de faire. Il avait trahi sa femme, Christina, qu'il aimait tant ... Il s'en voulait tant lui aussi. Plus jamais il ne regarderait son épouse de la même manière ...
Une voix le sortit de ses pensées. C'était Kim.
- Eh bien monsieur l'inspecteur ! On dirait que vous venez de voir le diable ? Que s'est-il donc bien passé pour quoi vous tiriez une tête pareille ? Ricana la jeune femme.
- Je ... Rien ... Que faîtes-vous encore debout à cette heure-ci ? demanda Daniel.
- J'étais montée prendre mes tranquillisants. Il faut dire que j'en ai bien besoin, avec tout ce qui se passe en ce moment ... Sans ces pilules, je crois que j'aurais bien du mal à trouver le sommeil ... expliqua Kim.
- Je comprends ... Oh, cela vous dérangerait-il de m'en donner un ou deux ? Je crois que je vais en avoir besoin ce soir plus qu'un autre ... demanda Daniel, repensa à l'épisode qui venait de se dérouler.
- Pas de problème, je vais vous chercher ça ! Au moins, si quelqu'un les a remplacés
par du poison, on sera deux à mourir ! Plaisanta Kim.
Une dizaine de minutes plus tard, Daniel s'effondra sur son lit. Il était exténué. Les évènements de la journée l'avaient dépassé ... Ses paupières étaient lourdes. Si lourdes qu'il s'endormit presque aussitôt, d'un sommeil profond.
Mais durant une courte partie de la nuit, il ne fut plus seul dans sa cabine ... Et cette seule période suffit à prédire un drame prochain, que tous découvriraient au réveil ... Sauf un ... Une fois de plus ...
Il était tard à présent à bord de La Sirène. Mais aucun des passagers ne trouvait le sommeil, et chacun d'entre-deux s'adonnait à son passe-temps favori depuis l'embarquement : la suspicion.
- Où en sommes-nous à présent ? Trois meurtres ... Nous ne sommes plus que six ... L'étau se resserre, l'assassin finira bien par se dévoiler ... Mais serai-je encore là à ce moment précis ? Rien n'est moins sûr ... En tout cas mon pauvre Daniel, tu nages dans la semoule en ce moment ... Que m'arrive-t-il ? Je suis plus perspicace que ça d'habitude ... En attendant, sur cette enquête, je suis encore et toujours au point mort ... se désespérait Daniel.
De l'autre côté de la chambre, une jeune femme menait elle aussi l'enquête ...
- Se pourrait-il que ... Mais ?! Oui ! Bravo ma petite Camille ! Tu viens de trouver une piste plus qu'intéressante ... Il ne me reste plus qu'à attendre demain ... Oui c'est cela, demain je saurai, et demain, je dévoilerai son identité aux autres passagers ... Tu vas payer pour tout ce sang ... ruminait Camille.
Plus loin, les prévisions pour les jours à venir se mettaient également en place ...
- Je n'aurais jamais dû faire ça ... Fabio, ta curiosité te perdra ... Il ne me reste plus qu'une seule alternative maintenant ... Oui mais, si jamais je le fais ... Pourrais-je encore me regarder dans une glace ? J'ai déjà bien du mal ... Ca ne ferait qu'empirer les choses ... Mais au fond ... Je l'aime ... Je l'aime, mais je suis obligé de le faire ... Dès demain, je le ferai ... Me pardonneras-tu ? s'interrogeait Fabio.
Dans la pièce d'à côté, on s'interrogeait également ...
- Que fait-il dans la salle de bain à une heure pareille ? Et pourquoi y reste-t-il tant de temps ?! Serait-il en train de ... Non, il est trop gentil et trop naïf pour ça ... Quoiqu?en y repensant ... Ma petite Kim, je crois que tu es en danger ... Mieux vaut être sur ses gardes, et ce 24h/24 ! Mon petit Fabio, tente quoi que ce soit sur moi, et je te promets que tu le regretteras ! Kim Florez sait se défendre, et elle n'est pas prête à se laisser cueillir ! pestait la jeune fille.
Dans une autre cabine ...
- John, oh mon John ! Comment ai-je pu laisser faire ça ... Ils vont payer ! Ils vont tous payer ! Tu seras vengé mon amour ! Moi qui croyait maîtriser la situation, me voilà prise au piège ... Ils ne m'auront pas ! Personne ne m'aura ! John ... sanglotait Angela.
Un étage plus haut ...
- Enfin fini cette vaisselle ! Il faut dire que je n'avais pas trop la tête à ça ces derniers temps ... Dans quelle galère me suis-je embarqué ? J'ai toujours été fidèle et dévoué ... Si cela persiste, je me verrai dans l'obligation d'intervenir ... Désormais, c'est chacun pour soi. On se croirait dans un film d'épouvante, où chacun tente de survivre à sa manière ... Sauf qu'à la différence d'un film, cette histoire est bien réelle, et nous en sommes les protagonistes ... se désolait Paul.
Le lendemain matin ...
Daniel poussa les portes de la grande salle à 9h précises. Depuis le meurtre d'Elisabeth, les horaires de repas n'étaient plus fixes, et chacun mangeait ce qu'il voulait à sa guise. Kim et Camille se trouvaient là, assises l'une en face de l'autre. Lorsque l'inspecteur entra, elles se turent presque immédiatement.
Une fois l'inspecteur assis, Kim retrouva la parole.
- C'est la chose la plus ... Débile que je n'ai jamais entendue ! Ricana-t-elle.
La jeune femme se leva de sa chaise d'un pas précipité.
- Enfin bref, j'ai assez entendu de bêtises comme ça pour aujourd'hui ! Ironisa-t-elle.
Mais avant de partir, elle lança une dernière réflexion, comme pour mettre en garde Daniel...
- A votre place, monsieur l'inspecteur, j'écouterais attentivement le blabla de chacune de mes soeurs, il se peut que l'une d'entre elle finisse par se trahir ... dit-elle.
- Qu'avez-vous donc dit à votre soeur pour la mettre dans un état pareil ?! Questionna l'inspecteur.
- Oh eh bien je lui expliquais ... commença Camille.
- Voici votre pain au chocolat Mademoiselle ! Que puis-je servir à monsieur ? la coupa Paul.
Une fois que Paul fut retourné en cuisine afin de préparer le café pour Daniel, Camille reprit son récit.
- Je disais donc que je lui expliquais les conclusions auxquelles j'étais arrivée, à force de recherches concernant ces meurtres ... En effet, les enquêtes, c'est mon truc ! Vous avais-je dit que j'avais fait partie, un temps, de la police ? Questionna la jeune femme.
- Que ?! Vous dans la police ?! Non, vous m'aviez caché cela ! s'exclama Daniel.
- Oh je n'avais pas un poste très important ... Je ne m'occupais que d'arrêter les criminels ... J'aurais voulu être inspectrice, mais j'ai démissionné avant ... se désola Camille.
Daniel jubilait. Peut-être avait-elle plus d'éléments que lui. Peut-être pourraient-ils essayer de combiner leurs enquêtes. Mais pour le moment, il tentait de comprendre.
- Démissionné ?! Mais pourquoi donc ?! demanda Daniel.
- Disons que ... J'ai eu quelques problèmes avec mes supérieurs ... Je crois que tout le monde dans ce commissariat avait un peu ... Comment dire ... N'était pas insensible à mon charme ! Aussi, ça frôlait le harcèlement ! J'ai donc préféré mettre fin à ma carrière. Monter en grade pour mes fesses, et non pour mon mérite, ça ne m'intéressait pas, voyez-vous ? répondit Camille, un sourire malicieux aux lèvres.
- Je comprends ... Donc vous disiez que vous aviez trouvé la clé de cette énigme ? poursuivit Daniel, voulant à tout prix obtenir des indices.
Non ! Je n'ai pas dit ça ! Il me manque une seule et dernière preuve ! Et je pense l'obtenir très prochainement, disons cette après-midi ! dit Camille.
- Et que diriez-vous de fusionner nos deux enquêtes, pour aller plus vite ? Vous n'allez pas arrêter un dangereux criminel toute seule ! Non ? proposa l'inspecteur.
- Si ! Voyez-vous, Monsieur Smith, mon plus gros défaut, c'est de vouloir tout faire toute seule ! Et une fois de plus, je vais l'honorer ! D'autant plus que sur cette affaire, c'est de ma famille qu'il s'agit ! Et je compte bien arrêter moi-même cet assassin ! Désolée inspecteur ! Bon, ce n'est pas tout, mais le devoir m'appelle, il faut que j'organise mon piège ... Ne vous inquiétez pas, si tout se passe bien, vous saurez tout d'ici ce soir ! promit Camille.
- Vous ... Vous ne prenez pas votre pain au chocolat ? dit Daniel, déçu de ne pas obtenir de nouveaux éléments.
- Non, je n'ai pas faim. Mangez-le si vous voulez ! Je vous le laisse de bon coeur. A plus tard !répondit Camille, s'eclipsant d'un pas rapide.
Daniel plongea aussitôt dans ses pensées, mais revint très vite à la réalité.
- Voici votre café ! Mademoiselle Camille n'a pas mangé son pain au chocolat ?! Se désola Paul.
- Non. Paul, asseyez-vous deux minutes, il faut qu'on parle ... proposa Daniel.
La matinée fut calme. Daniel ne croisa personne. Il était 15h à présent. L'inspecteur décida d'aller s'asseoir au pont inférieur, histoire de réfléchir. Il espérait y trouver Angela, pour qui il s'inquiétait fortement. Mais alors qu'il s'y rendait, un détail attira son attention ...
- Que ?! Qu'est-ce qui dépasse ici ?! Mais ... On dirait une chaussure ! pensa Daniel.
Mais lorsqu'il s'approcha, il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas seulement d'une chaussure. Quelqu'un gisait, là, dans le canot de sauvetage. Et cette personne, c'était Camille. A la marque qu'elle portait au cou, l'inspecteur comprit qu'on l'avait étranglée. Sauvagement même. Une larme coula sur sa joue. La personne dont il était le plus proche n'était plus. Et Camille, en mourant, avait emporté avec elle la précieuse clé de l'énigme ... A ce moment, Daniel n'eut qu'une envie. Trouver le coupable, et lui faire payer tous ces meurtres. En le démasquant, il respecterait la dernière volonté de Camille. Et c'est pour cette raison qu'il continuerait à se battre. Il lutterait contre la mort, et dévoilerait au grand jour cet infâme être. Paul ? Fabio ? Kim ? Angela ? L'un de ces quatre-là mentait. Mais ce mensonge ne durerait pas ... Bientôt, ce cauchemar s'arrêterait ... Bientôt ... Daniel s'en fit la promesse...
Le repas allait être annoncé d'une minute à l'autre. Christina n'avait pas faim. Depuis des jours, elle se forçait à manger, pour ne pas s'écrouler de fatigue. Elle n'avait pas la tête à savourer les repas qu'on lui servait. Ses pensées étaient ailleurs ...
Elles étaient pour Daniel. Jours et nuits, Christina pensait à lui. Elle se demandait si elle avait fait le bon choix. Certes, il avait été odieux avec elle, mais avait-il pour autant mériter cela ? La jeune femme pensait avoir la force et la colère suffisante pour supporter ce voyage sans son époux. Elle se trompait...
Christina avait pourtant tout essayé pour se changer les idées. Elle avait tenté de travailler sur son contrat en cours, elle s'était essayé aux échecs, et avait fait de nouvelles rencontres. Parmi elles, elle avait fait la connaissance de Jérémy et Laetitia, deux jeunes mariés en voyage de noces, et de Rémy et Julien, deux de leurs amis les accompagnants. Mais malgré tout cela, Daniel hantait ses pensées. Et désormais, elle éprouvait un mauvais pressentiment à son égard. Elle avait peur de le perdre, ou pire, qu'il lui arrive quelque chose d'affreux. Cette angoisse la rongeait, s'accroissant jours après jours ...
La jeune femme ne se doutait point que ses craintes étaient réalités ...
Plus loin, quelque part dans la mer, le bateau de la mort avançait, entraînant son mari dans le tourbillon du cauchemar ...
Après le meurtre de Camille, l'inspecteur avait décidé de rassembler la totalité des passagers, afin d'instaurer des règles de sécurité. Ainsi, Fabio et Kim occupaient désormais une chambre chacun, pour éviter un double meurtre, au cas où ils étaient innocents tous deux, ou un simple drame, au cas où l'un des deux était l'assassin. Paul, possédant un trousseau de l'ensemble des clés des cabines, avait dû le remettre à l'inspecteur. Enfin, chacun devait désormais s'enfermer à double tour dans sa chambre durant la nuit, et attendre le signal de l'inspecteur pour en sortir le matin.
Il était désormais 22h, et l'inspecteur, après avoir feuilleté divers albums de famille, décida de gagner sa cabine.
- Daniel ? J'aimerais vous parler si vous le voulez bien ... demanda Fabio, provoquant un sursaut de la part de l'inspecteur.
- Excusez-moi, je ... Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un à une heure aussi tardive ! Que me voulez-vous ? interrogea Daniel.
- Pardon, je ne voulais pas vous effrayer. Avez-vous confiance en moi ? Questionna Fabio.
- Confiance ?! Confiance en vous ?! Euh ... Eh bien excusez-moi Fabio, vous m'en voyez navré, mais nous sommes dans des conditions qui ne me permettent pas de faire confiance en quiconque ... En temps normal, j'aurais dit oui, mais en ce cas présent ... expliqua Daniel.
- Mais enfin voyons monsieur l'inspecteur, vous savez autant que moi que je suis innocent ! Pas vrai ? rétorqua Fabio, sûr de lui.
- Hum ... Ecoutez Fabio, il est tard, je suis fatigué, et il me semble que vous aussi ... Nous ferions mieux d'aller nous coucher. Nous reprendrons cette discussion demain, à tête reposée ! Bonne nuit ! répondit Daniel, décontenancé.
- Tant pis pour toi mon coco ... J'aurais essayé au moins. Tu n'es pas consentant à m'aider, tant pis pour toi ... Bonne nuit ... Et adieu ... Je m'en sortirai très bien sans toi ...pensa Fabio.
Daniel s'apprêtait à regagner sa cabine, quand soudain, la porte de la chambre d'Angela s'entrouvrit.
-Daniel ! Justement, j'allai vous chercher. J'aimerais vous parler si vous le voulez bien. proposa Angela, un sourire coquin au bout des lèvres.
- Si ... Si vous le désirez ... balbutia Daniel, gêné face à l'habillement léger de la jeune femme.
- Entrons si vous le voulez bien ... Nous serons plus tranquilles ... dit Angela, tournant les talons.
La jeune femme servit un verre à l'inspecteur. Ils s'installèrent à une petite table, l'un en face de l'autre.
Après quelques discussions, Angela décida d'en venir à l'essentiel, et prit d'assaut le jeune homme.
- Daniel, me pensez-vous coupable de tous ces meurtres ? lâcha soudainement Angela.
- Question délicate ... A vrai dire, j'en suis arrivé à un point où je suis obligé de soupçonner tout le monde ... Je n'ai aucun élément envers quiconque ... répondit Daniel calmement.
- Bien. Me voilà rassurée. Voyez-vous, je trouve absurde que l'on puisse m'accuser de ces horreurs ... Quel intérêt aurais-je à commettre ces meurtres, sincèrement ?! s'indigna la jeune femme.
- Je n'ai pas dit pour autant que vous étiez innocente ! Je suis dans une situation délicate, comme je vous l'ai dit, je n'ai aucun mobile, aucune preuve ... déclara l'inspecteur.
La discussion se poursuivit une heure durant ...
Angela raccompagna Daniel jusqu'au seuil de la porte.
- Je suis ravie d'avoir eu cette petite discussion avec vous ! dit Angela, le sourire aux lèvres.
- Laissez-moi vous remercier ... A ma manière ... chuchota la jeune femme.
Elle approcha ses lèvres de celles de Daniel jusqu'à les toucher. Ce baiser semblait irréel pour l'inspecteur. Il sentit le plaisir l'envahir, et profita de l'instant présent, comme s'il donnait sa vie à travers cette étreinte. Ce court moment lui parut durer une éternité. Mais soudain, il se ressaisit, pensant à Christina.
Il repoussa Agatha, doucement. Elle comprit, et ne résista pas.
- Je ... Je suis marié Angela ... Je suis désolé ... s'excusa Daniel, baissant la tête.
- Oh je ... Je suis confuse ... Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris ... L'alcool sans doute ... Milles excuses ... Je m'en veux terriblement ! déclara Angela, horrifiée.
L'inspecteur quitta la chambre sans un mot, et sans regard pour la jeune femme. Il avait honte de ce qu'il venait de faire. Il avait trahi sa femme, Christina, qu'il aimait tant ... Il s'en voulait tant lui aussi. Plus jamais il ne regarderait son épouse de la même manière ...
Une voix le sortit de ses pensées. C'était Kim.
- Eh bien monsieur l'inspecteur ! On dirait que vous venez de voir le diable ? Que s'est-il donc bien passé pour quoi vous tiriez une tête pareille ? Ricana la jeune femme.
- Je ... Rien ... Que faîtes-vous encore debout à cette heure-ci ? demanda Daniel.
- J'étais montée prendre mes tranquillisants. Il faut dire que j'en ai bien besoin, avec tout ce qui se passe en ce moment ... Sans ces pilules, je crois que j'aurais bien du mal à trouver le sommeil ... expliqua Kim.
- Je comprends ... Oh, cela vous dérangerait-il de m'en donner un ou deux ? Je crois que je vais en avoir besoin ce soir plus qu'un autre ... demanda Daniel, repensa à l'épisode qui venait de se dérouler.
- Pas de problème, je vais vous chercher ça ! Au moins, si quelqu'un les a remplacés
par du poison, on sera deux à mourir ! Plaisanta Kim.
Une dizaine de minutes plus tard, Daniel s'effondra sur son lit. Il était exténué. Les évènements de la journée l'avaient dépassé ... Ses paupières étaient lourdes. Si lourdes qu'il s'endormit presque aussitôt, d'un sommeil profond.
Mais durant une courte partie de la nuit, il ne fut plus seul dans sa cabine ... Et cette seule période suffit à prédire un drame prochain, que tous découvriraient au réveil ... Sauf un ... Une fois de plus ...
Commentaires
- Droran
19/02/2012 à 12:59:08
Pas mal, tu t'améliores bien
J'ai apprécié le monologue de Kim. Suite.