Tiens, puisque j'y suis je vais pisser. Bordel ... C'est digne du pire film d'horreur, ces toilettes. Je vous fais pas de description, mais je ressors de suite avec un haut le coeur.
À peine que je ressors que je vois Solenne avec un sac plein. Bon sang ... Cette fois ci, elle s'est achetée ses bottes violettes, des converses, un top blanc et ... une écharpe qu'elle me tend.
- Tiens, elle est pour toi.
- Pour ... moi ? répétai-je en clignant des yeux.
Elle me l'enfila autour du cou. C'est une écharpe noire, avec trois petites bandes : une rouge, une blanche, et une grise. Elle est vraiment belle !
- T'es bête ... Il fallait pas ...
Je me serai cru dans un film où l'homme offre une bague ou un collier à une femme qui réponds ça. Qu'il fallait pas.
Sauf que là, c'est la femme qui offre à l'homme ... une écharpe !
Ça me fait plaisir, mais j'ai l'air de quoi, moi ? Qu'est ce que je pourrai lui offrir ?
On va dans une boutique. Tandis qu'elle achète un tee shirt pour l'anniv' de son meilleur ami, moi je lui achète un joli collier à 20€. Son meilleur ami s'appelle Romain ... Il m'aime pas. Il est jaloux de tout les copains de Solenne. Je le soupçonne de l'aimer, mais je ne lui en parlerai pas.
Pourtant, moi je suis sur qu'on s'entendrait bien. On est les mêmes. On s'habille originalement, on écoute de l'électro et du punk. Je l'trouve classe, mais bon. C'est comme il veut.
Je lui offris le collier, et comme dans "Les feux de l'amour", elle m'embrasse et en même temps je lui enfile autour du cou.
En descendant l'escalator, je l'interpelle.
- On était dans quel magasin ?
- Bin ... Zara.
- C'est quoi ça ?
Elle me regarde avec des yeux comme si je lui avais avoué que j'étais un alien, puis éclate de rire.
- Pauvre ignorant ! crie-elle en courant dans les escaliers.
Ça y est, elle veut que je la poursuive dans le magasin. Mais je vais avoir l'air de quoi, moi ? Bah tant pis, j'habite à 150km d'ici. Je saute d'un bon mètre devant moi et me met à courir à fond. L'ennui, c'est que y'a du monde. Je pousse donc des vieux, des mères, des enfants en m'excusant toujours et en prétextant que je poursuis mon chien.
En me retournant pour m'excuser auprès d'un vieil homme, je percute un vendeur qui portait une caisse de sac à main.
Cette fois ci, j'accélère sans m'excuser. Je l'ai même cru entendre dire "Petit con !". Tant pis pour Solenne, je décide de prendre la sortie. Marre de passer pour un idiot !
Je m'assois sur un banc, à quelques mètres de ce que Solenne appelle "Le zoo", avec les jeunes, leur scooters et les filles. Elle répond pas au téléphone. Tant pis, j'attends. 5 minutes, 10 minutes, un quart d'heure. Il fait un soleil radieux, aujourd'hui.
Soudain, je sens un liquide tout simplement glacial me dégouliner dans le dos. Paralysé par le froid, je peux pas bouger et je continue à sentir l'eau couler dans mon dos. Dès que c'est fini, je me tourne brusquement pour voir qui est l'idiot qui a fait cette blague. Je vois rien ?
Puis j'entends pouffer au dessous du banc. C'était Solenne qui roulait par terre de rire.
- C'est vraiment naze, ça ! hurlai-je en enlevant mon tee shirt.
Les jeunes avaient arrêter de faire du bruit avec leur bécanes, et tout le monde me regardait. Énervé, je vais droit devant moi. D'ailleurs je sais même pas où je vais, vu que je connais pas la ville. Mais tant pis, elle m'a énervé.
Je sens une paire de mains me caresser le torse et le ventre.
- Tu es musclé ... me ronronna elle à l'oreille.
"Bon sang, met pas ta main plus bas que mon nombril, il va y avoir un accident sinon ..." pensai-je en me retournant.
Elle pouvait m'avoir mis de l'acide sulfurique dans le dos, ce genre de comportement ne peux pas me laisser indifférent.
Ça y est, elle est déja pardonnée de sa blague débile. Elle est vraiment trop forte pour ça ...