Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Nouvelle vie, nouveaux problèmes


Par : Yihhaou
Genre : Sentimental, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7 : Départ précipité


Publié le 01/08/2011 à 19:17:14 par Yihhaou

Huit mois se sont écoulés depuis ce jour maudit. Ma soeur et moi n'avons pas vécu la meilleure des années, loin de là. Mais laissez nous tout vous raconter en détail, ça vaudra mieux qu'un simple résumé.






Après cet appel, on m'a demandé de venir reconnaître le corps, comme dans les séries américaines. Je demandais donc à Niko de raccompagner ma soeur sans prévenir qui que ce soit d'autre que Linda de ce qui c'était passé. Je devrais tout raconter à Andréa le soir venu, et ça m'effrayait.

Je me suis donc rendu à la morgue pour identifier ma mère. Le fait de la voir, le visage paisible, le corps inerte, m'anéantissais complètement. Après ça des types de je sais plus trop où vinrent me parler. Ils m'exprimèrent leur tristesse et toutes les conneries du genre et ils m'expliquèrent que ma soeur et moi devrions voir un psy. Je les écoutais sans trop prêter d'attention à leurs paroles, jusqu'à ce qu'ils prononcent le nom de mon oncle.

-Quoi ?! Qu'est-ce que vous avez dit ?
-Heu... C'est votre oncle, monsieur Jean Vieira, qui aura votre charge, désormais.
-Non ! Non c'est pas possible, désolé ! criais-je, hors de moi.
-Heu. Je ne comprends pas. Vous n'avez pas le choix, monsieur. C'est votre seule famille.
-Non, non ce type n'a rien à voir avec notre famille, je refuse d'aller vivre chez lui. C'est hors de question.
-Ecoute, mon garçon, commença le second, tu ne...
-C'EST HORS DE QUESTION !

J'avais crié très fort, faisant résonner ma voix dans le hall de la morgue silencieuse. Les deux adultes en face se concertèrent du regard puis celui qui avait parlé en dernier reprit la parole.

-Est-ce qu'il y a une raison à ça ? Une raison qui nous donnerait l'occasion de faire quelque chose pour vous ?
-Je... Non, laissez tomber. Je rentre chez moi, on verra ça une autre fois s'il vous plait.
-Très bien. Tu veux qu'on te ramène ?
-C'est bon, le bus passe dans deux minutes.

Je me dirigeais vers l'arrêt de bus, quelques mètres plus loin, et patientais calmement. En apparence du moins. Intérieurement, je bouillais. Alors c'était lui qui avait notre garde, hein ? Si jamais je devais me retrouver dans la même pièce que lui je le tuerais, voilà ce qui passait par ma tête. Je devais agir, et vite.

J'arrivais à la maison quelques minutes plus tard. Je me retenais de pleurer, je devais me montrer fort devant Andréa. Aussi, je remettais mes larmes à plus tard. Pour l'instant je devais lui annoncer la nouvelle, lui laisser une bonne heure, puis agir.

J'hésitai longuement devant la porte de sa chambre. Je savais bien que je ne pourrais pas le lui cacher, et pourtant je ne voulais pas le lui apprendre, j'aurais aimé qu'elle reste dans l'ignorance de ce drame, qu'elle ne l'apprenne jamais. Malheureusement, c'était impossible. Alors que j'allais frapper à la porte de sa chambre, elle s'ouvrit. Derrière, ma soeur paraissait surprise.

-Thomas ? Qu'est-ce que tu fais devant ma chambre ?

Ma bouche s'ouvrit et se referma trois fois, sans qu'aucun mot n'en sorte pour autant. Je n'y arrivais pas, c'était bien trop dur, des tonnes d'émotions me submergeaient. Doucement, je régula ma respiration et calma les tremblements de mes mains. Je vida mon esprit du mieux que je pu, comme avant un combat de boxe, puis entra dans sa chambre. J'assis sur le lit et lui fit signe de prendre place à côté de moi. Elle avait l'air intriguée, et moins sereine. Elle avait compris que j'avais quelque chose à lui apprendre, et je suppose que mon expression ne laissait pas réellement penser que ce put être une bonne nouvelle.

Cela faisait une bonne minute qu'elle avait ouvert la porte, mais aucun de nous deux n'avait encore rompu le silence après que je sois entré. Au bout de quelques respirations contrôlées, destinées à m'éviter un sanglot, je pris la parole, d'une voix mesurée. J'avais élaborée toute une phrase dans ma tête, pourtant, quand j'ouvris la bouche, tout s'envola et je dus chercher d'autres mots.

-Ecoute... Andréa, fis-je en me tripotant nerveusement les cheveux. Tout à l'heure... J'ai... Reçu un coup de fil, ajoutais-je lentement. C'était... Les urgences... Pour maman.

Sur les traits d'Andréa, je voyais la décomposition se faire, tandis qu'une expression affolée prenait place sur son visage.

-Maman ? Elle va bien ? Qu'est-ce qui lui est arrivé, Thomas, dis moi...

Plus elle parlait, plus sa voix montait dans les aigus et ses traits se crispaient. Chacun de ses mots ébranlaient un peu plus ma volonté, me faisant de nouveau perdre tout ce que j'avais trouvé à lui dire. Voyant que j'étais complètement perdu, elle répéta mon nom plusieurs fois, complètement bouleversée, m'ôtant chaque fois un peu plus de la résolution que j'avais accumulée avant cet épisode déchirant.

Alors, je la pris dans mes bras, et je lui murmurais que notre mère nous avait quitté. Tandis que je passais la soirée à lui murmurer que tout allait bien se passer à l'oreille, elle déversait un flot de larmes continu contre mon cou, complètement anéantie.

Il devait être environ 22H quand je la laissa endormie sur son lit. Je la recouvris de sa couette et partis préparer notre départ.

Avant d'aller me coucher j'avais reçu un appel de la part des gars de la veille me prévenant qu'ils passeraient régler quelques modalité ce jour ci en début d'après midi. Ca me laissait environ 4H pour quitter les lieux. Car c'est ce qu'on a fait oui, on est parti.

J'avais également préparé par mal d'affaires à elle et à moi la veille dans deux gros sac. J'avais également passé quelques heures sur internet à éplucher les petites annonces pour trouver un appartement pas cher. Au bout du compte, j'en avais trouvé un dans un quartier presque entièrement rempli de vieux, à 300€, apparemment convenable pour ma soeur et moi.

Samedi matin, 8H, mon réveille sonna. Mon téléphone marquait trois appels en absence : Linda, vers minuit, puis Niko quelques minutes après et enfin Linda peu avant une heure du matin.

Tandis que je m'habillais, j'appelai Andréa pour la réveiller. Une fois prêt, je pris un rapide petit déjeuner avant d'aller dans la chambre de ma frangine. Je la réveilla doucement, puis lui dis de se préparer.

-Mais on va où ?
-On déménage.
-Quoi ? Mais ça n'a pas de sens, pourquoi devrait-on...
-Andréa. Ils veulent nous placer chez notre « Oncle ». Je les laisserais pas faire, mais on a pas le choix, on doit bouger d'ici, ils arrivent en début d'après midi. On demandera à Amélie de t'apporter tes cours, pour que tu puisses garder un certain niveau, jusqu'à ce que je puisse me faire émanciper ou... Enfin on verra, on trouvera. En attendant on peut pas rester là.

Après mes paroles, elle avait l'air complètement chamboulée. Elle prit le temps d'encaisser la nouvelle puis se leva rapidement et s'habilla en quatrième vitesse, comme si la nouvelle l'avait subitement motivée. Une fois tous deux préparés et repus, nous prîmes la route de l'immeuble, dans le quartier pour vieux. J'avais appelé le propriétaire, il habitait sur place et nous attendait pour onze heure.

Un bref tour des lieu me fit penser qu'on vivrait dans des conditions peu confortables, mais tout ceci ne durerait que le temps que je trouve une source de revenu. Quand je demanda au propriétaire si on pouvait s'installer tout de suite, il parut gêné, mais quand je sortis les billet pour payer tout de suite, il me fit un sourire, prit l'argent et me remit un double des clés avec un sourire plus engageant.

Nous nous installâmes donc avec le peu que nous avions, ma soeur et moi. Des vêtements, des sacs, de quoi se laver, des conserves, le four micro-ondes et un petit plat en terre cuite, transportés dans un sac à part, et, pour finir, deux sacs de couchage que j'avais fait acheter à ma mère quand j'étais parti en camping, quelques années auparavant.

Le nouveau logis était plutôt miteux. Une petite salle de bain uniquement dotée d'une baignoire et d'un lavabo, des WC dont les parois en pierre étaient des nids à poussières, deux chambres relativement correctes et une petite salle à manger en partenariat avec une minuscule cuisine, donc certaines taches au plafond paraissaient suspectes.

Vers six heure du soir, quelqu'un frappa à la porte. J'avais reçu douze appels de la part des deux types de la veille, et quand j'entendis les battements, mon coeur s'accéléra subitement. Je me posta face à la porte et regarda par le judas. Bizarrement, ce n'était ni eux ni notre logeur, mais une fille qui devait être un peu plus vieille que moi d'à peine deux, voir trois ans.

Quand j'ouvris, quelque peu suspicieux, elle me fit un sourire accueillant et prit la parole.

-Bonjour, je suis Molly, la fille de l'enfoiré qui vous loue ce taudis une fortune. Mon père m'envoie faire le sale boulot à sa place en échange de quelques biffetons pour aller m'acheter ma dose de shit, j'espère que vous m'en voudrez pas.

Tout le long de sa tirade, elle n'avait pas perdu son sourire une seule seconde. Un sourire, qui, pourtant, avait l'air sincère.

-Mais... Je comprends pas très bien, vous en vouloir de quoi ?
-Bah, mon daron vous a trouvé bizarre, et il vous dit que si vous avez quelque chose à cacher le prix de son silence sera de 200€ supplémentaire. Oui je sais, c'est un salaud. Je peux entrer ?

Elle parlait rapidement, d'un ton à presque enjoué, et elle n'attendit pas que je lui donne l'accord pour pénétrer dans notre nouvel appartement et se diriger vers le salon.

Tandis que je fermais la porte derrière elle, je l'entendis se représenter pour ma soeur, dans le séjour. Ma soeur répondait d'un voix un peu faible, peu enjouée, mais ça n'avait pas l'air de la déranger.

La nouvelle venue était brune, un bon mètre soixante-dix, plutôt bien formée, moulée par un slim bleu marine et un débardeur blanc. Elle avait les yeux noisettes, avec une pointe de vert, et les yeux fins, en amendes, le genre qui a toujours l'air fermé. Son nez, un peu gros, lui donnait un certain charme, et ses pommettes étaient bien rembourrées. Elle n'avait rien d'un canon, mais était loin d'être vilain. Voyant que je la dévisageais de la tête au pied, elle me retourna un clin d'oeil aguicheur, avant de s'adresser à nous deux.

-Vous m'avez pas dit vos noms, au fait. Et puis, qu'est-ce que vous faites ici, à votre âge ? Vous en faites pas, plutôt crever que d'en parler à mon père.


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